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(rangers), neuf gardes chargés spécialement de la surveillance des incendies, un arpenteur, six pépiniéristes, un mesureur d'arbres, douze commis et un auxiliaire.

Au total, les cadres comprennent quatre-vingt-dix-neuf fonctionnaires. Il faut y ajouter quatre-vingt-dix gardes forestiers « honoraires », recrutés parmi les gentlemen amis des forêts, et qui prêtent leur concours bénévole aux fonctionnaires de l'Administration.

L'étendue totale des forêts contrôlées par le Service était au 31 mars 1922 de 7.181.975 acres, dont 1.689.511 acres classés à titre définitif comme forêts d'Etat, 5.404.806 acres classés à titre provisoire sous la même rubrique et 87.658 acres de forêts de réserve. L'ensemble de ces trois catégories représente 10,8 % de la surface totale du Dominion.

L'objectif principal du Service étant, comme on l'a vu, d'assurer une production de bois d'œuvre soutenue et adéquate aux besoins de la consommation, il fallait, tout d'abord, procéder à l'inventaire des ressources existantes. Ce travail a été entrepris par les gardes forestiers au cours de l'année 1921-1922; il doit s'étendre à toutes les forêts, bois et plantations appartenant à l'Etat, aux indigènes ou aux colons. Il a pour objet de déterminer les quantités et les espèces de bois existant dans chaque forêt, leur distribution et leur valeur, en tenant compte des facilités plus ou moins grandes d'accès. On procède en même temps à l'arpentage et au bornage des massifs. Les inventaires complétés dans chaque cas par la détermination du taux d'accroissement permettront d'établir des règlements d'exploitation sur des données sérieuses.

Le rapport de M. L. Mac Intosh Ellis ne nous renseigne pas directement sur la nature et l'importance relative des essences qui constituent les forêts de la Nouvelle-Zélande. Ces essences sont extrêmement nombreuses, mais jusqu'à présent l'industrie ne tire guère parti que des bois résineux qui, pour la plupart, appartiennent à la famille des taxacées. La proportion suivant laquelle feuillus et résineux entrent dans la composition des massifs nous demeure inconnue, mais en ce qui concerne les résineux qui sont tous utilisés, leur importance relative est exprimée par les chiffres d'un état annexé au rapport, celui des produits façonnés sortis des scieries au cours de l'exercice.

Les essences résineuses les plus importantes sont les suivantes; quelques-unes sont désignées par leur nom indigène :

Kauri (Agathis australis), Totara (Podocarpus totara), Rimu (Da

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DISTRIBUTION PROBABLE DES FORÊTS NATIONALES EN 1950

ILE

New Plymouth

WELLINGTON

East C

Invercargill

STEWARTI

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crydium cupressinum), Kahikatea ou White pine (Podocarpus dacrydioïdies), Matai (Podocarpus spicatus), Yellow silver pine (Dacrydium Colensoi), Miro (Podocarpus ferrugineus).

Le Kauri, l'essence de beaucoup la plus précieuse, très abondanie autrefois, est en voie de régression. D'après l'état de production des sciages, le rimu serait aujourd'hui l'essence prédominante; après lui vient le white pine.

Les feuillus sont représentés par de nombreuses espèces. La première place appartient aux hêtres qui recouvrent de vastes étendues, ainsi que l'ont montré les dernières reconnaissances effectuées, mais ne sont que faiblement utilisés. Le groupe des hêtres comprend les espèces ci-après : Red beech (Nothofagus fusca), Silverbeech (Nothofagus Menziesii), Blackbecch (Nothofagus Solandri).

Le budget des recettes et des dépenses traduit exactement la physionomie du Service et nous renseigne sur son activité :

Les recettes sont encore faibles, bien qu'en progression marquée : £30.836 en 1921-1922 contre £ 11.139 pour l'exercice précédent.

Quant au budget des dépenses, il s'établit comme il suit :

A. Traitements du personnel.....

B. Aménagement et mise en valeur de 7.155.000 acres de forêts d'Etat....

C. Mesures préventives contre l'incendie..

D. Enseignement, bibliothèques, publications..

E. Recherches forestières.....

F. Création de forêts nouvelles, plantations, pépinières...
G. Acquisitions de forêts appartenant aux indigènes.....
H. Subventions et dépenses diverses..

£ 31.194

17.552

1.035

848

999

47.371

7.173

1.410

£107.582

Les dépenses de l'exercice précédent ne s'élevaient qu'à £ 79.551; l'augmentation pour l'exercice 1921-1922 provient des chapitres A et B.

On voit par les chiffres qui précèdent que le Service des Forêts est exactement ce que ses organisateurs ont voulu qu'il fût : un service économique, dégagé de toute préoccupation fiscale, dont tout l'effort se porte sur le développement de la production ligneuse, dans l'inté rêt général.

Ce n'est pas que le Service se désintéresse des questions d'ordre financier; il leur accorde l'attention qui leur est due et l'une des ré

formes les plus heureuses qu'il a réalisées a été la substitution des ventes par adjudication publique aux ventes amiables qui, précédemment, étaient la règle. Cette réforme qui s'était d'abord heurtée à l'opposition de quelques acheteurs a été finalement acceptée par tous et a donné les meilleurs résultats.

En 1921, les ventes ont porté sur un total de 33 millions de pieds superficiels et une contenance de 2.900 acres; elles ont produit £30.694. Tout le matériel sur pied contenu dans les coupes est abandonné aux acquéreurs qui ont un délai d'exploitation de trois à cinq ans. Le prix moyen de vente par 100 pieds superficiels ressort à 4 sh. pour le silver pine, 1 sh. 10 d. pour le rimu, 2 sh. pour le white pine; 4 sh. pour le totara, 3 sh. pour le matai et le miro, 1 sh. pour le hêtre.

Le pâturage en forêt fait l'objet d'une réglementation spéciale: le nombre de bestiaux admis au parcours est déterminé d'après les possibilités culturales. Suivant les cas, le pâturage s'exerce en vertu de baux à long terme, de baux de courte durée ou de simples per

mis.

L'intérêt touristique tient une grande place dans les préoccupations du Service qui ne néglige aucune occasion d'attirer en forêt promeneurs et chasseurs. Une instruction adressée récemment par le Directeur des Forêts aux conservateurs est un modèle du genre; elle s'exprime ainsi qu'il suit : « A mesure que l'économie nationale de la Nouvelle-Zélande se développe et que sa population augmente, la valeur touristique des forêts de l'Etat s'accroît pareillement. Le temps est proche où les forêts nationales seront largement utilisées par les habitants comme terrains de jeux et de vacances. Aussi est-il désirable que tous les fonctionnaires s'inspirent sérieusement de ces considérations dans l'assiette des coupes. Les forêts vierges qui encadrent les lacs, les abords des grands chemins fréquentés par le public, les emplacements de camping, les parties de forêts contigues aux stations estivales, etc... devront être. laissés en dehors des opérations de vente. Des arbres remarquables par leur taille ou leur magnificence devront être réservés là où ils sont aisément accessibles et d'une manière générale partout où les bois et forêts ont une valeur esthétique ou d'agrément; il appartiendra aux fonctionnaires responsables d'y avoir égard et de préserver ces richesses de la dévastation. >>

Le Service n'est pas moins attentif à préserver la faune forestière et à maintenir entre les diverses espèces l'équilibre établi par la

Revue des Eaux et Forêts Octobre 1913.

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nature; l'interdiction, dans certains cas, du port des armes à feu répond à cette préoccupation, l'introduction de gibiers exotiques a eu parfois des résultats très fâcheux; tel est le cas du daim qui, par sa multiplication rapide, est devenu dans certains districts un véritable fléau pour l'agriculture et pour la forêt elle-même.

Les incendies causent de grands ravages dans les forêts de 'a Nouvelle-Zélande. En 1921, il a été reconnu, tant dans les forêts de l'Etat que dans les forêts particulières, 46 incendies s'étendant sur une superficie de 5.216 acres; le dommage causé est évalué à £ 4.000. En raison des conditions climatériques favorables de l'année 1921 et aussi des mesures prises par le Service, les incendies ont été beaucoup moins nombreux que les années précédentes. Il est inexact de dire qu'il n'est pas possible de prévenir les incendies de forêts; dans tous les cas, cette prévention peut être réalisée et elle le sera effectivement dans peu d'années. La solution doit être cherchée non pas tant dans les règlements et les pénalités que dans l'éducation et la collaboration du public. C'est par l'assistance prêtée aux fonctionnaires forestiers par les colons, touristes, chasseurs et bùcherons qu'une surveillance efficace peut être exercée. Pendant l'année 1921, des patrouilles organisées d'après ces principes ont parcouru les districts les plus exposés au feu; quatre observatoires ont été construits sur des points culminants au centre des grands massifs de plantations et reliés par téléphone à des postes de gardes.

Le chiffre élevé du crédit inscrit au budget pour les plantations et la création de forêts nouvelles témoigne de l'importance accordée aux travaux de reboisement. Ces travaux sont poursuivis de façon méthodique dans l'île du Nord et dans l'île du Sud, sur des emplacements choisis avec soin, où les conditions culturales et économiques permettent d'espérer les meilleurs résultats. La surface plantée par le Service de 1896 au 31 mars 1922 est de 42.000 acres. Pendant l'année 1921, il a été employé 4.950.000 plants sur une superficie de 3.408 acres. C'est la plantation la plus considérable qui ait été faite par les soins de l'Etat; c'est aussi un record pour tout l'Empire britannique.

Les plants ont été fournis par les trois pépinières domaniales de Rotorna, Tapanui et Hanner-Springs. Ces pépinières renfermaient au 31 mars 1922 12.500.000 plants, dont 8 millions dans la seule pépinière de Rotorna qui dessert l'île du Nord.

Les essences employées sont Pseudotsuga Douglasii, Pinus Ponde

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