3o Des cônes vieux ayant perdu leurs graines et par conséquent sans valeur.

Sous le climat de Valence, le cône mûrit normalement (altitude 130 à 150 mètres) et de nombreux semis naturels se remarquent dans les parcs où se rencontre si fréquemment cette essence. En Ardèche, au cratère de Montpezat (altitude 700 mètres), trois portegraines donnent également des semis. Enfin, dans le Jura, au parc du château de Rotalier (altitude 350 à 400 mètres), on voit un vieux et magnifique cèdre qui produit lui aussi des semis nombreux. L'aire du cèdre est donc étendue et variée et les forestiers ne doivent pas craindre de répéter de nombreux essais tant dans le but de répandre le plus possible cette essence que dans celui de fixer d'une façon plus précise les limites de son aire en France.

Valence, le 30 décembre 1922.

A. CHAUDEY.

LES VENTES DE
DE COUPES DE BOIS

ΕΝ 1922

En 1921, les ventes des coupes domaniales et communales avaient été marquées par un véritable effondrement des cours. Bien qu'il eût laissé descendre les rabais fort au-dessous des estimations, le service forestier avait dû retirer un grand nombre de lots. La proportion des invendus avait été de 30 % environ pour les coupes domaniales et de 40 % environ pour les coupes communales.

En 1922, les adjudications ont eu une allure toute différente. Le commerce des bois y a apporté beaucoup d'entrain et partout, sauf dans quelques centres secondaires, la concurrence s'est montrée particulièrement vive. La proportion des lots invendus a été très faible, ainsi qu'il résulte des chiffres ci-après :

Les tableaux suivants donnent pour chaque conservation et pour chacun des exercices 1920, 1921 et 1922, les prix de vente du mètre cube grume sur pied du bois d'oeuvre des principales essences; les chiffres qui y figurent constituent, pour chaque essence, la moyenne entre les prix des différentes catégories de grosseurs. Tout en n'étant qu'approximatifs, puisque les diverses natures des pro

Revue des Eaux et Forêts - Février 1923.

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duits ne sont pas adjugés séparément, ces renseignements permettent la comparaison entre les résultats des trois derniers exercices et font ressortir la situation actuelle du marché des bois.

La caractéristique générale, qui se dégage de ces tableaux, est une hausse très sensible des bois d'œuvre de toutes essences. Bien que les prix de 1920 n'aient été que rarement atteints, ceux de 1921 ont été largement dépassés dans la majorité des cas, notamment dans les centres les plus importants.

Le chêne, surtout celui de fortes dimensions, a repris une avance marquée, des bois de cette essence de qualité exceptionnelle ont atteint le prix de 200 francs le mètre cube dans l'inspection de Valenciennes et de 210 francs en Meurthe-et-Moselle; les cours du hêtre, par suite de grosses commandes de traverses, se sont aussi largement améliorés.

Le graphique ci-après, établi par le conservateur à Vesoul pour les futaies affouagères qui comprennent en grande majorité des chênes,

Variations du prix du mètre cube de futaie affouagère dans l'Inspection de Vesoul de 1910 à 1922

traduit d'une façon sensible les variations de prix du mètre cube de bois d'œuvre au cours des années 1910 à 1922.

Les bois résineux n'ont pas été moins recherchés que les feuillus, et ont atteint parfois des prix très élevés dans le Doubs, l'épicéa de 240 centimètres et plus de circonférence, s'est payé 110 francs le mètre cube, dans les Vosges bon nombre de bonnes coupes de sapin ont atteint et dépassé 100 francs le mètre cube; pour quelques-unes les prix ont été de 100 francs à 140 francs.

Il est à remarquer que les lots d'arbres mitraillés, mis en vente dans les régions libérées, ont trouvé preneurs à des prix acceptables, alors que, l'an dernier, les mêmes produits étaient en grande partie restés invendus à des prix minimes.

La hausse générale des bois d'oeuvre paraît devoir être attribuée à deux causes d'une part la reprise de l'activité industrielle, d'autre part l'élévation de prix de plus en plus marquée des bois d'importation du Nord qui a influencé favorablement les cours de bois de pays. La première de ces causes est assurément la plus importante. La plupart des scieries qui ne s'étaient que faiblement approvisionnées en 1921 se sont trouvées démunies de bois et ort dû reconstituer à tout prix leurs stocks pour faire face aux demandes des consommateurs. L'augmentation de la consommation a entraîné celle du nombre des scieries; dans les régions libérées principalement les établissements qui débitent ou travaillent le bois existent en bien plus grand nombre qu'avant la guerre.

Un fait très symptômatique de la reprise des affaires est la présence aux adjudications d'un grand nombre de marchands de bois étrangers à la région. Ce fait est particulièrement accusé dans les régions industrielles, c'est-à-dire dans le Nord, l'Est et le Centre. La concurrence faite au commerce local par les acquéreurs venus du dehors a été un facteur important de hausse, surtout pour les gros lots, les seuls qui pouvaient motiver l'intervention des grandes firmes. D'une manière générale, ces gros lots se sont vendus sensiblement plus cher que les petits. A Lons-le-Saunier par exemple ie prix du mètre cube s'établit à 78 francs pour les lots vendus à des prix supérieurs à 30.000 francs; il n'est que de 60 francs pour les lots dont le prix de vente n'atteint pas 30.000 francs.

Au surplus les gros lots présentent un avantage économique qui saute aux yeux la proportion des frais généraux y est beaucoup moindre que dans les petits. Propriétaires et marchands de bois trouvent également leur compte à cette réduction de frais. Aussi