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SON ALTESSE SÉRÉNISSIME

MONSEIGNEUR

CAMBACÉRÈS,

Prince, Archi-Chancelier de l'Empire; Grand-Officier, décoré du grand cordonde la Légion d'honneur; décoré des ordres de l'aigle noir et de l'aigle rouge de Prusse, membre de l'Institut, etc.

MONSEIGNEUR,

LE désir de faire quelque chose d'utile au Public, aux Grands de l'Empire, et même aux Fonctionnaires publics, m'a porté à composer un Dictionnaire des Constitutions de l'Empire français et du royaume d'Italie, que j'ai mis sous les yeux de S. Exc. le Grand-Juge Ministre de la justice, et qui lui a paru fait avec soin, suivant la lettre dont m'a honoré ce Ministre.

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Si VOTRE ALTESSE SÉRÉNISSIME approuve également mon foible ouvrage, et si vous daignez, MONSEIGNEUR, me permettre de vous en faire l'hommage et de le publier sous vos auspices, je serai satisfait.

Votre nom au frontispice, vos talens et votre mérite connus, auxquels vous devez seuls votre poste éminent, ne pourront que le faire accueillir favorablement et attirer sur moi des regards de bienveillance qui feront la plus belle récompense de mon travail.

J'ai l'honneur d'être avec un très-profond respect,

MONSEIGNEUR,

de Votre Altesse Sérénissime,

Le très-humble et très-respectueux

serviteur,

GT.

PLAN

DU DICTIONNAIRE.

Le public, en général, aime à trouver facile

ment, dans un livre, le passage, l'objet dont il a besoin.

En matière de lois, il désire encore davantage d'apercevoir, par un léger coup d'œil, leurs dispositions particulières.

. Il lui importe que celles qui sont relatives au même objet, soient réunies en un seul et même article ou que l'indication en soit précise; et quoique, dans le fait, les fonctionnaires doivent connoître assez les lois pour n'avoir pas souvent besoin d'en faire la recherche, ils voient néanmoins, eux-mêmes et avec plaisir, les ouvrages qui rassemblent ces dispositions dans un seul cadre, et qui les leur présentent sous un même point de vue.

Souvent préoccupés ou pressés, ils ne se rappellent pas, soit un article de loi, soit même la loi dans laquelle se trouve la disposision qui se présente confusément à leur mémoire, et ils ne peuvent en faire la citation.

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D'autre part, la recherche qu'ils sont alors obligés de faire, leur fait perdre un temps trèsprécieux pour le service public.

Il faut qu'ils parcourent ou des volumes entiers, ou une loi entière, et qu'ils rapprochent souvent, soit des articles d'une mêine loi, analogues les uns aux autres, ou qui s'expliquent l'un par l'autre, ou enfin qui contiennent des dispositions semblables ou relatives au même objet; soit des lois éparses, des lois de dates différentes, des lois mises en oubli par l'éloignement de l'époque à laquelle clles ont été rendues, comme cela se rencontre relativement aux Constitutions de l'Empire Français et du Royaume d'Italie.

Les sciences perdent, presque toujours, à être traitées par ordre alphabétique, parce qu'une science est un ensemble de connoissances relatives à un même sujet, et liées entr'elles par une dépendance mutuelle.

Or, dans ces matières, un dictionnaire, il faut en convenir, est plus dangereux qu'utile, en ce que les légères notions que l'on peut acquérir, en le feuilletant, sont nuisibles à la société civile, à la république des lettres; en ce que les no

tions superficielles qu'on prend dans les dictionnaires, ne servent qu'à nourrir la vanité et à multiplier le demi-savoir, pire que l'ignorance.

C'est une chose dangereuse qu'un petit savoir, dit Pope: l'Hippocrène roule du poison pour ceux qui n'en boivent que légèrement ; puisées à la surface, ses eaux ne font que troubler le cerveau.

Mais il n'en est pas de même dans les autres. matières, surtout relativement à un recueil de lois; dans ce dernier cas un Dictionnaire devient nécessaire, et on peut même dire absolument indispensable.

Aussi est-ce pour cette raison que l'Éditeur présente, sous cette forme, les Constitutions de P'Empire Français et du Royaume d'Italie, qui sont composées, non-seulement du sénatusconsulte organique du 28 floréal an 12, mais aussi des lois y relatives; entr'autres, de celles de 1790 et 1791, concernant la liste civile et les apanages; de la constitution de l'an 8; - des arrêtés des 20 floréal et 16 thermidor an 10;

de plusieurs sénatus-consultes et autres lois rappelées dans le sénatus-consulte du 28 floréal an 12; enfin, des trois statuts constitutionnels de la consulte-d'état de la république italienne, par le premier desquels Napoléon Bonaparte, Empereur des Français, est élu Roi d'Italie, et dont les autres donnent une constitution au

royaume d'Italie ; -même des premiers statuts de cette république, décrétés lors des comices