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Achat et transport de 3.900 kilogr. de cônes :

(1 hectolitre pèse 31 à 33 kilogr.)....
Extraction de 70 kilogr. de graines :..
Prix de revient du kilogr. de graines..

410 fr.

74 fr.

7 fr.

L'hectolitre de cônes a fourni o kilogr. 574 de graines désailées. Ce rendement est très inférieur à celui obtenu par Calas (1.400 à 1.500 grammes par hectolitre de cônes). Cela tient aux ravages de la Grapholitha 35 à 40 kilogr. de graines de la récolte de 1913-1914 vidées par la chenille de ce papillon ont dû être jetées.

A côté du pin laricio de Salzmann, on pourra introduire quelques cèdres et cyprès et des feuillus: chêne vert et peut-être Ostrya carpinifolia. Un semis de cette dernière essence fait en 1914 en pépinière a

fort bien réussi.

S'il est exact, comme l'a écrit Calas, que le peuplement de pin laricio de Salzmann de Saint-Guilhem-le-Désert est le moins bien venant de tous les massifs connus de cette essence, et qu'il peut paraître au point de vue forestier le moins intéressant de tous, il n'est pas moins vrai que la forêt de Saint-Guilhem-le-Désert, « unique en son genre », selon l'expression de M. Flahault, abrite et protège une flore et une faune d'une richesse et d'une variété remarquables. A ce titre, elle mérite non seulement d'être protégée, mais d'être reconstituée et étendue. L'acquisition des propriétés voisines peut, en l'isolant de l'homme et de ses troupeaux, la mettre à l'abri du feu. Des reboisements faits avec des graines récoltées sur place lui rendraient son ancien domaine. Cette double tâche peut et doit être réalisée.

Janvier 1921.

M. NEGRE.

LES PRINCIPALES ESSENCES EXOTIQUES

DANS L'ARBORETUM NATIONAL DES BARRES

DE 1900 A 1920

Le Congrès international de Sylviculture, réuni à Paris, en 1900, avait, sur ma proposition, émis les deux voeux suivants :

1o) Qu'il soit fait en forêt, sur de petites surfaces, dans les différentes régions, en des stations diverses et sur tous les sols, des essais de boisement portant sur les principales essences forestières exotiques;

20) Que les résultats, bons ou mauvais, de ces essais soient enregistrés et centralisés soigneusement et, surtout, qu'ils soient portés à la connaissance des forestiers.

Sur mon initiative, ces vœux ont été repris, sinon dans une forme identique, du moins dans le même sens, par les Congrès internationaux d'agriculture qui se sont tenus à Rome, en 1903, à Vienne, en 1907, et à Gand, en 1913.

Ils ont eu, du moins en France, les suites que comportent généralement tous les vœux émis par les divers congrès : il n'en a été tenu aucun compte. Et, la plupart des forestiers ont seulement retenu qu'il existait quelques maniaques, à la vérité bien inoffensifs, atteints de la maladie des exotiques. On oublie trop souvent que certaines essences d'origine étrangère, comme le Pin noir d'Autriche, le Pia Laricio de Calabre, le Pin Weymouth, le Robinier faux acacia et, pour les plaines d'une partie de la France, le Pia sylvestre, ont cependant rendu de grands services dans les forêts françaises.

Il existe, toutefois, quelques personnes que la question intéresse. Pour elles surtout il m'a paru intéressant et utile de faire connaître comment se sont comportées les principales essences exotiques introduites dans le domaine des Barres, entre l'an 1900, époque à laquelle j'avais quitté Nogent, et l'année 1920, époque à laquelle j'y suis

revenu.

Un certain nombre d'arbres intéressants, soit à cause de leurs dimensions, soit en raison de leur rareté, ont, malheureusement, disparu, les

uns pour cause de vieillesse, d'autres par suite d'accidents, d'autres enfin parce qu'ils n'ont pas été protégés en temps utile contre des voisins gênants.

Je me bornerai, du reste, dans ce court article, à citer, parmi celles qui ont été introduites aux Barres, les principales espèces, celles que j'ai indiquées, dans mes précédents écrits, comme les plus intéressantes pour nos pays.

ESSENCES FEUillues

Noyer noir d'Amérique (Juglans nigra, Lin.). -Les sujets qui existaient en 1900 sont encore vivants. Leur végétation est satisfaisante; ils fructifient régulièrement et assez abondamment et ont donné naissance à des semis naturels. Mais leur croissance est lente; les deux exemplaires de la pépinière du Verger, qui mesuraient, en 1900, 0,98 et 1,15 de tour, ont actuellement, 1,19 et 1,30.

Carya blanc (Carya alba, Nutt.) et Carya des pourceaux (Carya porcina, Nutt.) Les anciens sujets existent. Ils ont une végétation très satisfaisante et ont produit un assez grand nombre de semis naturels. Le Carya blanc de l'Arboretum, qui avait 0,55 de circonférence, en 1900, en mesure, aujourd'hui, 1,05 et le plus fort des arbres de l'Ancienne pépinière accuse, actuellement, 1,30 de tour, au lieu de 1,02, en 1900. Les deux Caryas des pourceaux de l'Arboretum, qui avaient 0,78 eto,86, en 1900, ont, aujourd'hui, 1,17 et 1,24 et le plus gros des exemplaires de l'Ancienne Pépinière mesure, actuellement, 1,44, au lieu de

1,20 en 1900.

Chêne rouge d'Amérique (Quercus rubra, Lin). L'arbre le plus Agé, qui avait 2,70 de tour en 1900, est mort. La plupart des autres exemplaires subsistent. Ils fructifient très régulièrement et très abondamment et ont donné naissance, dans tout le domaine et même dans les bois contigus, à de très nombreux semis naturels. Leur végétation est très satisfaisante; mais, leur croissance, qui, jusqu'en 1900, paraissait supérieure à celle des chênes indigènes, semble s'être ralentie; de plus, en général, les arbres de cette espèce sont branchus et présentent des fûts peu élancés. Les plus forts sujets, qui, en 1900, mesuraient 6,95 de circonférence dans la partie nord de la Glandée d'Amérique et 1,29 dans la partie sud ont, actuellement, 1,25 dans le premier peuplement et 1,50 dans le second.

Chêne écarlate (Quercus coccinea, Wangenh.) - Ce chêne s'est comporté à peu près comme le précédent, mais n'a pas produit des semis

naturels aussi abondants. Les deux exemplaires de l'Arboretum mesurent, aujourd'hui, 1,45 et 1,56 de tour, au lieu de 0,93 et 0,97, en 1900. Et, les plus forts sujets de la Glandée d'Amérique ont 1,65 dans la partie Nord et 1,78 dans la partie Sud, au lieu de 1,20 dans le premier peuplement et 1,60 dans le second, en 1900.

Chêne des teinturiers (Quercus tinctoria, Michx). - Le chêne des teinturiers a donné des résultats à peu près semblables. Les plus gros arbres ont, actuellement, 1,42 dans la partie nord de la Glandée d'Amérique et 1,22 dans la partie Sud, au lieu de 1,20 dans le premier peuplement et 0,99 dans le second, en 1900.

Chêne des marais (Quercus palustris, Duroi). La plupart des anciens exemplaires existent; leur végétation est très satisfaisante et leur croissance semble encore assez active; ce chêne donne, aux Barres, des fûts plus élancés que les espèces précédentes. L'arbre de la Pépinière du Verger, qui avait 1,95 en 1900, mesure, aujourd'hui, 2,37 ; les deux de l'Arboretum ont, actuellement, 2,01 et 2, 18, au lieu de 1,68 et 1,82, en 1900; le plus fort sujet de la Cailloutière, 1,50, `au lieu de 1,25 en 1900; le plus gros exemplaire de la Glandée d'Amérique, 1,52 au lieu de 1,25, en 1900.

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Chêne à feuilles falciformes (Quercus falcata, Michx). — L'arbre de la Pépinière du Verger, qui mesurait 2,02, en 1900, est mort. Les plus forts exemplaires ont, aujourd'hui, 2,15, au lieu de 1,80, en 1900, dans la Vieille Pépinière; 1,31, au lieu de 1,17, dans le Carré Michaux.

Chêne à feuilles d'yeuse (Quercus ilicifolia, Wangenh.) — Ce petit chêne est, peut-être, celui sur lequel il m'est demandé le plus souvent des renseignements; cela tient certainement à ce qu'il est très apprécié pour la chasse. Le peuplement de la Glandée d'Amérique existe encore. Mais sa végétation laisse à désirer, surtout dans la partie qui n'a pas été recépée en 1898-1899; les plus forts sujets mesurent 0,50 de tour. De même et beaucoup plus encore que le chêne rouge, cette espèce est représentée, dans tout le domaine et dans les bois particuliers voisins, par de très nombreux semis naturels.

Chêne à feuilles de saule (Quercus phellos, Lin.) Ce chêne se comporte, aux Barres, à peu près comme le chêne des marais, mais donne très peu de semis naturels. Les deux arbres de l'Arboretum ont, actuellement, 1,42 et 1,55 de tour, au lieu de 0,94 et 0,96, en 1900; le plus gros de l'Ancienne Pépinière, 1,91, au lieu de 1,53.

Chêne hétérophylle (Quercus heterophylla, Michx. f.) - L'arbre de la Pépinière du Verger, qui mesurait 2,77 en 1900, est mort. Celui de l'Arboretum a, aujourd'hui, 2, 18, au lieu de 1,52, en 1900.

Chêne à feuilles de laurier (Quercus imbricaria, Michx.) - L'exemPlaire de l'Arboretum, qui avait 1,19, en 1900, mesure actuellement 1,74

Chêne noir (Quercus ferruginea, Michx). Le sujet de l'Arboretum accuse 1,42, au lieu de 0,92, en 1900; le plus gros de la Glandée d'Amérique, 1,76, au lieu de 1,42.

Chêne Velani (Quercus Aegilops, Lin.) - L'arbre de l'Arboretum mesure 1.34, au lieu de 1 04, en 1900; celui de la Pépinière du Verger, 1,95, au lieu de 1,53, en 1900.

Un sujet de l'Arbore

Chêne du Liban (Quercus Libani, Oliv.). tum, qui avait 0,07 en 1900, a, aujourd'hui, 0,50. Chêne à feuilles serrées (Quercus serrata, Thunb.) Le plus fort des 7 exemplaires de l'Arboretum mesure, actuellement, o,86, au lieu

de 0,45, en 1900.

-

Magnolia à feuilles acuminées (Magnolia acuminata, Lin.). L'arbre de l'Ancienne Pépinière, qui avait o,80, en 1900, accuse, aujourd'hui, 1,17.

Plusieurs

Talipier de Virginie (Liriodendron tulipifera, Lin). sujets âgés ont disparu, soit pour cause de vieillesse, soit par suite d'écorcement total, au pied, par les lapins; ceux qui restent présentent des signes de maturité. La longévité de ce bel arbre semble donc nedevoir guère dépasser 100 ans, aux Barres. A cet âge, il présente des fûts très droits, très élancés, mesurant jusqu'à 1,60 de circonférence. Cédréla de la Chine (Cedrela sinensis, A.Juss.) Il n'existait, de essence, aux Barres, en 1900, que des jeunes plants. Les trois plus forts exemplaires ont, actuellement, 0,65, 0,70 et 0,77 de tour et leur végétation est superbe.

Erable à grande feuilles (Acer macrophyllum, Pursh).- Un arbre de l'Arboretum a, aujourd'hui, 0,70, au lieu de 0,42, en 1900. Un autre mesure 1,15.

Erable à sucre (Acer saccharinum, Wangh.) Les plus forts sujets de l'Ancienne Pépinière, qui, en 1900, n'étaient encore que de jeunes brins, ont actuellement 0,92 de tour.

Cerisier tardif (Padus serotina, Agardh).- Les deux arbres de l'Ancienne Pépinière, qui mesuraient 0,80 et 0,98 en 1900, ont disparu; les exemplaires qui restent sont encore jeunes; leur végétation est très

belle.

-

D'une fa

Frêne blanc d'Amérique (Fraxinus americana, Lin.). çon générale, le sol des Barres ne semble pas convenir aux frênes. Tout ce qu'on peut dire des frênes blancs qui y existent, c'est qu'ils ne pré

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