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geaient entre 1m 50 et 3 mètres au maximum, les charmes restaient buissonnants entre o 40 et 1 mètre.

Dans les dunes et les landes de Gascogne, l'observation révèle aussi l'influence favorable des genêts et des ajoncs sur la croissance des jeunes pins.

PIERRE BUFFault.

Emploi du tracteur forestior Renault pour la vidange des Coupes dans les forêts de l'Ouest.

Le 11 Avril dernier, les Elèves de l'Ecole forestière anglaise d'Oxford ont visité la forêt domaniale de Bellème, sous la conduite de M. Troup, Directeur de l'Ecole.

Au cours de cette tournée, M. Lamotte, entrepreneur de transports forestiers à Laigle (Orne), a bien voulu donner aux Elèves anglais une démonstration pratique de l'emploi du tracteur forestier Renault 18 HP. pour le débardage et la vidange des grumes d'une coupe définitive (1 série-Parcelle E2).

Tout d'abord, un hêtre de 2 mètres de longueur sur 1 88 de tour,et d'un poids approximatif de 3000 kilog.,a pu être débardé « à froid », c est-à-dire par traction directe sur le sol, le long d'un versant assez incliné, et amené ainsi jusqu'au point où il devenait possible de l'arrimer sur un diable et le remorquer jusqu'à la route voisine. La même opération, faite avec un chêne de mêmes dimensions, s'est effectuée également sans difficulté, et ces expériences permettent de conclure que le débardage à froid » le long des sentiers et chemins intérieurs peut s'opérer avec succès pour des grumes d'un poids de 2500 à 3000 kilog. suivant l'état et l'inclinaison du sol, le remorquage sur djables s'appliquant avec ce même tracteur à des pièces atteignant jusqu'à 10.000 kilog.

Il a été très intéressant de constater que le jeune recru de chêne 3

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-) et de hêtre (—) très abondant dans la Coupe envisagée n'avait

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pour ainsi dire point souffert de la circulation du tracteur dans les massifs, alors que le débardage et la vidange effectués par traction hippomobile dans une Coupe voisine sont loin d'avoir donné d'aussi bons résultats. Dans les forêts de l'Ouest, où la régénération « marche vite >> et où la coupe définitive est possible, dès que le semis a pris possession du sol, le tracteur Renault réalise un progrès considérable pour la vidange des coupes, et il faut se féliciter de voir son emploi se généraliser dans les forêts du Perche et de Normandie, grâce à l'initiative de

M. Lamotte, qui réalise chaque jour de nouveaux progrès dans les procédés d'arrimage et chargement, et qui a reçu à juste titre les félicitations de M. le Directeur et des Elèves d'Oxford, très intéressés par ces expériences désormais concluantes.

Nécrologie.

Le 3 juin est décédé à Nancy,dans sa 81° année, M. Emile Mer, Inspecteur des Eaux et Forêts, attaché à la station de recherches de l'Ecole des Eaux et Forêts, en retraite, membre de l'Académie d'Agriculture.

Les obsèques ont eu lieu le dimanche 5 juin. M. le Directeur général, informé du décès, avait délégué le Directeur de l'École pour représenter l'Administration. M. le Conservateur et les officiers forestiers en résidence à Nancy, plusieurs officiers en retraite, le personnel de l'École des Eaux et Forêts et une délégation d'élèves y assistaient. Sur la tombe M. Guinier, Directeur de l'Ecole des Eaux et Forêts, a prononcé l'al locution suivante :

Au nom de M. le Directeur général des Eaux et Forêts et de tout le Corps forestier, au nom de l'Ecole des Eaux et Forêts à laquelle il fut attaché pendant seize ans, je viens rendre un dernier hommage à Emile Mer.

Né à Thionville le 22 mai 1841, Emile Mer entra à l'Ecole forestière en 1860 avec la 370 promotion. Sorti en 1862, il fut, après un court stage, nommé en 1863 Garde général au Châtelard, en Savoie. En 1865 il fut chargé du cantonnement de l'Isle-Adam, et, six mois après, affecté à la Commission d'aménagement de la Haute-Marne, où il resta jusqu'en 1871. Là se termina, au sens strict, la carrière administrative d'Emile Mer, car il demanda sa mise en disponibilité et vint s'établir à Paris. A partir de ce moment il consacra son temps à l'étude des sciences naturelles et surtout de la botanique,études auxquelles le poussaient son esprit curieux et son tempérament de chercheur. Il fréquenta les Cours et les Laboratoires de la Sorbonne, du Muséum, du Collège de France; il bénéficia de ce vif mouvement de rénovation scientifique qui suivit la guerre de 1870 et, au contact de maîtres, au premier rang desquels il se plaisait à nommer Claude Bernard, il acquit une formation biologique qui détermina l'orientation ultérieure de son existence. Bientôt il se mit à publier de nombreuses notes et dès lors, son activité scientifique devait se poursuivre jusqu'à sa mort..

Plus tard une occasion s'offrit pour lui permettre de revenir à la carrière forestière. Une station de Recherches et Expériences avait été instituée à l'Ecole de Nancy en 1882; la création de cet établissement correspondait à une idée qui lui était chère : en 1886 il obtint d'y être attaché. Sa vie se partagea alors entre Nancy où il effectuait des recherches dans les forêts dépendant de l'Ecole et sa propriété de Longemer, dans les Vosges, où il poursuivait d'autres recherches forestières parallèlement avec l'étude de questions agronomiques. Son admission à la retraite, ea 1902, ne changea nullement son existence: il continua inlassablement recherches et publications, mettant en œuvre

les documents accumulés par lui. Chassé de Nancy par la guerre, il séjourna quelques années à Aix-les-Bains où il retrouva les sites qu'il avait contemplés comme Garde général, cinquante cinq ans auparavant. Mais sa santé s'altérait et c'est bien affaibli qu'il se réinstalla à Nancy après la paix. Toutefois dans ce corps ruiné par les maladies, la vigueur intellectuelle se maintenait ; il a travaillé jusqu'à sa mort: quelques jours avant il envoyait encore à l'impression un article de sylviculture et, cloué sur son lit, il déplorait l'inaction à laquelle il était condamné.

Emile Mer était doué d'une intelligence vive, d'une pénétrante faculté d'observation. C'était un esprit indépendant, novateur; très entier dans ses convictions et ses idées, défendant ardemment sa manière de voir, il était foncièrement bon et d'une grande affabilité. Dans le domaine scientifique il a eu des contradicteurs, il n'a pas eu d'ennemis; autour de lui, il a suscité des affections et des dévouements. C'était surtout un grand travailleur dont l'activité a été soutenue peudant près de cinquante années : il a trouvé d'ailleurs dans le travail une consolation aux épreuves qui ne lui furent pas épargnées dans sa vie privée.

Emile Mer laisse une œuvre considérable et variée. Attiré d'abord par la science pure, il a porté ses premiers efforts sur l'anatomie et la physiologie végétale, et, dans de courtes notes publiées alors il manifeste un remarquable sens biologique. Mais rapidement il s'orienta vers la physiologie des arbres et la sylviculture; il a contribué à élucider bien des questions jusque-là négligées par les botanistes et les forestiers; ses travaux sur le rôle de l'amidon dans les arbres, sur le bois parfait, sont devenus classiques. Il eut surtout le grand mérite de chercher à asseoir sur des bases scientifiques l'art forestier, il a largement fait progresser la méthode expérimentale en sylviculture. Ce fut aussi un initiateur en matière de maladies des arbres, à une époque où, en France, on avait tendance à les ignorer: certaines de ses études sont des modèles d'analyse d'un phénomène morbide chez les végétaux. Il s'est également consacré à l'agronomie. Exploitant le domaine de Longemer, il y fit maintes études et expériences, dont peuvent bénéficier les cultivateurs des Hautes-Vosges désireux de perfectionner l'économie rurale de leur région.

Par ses nombreuses publications, Emile Mer a exercé une réelle action : il a heureusement agi notamment sur les propriétaires forestiers avec qui il était en contact à la Société des Agriculteurs de France. Ses mérites furent d'ailleurs reconnus, des récompenses lui furent décernées par l'Académie des Sciences, l'Académie d'Agriculture; il obtint de nombreux prix dans les expositions auxquelles il participa. Enfin, distinction des plus flatteuses, il fut, dès 1891, élu membre de l'Académie d'Agriculture, dans la Section de sylviculture.

Il restera quelque chose de l'œuvre d'Emile Mer. On lui doit un perfectionnement de nos connaissances en botanique forestière; mais son nom restera surtout comme celui d'un précurseur qui a proclamé que l'art forestier doit reposer sur les Sciences Biologiques et que, sans expérimentation, il ne peut y avoir de sylviculture. Combattant le dogmatisme, il a contribué à renouer les véritables traditions françaises instaurées par les grands forestiers du xvine siè

cle. Les hommes de sa génération ne l'ont pas toujours compris : il assez pour voir les idées évoluer dans le sens qu'il souhaitait.

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Ce grand laborieux est entré dans le repos. Nous conserverons son souvenir comme celui d'un homme de bien, qui a honoré le Corps forestier, comme celui d'un bon artisan de la cause forestière.

Mutations.

Par arrêté en date du 6 avril 1921, est rapportée, sur la demande de l'intéressé, la nomination au grade d'Inspecteur-adjoint des Eaux et Forêts, avec affectation à la Commission des reboisements de la 5* Conservation à Chambéry, de M. Lecadieu, Garde Général des Eaux et Forêts à Boulogne-sur-Mer, prononcée par arrêté du 12 janvier 1921.

M. Lecadieu (Marceau-Amédée-Jules), Garde Général des Eaux et Forêts de Ire classe à Boulogne-sur-Mer, est nommé laspecteur-adjoint des Eaux et Forêts de 4 classe à Alençon et chargé des fonctions de Chef de bureaux de la 15e Conservation.

M. Boivin (Alphonse-Eugène), Garde Général des Eaux et Forêts, chef des bureaux de la Conservation à Bar-le-Duc, est appelé, sur sa demande et en la même qualité, à Boulogne-sur-Mer, en remplacement de M. Lecadieu, qui · reçoit une autre destination.

M. Blouère (Pierre-Louis-Joseph-Raphaël), Garde Général des Eaux et Forêts à Sedan (Ardennes), est appelé, sur sa demande et en la même qualité, à Senlis (nouvelle organisation), en remplacement de M. Roux, qui a reçu une nouvelle destination.

Par arrêté en date du 29 avril 1921, pris en exécution du décret du 16 mars 1921, sont nommés Gardes Généraux des Eaux et Forêts de 3 classe, pour prendre rang du 14 juin 1920, date de leur nomination dans leur grade actuel, les Gardes généraux stagiaires des Eaux et Forêts dont les noms suivent : MM. Christol (Etienne), à Mende (Lozère);

Morelli (François-Antonin), à Fréjus (Var) ;
Grillot (François-Félicien), à Saïda (Algérie);
Gérard (Louis-Claude), à Duvivier (Algérie);

Gridaine (Alfred-Célestin), à Charleville (Ardennes);

Par arrêté en date du 30 avril 1921:

M. Lafage (Pierre-Louis-Léon), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Bougie (Algérie), est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 4o classe et maintenu à la disposition du gouverneur général de l'Algérie.

M. Halt (Georges), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Colmar (HautRhin), est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 4 classe àļBar-sur-Aube (Aube), en remplacement de M. Boissaye, qui a reçu une autre destination. M. Deslandres (Léon-Didier), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Ribeauvillé (Haut-Rhin), est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 4o classe et maintenu à la disposition du commissaire général de la République à Strasbourg.

M. Lavauden (Adrien-Joseph-Louis), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Tunis, est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 4e classe et maintenu à la disposition du résident général de la République à Tunis.

M. Chaluleau (Rustique-Bonaventure), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts, chef des bureaux de la 23° conservation à Nice (Alpes-Maritimes), est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 4o classe à Rodez (Aveyron), en remplacement de M. André, qui reçoit une autre destination.

M. Lanternier (Charles-Emile-Xavier-Maurice), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Metz (Moselle), est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 4 classe et maintenu à la disposition du commissaire général de la République française à Strasbourg.

M. Husson (André-Antoine-Joseph-Marie), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts, chargé du service de la reconstitution forestière à Bar-le-Duc, est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 4o classe à Bar-le-Duc et maintenu dans ses fonctions actuelles.

M. Launois (Georges), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Metz (Moselle), est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 4 classe et maintenu à la disposition du commissaire général de la République à Strasbourg.

M. Pommier (Georges-Marie-Jean), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Alger, est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 4o classe et maintenu à la disposition du gouverneur général de l'Algérie.

M. Barré (Eugène-Joseph-Pierre), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Barcelonnette (Basses-Alpes), est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 4e classe à Digne Ouest, en remplacement de M. Claverie, qui reçoit une autre destination.

M. Barrault (Henri-Paul-Marie), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Limoux (Aude), est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 4o classe à Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne), en remplacement de M. Sajous, qui reçoit une autre destination.

M. Joubert (Alfred-Auguste-Léon), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Pont-Saint-Esprit (Gard), est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 4e classe à Aurillac (Cantal), en remplacement de M. Burin-Desroziers, qui reçoit une autre destination.

M. Sentis (Henri-Jean-Eugène), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Monestier-de-Clermont (Isère), est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 4 classe à Embrun (Hautes-Alpes), en remplacement de M. Répiton-Préneuf, qui a reçu une autre destination.

M. Mosca (Albert), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Bastia (Corse), est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 40 classe à Ajaccio et chargé à cette résidence des inspections de Chiavari et de Sartène fusionnées (nouvelle organisation), en remplacement de M. Ménard, qui reçoit une autre destina

tion.

M. Pébay (Jean-Jacques), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Marvejols (Lozère), est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 4 classe à TarbesBagnères (nouvelle organisation), en remplacement numérique de M. Le Père, précédemment mis en disponibilité sur sa demande.

M. Colas des Francs (Alexis-Marie-Pierre), Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts, attaché à la commission des aménagements de la 5e conservation à Chambéry (Savoie), est nommé Inspecteur des Eaux et Forêts de 4o classe à Arbois (Jura), en remplacement de M. Léchenaut, qui reçoit une autre destination.

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