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dence les zones à bandes larges révélant des périodes d'alimentation abondantes, succédant à des zones à bandes étroites révélant, inversement, des saisons de pénurie planctonique. L'observation attentive de l'écaille décèle le retour du saumon en rivière.

Un ingénieux système de notation permet, à l'aide de ces observations, de résumer, en une brève formule pour tout sujet considéré, son existence thalassique et potamique, ainsi que son âge proprement dit ou chronologique et son âge épidosique ou de croissance.

Le deuxième chapitre est consacré à la biologie des migrateurs et à l'étude du phénomène de la migration. Le troisième décrit les phases du développement postembryonnaire, et celles de la première croissance en rivière jusqu'à la migration de descente à la mer.

M. Roule aborde avec}la deuxième partie le point de vue économique dont l'intérêt ne le cède en rien à l'intérêt de la partie scientifique. Cette partie renferme, en effet, les principes rationnels sur lesquels doivent s'appuyer la réglementation de la pêche et les travaux de repeuplement pour en obtenir le maximum d'efficacité, en tenant compte notamment des difficultés causées par l'établissement dans les rivières de montagne de nombreux barrages nécessaires pour l'aménagement de la houille blanche.

En résumé, l'œuvre de M. Roule constitue une contribution féconde à la mise en valeur, que s'efforce de réaliser la direction générale des Eaux et Forêts, de l'une des ressources de la France.

La Fête de l'Alpe Féconde au Lautaret.

Le 26 juin dernier, le Touring Club de France et le Club Alpin Français ont organisé dans le site prestigieux du Col du Lautaret (2.075 mètres d'altitude) une fête admirablement réussie. M. le Trocquer, ministre des Travaux Publics, devait remettre aux femmes de guides brevetés du Club Alpin, mères d'au moins sept enfants nés à plus de 1.000 mètres d'altitude, les arrérages d'un legs dû à la générosité d'un alpiniste lyonnais, M. Joseph Brunier. Sept mères de famille remplissant les conditions exigées (3 de l'Isère et 4 de la Savoie), qui ont donné ensemble à la France 58 enfants, dont 6 morts au champ d'Honneur, ont reçu, avec la médaille de la Famille Française, un livret de Caisse d'Epargne de 3.300 francs.

Aux côtés du Ministre, se pressaient de nombreuses notabilités, Mme Brunier, M. Henri Defert, Président du T. C. F., M. le Général Marjoulet, Gouverneur de Lyon, commandant la 14 Région, M. le Préfet des Hautes-Alpes, MM. Bonniard, sénateur, Borrel et Regaud,

députés, Monseigneur de Llobet, évêque de Gap, MM. Auscher, Gariel, Chaix, Famechon, Lory, etc.....

Le Corps forestier était représenté par M. l'Inspecteur général Mougin, qu'accompagnaient les Conservateurs des 10 et 14e Arrondissements, MM. Hulin, Desgruelles, Dubois-Chabert, inspecteurs, Ferry et Truc, inspecteurs-adjoints.

Les costumes originaux et pittoresques de gracieuses jeunes filles de la Maurienne, de l'Oisans, du Queyras et de la Tarentaise n'étaient pas le moindre attrait de la fête, qui fut favorisée par un temps superbe, et tous les spectateurs les applaudirent, lorsque se déroula leur joyeuse farandole, entraînée par le sympathique et infatigable M. Borrel. D'éloquents discours furent prononcés, dans lesquels on célébra « l'Alpe féconde et génératrice » et l'héroïsme des « Diables bleus, fils de la montagne, terreur des Boches >>.

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Puis M. le Trocquer visita le jardin alpin, créé par M. Mirande, l'éminent professeur de botanique à la Faculté de Grenoble, et l'élégant châlet, qui renferme, grâce à l'inlassable activité et à la persévérance de cet ami de l'Alpe, un intéressant musée, de belles collections et d'admirables instruments de travail pour les botanistes et les biologistes.

Utilisation de la sciure de bois.

Le collège d'Agriculture de l'Etat de Wisconsin (Etats-Unis) a entrepris des recherches en vue d'utiliser la sciure de bois dans l'alimentation du bétail.

Le principe consiste à transformer la cellulose en sucre par l'action hydrolysante des acides dilués.

On fait bouillir la sciure pendant 15 minutes avec un acide dilué sous pression. Une proportion de 20 pour 100 de sciure est convertie en sucre; le reste est seulement rendu plus digestible. Le sucre est repris par l'eau chaude; l'excès d'acide est neutralisé et le liquide évaporé jusqu'à consistance sirupeuse.

Le sirop obtenu est mélangé avec le résidu non transformé en sucre, on obtient un produit foncé en couleur, friable, propre à l'alimentation. Ce sont les sciures des conifères qui donnent les résultats les plus satisfaisants.

Des vaches ont reçu, pendant une première période, une ration composée de luzerne, maïs ensilé, avec un mélange de farine d'orge, 55 parties; son de blé, 30, tourteau de lin, 15; puis, durant une égale période, avec cette même ration, dans laquelle la farine d'orge était

remplacée par le produit essayé, au taux de 2 livres de celui-ci pour 1 livre d'orge et 26 pour 100 du produit dans l'ensemble de la ration. L'expérience fut continuée en alternant les régimes.

Dans les deux cas, les vaches produisirent autant de lait.

La sciure ne contient qu'une quantité négligeable de matières azotées; sous ce rapport, elle ne peut rivaliser avec l'orge, et le déficit en azote doit se retrouver dans le reste de la ration.

On peut rapprocher de cette tentative des essais de même ordre entrepris en Allemagne, pendant la guerre. On a cherché à augmenter la digestibilité de la paille, des roseaux, de la bruyère, du bois, en les hydrolysant, soit par des bases, soit par des acides, sans aller jusqu'au sucre, mais les produits obtenus contenaient du furfurol et autres toxiques, et on dut renoncer à cette manière de traiter ces substances ligneuses.

Néanmoins, les essais rapportés ci-dessus ne manquent pas d'intérêt et peuvent, dans cette voie, susciter des initiatives.

(La Nature, 18 juillet.)

Protection des forêts contre l'incendie.

H. B.

Le Conseil général des Bouches-du-Rhône, 'soucieux de mettre à l'abri de l'incendie les forêts du département, a décidé d'organiser à Marseille, en 1922, pendant la durée de l'Exposition Coloniale, un concours d'appareils pour l'exploitation, le fagotage et l'utilisation des broussailles ou sous-bois très inflammables de ces forêts, ainsi que d'appareils et de produits propres à éteindre les incendies. En raison de l'intérêt de la question pour tous les pays du bassin méditerranéen, appel sera fait à l'Etat, aux autres départements méridionaux, à l'Algérie, à la Tunisie et au Maroc pour l'institution de prix importants à distribuer.

Le programme du concours sera publié ultérieurement. Mais dès à présent, les industriels et les inventeurs sont invités à se mettre à l'œuvre. Pour tous renseignements, ils peuvent s'adresser à la direction des Services agricoles des Bouches-du-Rhône, à Marseille.

Livraison de maisons de bois par l'Allemagne.

Les négociations entre le gouvernement allemand et le gouvernement français, au sujet de la livraison de maisons de bois pour le nord de la France, ont abouti à une commande de soixante-six maisons d'essais avec quatre-vingt-sept logements. Ces maisons devront être montées le plus rapidement possible dans les régions dévastées.

Les terres vaines en Bretagne.

Par une loi en date du 23 juillet, promulguée au Journal officiel du 27, la loi du 6 décembre 1850 sur la procédure relative au partage des terres vaines et vagues dans les cinq départements composant l'ancienne province de Bretagne, est prorogée pour une période de dix années qui sera réputée avoir pris cours le 1er janvier 1921, pour prendre fin le 31 décembre 1930.

Cette prorogation, qui s'opère périodiquement de dix en dix ans, n'avait pas abouti, au cours de l'année dernière; c'est le motif de la rédaction bizarre de cette disposition.

Correspondance.

A propos de l'article de notre distingué collaborateur, M. Pierre Buffault, paru dans la Revue du 1os mars nous avons reçu la lettre suivante :

Monsieur,

Wellington, 11 mai 1991.

J'ai remarqué dans le numéro de mars de la Revue des Eaux et Forêts, à la page 68, le passage relatif aux vastes forêts de Phylocladus rhomboidalis (Celery-top-Pine) de Tasmanie. Cet arbre y est appelé aussi « BlueGum ».

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Bien que je réside actuellement en Nouvelle-Zélande, j'ai vécu en Tasmanie de nombreuses années, et connaissant bien les forêts de cet Etat, je puis vous assurer en toute confiance que le Celery-top-Pine quoique disséminé à travers le Tasmanie n'y est pas abondant. De plus, Phylocladus rhomboidalis n'est jamais appelé « Blue-Gum », qui est un nom réservé à une ou plusieurs espèces du genre Eucalyptus.

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Celui qui vous écrit ne fait pas cette remarque dans un esprit critique; mais seulement parce qu'il est assuré que vous désirez de l'exactitude, même sur un point relativement peu important.

E. PHILLIPS-TURNER.

Souscription aux monuments commemoratifs des Ecoles

forestières de Nancy et des Barres.

D'après le bulletin de juillet de la Société centrale forestière de Belgique, le montant de la souscription des Agents forestiers belges aux monuments érigés à la mémoire des Forestiers français tombés au champ d'honneur s'élève à 1.140 francs.

D'autre part, M. Piché, chef du service forestier à Québec (Canada) a bien voulu adresser au Comité une souscription de 300 fr. comme marque de sympathie aux Agents forestiers français qui sont morts pour leur patrie et en même temps ont contribué à sauver le monde du fléau qui le menaçait.

Nous enregistrons avec un profond sentiment de gratitude ces nouveaux témoignages d'amitié qui nous sont offerts par les Forestiers des Pays alliés.

E. C.

Nécrologie.

M. Henry-Stanislas Camend, inspecteur des Eaux et Forêts en retraite, décoré de la médaille de 1870, chevalier du Mérite Agricole, est décédé le 21 avril 1921, à Sarrebourg à l'âge de 72 ans, quelques semaines avant la mort de sa sœur Me Julie Camend.

M. Henry Camend, né à Raon-l'Etape (Vosges) le 1er septembre 1848, est entré à l'école nationale forestière en 1869. Après la guerre il fut nommé garde général stagiaire à Senones (18 octobre 1871) et le 14 mars 1873, garde général sur place, puis le 27 juin 1874 à Çorcieux (Vosges).

Détaché comme sous-inspecteur au service des aménagements à Pau (15 mai 1880), il revint dans ses Vosges à Neufchâteau le 19 avril 1882, puis à Epinal (le 13 mai 1885). Nommé inspecteur des Eaux et Forêts à Nantua (11 février 1896), puis à Bruyères (10 octobre 1896), il venait le 7 septembre 1901 à Nancy, où il a pris sa retraite le 30 décembre 1909.

Il partagea ensuite son existence entre Nancy et son pays natal Raonl'Etape, après l'armistice enfin avec Sarrebourg, où il mourut chez son gendre, M. Ducasse-Comnène, sous-préfet de l'arrondissement de Sarrebourg.

Son convoi funèbre à Sarrebourg, escorté d'un piquet d'honneur de 8 chasseurs forestiers, a été accompagné d'une nombreuse assistance, dans laquelle on remarquait les généraux et officiers supérieurs de la garnison, M. Boulanger, conservateur des Eaux et Forêts à Metz et les agents forestiers de Sarrebourg.

Le corps a été transporté le même jour à Raon-l'Etape dans le caveau des siens, où il trouvera le repos et la paix, qu'il a mérité par sa vie toute de droiture.

Partout où M. Camend a passé, il a laissé en effet le souvenir d'un homme exceptionnellement aimable et bienveillant.

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Nous offrons à Monsieur et à Madame Ducasse-Comnène, ainsi qu'à

sa famille, l'hommage de nos respectueuses condoléances.

M. René de Larminat, Inspecteur principal des Eaux et Forêts, chef

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