Page images
PDF
EPUB

Cole avoit été forcé à se retirer, il jugea prudent de faire aussi rétrograder ses troupes jusqu'à Irunita. Le lendemain l'ennemi ne dépassa pas le Puerto de Maya. Quoiqu'il eût été très-supérieur en forces à nos braves troupes, cependant il n'obtint sur elles que de foibles avantages pendant une affaire de sept heures. Tous les régimens attaquèrent à la baionnette. La conduite | du quatre-vingt-deuxième régiment, qui avoit suivi la brigade du major-général Barnes, mérite une mention particulière. Le lieutenant-général William Stewart fut légèrement blessé.

fort

Je n'eus la nouvelle de ces événemens que tard dans la nuit du 25 au 26; je fis sur-le-champ mes dispositions, de concentrer l'armée sur la droite, en ne négligeant pas toutefois le siége de Saint-Sébastien et le blocus de Pampelune. Mon intention auroit été remplie le 27 au matin, si les lieutenans-généraux sir Lowry Cole et sir Thomas Picton n'avoient pas cru qu'ils ne pourroient se maintenir dans leur poste de Zubiri aussi long-temps qu'il auroit été nécessaire. Ils s'en retirèrent le 27 au matin, et prirent une position qui couvroit le blocus de Pampelune ; leur aile droite, composée de la troisième division, s'étendit devant Huarte, jusqu'au-delà des collines d'Olaz; leur gauche, formée de la brigade por

tugaise du brigadier Campbell, étoit placée sur les hauteurs devant Villaba; elle étoit appuyée sur une chapelle, derrière Sourasen, sur la route d'Ostiz à Pampelune; la hauteur, occupée par l'aile droite, défend la route de Zubiri et de Roncevaux. La division d'infanterie espagnole du général Murillo, et la partie du corps du Comte d'Abisbal, qui n'étoit pas employée au blocus de Pampelune, étoient, placées en réserve. On en avoit détaché les régimens Pravia et du Prince, pour occuper une hauteur située sur la droite de la quatrième division, et dominant la route de

Zubiri.

[ocr errors]

La cavalerie angloise de sir Stapleton Cotton fut placée sur l'aile droite près d'Huarte, seul point dont le terrain permit l'usage de cette

arme.

La rivière de Lanz, longcant la route d'Ostiz, traverse la vallée située à la gauche des alliés et à la droite de l'armée françoise. Un peu plus loin il y a une chaîne de montagnes qui communique avec Ligasso et Marcalain, deux endroits par le moyen desquels il fallut établir

[ocr errors]

notre communication avec le reste de l'armée.

J'arrivai le 27 auprès des troisième et quatrième divisions, à l'instant même où elles venoient d'occuper leur poste; bientôt après l'en

[ocr errors]

nemi forma son armée sur une montagne, dont le front s'étend depuis la route d'Ostiz jusqu'à celle de Zubiri; je plaçai ma division à la gauche, de cette route sur une hauteur, et dans divers villages situés vis-à-vis la troisième division. L'ennemi y avoit un corps nombreux de cavalerie.

Bientôt après, l'ennemi attaqua la colline située à la droite de la quatrième division, qui dès-lors fut occupée par un bataillon du quatrième régiment portugais, et par le régiment espagnol de Pravia. Ces troupes repoussèrent l'ennemi à la baïonnette. Sentant l'importance de cette aile pour notre position, je renforçai ce poste par le quarantième régiment; celui-ci, avec les régimens espagnols du Prince et Pravia, se maintenoit sur la colline, malgré les efforts réitérés de l'ennemi pour les en déloger.

Presque au même instant où l'ennemi attaqua cette colline, il occupa le village de Sorausen sur la route d'Ostiz, ce qui établit la communication sur cette route, et le mit en état d'entretenir le feu de filé jusqu'à la nuit.

Le 28 au matin, la sixième division s'étant réunie à nous, je donnai ordre d'occuper la colline qui est à la gauche de la vallée de Lanz; la sixième division fut chargée de se former par

1

[ocr errors]

le travers de la vallée, derrière le flanc gauche de la quatrième division, de manière que son aile droite seroit à Oricain, et que sa gauche seroit sur lesdites hauteurs. A peine cette division eut - elle pris sa position, qu'elle fut attaquée par des forces considérables qui s'étoient réunies dans le village de Sarausen. Mais son front étoit si bien défendu par le feu de ses troupes légères venant des collines à gauche, et par celui de la quatrième division, et de la brigade portugaise du brigadier Campbell, que l'ennemi fut repoussé, avec une perte énorme, dans les deux flancs et sur les derrières.

Pour dégager ses troupes de l'embarras où elles se. trouvoient dans la vallée de Lanz, l'ennemi attaqua les hauteurs où étoit placée la quatrième division, et qui étoient occupées par le septième régiment de chasseurs; il s'en empara pour un moment. Mais ce régiment, soutenu par le major-général Ross et sa brigade, de la quatrième division, l'attaqua de nouveau, et le chassa avec une grande perte....

La bataille devint alors générale le long de tout le front des hauteurs occupées par la quatrième division; elle fut partout à notre avan→ tage, excepté à l'endroit où étoit posté un bataillon du dixième régiment portugais de la brigade

1

du major-général Campbell. Ce bataillon ayant été forcé, l'ennemi se plaça devant notre ligne, et le major-général Ross fut obligé de quitter son poste.

Je n'en donnai pas moins ordre aux vingt-septième et quarante-huitième d'attaquer d'abord le corps ennemi qui avoit pris poste sur les hauteurs, et ensuite celui de la gauche. Les deux attaques réussirent, et l'ennemi fut repoussé avec une perte énorme; et comme dans le même moment la sixième division arrivoit vers une position dans la vallée, l'attaque cessa tout-à-fait de ce côté, et ne fut continuée que foiblement sur d'autres points de notre ligne. Dans ce combat, la brave quatrième division, qui s'est si bien distinguée, se surpassa. Chaque régiment attaqua à la baïonnette; les quatrième, septième, vingtième et vingt-troisième revinrent quatre fois à la charge. Leurs officiers leur donnèrent l'exemple, et le major-général Ross eut deux chevaux tués sous lui. Les troupes portugaises se conduisirent admirablement, et j'eus lieu d'être fort content des régimens espagnols du Prince et de Pravia.

Aussitôt que j'appris que les lieutenans - généraux sir Thomas Picton et sir Lowry Cole étoient partis de Zubiri, je donnai ordre au lieutenantgénéral sir Rowland Hill d'aller de Lanzà

« PreviousContinue »