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corps des citoyens, et devant y rentrer après leur mission, ne peuvent avoir d'autres opinions que celles qui sont généralement re

cues.

La représentation nationale a encore pour effet de mettre les citoyens à l'abri de l'arbitraire; de leur donner la plus forte garantie qu'ils puissent avoir de la sûreté de leurs personnes, de leurs biens et du libre exercice de leurs facultés ; d'assurer ainsi la prospérité de chacun, et par conséquent la force et la prospérité de tous; de rendre les abus de la plus courte durée possible, en donnant aux citoyens la faculté d'en demander la suppression aux chambres législatives, et en soumettant les ministres à la censure et aux jugemens des chambres législatives; enfin de rendre les citoyens plus attachés à leur pays et à leur Gouvernement, en leur faisant sentir qu'ils ont une patrie.

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AUTEUR et fondateur de l'institution de Sainte-Périne de Chaillot, et rédigé par M. Bergasse.

L'ÉTABLISSEMENT de Sainte-Périne, d'après l'idée qu'en donne l'auteur de ce mémoire, n'est point un de ces asyles ouverts

à l'indigence par la munificence du gouvernement ou des particuliers; c'est une espèce d'association tontinière, dans laquelle les sociétaires acquièrent, au moyen d'une mise convenue, le moyen de vivre en commun dans le même local. Une souscription toujours ouverte est la base de cette institution: pour être admis à souscrire, il ne faut pas être âgé de plus de trente ans ; et, depuis cet âge jusqu'à celui de soixante-dix, il faut verser, chaque année, dans la caisse de l'institution, la somme de 54 francs : à la fin de ces paiemens annuels, dont la totalité forme une somme de 2,160 francs, on est admis de droit à Sainte-Périne. Si l'on est

parvenu à l'âge de soixante-dix ans, sans avoir souscrit, on peut encore y être admis ; mais comme en pareille circonstance on n'a fourni aucune chance favorable à l'établissement, le prix de l'admission est de mille écus.

Tel est l'établissement que M. Chailla a fondé et administré jusqu'au moment où l'ancien gouvernement, pour assurer aux intéressés la jouissance future de leurs droits, et leur en conserver le gage, jugea à propos

TOME III.

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de s'en emparer, et de le confier à l'administration des hospices.

C'est avec raison que M. Chaïlla s'élève contre une mesure qui assimile aux maisons de charité un établissement formé des souscriptions de ceux qui y sont admis, et où par conséquent la charité n'entre pour rien. C'est confondre des idées qui ne doivent pas être confondues. Ceci nous rappelle que depuis quelque temps l'usage s'est introduit d'admettre dans certains hospices des gens qui donnent une modique pension on une somme une fois payée. Cet usage tend à dénaturer les établissemens de charité, et ne peut qu'être très préjudiciable aux véritables pauvres; car ceux qui auront quelque argent à donner seront naturellement préférés à ceux qui se trouveront dans une indigence absolue, et il pourra venir un temps où il faudra être riche pour entrer dans un hospice. D'un autre côté, celui qui paie, confondu avec ceux qui ne paient pas, partage l'humiliation de ceux-ci; de manière qu'en dernière analyse, cet usage n'est avantageux ni aux uns ni aux autres.

Il n'entre pas dans l'objet de cet ouvrage d'examiner si les prétentions de M. Chaïlla sur l'établissement de Sainte- Périne sont ou ne sont pas fondées. Son mémoire a été distribué avec profusion à tous les membres des autorités, et une note qu'on trouve à la fin annonce que M. Bergasse en est le rédacteur.

D'après la manière connue de cet écrivain, on ne sera pas surpris qu'à l'occasion de l'institution de Sainte- Périne, il ait émis ses opinions politiques sur l'état actuel des choses, et l'on prévoit d'avance de quelle nature sont ces opinions.

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Il paraît que la constitution, quoiqu'octroyée par le roi, ne remplit point les vues de M. Bergasse; aussi ne la regarde-t-il que comme un tribut qu'il a fallu payer momentanément aux circonstances, comme une ordonnance transitoire, et non comme le code définitif de nos lois fondamentales.

« Il y a, dit-il, des conjonctures telle»ment funestes, que, quelles que soient les >> lumières et les intentions du prince des»tiné à réparer tant de désastres, il peut

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