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dans la ville, et pour être à portée de leur faire entendre lui-même des paroles de consolation, il étudie le langage de quelques-uns. Plusieurs fois il leur a fait distribuer secours, et il a eu soin surtout que ceux de la religion ne leur manquassent point, et qu'ils eussent pour cela des aumôniers.

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NOUVELLES POLITIQUES.

LOUIS, par la grâce de Dieu, etc.

Nous avons été affligés d'apprendre que, malgré les adoucissemens apportés dans la perception des droits réupar l'ordonnance de notre bien-aimé frère, lieutenantgénéral du royaume, en date du 27 avril, cette perception éprouvoit, dans quelques endroits, des obstacles aussi nuisibles à l'ordre prescrit qu'à l'intérêt des finances;

Ne voulant voir encore dans cette conduite que l'effet d'une impatience irréfléchie, trop prompte à saisir l'espoir d'un soulagement qu'il faut attendre de la loi, nous croyons que, pour ramener à la règle les personnes qui s'en écartent, il suffira de leur expliquer nos intentions. Notre bien-aimé frère, fidèle interprète de notre sollicitude, a pris en considération, autant qu'il étoit en lui, les réclamations élevées contre le régime des droits réunis; mais sachant que ces droits ne pouvoient être abolis sans être immédiatement remplacés par un systême mieux entendu, et que cette abolition et ce remplacement devoient être le résultat d'une loi nouvelle, il s'est borné à dégager cette imposition des accessoires circonstanciés qui tenoient le plus évidemment à une fiscalité arbitraire et gênante';

Prétendre plus qu'il n'a pu faire, et vouloir étendre sur le principal la suppression qui n'atteint que l'accessoire, c'est devancer l'autorité de la loi; et le refus de payer un impôt dont on n'est pas affranchi par elle, est une faute sur laquelle nous nous empressons d'éclairer ceux qui la commettent, afin de nous épargner la peine de la faire punir.

L'Etat a des créanciers, des fonctionnaires, des armées dont les intérêts nous sont aussi chers que ceux des contribuables. Le gouvernement a besoin de toutes ses ressources, et ce n'est pas lorsqu'elles sont affoiblies par les malheurs de la guerre, qu'il peut en sacrifier une partie importante sans s'assurer d'un équivalent.

Ainsi le salut de l'Etat exige que toutes les lois sur les impôts existans soient respectées et maintenues, jusqu'à ce que d'autres lois procurent à nos peuples les soulagemens qu'ils réclament, et que les circonstances rendront possibles.

Nous nous proposons de changer, conjointement avec le Corps-Législatif, le systême des droits réunis, afin d'écarter de l'impôt tout qe qui lui ôteroit la modération d'une dette sacrée envers la patrie.

Jusque-là, nous espérons que par suite de l'amour et de la fidélité dont nos sujets nous donnent de toutes parts des preuves si touchantes, ils acquitteront exactement et paisiblement tous les impôts directs et indirects actuellement établis; que les employés préposés à leur recouvrement ne seront pas troublés dans leurs fonctions, et que les autorités chargées de les protéger n'auront à réprimer ni à punir aucune atteinte portée contre elles.

Le commissaire provisoire au département des finances, et nos commissaires extraordinaires dans les départemens, feront connoître et afficher la présente proclamation, afin que tous nos sujets connoissent nos vœux pour leur bonheur, et notre confiance en leur soumission et leur dévouement.

Donné au château des Tuileries, le 10 mai 1814. Signé, Louis.

LOUIS, par la grâce de Dieu, etc.

Voulant donner un témoignage éclatant de notre satisfaction particulière aux gardes nationales de notre royaume, et notamment de notre bonne ville de Paris, ayant une entière confiance dans leur zèle et leur fidélité. pour notre personne,

Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

Notre bien-aimé frère, MONSIEUR, comte d'Artois, est nommé colonel-général de toutes les gardes nationales de France. Signé, Louis.

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M. d'Ambray, chancelier de France. (M. de Barentin conservera les honneurs de la charge);

que

Tous les membres du conseil d'Etat provisoire, ainsi M. le chancelier et M. Ferrand, ministres d'Etat ; MM. de Talleyrand, ministre et secrétaire d'Etat des affaires étrangères; l'abbé de Montesquiou, ministre et secrétaire d'Etat de l'intérieur; le général comte Dupont, ministre et secrétaire d'Etat de la guerre; le baron Louis, ministre et secrétaire d'Etat des finances; le baron Malouet, ministre et secrétaire d'Etat de la marine; le comte Beugnot, directeur-général de la police; Ferrand, directeur-général des postes; Bérenger, directeur-général des impositions indirectes.

- Il n'y a plus de préfet de police à Paris : M. Pasquier a quitté hier, 16 mai, cette administration; il est nommé directeur-général des ponts et chaussées.

Le commissaire autrichien qui accompagnoit Bona→ parte jusqu'à l'île d'Elbe, est de retour à Paris. Bonaparte, qui s'étoit embarqué, le 28 avril, est arrivé, le 4 mai. Il est descendu à Porto-Ferrajo, et sur-le-champ a fait arborer sur les murs et les tours de la ville, un drapeau blanc avec un liseret rose, portant trois abeilles sur un fond bleu.

On ne sait point encore comment les habitans de l'île ont pris son arrivée. Bonaparte a donné, assure-t-on, la commission de lui acheter, à Paris, pour cent mille écus de livres il se propose de se livrer à l'étude, et promet de devenir, dans quelques années, l'homme le plus savant de l'Europe. Que n'a-t-il toujours fait ce métier!

-M. Robert de Saint-Vincent, proviseur du Lycée de Versailles, a adressé aux élèves de cet établissement, un discours très-bien fait, sur la révolution qui vient de s'opérer. Cet ancien magistrat leur a fait sentir les avantages qui en résulteroient pour eux, surtout s'ils s'attachoient à la religion: Aimez Dieu, la Patrie et le Roi,

leur a-t-il dit en finissant. M. de Saint-Vincent paroît digne de leur inculquer ces principes de religion et d'honneur, qui sont en effet pour la jeunesse le meilleur préservatif contre les dangers des passions.

SCHAFFHOUSE, 5 mai. M. le marquis de Bausset, préfet du palais, arriva ici hier matin avec M. le capitaine d'étatmajor autrichien, comte de Karactochay, pour faire le logement de S. A. I. l'archiduchesse Marie-Louise. Une partie des bagages les suivit de près. Cette princesse arriva vers neuf heures du soir : elle étoit escortée par un détachement des hussards de Kienmayer, et des dragons du canton. S. A. I. a daigné admettre ce matin à son audience les principales autorités civiles et militaires, après quoi elle s'est rendue avec une partie de sa suite à la maison de campagne de M. Winz, pour y voir la chute du Rhin. Cette princesse fera demain une petite excursion à Zurich, d'où elle reviendra ici le soir. Voici son itinéraire Jusqu'à Schoenbrunn S. A. I. partira le 7 pour Constance, employera la journée du 8 à visiter les environs, se rendra le 9 à Waldsée, le 10 à Kempten, le 11 à Reuti, le 12 à Inspruck, où elle s'arrêtera le 13. Elle en repartira le 14 pour se rendre à Saint-Jean, et le 15 à Salzbourg, où elle restera le 16. Elle partira le 17 pour Vallabruck, le 18 pour Ens, le 19 pour Moell, et arrivera le 20 au château de Schoenbrunn.

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La suite de S. A. I. et du prince de Parme, son fils, est de soixante-deux personnes; voici les plus remarquables la duchesse de Montebello; la comtesse de Brignole; la baronne de Hurtault-Castener; Mme. dé Rabusson; le général comte Caffarelli, grand écuyer; le marquis de Bausset, préfet du palais; le comte Saint-Aignan, écuyer; le baron de Menneval, secrétaire privé; le baron de Corvisart, médecin; Mme. de Montesquiou, gouvernante du prince; la baronne de Soufflot et sa fille. M. le général comte de Kinsky est chargé de la direction du voyage de S. A. I. Il a pour adjoints les comtes Wrbna et de Tofi.

SARAGOSSE, 9 avril. Le 6 de ce mois, S. M. don

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Ferdinand VII est arrivé dans cette ville, accompagné de l'infant don Carlos, son frère. A deux heures après midi, les salves d'artillerie annoncèrent son approche, et les habitans se livrèrent aux transports les plus vifs. La foule immense qui suivit S. M. depuis le pont de Gallego jusqu'à son logement, n'étoit qu'une nombreuse famille de frères qui pleuroient de joie et faisoient retentir l'air de leurs acclamations.

Le carrosse découvert qu'on avoit préparé pour S. M. étoit traîné par les honorables habitans qui avoient tant contribué à la gloire de cette ville, plus illustrée que Sagonte et Numánce. Ceux qui avoient si bien défendu les droits du Roi avoient bien celui de mener en triomphe le prince pour lequel ils avoient si vaillamment combattu. S. M. voulut être accompagnée, dans cet état glorieux, par l'excellentissime seigneur don Joseph Palafox. Les héroïnes de Saragosse, vêtues simplement et avec modestie, aidoient à traîner le char de S. M. avec des rubans qu'on y avoient attachés. La marche étoit ouverte par un escadron des dragons de Madrid; ensuite venoient plusieurs compagnies de fusiliers, formées des défenseurs de cette ville, avec le gouverneur militaire, le lieutenant du roi et autres chefs de la place, le général Vintingham avec son état-major, et autres personnages distingués, tous à cheval.

Après avoir passé le pont de pierre, S. M. suivit le bord de l'Ebre et entra par la porte brûlée, suivant la belle rue Del Coso jusqu'à la maison du comte de Sastago, où son logement étoit préparé.

-La gazette de Madrid annonce que Son Em. le cardinal Louis de Bourbon, président de la régence du royaume d'Espagne, et S. A. R. l'infant don Antonio, frère de S. M. Ferdinand VII, sont arrivés à Valence, le premier, le 5 avril, et le second, le 7 du même mois, et qu'ils ont été reçus tous deux avec les démonstrations de la plus vive allégresse.

Le Roi est arrivé, le 16 avril, à Valence. Il ne quittera cette ville que le 22, pour se rendre dans sa capitale.

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