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de refuser. On a remarqué comme une nouvelle preuve de la disgrâce du cardinal de Bourbon, qu'il étoit depuis 1800 administrateur de l'archevêché de Séville. Le Roi veut apparemment lui retirer cette charge, qui aussi bien se concilie mal avec les canons, puisque S. E. est titulaire de l'archevêché de Tolède. Il est contre l'esprit et les règles de l'Eglise de réunir ainsi deux siéges si importans et si éloignés, qu'un seul homme ne pouvoit gouverner par lui-même, et il est de la sagesse de révoquer ces concessions arrachées par la faveur, et préjudiciables à la religion. Le Roi n'a d'ailleurs point à se louer du cardinal de Bourbon, qui étoit chef de la régence, et à qui on reproche d'avoir montré beaucoup trop de zèle pour faire prévaloir l'ouvrage des cortès.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Une ordonnance du Roi porte que la décoration de la légion d'honneur portera à l'avenir, d'un côté, l'effigie de Henri IV, de glorieuse mémoire, avec cet exergue: Henri IV, Roi de France et de Navarre; et de l'autre côté, trois fleurs de lis, avec cet exergue: Honneur et Patrie. La plaque des grand'croix aura trois fleurs de lis surmontées de la couronne royale, avec le même exergue: Honneur et Patrie. Les grands officiers porteront en sautoir la décoration suspendue à un ruban moins large que le grand cordon.

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Le 27, une députation de MM. les gardes du corps est allée rendre visite à M. le général commandant en chef la garde nationale parisienne.

Le 28, la même députation est venue inviter à un dîner de corps le général commandant en chef de la garde nationale, l'état-major, les chefs de légion, et ceux de MM, les officiers, sous-officiers, grenadiers et chasseurs de la garde nationale que le local permettroit de réunir.

Le 29, une députation de la garde nationale est allée rendre visite à M. le capitaine des gardes en quartier, et lui annoncer qu'en acceptant leur invitation, elle étoit surtout sensible à la prévenance et à la grâce qu'ils avoient mises dans ces marques d'égard et d'attention.

Si MM. les gardes-du-corps devoient ces témoignages à la

garde nationale, qui a établi et fait long-temps leur service avec un zèle et un dévouement d'autant plus louables qu'il étoit étranger au but de son institution, la garde nationale, tout en regrettant des postes qui la rapprochoient du Monarque, les verra d'autant plus volontiers occupés par MM. les gardes-du-corps, qu'aux droits qu'ils tiennent de leur constitution et des lois ou des usages de la monarchie, ils ajoutent ceux que les bons procédés obtiennent de tous les hommes, et plus particulièrement des François.

-S. M. a fait une nombreuse promotion de chevaliers de Saint-Louis. On y trouve beaucoup de généraux et des offi→ ciers de tout grade.

La chambre des députés a adopté, dans l'une de ses séances, un réglement pour la tenue de ses séances. M. l'abbé de Montesquiou, ministre de l'intérieur, et M, le comte de Blacas, ministre de la maison du Roi, s'y sont rendus, le 28, pour communiquer à la chambre un réglement du Roi, sur les rapports entre S. M. et la chambre, ainsi qu'avec la chambre des pairs.

POÉSIE.

Nous sommes un peu en retard sur cet article. Nous avons depuis assez long-temps des pièces de vers, soit manuscrites, soit imprimées, dont l'abondance des matières nous a empêchés de faire mention. Dans l'impossibilité où nous sommes de consacrer à chacune la place qu'elles méritent, nous devons nous borner à citer, avec honneur, celles qui nous ont paru mériter la préférence. La première en date est une ode au Roi, par M. Itasse, prêtre à Pontoise. Elle commence ainsi :

Ils sont passés ces jours de mortels alarmes,
Où t'aimer fut un crime indigne de pardon.
Je puis donc, ô mon Roi, dire, bénir ton nom,
Et mes yeux se baigner de vertueuses larmes.
Ne dédaigne point mon encens,

D'un cœur vraiment françois respectueux hommage.
Sur cet autel secret, dès mes plus jeunes ans,
Il brûloit, en silence, aux pieds de ton image,
Loin des sombres regards des farouches tyrans.

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Le reste répond à ce début. L'ode contient quinze strophes. Une autre ode, envoyée de Sedan par M. Tavenaux, paroît dictée par le même zele. Mais peut-être l'auteur n'a-t-il pas encore toute l'habitude possible de la versification. Une autre ode au Roi, par M. Merpant, a plus de nerf et de poésie, sans atteindre cependant à la pureté de style, à la vigueur de pinceau, et au noble enthousiasme qu'on aime à retrouver dans ces sortes de compositions. Un salut à la paix, par le même, annonce moins de prétention, et remplit par là peutêtre mieux son but. Quelques strophes par M. L. H., teur des sourds-muets de la Chartreuse d'Auray, sont des meilleures que nous ayons reçues. On nous a envoyé de Rouen une ode sur la dernière révolution. L'auteur nous permettra de lui dire qu'elle renferme quelques incorrections. Mais du moins nous ne pouvons qu'en louer les sentimens et les principes. Deux petites pièces de vers, par M. Berard du Pithon, dont nous aurions dû parler beaucoup plutôt, et qui furent faites pour l'entrée du Roi à Paris, mériteroient une citation particulière. On voit que le cœur les avoit inspirées à l'auteur, qui y fait tenir à des enfans le langage qui leur convient. Plusieurs pièces de vers nous ont été adressées par M. l'abbé Beugin; une ode, de lui, sur la révolution, composée en 1795, et qui n'est pas distribuée par strophes, est étrangère au genre lyrique par sa forme et par son ton. Une ode sur la liberté révolutionnaire, et une autre sur la dernière tyrannie, s'éloignent moins de ce genre, mais n'ont pas encore toute la chaleur et la vivacité désirables. En général, il faut le dire, ces pièces ont l'air d'avoir été composées trop vîte. Leurs auteurs, pressés d'épancher des sentimens qui leur font honneur, ne se sont pas assez donné le temps de perfectionner leur ouvrage. Leur zèle a fait, en quelque sorte, tort à leur goût, et pour avoir le mérite de l'à-propos, ils ont renoncé à un travail lent et réfléchi, qui eût rendu leurs compositions plus achevées. Ils se sont montrés bons François, plutôt qu'auteurs distingués. Au fond, l'un de ces avantages vaut bien l'autre.

L'inscription suivante, qui nous a été envoyée de Milan, nous a paru digne d'être consignée dans ce Journal. Elle est

en fort bon style lapidaire, et rappelle un événement et des époques que l'histoire ne doit jamais oublier.

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MEMORANDA NOCTE... VI JULII. MDCCCIX PER. ITALIAM. ET. GALLIAS. MISERE . DEJECTO EXULI ATQUE OBSIDI

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REDVCI DEMVM

AD B. PETRI. SEDEM

CVM. SACRO SENATV

SOLEMNI. POMPA. AC. RITV

XXIV. MAJAS. MDCCCXIV. AETATIS. LXXII. PONTIF..XV

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SUR les Catholiques anglois.

DANS un moment où les communications les plus amicales se rétablissent entre deux nations loyales et faites pour s'estimer, il peut être utile de faire connoître la situation de la religion catholique dans un pays où elle a été si long-temps florissante, et d'où elle n'est pas entièrement bannie. Nous ne sommes point généralement assez instruits, en France, de l'état de la religion dans les contrées qui nous avoisinent le plus, et la politique du dernier gouvernement a encore contribué à augmenter, à cet égard, notre ignorance. Il avoit élevé un mur entre nous et les autres nations. Il avoit surtout à cœur de nous séparer de l'Angleterre, et de ne plus laisser subsister aucun lien, aucun rapport entre nous et cette terre hospitalière, qui avoit donné asile à tant de membres de notre clergé, où reposoient encore nos espérances, où résidoit le Prince dont le retour devoit guérir nos maux et combler nos voeux. Nous ne savions plus rien de ce qui se passoit dans cette île, où la tyrannie s'irritoit de n'avoir pu étendre son influence. Aussi -plusieurs personnes ont-elles paru surprises d'entendre parler d'un évêque catholique de Londres. Elles ne soupçonnoient pas qu'il existât beaucoup de catholiques en Angleterre, et elles ne se doutoient pas surtout que ces catholiques eussent des évêques. L'arrivée de M. Poynter dans nos murs et sa qualité, leur ont donc paru un phénomène 'dont elles ont cherché l'explication, et on nous a fait, à cet égard, Tome Ier. L'Ami de la R. et du R. N°. XXII.

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