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Lettre des vicaires-généraux de Paris pour la procession de
la Fête-Dieu.

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L'AMI DE LA RELIGION

ET DU ROI.

Sur la Providence dans la dernière révolution.

La Providence vient de frapper un de ces grands coups qui retentiront long-temps dans l'histoire, et qui formeront époque dans la suite des siècles. Le gouvernement oppresseur qui pesoit sur nous depuis tant d'années, vient d'être enfin renversé. Le fléau de la France et de l'humanité, le dévastateur de l'Europe, l'ennemi de la religion et de la morale, est tombé de ce faîte d'orgueil et de puissance où l'avoient porté son ambition, son audace et ses crimes. Nous pouvons nous écrier avec le Prophète : « Comment as-tu été précipité de si haut, Lucifer? comment l'ennemi des nations a-t-il été abattu? Tu disois dans ton cœur : Je monterai jusqu'aux cieux, je placerai mon trône dans les astres, je serai semblable au ToutPuissant, et voilà que tu es plongé dans l'abîme. Ceux qui te verront dans ta chute, se diront avec étonnement Est-ce donc là cet homme qui troubloit le monde, ébranloit les royaumes, faisoit de la terre un vaste désert, et détruisoit les cités ( 1 ) »? Il semble

(1) Isaïe, chap. xiv.

Tome I" L'Ami de la Relig. et du Roi. No. 1,

que le Prophète ait eu en vue notre délivrance, tant les expressions qu'il emploie dans ce chapitre sont applicables à la domination et à la chute de notre orgueilleux et farouche usurpateur.

Qui pourroit méconnoître le doigt de la Providence dans cette mémorable révolution? qui seroit assez aveugle pour n'y pas voir son action puissante marquée en caractères frappans, ou qui seroit assez ingrat pour ne pas bénir cette miséricorde qui vient de se déployer d'une manière si éclatante? Il n'est plus permis au plus indifférent d'oublier que c'est Dieu qui a tout conduit dans ces grandes circonstances. 1 C'est lui qui a opéré notre délivrance; c'est à lui

que

nous devons adresser nos actions de grâces. Les hommes ne sont que ses instrumens, et quels que soient leurs bienfaits, la source et le principe en sont dans celui qui fait tout mouvoir à son gré. Il élève et abaisse à son gré les flots de la mer. Il appelle les vents et les orages, et d'un souffle il ramène le calme. Il ébranle les nations jusqu'en leurs fondemens, il laisse les passions humaines se déchaîner, et tout, quand il le veut, rentre à l'instant dans l'ordre. Terrible dans ses vengeances, il n'est pas moins consolant dans ses faveurs, et s'il frappe avec force, il sait guérir avec douceur. Adorons cette Providence conservatrice qui a changé si subitement nos destins, qui, au milieu de notre naufrage, nous a présenté tout à coup une

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