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1873, Oct. 13. Meine Fund,

MODERNE,

OU

DICTIONNAIRE ABRÉGÉ

DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES ARTS.

COLOMBIA. (Géographie.) Cette république de l'Amérique méridionale est comprise entre 12° 30' de latitude nord et 6o 3'de latitude sud, et entre 61° 5' et 84° 43′ de longitude à l'ouest de Paris; sa longueur du nord au sud est de 470 lieues; sa plus grande largeur de l'est à l'ouest, qui est presque aussi considérable, varie beaucoup sur différents points par la ligne très-sinueuse des limites terrestres. La surface est de 143,673 lieues carrées. Ce pays est borné au nord par la mer des Antilles, à l'est par l'océan Atlantique, la Guyane anglaise et le Brésil, au sud par le Brésil et le Pérou, à l'ouest par le Grand-Océan; au nord-ouest, il confine avec la république de Guatimala. La limite de ce côté est au nord et à l'ouest du lac de Chiri. qui à la Punta-Careta, sur la mer des Antilles (lat. 9° 36' N., long. 84° 43′ O.); au sud au cap Burica (lat. 8° 5' N., long. 83° 18′ O.); dans l'est, elle est formée par le cours du Moroco el du Pomaroun, à l'est du cap Nassau (7° 95′ N., 61° 43′ O.). La frontière court ensuite au S.-O., à travers des savanes et des plaines entièrement inconnues, coupe l'équateur, traverse l'Amazone, arrive à 6o 3' S., remonte au N.-O., et atteint l'embouchure du Rio Tumbez dans le Grand-Océan (lat. 3° 23' S., long. 82° 47′ 0.).

Cet État est formé des pays qui composaient auparavant la vice-royauté de la NouvelleGrenade et la capitainerie générale de Caracas. Dans les premiers temps de la découverte de l'Amérique, les parties de ces contrées bai. gnées par la mer des Antilles reçurent le nom de Terre-Ferme, parce que ce furent les premières dont on eut connaissance sur le continent. La dénomination de Terre-Ferme fut ensuite plus particulièrement appliquée ENCYCL. MOD.

-- T. X.

C

aux trois petites provinces de Veragua, Panama et Darien, comprises dans l'isthme qui unit les deux Amériques. Des voyageurs et des géographes ont distingué plus tard la Terre-Ferme orientale contenant les provinces de Venezuela, Varinas, Maracaybo, Cumana, la Guyane espagnole et l'ile de la Marguerite, de la Terre- Ferme occidentale qui renfermait les provinces de Rio-Hacha, Santa-Marta et Carthagena; celle-ci avait pour limite à l'est le cap de la Vela, à l'ouest l'isthme de Panama; elle appartenait à la Nouvelle-Grenade; l'autre faisait partie de Caracas. Dans cette capitainerie générale, la province de Cumana était formée de la NouvelleAndalousie et de la Nouvelle-Barcelone; le nom de Castille d'Or fut donné aussi à une grande partie de ces pays, à cause de la quantité de ce métal précieux que l'on trouva chez les habitants.

Indépendamment des trois provinces citées plus haut, la Nouvelle-Grenade comptait, dans ses limites, celles de l'isthme; et Choco, Atacames et Guayaquil sur le Grand-Océan; Popayan, Santa Fé, Antioquia, Merida, Barbacoa, Pastos, Quito, Riobamba, Cuenca et Loxa dans l'intérieur et à l'ouest des Andes; San Juan de los Llanos, Macas et Jaen de Bracamoros à l'est de ces montagnes. Aujourd'hui les divisions du territoire ont changé d'étendue et de nom.

L'aspect physique de la Colombie est extrêmement remarquable : la partie occidentale offre les plus hautes montagnes de l'Amérique; la partie orientale présente une portion considérable de ces plaines immenses qui couvrent une surface si étendue dans l'Amérique méridionale.

En entrant dans la Colombie, la Cordil 1

lère des Andes est formée de trois chainons; l'oriental et le central n'ont aucune de leurs cimes qui s'élève jusqu'à la région des neiges perpétuelles sous cette latitude (6o S.). Le chainon central atteint à peine à 1,800 toises; en avançant vers l'est, on ne rencontre que des rangées de collines. Le chaînon occidental, le plus rapproché des côtes, s'éloigne un peu du littoral, dont jusque-là il a suivi les inflexions; un peu auparavant, il a présenté des cimes neigeuses; mais depuis 7° 55′ S. jusqu'au Chimborazo, sur une longueur de 140 lieues, il n'en a aucune. Le chainon cen tral, auquel s'est uni l'oriental, tourne au nord-ouest, et se joint à l'occidental pour former le grand noeud des montagnes de Loxa. Ce nœud, qui n'a qu'une hauteur moyenne de 1,000 à 1,200 toises, occupe un vaste terrain entre 5° 30′ et 3° 30' de latitude. Son climat tempéré le rend particulièrement propre à la végétation des arbres de quinquina, dont les plus belles espèces croissent dans les vastes forêts qu'ils ont rendues célèbres. Quelques sommets, les paramos d'Alpachaca, de Saraguras, de Savonilla, de Gueringa, de Chulucanas, de Guamani et d'Yacoma, que M. de Humboldt a pu mesurer, s'élèvent de 1,580 à 1,700 toises, mais ne se couvrent pas même momentanément de neiges, dont la chute n'a lieu, par cette latitude, qu'au-dessus de 1,860 et 1,900 toises de hauteur absolue. Vers l'est, les montagnes s'abaissent rapidement; elles n'ont plus, en quelques endroits, que de 500 à 300 toises d'élévation.

En avançant des montagnes de Loxa vers le nord, entre les paramos d'Alpachaca et de Sarar (3° 15' S.), le noud de montagnes se ramifie en deux branches qui embrassent la vallée longitudinale de Cuenca, élevée de 1, 350 toises. Cette séparation n'a lieu que sur une longueur de 12 lieues; car, par 2o 27' S., les deux Cordillères se réunissent de nouveau dans le nœud de l'Assuay, dont le plateau a 2,428 toises et entre presque dans la région des neiges perpétuelles.

Au nœud de l'Assuay, qui offre un passage des Andes très-fréquenté, entre Cuenca et Quito, succède, de 2o 30′ S. à 0° 20′ N., un autre partage des Andes, qui, vu de la plaine, présente l'aspect le plus extraordinaire. Les sommets les plus hauts sont rangés sur deux files; cette double chaîne est devenue célèbre par les travaux des astronomes français et espagnols, qui de 1735 à 1741 mesurèrent un degré du méridien dans ces régions équatoriales; ils portaient leurs signaux tantôt sur l'une, tantôt sur l'autre des deux chaînes. La chaîne occidentale est éloignée tantôt de 36, tantôt de 72 lieues du Grand-Océan; les deux chaines sont distantes l'une de l'autre de 7 à 8 lieues; la plaine a 61 lieues marines de lon

gueur et 5 à 6 de largeur. A la chaîne occidentale appartiennent le Chimborazo (3,350 toises), le Cotocache (2,570 toises), l'Yliniza, le Pichincha (2,191 toises), le Coraçon, le Carguairazo. Sur la chaîne orientale, on remarque l'Antisana (2,992 toises), le Cotopaxi (3,070 toises), le Tunguragua, le Cayambe, le Sanguay. Plusieurs de ces colosses sont des volcans en activité; d'autres, qui jadis ont vomi du feu, sont aujourd'hui éteints. Le fond du bassin longitudinal que limitent ces deux chaînes, est élevé dans sa partie orientale de 1,340 toises, et dans sa partie occidentale de 1,490; la hauteur moyenne de la crête est de 1,600 à 1, 800 toises; or, celle des neiges perpétuelles étant depuis l'équateur jusqu'aux parallèles des deuxièmes degrés de latitude, de 2,470 toises, les cimes qui s'élèvent plus haut sont donc les seules qui conservent la neige toute l'année. Celles qui renferment des volcans en activité s'en dépouillent entièrement quelque temps avant l'éruption; ce qui cause quelquefois des inondations terribles.

Sous 0° 40′ S., entre les cimes d'Yliniza (2,717 toises) et du Cotopaxi (2,650 toises), se trouve le nœud de Chifinche, espèce de digue étroite qui ferme le bassin, élevé de 1,320 toises, et qui partage les eaux entre l'océan Atlantique et le Grand-Océan. C'est une subdivision de la vallée; car, au delà de la crête de Chifinche, la division de la Cordillère continue depuis 0° 40′ S. jusqu'à 0° 20′ N., ou jusqu'au volcan d'Imbabura. L'équateur traverse le sommet neigeux du Cayambe. M. de Humboldt pense que, vu le peu de masse du nœud de l'Assuay, et surtout celui de Chifinche, on est tenté de regarder les trois bassins, depuis Cuenca jusqu'au volcan d'Ibarra, comme une seule vallée dont la longueur, depuis le paramo de Sarar jusqu'à la villa de Ibarra, près du volcan d'Imbabura, est de 73 lieues marines, et la largeur de 4 à 5, offrant une direction générale N. 8o E., et divisée par deux digues transversales, l'une sous 2° 27' S., l'autre sous 0° 40′ N. Nulle part, dans la Cordillère des Andes, on ne voit plus de montagnes colossales rapprochées les unes des autres, qu'à l'est et à l'ouest de ce vaste bassin de la province de Quito, un degré et demi au sud, et un quart de degré au nord de l'équateur.

Un peu au delà de la villa de Ibarra, entre les cimes neigeuses d'Imbabura et de Cotocache, les deux Cordillères des Andes de Quito se réunissent et forment un seul massif jusqu'au nœud des montagnes de Pastos, sous 0° 21' N.; on trouve dans ce noeud les volcans de Cambal, de Chiles et de Pastos; la dernière éruption de celui-ci est de 1727. Les plateaux habités de ce groupe ont plus de 1,600 toises d'élévation

Le point culminant de ce système de monta. gnes paraît être le pic du Torra.

au-dessus du niveau de l'Océan. C'est, suivant l'expression de M. de Humboldt, le Tibet des régions équinoxiales du NouveauMonde.

Ce plateau de Pastos est le plus vaste comme le plus élevé de l'Amérique méridionale; il est formé par le dos même des Andes. Sa surface est de 85 lieues carrées.

Au nord de la ville de Pastos (lat. 1° 13′ N., long. 79° 41′ 0.), les Andes se partagent de nouveau en deux branches, pour entourer le plateau de Mamendoy et d'Almaguer, qui offre de grandes inégalités. Il est en partie rempli par les paramos de Pitatumba et de Puruguay, et la séparation paraît peu distincte jusqu'au parallèle d'Almaguer (1° 54′ N., 79° 15' O.). La direction générale des Andes, depuis l'extrémité du bassin de la province de Quito jusqu'aux environs de Popayan, va un peu plus au N.-E. Elle suit la direction des côtes d'Esmeraldas et de Barbacoas.

En partant du parallèle d'Almaguer, les deux divisions des Andes sont plus prononcées; la branche orientale s'élargit beaucoup au nœud du paramo de las Papas et Socobini, qui donne lieu à la naissance de deux grandes rivières, du Cauca et du Magdalena, et qui se divise, par 2° 5' N., en deux chaînons; ceux-ci restent à peu près parallèles jusqu'à 5o N., et bordent la vallée longitudinale dans laquelle serpente le rio Magdalena. M. de Humboldt appelle Cordillère orientale de la NouvelleGrenade, celle qui est à l'est du Magdalena; Cordillère centrale, celle qui se prolonge entre le Magdalena et le Cauca; Cordillère occidentale, celle qui est à l'ouest du Cauca.

Ce chaînon occidental, ou du Choco et de la côte du Grand-Océan, est en général peu élevé, si on le compare aux deux autres; cependant il oppose de grandes entraves aux communications entre la vallée de Cauca et la côte; on ne le traverse que par des chemins affreux. Depuis l'arête de los Robles, qui sépare le plateau d'Almaguer, élevé de 1,160 toises au-dessus du bassin du Cauca, le chatnon conserve une hauteur assez considérable dans les cerros de Carpinteria, et forme la continuation de la Cordillère; elle est brisée par le rio Patias; puis ce chainon s'abaisse vers le nord à 900 et 800 toises de hauteur, et envoie des contre-forts considérables (4° 30' à 5o N.) vers les sources de plusieurs riviè res, dont les unes sont des affluents du rio San-Juan del Choco, qui a son embouchure dans le Grand-Océan, et les autres versent leurs eaux dans l'Atrato, qui tombe dans la mer des Antilles. Cet élargissement du chaînon occidental forme la partie montueuse du Choco. C'est là que se trouve l'isthme de la Raspadura, devenu célèbre depuis qu'un moine y a tracé une ligne navigable entre les deux Océans.

Dans la province d'Antioquia, entre 5° 3′ et 7° N., les Cordillères occidentale et centrale se réunissent pour former un nœud; on peut distinguer dans ce groupe deux grandes masses: l'une, à l'est, entre le Magdalena et le Cauca, l'autre, à l'ouest, entre le Cauca et l'Atrato; la hauteur moyenne de la première n'est que de 1,200 à 1,350 toises: le point culminant est à Santa-Rosa; la seconde donne naissance au rio San-Juan: elle atteint sous 7° 15' sa plus grande hauteur (1,500 toises), dans l'alto del Viento, que l'on nommait autrefois sierra de Abibe ou Dabeiba. Il est remarquable que dans ce groupe de plus de 30 lieues de largeur, dépourvu de sommets aigus, entre 5° 25′ et 7° 23' N., les plus hautes masses se trouvent vers l'ouest, tandis que plus au sud, avant la réunion des deux chainons, elles sont à l'est du Cauca.

On connaît très-imparfaitement les ramifications du nœud d'Antioquia au nord du 7° parallèle; on sait seulement que leur abaissement est en général plus rapide et plus complet vers le nord-ouest, du côté de l'ancienne province de Darien, que vers le nord et le nord-est. Depuis la rive septentrionale du rio Nare, se prolonge le contre-fort de la Simitarra ou de la sierra de San-Lucar; le rameau de Caceres, plus à l'ouest, part des montagnes de Santa-Rosa, et se termine brusquement au confluent du Cauca et du rio Nechi (8°35′ N.), à moins que les collines, souvent coniques, voisines de l'embouchure du rio Sina (8° 33' N.), ou même les hauteurs calcaires voisines de Carthagène, ne puissent être regardées comme le prolongement le plus septentrional de ce second rameau. Un troisième s'avance vers le golfe d'Uruba ou du Darien, entre le rio San-Jorge et l'Atrato. Il tient par le sud à l'Alto-del-Viento, et s'abaisse très-rapidement en s'avançant jusqu'au huitième parallèle; enfin le quatrième rameau des Andes d'Antioquia, à l'ouest de l'Atrato, éprouve une telle dépression, avant d'entrer dans l'isthme de Panama, qu'entre le golfe de Cupica et le rio Napipi on ne trouve plus qu'une plaine. M. de Humboldt pense, avec raison, qu'il serait intéressant de connaître la configuration du sol entre le golfe San-Miguel, sur le GrandOcéan, et le cap Tiburon, sur la mer des Antilles, pour pouvoir déterminer avec précision où commencent à s'élever les montagnes de l'isthme de Panama, montagnes dont la ligne de falte ne paraît pas avoir au delà de 100 toises de hauteur. L'intérieur du Darfour, observe ce savant voyageur, n'est pas plus inconnu aux géographes que ce terrain humide, malsain, couvert d'épaisses forêts, qui s'étend vers l'isthme de Panama. Tout ce

que nous savons positivement jusqu'à ce jour, c'est que, entre Cupica et la rive gauche de l'Atrato, il y a soit un détroit terrestre, soit une absence totale de toute Cordillère. Les montagnes de l'isthme de Panama peuvent, par leur direction et par leur position géogra phique, être considérées comme une continuation des montagnes d'Antioquia et du Choco; mais il existe à peine, à l'ouest du Bas-Atrato, un seuil ou une faible arête dans la plaine.

La Cordillère centrale de la Nouvelle Grenade, que l'on peut aussi appeler chainon de Guanacas et de Quindiu, se dirige à l'est de Popayan par les hautes plaines de Malbasa, par les paramos de Guanacas, de Huila, de Savelillo, d'Iraca, de Baraguan, de Tolima, de Ruiz et de Herveo. Sous 5o 15' N., ce chainon, le seul qui présente des traces récentes du feu volcanique, dans les volcans de Sotora et de Purace, s'élargit considérablement vers l'ouest, et, comme on l'a vu précédemment, se réunit au chaînon du Choco. Cette réunion ferme au nord la province de Popayan; et le Cauca, en sortant des plaines de Bugar, élevées de 500 toises, est forcé, depuis le Salto de San-Antonio jusqu'à la Boca del EspirituSanto, pendant un cours d'une cinquantaine de lieues, de se frayer un chemin à travers les montagnes. La Cordillère centrale offre la cime la plus haute des Andes dans l'hémisphère boréal. Le pic de Tolima (4° 46′ N.) s'élève au moins à 2,865 toises. Entre les cimes neigeuses de Tolima et de Baraguan, se trouve le passage de la Montana de Quindiu.

La Cordillère orientale ou de la SummaPaz conserve quelque temps son parallélisme avec les deux autres chaînes; mais sous 5o 30', elle incline davantage au nord-est. Aussi longtemps que le chaînon central présente des cimes neigeuses, aucun pic du chaînon oriental ne s'élève, sous les mêmes parallèles, jusqu'à la limite des neiges perpétuelles, entre 2° et 5° 30'. Les paramos ni les cimes de la Summa-Paz, de Chingaza, de Guachaneque el de Zoraca ne surpassent la hauteur de 1,900 à 2,000 toises, tandis qu'au nord du paramo d'Erve (5° 5′ N.), le dernier des nevados ou des cimes neigeuses de la Cordillère centrale, on découvre dans le chaînon oriental les cimes neigeuses de Chita (5° 50′ N.) et de Mucachies (8° N.). Ainsi, dès le cinquième parallèle nord, la Cordillère de l'est est la seule qui conserve de la neige toute l'année.

La Cordillère orientale sépare les affluents du Meta de ceux du Magdalena; elle se prolonge par les paramos de Chingaza, Guachaneque, Zoraca, Toquillo, Chita, Almorsadero (2,010 toises), Laura, Cacota (1,700 t.), Zumbador et Porqueros, vers la Sierra-Nevada de Merida. Ces paramos indiquent dix exhaus

sements partiels du dos des Cordillères. La pente du chainon oriental est extrêmement rapide du côté de l'est; à l'ouest, il est élargi par des contre-forts, qui sont comme des plateaux élevés de 1,300 ou 1,400 toises.

Les chafnons oriental et central se rapprochent entre 5 et 6° N., à l'est par les montagnes du Sergento, à l'ouest par des contreforts qui tiennent aux montagnes granitiques de Mariquita et de Santa-Anna; ce rétrécissement du lit du Magdalena se trouve sous le même parallèle que celui du Cauca; mais, dans le nœud des montagnes d'Antioquia, les chaî nons central et occidental se réunissent euxmêmes, tandis que les faîtes des chaînons central et oriental restent tellement éloignés, que les seuls contre-forts de ce système se rapprochent et se confondent; la crête de la Cordillère orientale reste séparée du noeud de 35 lieues de distance. La vallée du Magdalena a d'abord 200 toises, et plus bas 100 toises de hauteur moyenne au-dessus du niveau des mers. Ainsi, dans cette région, qui a été soumise à des mesures précises, les différents bassins offrent, depuis l'équateur, un abaissement trèssensible vers le nord.

Une chaîne remarquable s'élève dans la partie septentrionale de la Colombie : c'est la chaîne du littoral de Caracas. Le chaînon oriental de la Nouvelle-Grenade se prolonge au nord-est, comme on l'a déjà dit, par la Sierra-Nevada de Merida, puis par les quatre paramos de Timotes, Niquitao, Bocano et de las Rosas, dont la hauteur absolue ne peut être moindre de 1,400 à 1,600 toises. Après le paramo de las Rosas, plus élevé que les deux qui le précèdent, on observe une grande dépression on ne trouve plus de chaine ou de crête distincte; on ne voit qu'un terrain montueux et de hauts plateaux. Les endroits les plus habités du cerro de Altar ont 300 à 350 toises d'élévation au-dessus de l'Océan. Au nord-est du cerro de Altar, suivent les montagnes de Santa-Maria, le Picacho de Nirgua (600 toises), les Palameros et el Torito. Ce pays montueux, par lequel les Cordillères de Cundinamarca se rattachent à la chaîne côtière de Caracas, séparent les eaux coulant vers le golfe Triste de la mer des Antilles, de celles qui courent au sud vers l'Apure et l'Orénoque.

Le nœud des montagnes de Barquisimeto, sous le dixième parallèle, se lie au nord-ouest à la Sierra de Coro ou de Santa-Lucia, et au nord-est aux montagnes de Capadure, de Porto-Cabello et de la villa de Cura; il forme, pour ainsi dire, le mur oriental de cette vaste dépression circulaire dont le lac de Maracaybo est le centre, et qui est bornée au sud et à l'ouest par les montagnes de Merida, d'O cana, de Perija et de Santa-Marta.

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