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La gendarmerie, ce corps d'élite, a bien mérité de la patrie et de la société.

Enfin, si les paisibles habitants de nos villes n'ont pas tous montré au même degré ce courage civil qui prévient et déjoue les projets des factieux, il est du moins une classe tout entière qui a su joindre l'exemple au précepte et la parolé à l'action; c'est le clergé, que mille traits d'héroîsmé et de dévouement ont signalé à l'admiration publique.

La victoire de l'ordre est complète; 1852 est mort et bien mort. La plupart des fauteurs de la nouvelle Jacquerie sont entre les mains de la justice. Le reste est en fuite. La France est délivrée des Barbares.

Ainsi s'est accomplie cette grande parole du prince Napoléon : « Il est temps que les bons se rassurent et que les méchants >> tremblent. >>

FIN.

IMPRIMERIE SCHILLER AÎNÉ, RUE DU FAUBOURG-MONTMARTRE, 11.

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Typ. SCHILLER AINÉ, rue du faubourg Montmartre, 11.

COMPLET ET AUTHENTIQUE

DES

ÉVENEMENTS DE DÉCEMBRE

1851

PAR A. GRANIER DE CASSAGNAC.

I.

Tout le monde est encore frappé de la situation intolérable dans laquelle l'hostilité systématique de l'Assemblée et les conspirations flagrantes des anciens partis avaient jeté la France.

On ne pouvait ni travailler, ni gouverner. C'était une ago-. nie générale de toutes choses, de l'agriculture, de l'industrie, du commerce, des lois, du pouvoir, de la société.

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Les chemins de fer? L'Assemblée en arrêtait l'exécution, par d'incessantes lenteurs et par d'impraticables systèmes..

L'action unique et vigoureuse du pouvoir, nécessaire à la compression du socialisme?-L'Assemblée la tenait en échec, en refusant une loi qui permît de révoquer les mauvais maires.

La gratitude et la considération dues aux anciens services de

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l'Armée ?- L'Assemblée les refusait, en écartant la demande, pourtant si modeste, faite en vue de secourir la glorieuse infortune des vieux soldats..

La révision d'une constitution insensée, qui livrait la France, pieds et poings liés, au communisme et à la démagogie? - L'Assemblée la repoussait, quoiqu'elle fût demandée par plus de deux millions de pétitionnaires, par l'immense majorité des conseils d'arrondissement, et par quatre-vingts conseils généraux des départements, sur quatre-vingt-six.

II.

La situation était donc intolérable; il fallait en sortir, et en finir. Tous les partis le sentaient.

En partant pour leurs départements, au moment de la prorogation, un grand nombre de représentants conservateurs, allant prendre congé du Président de la République, le conjuraient de dissoudre l'Assemblée avant son retour.

A la même époque, le parti qu'on nomme de la fusion fit faire des ouvertures au Président, soit pour l'aider à sauver la société, soit pour se réunir à lui, afin de maintenir l'ordre; s'il devenait indispensable de faire un coup d'Etat.

Peu de jours avant la rentrée de l'Assemblée, des représentants appartenant au parti rouge et socialiste firent proposer au Président de s'appuyer sur eux, et de prendre un ministère dans leurs rangs.

Enfin, le 1er décembre, dans la soirée, une proposition de concours fut apportée à Louis-Napoléon, au nom de chefs légitimistes.. On le voit, tous les partis, sans exception, jugeaient que la position n'était plus tenable; tous proposaient au Président de l'aider à en sortir; seulement, chacun de ces partis voulait que le Président s'appuyât exclusivement sur lui; et Lours-Napoléon n'a voulu s'appuyer que sur la France.

III.

Le Président de la République, investi par deux conspirations, et obligé par sa responsabilité comme chef de l'Etat, n'avait plus la liberté de sa conduite; il ne lui restait que le choix du genre de dévouement pour préserver la France et l'Europe.

C'était d'abord une vaste organisation de brigands, dirigés par les sociétés, et abritée derrière le drapeau de ce qu'on nommait les

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