LA SYNTAXE DE COMMINES PAR PAUL TENNIES DOCTEUR EN PHILOSOPHIE. BERLIN LIBRAIRIE G. LANGENSCHEIDT. 1876. 5.k. 286 INTRODUCTION. Pour les productions de la littérature française, les quatre derniers siècles du moyen âge se divisent en deux périodes entièrement opposées. La première moitié, celle de l'apogée des langues d'oïl et d'oc, appelée communément l'âge d'or du vieux langage français, c'est la période des croisades, de la chevalerie, des troubadours et des trouvères. Mais la fleur de la poésie chevaleresque ne dura pas plus longtemps que l'esprit religieux, condition nécessaire des croisades, ni que les sentiments chevaleresques dans leur pureté. Avec la décadence de la poésie érotique le vieux français dégénère, et il suit une longue période de deux siècles, pendant laquelle la langue d'oïl se transforme en français moderne. Cette période est en somme stérile, surtout comparée à la précédente, mais elle a produit néanmoins des ouvrages que le lecteur lit encore aujourd'hui avec admiration. A la fin de cette période de transition paraît Philippe de Commines 1), issu d'une famille ancienne et distinguée de Flandre, 1) Quant à l'orthographe du nom de notre auteur, nous avons adopté celle de l'édition de Mlle Dupont, c. à. d. Commynes, mais en modernisant la voyelle y en i sur l'autorité des historiens littéraires les plus réputés. Mlle Dupont nous prouve la légitimité de son orthographe par la reproduction de deux fragments du sceau de Commines conservés à la Bibliothèque royale, et par le fait que les petites-filles de notre auteur orthographiaient le nom de leur mère comme Mlle Dupont. P. Tönnies, La Syntaxe, etc. 1 |