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Sermons de Massillon: 14 vol. in-12, édition la plus belle, la plus exacte, la plus correcte, de 1745: reliés en veau brun; prix, 70 fr. Cette édition est fort rare.

Sermons de Bourdaloue, contenant l'Avent, le Carême, les Dominicales, les Mystères, les Panégyriques, les Exhortations, la Retraite et les Pensées: édition de l'imprimerie royale: 18 vol. in-12, reliés en veau très-propre; prix, 50 fr.

Sermons du P. Neuville, prédicateur du Roi : 8 vol. in-12, belle édit. rel. en maroq, rouge; 30 fr.

De Imitatione Christi. Parisiis, Cramoisy, 1659: 1 vol. in-18, relié en très-beau maroq. bleu, tr. doree, superbe exemplaire; 15 fr. D. Aur. Augustini Episcopi, confessionum. Elzevir, 1675: 1 vol. in-18, magnifique exemplaire, relié en maroq. bleu, avec une trèsbelle dentelle, tr. dorée; 25 fr.

Conférences ecclésiastiques d'Angers, 1755: 23 vol. in-12; 50 fr. Dictionnaire de théologie, par l'abbé Bergier : 3 vol. in-4°., reliés; 45 fr. Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde, représentées en figures par B. Picart, avec des explications historiques, etc. Superstitions anciennes et modernes, du même auteur; T'un et l'autre forment 11 tomes in-folio, qu'on a reliés en 5 vol. en veau écail, filets, dos de maroquin; entièrement de l'édition de Hollande, peu commune. Les gravures, en très-grand nombre, y sont magnifiques. On peut regarder cet ouvrage comme un exemplaire de choix; prix, 350 fr.

Histoire ecclésiastique de Fleury, avec les tables: 37 vol. in-4°., broc., beaux caractères; prix, 100 fr.

La même, aussi avec les tables : 40 vol. in-12; broch. 45 fr. Histoire de l'Eglise; par Berault de Bercastel: 26 vol. in-12, belle édition, reliés en veau, avec filets d'or, bien conditionnés; prix, 75 fr. Traité des Etudes, Histoire Ancienne et Histoire Romaine. Ces trois ouvrages, contenant les Œuvres complètes de Rollin, se composent de 34 volumes in-12, reliés uniformémeut en beau veau et tranche marbrée, presque neufs, bonne édition de Paris; prix, 100 fr. Abrégé de l'Histoire générale des Voyages, contenant ce qu'il y a de plus remarquable, de plus utile et de mieux avéré dans les pays où les voyageurs ont pénétré; les mœurs des habitans, la religion, les usages, arts et sciences, commerce, manufactures; orné de cartes et de figures. Par M. de la Harpe, de l'Académie françoise; 25 vol. fn-8°. ancienne édition, reliés en veau très-propre, avec un atlas in-4°. prix, 220 fr.

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Cet ouvrage est devenu assez rare, surtout les exemplaires de l'ancienne édition.

Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roi; par M. le comte de Buffon. Paris, de l'imprimerie royale; 58 vol. in-12, ancienne édition,freliés en veau écail, filets, remplis de fig. bonnes épreuves, bel exemplaire: pris, 220 fr.

L'AMI DE LA
LA RELIGION

ET DU ROI.

Introduction aux ouvrages de Voltaire, par un homme du monde qui a lu avec fruit ces ouvrages immortels (1).

IL est une remarque intéressante à faire relativement aux écrivains irréligieux du dernier siècle; c'est qu'ils ont perdu pour la plupart la vogue qu'ils avoient de leur vivant, et que leurs ouvrages tombent de plus en plus dans un oubli que leur vanité regarderoit comme le comble de l'humiliation. On ne lit plus aujourd'hui ni d'Argens, ni La Mettrie, ni Helvétius, ni Diderot, ni d'Holbach. On convient qu'ils sont ennuyeux, et on cherche vainement dans leurs livres le fondement de la réputation éphémère que leur fit le parti qui avoit intérêt à les prôner pour mieux accréditer leur doctrine. On est tout étonné de n'y apercevoir ni jugement, ni méthode, ni raisonnemens de quelque poids, ni même quelque chose d'attachant et de spécieux. On n'y trouve plus que de l'audace sans goût, de l'impiété sans intérêt, la manie des systêmes, les égaremens de l'imagination, et la va

(1) Brochure in-12 de 100 pages. A Montpellier, chez Tournel.

Tome IX. L'Ami de la Religion et du Ror. A

uité mal entendue de vouloir briller par quelque voie que ce fût. Diderot seul peut-être, parmi ceux que nous venons de nommer, eut des momens de verve et de chaleur; les autres sont à la glace, et semblent avoir pris à tâche d'être secs et froids comme leur doctrine. On peut dire qu'elle les avoit bien inspirés, et que leurs livres se ressentent complètement du matérialisme grossier qu'on y prêche. Tout y est dur, aride, repoussant, et il n'est pas étonnant qu'on se soit dégoûté promptement d'une philosophie si triste énoncée dans un style digne d'elle. Ce sort qu'ont cu les écrivains irréligieux est bien fait pour retenir ceux qui seroient tentés de marcher sur leurs traces, et il est en même temps consolant pour la religion qui voit tomber ainsi ces réputations factices élevées contre elle, et qui survit aux efforts de ces pygmées dout l'orgueil s'étoit flatté de l'abattre. Leur mémoire périt avec le vain bruit qu'ils avoient voulu faire, et la génération qui les suit, venge, sans le vouloir, la doetrine qu'ils attaquoient, en n'ouvrant plus leurs livres, et en laissant leurs noms s'éteindre peu à peu dans un honteux oubli.

Cependant au milieu du discrédit et de la chute de ces détracteurs du christianisme qui se croyoient si sûrs du succès, et qui se vantoient d'avoir consommé la ruine de l'idole, car c'étoit leur langage, au milieu de cette décadence de leur renommée, il en est, il faut l'avouer, un ou deux dont la réputation subsiste. encore, et dont les ouvrages out encore conservé la vogne que les autres ont perdue. Ces deux sont Voltaire et Rousseau, qui, protégés par le nombre et la variété de leurs écrits, par le brillant de leur imagination, par la magic de leur style, se sont maintenus

dans le triste privilége de propager l'incrédulité dans les générations successives; car ce qui soutient leurs noms, et ce qui leur procure encore des lecteurs, ce n'est pas a force de leurs argumens contre la religion, c'est la chaleur de l'un, et les saillies de l'autre. C'est dans Rousseau ce style animé, véhément, pittoresque, qui fait illusion à l'esprit et qui entraîne. C'est dans Voltaire cette verve, cette fécondité de plaisanteries, ce piquant, cette originalité qui amusent un lecteur peu réfléchi, et qui satisfont la malignité toujours prête à saisir le ridicule qu'on lui pré

sente.

De ces écrivains, Voltaire est sans doute celui qui a eu le plus d'influence sur la jeunesse, et qui a le plus contribué à accréditer l'irréligion dans son siècle. Les différeus genres qu'il a enibrassés en littéture en ont fait une sorte de colosse qui en impose encore, et ses succès au théâtre ont surtout contribué à accroître sa renommée. L'extrême facilité et le bril lant de son style ont couvert la foiblesse de ses objections. Des hommes zélés l'ont réfuté avec les armes de la théologie, de l'érudition, de la logique; mais leurs ouvrages sérieux et raisonnés n'ont pas fait la même impression que le ton léger et plaisant de leur adversaire. Voltaire a connu tout le pouvoir du ridicule sur la majorité des lecteurs, et il en a fait largement usage. Il savoit que celui qu'on fait rire est déjà à demi-gagué, et qu'en France surtout les bons mots ont plus d'efficacité que les bonnes raisons. Telle est même notre frivolité et notre inconséquence, que bien que convaincus intérieurement du peu de soldité de telle objection ou de tel reproche, nous nous laissons quelquefois éblouir par les agrémens de la

forme avec laquelle on nous les présente, et le clinquant de la broderie nous séduit encore quand rons ne pouvons nous dissimuler le vice de l'étoffe.

par

Il est donc difficile d'attaquer avec un succès général un auteur favorisé par cette disposition des esprits. Comment détromper des gens qui ne veulent pas l'être? Vous accumulerez les recherches, les raisonnemens, les preuves. On échappera à tout cela le sourire de l'indifférence ou le piquant d'une épigramme. Vous ne persuaderez que les lecteurs réfléchis qui auront le courage de vous suivre dans vos discussions, et cette classe sera toujours malheureusement le petit nombre. Pour les autres, il n'est peut-être qu'un moyen de les guérir de leurs préjugés, c'est de leur faire bien connoître celui de qui ils les tiennent, c'est de leur montrer Voltaire tel qu'il s'est peint lui-même dans sa Correspondance; c'est de rapprocher une foule de traits épars dans ce recueil, et d'en composer une vie nouvelle d'un des hommes les plus extraordinaires qu'il y ait eu. Jusqu'ici nous n'ayons vu sur lui que des panégyriques pleins d'enflure, où on le célébroit comme le bienfaiteur de son siècle, l'apôtre de l'humanité, et même comme le restaurateur de la morale, car on a été jusque là. Ne seroit-il pas curieux de voir enfin son histoire écrite sans enthousiasme comme sans passion, et pour couper court à tout reproche à cet égard, je voudrois que cette histoire fut composée avec les seuls écrits et la seule Correspondance de Voltaire. De tels documens seroient irrécusables, et maniés par une plume habile, ils fourniroient un ouvrage très-piquant et très-utile.

La vie littéraire et la Correspondance de Voltaire commencent l'une et l'autre vers 1715, et l'année où

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