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fidèles, dans l'église de Saint-Sulpice, des fragmens de cette couronne dont l'authenticité est attestée par des pièces sûres, et qui ont été donnés à l'église par une personne pieuse et zélée. Le clergé est allé recevoir ces fragmens avec pompe à la porte de l'église. Ils étoient déposés dans un reliquaire préparé à ce dessein. Après le salut, le clergé et les fidèles sont allés à l'adoration. Le ministre de l'intérieur vient d'engager M. l'archevêque, duc de Reims, grand aumônier de France, à réunir à ses attributions le soin de distribuer les secours accordés par S. M, aux congrégations religieuses, et aux prêtres âgés et infirmes. Cette proposition a été agréée par ce vénérable prélat auquel de semblables fonctions conviennent éminemment, tant à raison de son caractère, que par les moyens qu'elles lui procurent d'exercer sa charité.

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Le ministère public ayant rendu plainte contre l'ouvrage de M. l'abbé Vinson, le Concordat expliqué au Roi, cette affaire a été appelée, le 10 août, au tribunal correctionnel. L'abbé Vinson y a paru, et a exposé, qu'arrivé de Londres depuis trente-six heures, n'avoit pas eu le temps de préparer ses moyens de défense, et n'étoit pas en état de répondre aux questions qui pouvoient lui être faites. M. le procureur du Roi a lu la plainte qui porte: «qu'attendu qu'en 1816, le sieur Vinson a fait imprimer, vendre et distribuer un ouvrage dans lequel il développe les principes les plus dangereux et les plus susceptibles de faire naître des nouveaux troubles dans l'Etat; attendu que notamment aux pages 49, 73, 85, 92, 93, 94, 95, 102 et 123, le sieur Vinson s'élève tout à la fois contre l'art. 13 de la loi du Concordat, du 15 juillet 1801, et contre l'art. 9 de la Charte, il a répandu des alarmes sur l'inviolabilité des propriétés, dites nationales, et que son ouvrage doit être regardé comme une sorte de provocation au genre de délit prévu par la loi du 9 novembre 1815, à raison de la doctrine dangereuse et erronée qu'il professe, et de

son opposition formelle avec les lois politiques, civiles et pénales qui nous régissent ». La cause sera remise à quinzaine, sur la demande de l'abbé Vinson. L'instruction et les débats se feront à huit-clos. On a appelé dans la même séance une cause semblable pour M. le procureur du Roi contre l'abbé Fleury, demeurant à Nantes. Elle est aussi remise à quinzaine, et l'instruction aura lieu de même à huit-clos.

Les ouvrages de l'Eglise de la Madeleine avancent beaucoup depuis quelque temps. Les deux chapelles à droite et à gauche sous le choeur de l'église sont achevées. Les colonnes du péristyle ont été fort exhaussées, et une grande quantité de pierres sont toutes taillées et prêtes à être mises en place.

-Antoine Mansire, cultivateur de la paroisse de Dampierre, diocèse de Rouen, canton de Gournay en Bray, a fait don à l'église de cette paroisse, par acte devant notaire, de 77 perches de terre qu'il avoit acquises au commencement de la révolution, et qui appartenoient à cette même église.

- Un journal contient l'article suivant dont nous ne garantissons point l'authenticité : « Le gouvernement wurtemburgeois a repris ses négociations avec le saint Siége, et y met beaucoup de suite. Elles étoient trèsavancées en 1811, lorsqu'elles furent rompues tout à coup par ordre de Buonaparte. M. le conseiller ecclésiastique Keller a été chargé de les reprendre à Rome, et on dit qu'il a été convenu qu'il y auroit un second évêque suffragant dans le royaume. Cet évêque, qui se roit M. Keller lui-même, seroit chargé de l'administration des 95 cures catholiques qui existent dans le Wurtemberg. Ainsi il y auroit deux évêques in partibus et point d'évêque titulaire ».

- M. l'ancien évêque de Saint-Malo vient d'arriver à Paris. M. l'évêque d'Amyclée est aussi de retour du voyage qu'il a fait à Besançon.

MADRID. Joseph-Marie Morelos, ce curé de Caru

cuaro, qui avoit pris les armes dans le Mexique, et éloit devenu chef des rebelles, a été fusillé à Mexico, le 22 décembre dernier. Avant de mourir, il a adressé au vice-roi une lettre où il se reconnoît coupable d'avoir quitté son état et son troupeau, excité les peuples à la révolte et versé le sang. Il en demande pardon à Dieu, à l'Eglise, à son souverain, et à ceux qu'il a égarés et scandalisés. Il fait volontiers le sacrifice de sa vie pour expier ses crimes, et se recommande aux prières des fidèles. Cette lettre, datée du 10 décembre, porte les caractères du repentir. Nous avons dit précédemment que Morelos avoit été dégradé par l'autorité ecclésiastique. Il avoit été pris le 5 novembre au combat de Temalaca. Immédiatement après son exécution, le viceroi a publié une amnistie générale pour les insurgés.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. MADAME, duchesse d'Angoulême, est arrivée ici, le 10, à cinq heures du soir. Le Roi étoit sorti pour aller au-devant de MADAME; mais S. M. prit une route différente de celle que suivoit la Princesse et ne put la rencontrer. Mme. la duchesse de Berry, qui avoit été également audevant de MADAME, fut plus heureuse, et LL. AA. RR. revinrent ensemble à Paris. Le dimanche, MADAME a paru à côté du Roi, en revenant de la messe par la galerie vi trée. Le public a salué S. A. R. par de nombreuses acclamations. La santé de cette Princesse paroît s'être fortifiée dans son voyage.

M. le duc d'Angoulême a visité, à Lyon, plusieurs fabriques et ateliers. Le Prince a voulu voir travailler les ouvriers, et leur a laissé des preuves de sa libéralité. Instruit que l'art de lire les dessins pour les étoffes riches étoit presque abandonné, il a fait des fonds pour payer l'apprentissage de douze liseurs ou liseuses.

-M. le préfet de la Seine a publié l'avis suivant:

Habitans de Paris, vous prévenez, par vos désirs impatiens, l'époque bien chère à la France de la fête de Saint-Louis, de cette auguste et sainte solennité, consacrée, depuis un temps immémorial, par

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la religion et par l'amour des François pour leurs rois. Il vous tarde de pouvoir offrir au digne fils de saint Louis l'hommage de votre vénération pour les vertus de son auguste aïeul dont il retrace l'image, de votre amour tendre et respectueux pour sa personne sacrée, de votre vive reconnoissance pour les bienfaits dont il ne cesse de vous combler.

Vos magistrats, pour seconder vos vœux, avoient cru pouvoir offric à S. M., et aux Princes et Princesses de sa famille, une fête à l'Hôtel de-Ville. S. M., dont le cœur paternel voudroit épargner à ses peuples jusqu'aux moindres sacrifices, a vu dans les dépenses qu'occasionneroit la fête qui lui étoit préparée de nouvelles privations à imposer aux fidèles habitans de la ville de Paris. S. M., en ajournant toute fête pompeuse à des temps plus heureux, a daigné ajouter ces mots: Si la ville de Paris avoit en fonds libres et disponibles dans sa caisse Pargent nécessaire pour la fête projetée à l'Hôte!-de-Ville, il faudroit le distribuer aux indigens.

Les devoirs de vos magistrats se trouvent tracés dans cette réponse, digne d'être à jamais gravée dans tous les cœurs : les dispositions de la fête prochaine seront réduites aux dépenses utiles et indispensables; des jeux aux Champs-Elysées et d'abondantes distributions de secours aux indigens en feront les principaux frais. Mais que chacun de vous, en contemplant les traits chéris du père des François, couronne sou image, l'environne des vonx de l'amour filial, et fasse parvenir jusqu'à lui l'expression de ses sentimens. De l'unanimité de ses vœux, de leur expression vive et franche, de l'ensemble de toutes les fêtes particulières qui termineront la journée, résultera une grande fête vérita blement nationale, sans faste, et toute offerte par le cœur.

C'est la seule qui puisse plaire à notre bon Roi. Un Prince qui aime ses sujets et qui en est aimé, voit dans le témoignage libre et sportané de leurs sentimens, et dans l'élan de la joie publique, le tableau d'une fête de famille, et le préfère à un spectacle d'apparat acheté par des sacrifices et des privations.

Fait à l'Hôtel-de-Ville, le 8 août 1816.

-La frégate l'Eurydice, qui a porté aux Etats-Unis l'ambassadeur, M. Hyde de Neuville, et les flûtes la Caravane et la Salamandre, qui avoient été expédiées aux îles SaintPierre et Miquelon, viennent d'arriver à Brest. Les deux iles ont été remises au Roi, le 22 juin.

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Une ordonnance du Roi exempte de tous droits d'entrée dans le rovaume, jusqu'à nouvel ordre, les grains, farines, pain et biscuit de mer.

-M. Pépin de Bellisle est nommé préfet de la Vendée, en remplacement de M. de Roussy..

-On a repris le procès du général Drouet-d'Erlon, qui avoit été ajourné faute d'instructions suffisantes. Le rappor teur, M. Delon, a recueilli un plus grand nombre de ren

seignemens et entendu un plus grand nombre de témoins." Le conseil de guerre s'est assemblé le 10 août. On y a lu des dépositions, d'où il résulte que c'étoit d'après les ordres de Drouet que Lefebvre-Desnouettes se porta, le 11 mars, sur la Fere, avec une partie des troupes de la garnison de Cambrai. Drouet chargea son aide-de-camp, Čausonnet, d'une lettre ainsi conçue pour Desnouettes : L'arrivée du duc de Trévise dérange nos projets. Je tácherai cependant d'aller vous rejoindre à Péronne, le 13, avec des troupes. On s'est assuré si le comte de Lobau a fart brûler au ministère de la guerre plusieurs pieces qui auroient été des moyens de conviction contre Drouet. Cependant, M. le rapporteur a trouvé dans la procédure assez de preuves pour le condamner. D'après ses conclusions, le conseil a condamné à la peine de mort, l'accusé, qui est, comme l'on sait, absent et

contumace.

Lé nommé Laporte a été exécuté dans le village de Marvejols, où il avoit commis son crime sur l'abbé d'Esgrigny. Il s'est fait catholique, comme nous l'avons dit, et a donné des marques d'un vif repentir.

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Deux orages successifs ont éclaté aux environs de Beauvais, et ont occasionné des dégâts dans les campagnes. On se flatte qu'ils n'auront maltraité qu'une petite étendue de pays. On mande de Chaumont, que des lens encore y ont dévasté quinze paroisses de ce département. orages plus vio

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- Le 21 juillet, on a célébré une fête à Palaiseau pour la bénédiction du drapeau de la garde nationale, et d'une bannière en l'honneur du saint patron de la paroisse. On promené les bustes du Roi et de MONSIEUR. Toutes les maisons étoient décorées. Il a été prononcé plusieurs discours, et le soir les habitans ont donné des témoignages non équivoques de leur attachement au Roi.

-Un terrible incendie a consumé, le 3 août, la manufacture de tabacs de Toulouse. Le feu se manifesta vers les trois heures du matin. En un instant les troupes et les habitans furent sur pied, et portèrent des secours. Il y a eu des traits honorables d'intrépidité et de dévouement; mais ce n'a été qu'après quatre heures de travaux que l'on est parvenu à se rendre maître du feu, et à couper les commu

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