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S. S. donna, de la galerie extérieure de cette basilique,
sa bénédiction solennelle au peuple.

M. Frattini, archevêque de Philippes et vice-gérent de Rome, a fait réparer l'église paroissiale de SainteMarie in Monticelli, qui étoit depuis long-temps dans un état de délabrement. Elle a été rouverte le 11 août, et les prêtres de la congrégation de la Doctrine Chrétienne qui la dirigent ont célébré à cette occasion trois jours de fête, pendant lesquels le peuple s'est porté en foule à cette église pour y participer aux indulgences, et admirer les soins religieux du saint Père pour la décoration de la maison de Dieu.

- Le 4 juillet, il a été conclu entre le cardinal Consalvi et le marquis Spinelli de Fuscaldo, ministre de Naples, une convention pour l'extradition réciproque des brigands et des déserteurs des deux Etats.

Le sieur Folo vient de terminer une gravure représentant le souverain Pontife. Elle est faite sur le tableau de Camuccini. La parfaite ressemblance, le fini et le goût du travail la rendent précieuse aux amateurs. On la trouve chez l'anteur, place d'Espagne,, n. 13.

PARIS. Le lundi 2 septembre, a été célébré, dans l'église des religieuses Carmélites de la rue de Vaugirard, le vingt-quatrième anniversaire du massacre des pontifes et des prêtres qui, en 1792, périrent en haine de leur attachement à la religion. Un grand concours d'ecclésiastiques y a offert le saint sacrifice. Des prières expiatoires ont été chantées, et M. l'abbé Guyon, prêtre des Missions de France, a prononcé un discours plein d'ouction. Après avoir présenté à son auditoire le tableau de la constance de ces glorieux martyrs de la foi, il est entré dans le détail des persécutions suscitées à la religion catholique de la part de la philosophie moderne, et dont enfin elle a triomphé par le secours de celui qui se rit des vains efforts de l'impiété. Ensuite la bénédiction du Saint-Sacrement a été donnée, par

M. l'abbé Deloutte, aumônier royal du Val-de-Grâce, et l'un des prêtres confesseurs de la foi sauvés de l'horrible massacre. La cérémonie s'est terminée par une quête abondante en faveur des Enfans de la Providence, de l'institution de Mme. de Carcado.

On sait que Sa Majesté, dont l'indulgence n'a point de bornes, a accordé des pensions aux ecclésiastiques qui avoient été nommés sous Buonaparte à des évêchés. C'est une consolaton que la bonté du Roi a bien voulu leur laisser, en leur iutimant l'ordre de quitter un titre et des fonctions qu'ils auroient dû abandonner depuis long-temps. Leur présence en quelques endroits donnoit encore lieu à des divisions que leur départ a fait cesser. On dit qu'il y en a parmi eux qui ne peuvent se détacher entièrement des insignes d'une dignité dont la perspective les flattoit si fort. Ils s'amusoient en attendant à en porter les attributs, et ils aiment même aujourd'hui à conserver quelques débris de leur grandeur manquée. Celui-ci se fait accompagner de sa chapelle, celui-là souffre volontiers qu'on lui donne du monseigneur. On en cite un qui entretient encore. des relations avec son ancien diocèse, et qui y est tou jours consulté par quelques partisans, en bien petit nombre à la vérité, et désavoués par le reste du clergé. Plus fidèles au choix de Buonaparte qu'au vou du Roi, ils affectent de louer à tout propos et hors de propos leur oracle, et se font d'eux-mêmes les interprêtes du diocèse, en ayant l'air de désirer qu'on leur rende celui que tout le diocèse avoit vu partir avec joie. C'est apparemment une plaisanterie. Un attachement si singulier est tout-à-fait invraisemblable. Le règne des évêques nommés paroît fini sans retour, et leur fortune doit crouler avec son auteur. Ils sentent eux-même que la nomination de Buonaparte ne sera sûrement pas, soit auprès du Pape, soit auprès du Roi, une recommandation bien puissante en leur faveur, et que ceux-là auroient moins de droit encore à se faire écouter, qui

auroient persévéré jusqu'à la fin à faire valoir un titré qui ne pouvoit être approuvé par aucune des deux puissances. Ils y perdront les frais de leurs chapelles; mais, comme ils sont aussi modestes que désintéressés, ils s'eu consuleront en méditant sur l'instabilité des espérances et des honneurs de ce monde, et sur le poids des devoirs de l'épiscopat, qui ont effrayé tant de saints dans les plus beaux siècles de l'Eglise, et qui ne sont pas moins redoutables aujourd'hui. C'étoit malgré eux sans doute qu'on les avoit élevés sur le chandelier, et qu'on les avoit forcés de jouer un rôle dans la guerre que l'on faisoit au Pape. Ils gémissoient d'être les instrumens du despotisme qui vouloit troubler l'Eglise, et ils se féliciteront de plus en plus, dans ses douceurs d'une vie privée, d'être déchargés d'une mission qu'ils savent avoir été blâmée par le saint Siége, et qui n'étoit pas plus agréable au Roi.

TOULOUSE. M. Jean-Pierre Saint-Jean désire que l'on donne de la publicité à la démarche qu'il vient de faire. Il avoit, en 1791, adhéré à la constitution civile du clergé, et accepté des fonctions de pasteur intrus dans plusieurs paroisses. Il a fétracté ce serment il y a environ deux ans. Depuis, par un acte du 8 août dernier, il renouvelle cette rétractation, adhère aux jagemens portés contre la constitution civile du clergé, et reconnoît qu'il avoit exercé le ministère sans pouvoirs. Il exprime aussi dans cet acte son regret d'avoir mis le comble à ses égaremens par un mariage sacrilege qu'il a eu le malheur de contracter, et il déclare que, forcé de demeurer dans cet état, il s'est du moins conformé aux règles qui lui ont été prescrites, et a reçu l'absolution des censures. Il prie Dieu, qui connoit la sincérité de ses sentimens, de lui donner les moyens de réparer les scandales qu'il a causés, et il sollicite le secours des prières des fidèles. Cet acte, qui est consigné dans l'Ami du ROT, journal de cette ville, a été rédigé à Muret, où demeure M. Saint-Jean, et est signé de M. Astre, curé;

du président du tribunal, du procureur du Rot, du maire et du juge de paix de Muret, tous témoins appelés par le déclarant.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. MM. Desèze et Fontanes ont présenté à S. M. les discours qu'ils ont prononcés à l'Académie françoise, le jour de la Saint-Louis. Le Roi les a accueillis avec ce vers de Virgile: Et cantare pares et respondere parati, et à cette application flatteuse, il a ajouté que le sujet de M. Fontanes étoit plus beau, parce qu'il pouvoit développer ce que la modestie de M. Desèze ne lui permettoit que d'indiquer. Une remarque si ingénieuse et si délicate étoit digne de la grâce et du goût qui règnent dans toutes les paroles d'un Prince modèle de politesse comme de bonté.

Mr. le duc d'Angoulême a fait remettre à M. le préfet de Grenoble la somme de 10,000 fr. pour être distribuée dans les cantons qui ont le plus souffert des dernières inondations. Les habitans de ces pays n'apprendront pas sans intérêt cette marque touchante de souvenir d'un Prince qui avoit déjà répandú tant de bienfaits dans les mêmes lieux lorsqu'il y passa il y a deux mois.

MADAME, à son dernier passage à Troyes, a raconté elle-même, avec la plus touchante sensibilité, le trait honorable de la femme du maître de poste de Nogent-sur-Seine, Lorsque cette Princesse fut conduite hors de France, il y a vingt-un ans, elle passa par Nogent dans le plus grand dénuement, n'ayant point voulu accepter ce que lui offrirent les gouvernans de ce temps-là. La maîtresse de poste, touchée de voir la fille de nos Rois dans cet état, présenta à S. A. R. tout ce qui pouvoit lui être nécessaire en vêtemens, et MADAME, qui avoit refusé les dons des Jacobins, reçut avec bonté les offres d'une Françoise fidèle et compatissante. Depuis son retour, la Princesse reconnoissante a témoigné le plus tendre retour à celle qui lui avoit montré de l'intérêt dans des temps si fàcheux. Elle l'a pressée de Jui demander quelque grâce. Cette femme, aussi délicate que généreuse, a demandé seulement qu'il lui fut permis à elle et à sa famille de baiser la main de S. A. R. De pareils traits ue sauroient être trop publiés pour l'honneur des Princes qui

inspirent un dévouement si désintéressé. Nous regrettons de ne pas savoir le nom de la maîtresse de poste, et nous nous promettons bien de nous eu informer.

M. le maréchal Serrurier, qui étoit absent lorsque MM. les maréchaux de France firent leur serment, a été admis à le prêter entre les mains de S. M.

—S. M. a ordonné que tout recrutement pour l'armée de ligne seroit provisoirement suspendu à dater du 1. septembre. Néanmoins les enrôlemens pour la garde royale et les colonies continueront jusqu'au complet.

- Une ordonnance da 21 août porte qu'il sera accordé des congés de sémestre à la moitié des officiers des légions départementales et des régimens de cavalerie de la garde.

Le ministre de la guerre vient d'ouvrir un crédit de 700,000 fr. applicables au paiement de la solde de retraite du second trimestre de l'exercice courant.

-Le second conseil de guerre, chargé de juger le géné→ ral Laborde, compris dans l'ordounauce du 24 juillet, s'est assemblé lundi. Le défenseur s'est attaché à montrer que l'ordonnance ne pouvoit s'appliquer au général Delaborde, dout le nom véritable s'écrivoit ainsi, et le conseil a déclaré à l'unanimité ne pouvoir passer outre à la lecture des pièces ni au jugement de l'accusé.

- Le même conseil a condamné à la déportation le nommé Bonnichon comme coupable d'avoir, l'année dernière, porté l'alarme, et commis des excès à Noisy-le-Sec. Bonnichon faisoit partie du corps franc du fameux Simon.

- La cour d'assises de Dijon a, par arrêt du 29 août, acquitté le général Veaux et les sieurs Lejeas, Hernoux et Royer, prévenus de conspiration dans l'affaire du 20 mars

1815.

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Le tribunal de police correctionnelle a jugé l'affaire du baron d'Imbert et du sieur Del-haye. La plainte du premier pour abus de blancs-seings a été réjetée. A l'égard de la calomnie, comme il n'a pas rapporté la preuve que Delahaye se soit rendu coupable d'espionnage, et ait été placé avec lui à la Force pour le surveiller; attendu cependant qu'une lettre du même Delahaye a pu faire croire au baron d'Imbert qu'il existoit des rapports entre lui et Fouché, le tribunal n'a con

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