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leur respect pour S. M., et leur désir de resserrer les liens qui unissent les deux nations. A Maubeuge, ils ont assisté au Te Deum dans la même circonstance, ont fait tirer un feu d'artifice, et ont mêlé leurs cris de Vive le Roi à ceax des habitans.

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-Les nommés Rosset et Lavalette, arrêtés en janvier dernier pour une conspiration ourdie à Lyon, et dont Didier étoit le chef, ont été condamnés, le 31 août, par la cour d'assises de cette ville, à dix ans de bannissement et à dix ans de surveillance de haute police, avec cautionnement de 100,000 fr. chacun. Le dernier a été dégradé de la Légion d'honneur. Montain a été condamné à cinq ans de prison, cinq ans de surveillance, 25,000 fr. de cautionnement et 2000 fr. d'amende.

Le nommé Houg, horloger en bois, a été condamné, par la cour d'assises de Versailles, à douze ans de travaux forcés, pour vol de vases sacrés.

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La cour d'assises va s'occuper de l'affaire du nommé Laurent-Claude Lanclan, accusé d'avoir, le 13 mai dernier, fait à un individu une proposition, non agréée, tendante à l'exécution d'un attentat contre la vie du Roi. Voici les faits qui ont servi de base à l'acte d'accusation:

Le 13 mai dernier, Leblanc, garçon traiteur, rencontra dans la rue d'Argenteuil les nominés Lanclan et Toussaint, qui lui demandèrent s'il avoit une place au château des Tuilerie, et à l'argenterie du Roi; Lanclan lui dit, en se servant d'une expression grossièrement insultante: Vous devriez tacher de mettre de l'arsenic dans l'argenterie pour l'empoisonner. Justement indigné d'un pareil propos, Leblanc crut devoir le faire connoître au sieur Hébray, préposé au placement des garçons traiteurs, en l'engageant à ne pas continuer ses bons offices à Lanclan, qui s'en rendoit indigne par de tels sentimens.

Le sieur Hébray lui déclara que tout cela ne suffisoit pas, et qu'il falloit signaler ces hommes à la police. Leblanc lui fit quelques observations; mais déterminé par la considération que le gouvernement pouvoit avoir le plus grand intérêt à surveiller un pareil homme, il consentit que le sieur Hébray transmit à la police sa déclaration.

Toussaint, en présence duquel le propos avoit été tenu, fut interrogé une première fois; il prétendit alors qu'il avoit

quitté Leblanc et Lanclan aussitôt après leur rencontre, et qu'il n'avoit rien entendu de leur conversation; mais il ne tarda pas à convenir qu'il n'avoit fait cette déposition que dans la vue de ne pas compromettre Lancian.

Il déclare qu'il n'étoit que trop vrai que Lanclan avoit tenu en sa présence les propos qui lui étoient imputés, et il les répéta dans les mêmes termes dont Leblanc s'étoit servi.

Les renseignemens que l'on a recueillis dans le cours de l'instruction, sur le compte de Leblanc et de Toussaint, et qui sont extrêmement favorables à ces deux individus, viennent ajouter un dernier caractère de probabilité à leurs dépositions déjà reconnues, concordant en tout point.

A l'égard de Lanclan, il s'est renfermé dans un systême de dénégation invincible. Il a déclaré que le propos qu'on l'accusoit d'avoir proféré n'étoit pas dans ses principes, et que le vœu que ce propos exprimoit lui faisoit horreur.

Cinq témoins sont appelés à charge, et neuf à la requête de l'accusé.

- On craint qu'il n'éclate une division entre les EtatsEnis et la cour de Naples. Les premiers réclament des indemnités pour des bâtimens saisis sous Murat. Ils semblent qu'ils auroient dû faire leurs réclamations un peu plutôt, et il seroit singulier que Ferdinand IV fut obligé de payer les injustices de Murat, d'autant plus que le prix de confiscation fut employé, dit-on, aux frais de l'expédition manquée contre la Sicile.

Les erreurs multipliées qui se trouvent dans les nobiliaires ou dictonnaires généalogiques, imprimés en France depuis un siècle, et le mélange qu'ils offrent du vrai et du faux, ont fait concevoir le projet de donner au public un ouvrage qui le mit à portée de fixer son opinion.

Il n'eut pas été difficile de faire la critique de ces nobiliaires, et de prouver jusqu'où s'étoit portée la complaisance des rédacteurs; mais on a pensé que la meilleure critique à faire étoit celle de garder un silence absolu sur les articles dont on connoît l'inexactitude, pour ne parler que de ceux dont la noblesse, quelle que soit son origine, est constante et certaine.

L'ouvrage qu'on se propose de donner aura pour titre Dictionnaire chronographique, ou Memorial historique et généalogique; il sera fait sur les généalogies dressées au cabinet des ordres du Roi, d'après les tires produits par les familles elles-mêmes, et reconnus authentiques. Les maisons et familles qui n'auront pas en occasion de faire des preuves, mais dont la noblesse est constante, trouveront place dans ce Memorial, et seropt aidées des renseignemens qu'on a sur leur compie

en fournissant les titres qu'elles peuvent avoir conservés; mais on previent que les mémoires seuls ne suffiront pas.

Les familles qui ont eu les honneurs de la cour avant la révolution, et celles dont les contrats de mariages ont été signés par le Roi et la famille royale, y reconnoitront l'exactitude que l'anteur prétend y mettre.

Les personnes ennoblies par S. M. Louis XVIII et celles qui ont été créées ou confirmées dans les titres de ducs, comtes, barons, etc., se

ront recues.

Chaque volume de cet ouvrage, dont on ne peut limiter le nombre, ne contiendra que les articles de ceux qui auront souscrit, et ne sera tire qu'au nombre suffisant pour remplir les souscripteurs.

Le prix de la souscription sera, le paiement d'avance, du prix des volumes in-8°. fixés à 7 fr., plus celui des frais d'impression, auquel chaque article donnera lieu.

S'adresser à M. du Prat-Taxis, agent-général de l'ordre royal et militaire de Saint-Lazare, ancien genealogiste au cabinet des ordres du Roi, à Paris, rue Pavée, no. 4, au Marais.

Les lettres et paquets non affranchis ne seront pas reçus.

GRAVURE.

LA VIERGE AU DONATAIRE, DITE LA MADONNE DE FOLIGNO es lampe gravée au burin par Nicolas Schenker, d'après le beau tableau de Raphaël qui étoit dans l'église d'Ara Cœli, à Rome.

Vingt-trois pouces de haut sur quinze de large, Prix, 30 fr. avec la lettre, et 60 fr. avant la lettre. A Paris, chez l'auteur, rue Saint-Jacques, no. 3o; ou en trouve d'encadrées chez Croussel, marchand d'estampes, même numéro, ainsi qu'au bureau du Journal, avec une bordure de deux pouces et demi, à palmette et feuilles d'or dans le nouveau goût; prix de l'encadrement, 30 fr.

Dans un moment où nous avons perdu tant de chefs-d'œuvre de Part, les gens de goût applaudiront sans doute à l'idée heureuse de l'artiste qui s'est occupé à reproduire parmi nous la gravure d'un des plus beaux tableaux d'un grand maître. C'est le meilleur moyen de nous consoler de la perte de l'original. Pour nous, en louant M. Schenker sous ce rapport, nous le féliciterons encore plus d'avoir choisi un snjet religieux. La sainte Vierge est représentée dans les nuages, tenant Penfant Jésus dans ses bras. Au-dessous est la ville de Foligno; sur le premier plan, saint Jean, saint Francois et saint Jérôme prient la Mère de Dieu en faveur d'un prélat de la cour romaine, qui est représenté à genoux. On au long-temps ce tableau au Musée. M. Schenker a mis tous ses soins à en reproduire les beautés. Le fini du burin est digne du modèle qu'il avoit sous les yeux, et la grandeur de sa gravure la rend propre à orner un oratoire, comme à parer un appartement. I mérite de trouver dans les suffrages du public la récompense de son travail. Un artiste qui choisit de tels sujets est digne d'être encourage, et celui-ci le sera sans doute par les amis de la religiou et par ceux du goût.

Introduction aux ouvrages de Voltaire, par un homme du monde qui a lu avec fruit ces ouvrages immortels; avec cette épigraphe: Ridentem dicere verum quid vetat (1)?

SECOND ARTICLE.

Il paroît que l'idée de cette Introduction a été inspirée par le succès des Lettres de quelques Juifs, de l'abbé Guénée. Du moins il y a beaucoup de rapport entre l'un et l'autre écrit. Ils portent sur le même fond de réflexions, et la forme surtout en est à peu près semblable. Les deux écrivains se sont également proposés de montrer la légèreté, la précipitation et la mauvaise foi avec lesquelles Voltaire écrivoit; combien peu il possédoit les connoissances d'un érudit, la gravité d'un historien et la sagesse d'un critique et à quel point la prétention de vouloir parler de tout lui a fait commettre d'erreurs. Pour relever ses méprises fréquentes, il falloit l'instruction solide de l'abbé Guénée, homme aussi savant que modeste, et qui, ayant fait une étude particulière des livres saints, étoit plus propre que personne à les venger contre les altérations, les déguisemens et les fausses imputations de l'ennemi du christianisme. Le cadre qu'il prit contribua encore au succès de ses Lettres. Doux par caractère et plein de mesure, il n'at

(1) Brochure in-12 de 100 pages. A Montpellier, chez Tournel.

Tome IX. L'Ami de la Religion et du Ro1. I

-taqua Voltaire qu'avec des formes extrêmement polies, avant toujours l'air d'admirer sa science profonde, son mérite supérieur, et même son équité rigoureuse. Son ironic délicate est toujours voilée avec art, et toutefois, malgré le talent de l'abbé Guénée, son ouvrage n'est pas exempt d'un peu de monotonie, et ses plaisanteries perdent à la longue de leur effet et de leur sel.

Cet inconvénient est sans doute attaché an genre lui-même. Il est bien difficile de soutenir long-temps Je ton railleur, quelle que soit la réserve et le goût de l'écrivain. Nous n'avons dans notre littérature qu'un modèle de cette espèce de composition; mais l'auteur étoit un génie rare, et son exemple ne peut tirer à conséquence. L'Introduction aux ouvrages de Foltaire est toute entière sur le ton de l'ironie. On feint d'y prendre sa défense, mais au fait on prétend le combattre, soit par les railleries que l'on met dans la bouche de ses adversaires, soit par les mauvaises raisons que l'on met dans la sienne. Un tel plan exige beaucoup d'art et de sagacité dans le choix des plaisanteries; il faut les varier à propos, voiler l'intention, ménager les termes, éviter tout ce qui est trop dur et trop direct. Tout cela demande un tact peit commun et une délicatesse ingénieuse qui dépend de la tournure d'esprit, et qui ne se donne pas. L'autenr de l'Introduction a-t-il bien rempli toutes ces conditions, et a-t-il toujours mis dans son persifflage la mesure et le goût nécessaires? J'oserois penser que non, et j'aurois mieux aimé, je l'avoue, une réfutation expresse qu'un sarcasme qui ne me paroît pas ménagé avec adresse, et où, en voulant prodiguer le sel, on devient âcre au lieu d'être plaisaut.

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