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CET OUVRAGE SE VEND AUSSI :

A RENNES, chez Duchesne, libraire, au Palais de Justice;

A PARIS, chez Mlle. Gobelet, libraire, rue Soufflot, près l'Ecole de Droit.

LOTTIN DE S.-GERMAIN, IMPRIMEUR DU ROI.

SUR LA PROFESSION D'AVOCAT;

ET

BIBLIOTHÈQUE CHOISIE

Des Livres de Droit, qu'il est le plus utile
d'acquérir et de connaître ;

PAR M. CAMUS,

Ancien Avocat, garde des Archives, membre
de l'Institut, etc.

QUATRIÈME ÉDITION,

Augmentée de plusieurs Lettres et autres pièces intéres-
santes sur la profession d'Avocat, telles que le célèbre
Dialogue des Avocats de Loisel; deux Discours de M.
d'Aguesseau, et l'Histoire de l'Ordre des Avocats, par M.
Boucher-d'Argis; la Bibliographie, revue, corrigée,
et augmentée d'un grand nombre d'articles nouveaux ;

PAR M. DUPIN,

Docteur en droit, Avocat à la Cour royale de Paris, et l'un des
Bibliothécaires de l'Ordre.

Tome Premier.

A PARIS,

Chez B. WARÉE, oncle, libraire de la Cour Royale,

au Palais de Justice.

M. DCCC. XVIII,

1

LETTRES

SUR LA PROFESSION

D'AVOCA T.

PREMIÈRE LETTRE.

De la Profession d'Avocat.

'APPRENDS avec une vraie satisfaction, monsieur, les succès de M. votre fils: vous êtes récompensé du soin que vous avez apporté à son éducation. Je suis ́sensiblement touché de ce que vous me dites de son caractère, de ses mœurs, de ses sentimens d'honneur et de probité. On ne saurait annoncer des dispositions plus heureuses pour la profession à laquelle vous le destinez. Vous me demandez, monsieur, mon sentiment sur cette profession : vous ne craignez donc pas qu'une sorte d'amour-propre m'aveugle sur mon état et m'engage à ne vous le montrer que sous des apparences séduisantes, mais trompeuses?

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Je ne vous dissimulerai pas, monsieur, que lorsque j'entends M. le chancelier d'Aguesseau appeler l'ordre des avocats un ordre aussi ancien que la magistrature, aussi noble que la vertu, aussi nécessaire que

Tome I.

la justice (1), mon amour-propre est flatté de ce que je suis compté au nombre de ses membres peu s'en faut que je ne mette ma profession au-dessus des autres; mais bientôt la raison et l'expérience me rappellent à une manière de penser plus sage: je vois qu'ici, comme à tous les autres états de ce monde, il faut appliquer le mot d'Horace, Nihil est ab omni parte beatum. Je me restreins donc alors à penser que la profession d'avocat a des avantages assez considérables pour attirer à elle des personnes qui ont des talens et de la raison.

Voulez-vous inspirer le goût de cette profession à M. votre fils? Commencez par lui en exposer la dignité. Sans archives, sans registres, nous avons cependant nos titres. Ces titres sont les discours des magistrats célèbres qui ont relevé souvent, avec les expressions les plus magnifiques, la beauté de notre profession (2). Ce sont des arrêts solennels qui attestent la haute estime que les premiers magistrats ont pour un état si voisin du leur (3). Des exemples fameux, puisés dans l'histoire, ajouteraient, s'il était besoin, aux preuves de la considération dont la profession d'avocat a été honorée. Rymer nous a conservé un traité du 1er juin 1546, par lequel le Roi de France et le Roi d'Angleterre nomment quatre jurisconsultes arbitres d'une question importante qui s'élevait entre eux, et promettent de s'en rapporter à leur décision (4).

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Mais de tout ce que j'appelle nos titres, je n'en connais

(1) Euvres de M. d'Aguesseau, Discours sur l'indépendance de l'Avocat, Tome I, page 3.

(2) Voyez les harangues faites aux rentrées des Cours, et, en particulier, celles de M. d'Aguesseau.

(3) Voyez les arrêts du 22 avril 1761, et du 2 avril 1762.

(4) Actes de Rymer, Tome XV. Il s'agissait d'une somme de 512,022 éeus que le Roi d'Angleterre prétendait lui être due par le Roi.

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