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ANNEXE N° I

Edit impérial du 27 décembre 1900

(Traduction)

Le 6 jour de la 11° lune de la 26° année de Kouang-Siu (27 décembre 1900), l'édit suivant a été rendu :

« Nous avons pris connaissance de tout le télégramme de Yi-K'ouang et de Li Hong-tchang. Il convient que nous acceptions dans leur entier les douze articles qu'ils nous ont soumis.

"Respect à ceci!

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Nous conférons à Tsai-feng, Prince du premier rang Tch'oun, le titre d'Ambassadeur extraordinaire et le chargeons de se rendre en Allemagne pour s'acquitter respectueusement de la Mission que nous lui confions.

Tchang Yi, Lecteur à la Grande Chancellerie, et Yin-tch'ang, Lieutenant-Gouverneur Militaire, l'accompagneront en qualité de Secrétaires. Respect à ceci !

Pour copie conforme: (Signé):

A. D'ANTHOUARD.

B. KROUPENSKY.
REGINALD TOWER.

V. BOHLEN HALBACH.

ANNEXE NO 3

Dépêche du Prince K'ing et de Li Hong-tchang, du 22 juillet 1901 å Son Excellence M. de Mumm, Plenipotentiaire d'Allemagne

(Traduction)

(Réponse officielle)

Le 3 jour de la 5o lune de la présente année (le 18 juin 1901), nous avons reçu de votre Excellence la communication officielle ci-après:

<< Messieurs Jouei-léang, Secrétaire, et Lien-fang, Taotai en expectative,

délégués chargés de l'exécution de l'Article I de la Note Collective stipulant l'érection d'un monument commémoratif sur le lieu de l'assassinat du Baron von Ketteler, ci-devant Ministre d'Allemagne, sont entrés il y a quelque temps en pourparlers avec ma Légation, et ont arboré la question du mode d'exécution de ce monument.

>> Au cours de nombreux entretiens, ils ont déclaré que si l'on tenait à ce qu'un portique commémoratif de Ta-li et s'étendant sur toute la largeur de l'avenue de Tch'ong-wen-men, fut érigé sur le lieu de l'assassinat, le travail serait très long, en raison des difficultés de transport des matériaux; mais que, pour ce qui était de trouver quelque autre moyen consistant, soit à transférer sur le lieu de l'assassinat, un portique placé actuellement ailleurs, soit à dresser un portique neuf, soit à faire usage d'un portique ancien que l'on transporterait, ils s'en remettaient à la décision de mon Gouvernement.

>> J'ai aussitôt demandé par le télégraphe à mon Gouvernement de me faire connaître ses vues.

» La réponse qui vient de me parvenir me fait savoir que Sa Majesté l'Empereur d'Allemagne a décidé lui-même qu'il devait être érigé un portique neuf, tenant toute la largeur de la ruc.

»Je dois en conséquence vous prier instamment de prendre de promptes mesures pour que les travaux puissent commencer immédiate

ment ».

Nous, Prince et Ministre, avons aussitôt prescrit aux dits Secrétaire et Taotai d'agir de conformité. Suivant le rapport qu'ils nous ont adressé, « les travaux ont été commencés le 10 jour de la 5o lune (26 juin) par les fondations. Mais un certain temps est nécessaire pour l'extraction des pierres, leur taille et le transport des matériaux ; et on ne peut que veiller à ce que les ouvriers fassent tous leurs efforts pour mener activement le travail. >>

Outre que nous avons prescrit de nous tenir au courant de l'achèvement des travaux, nous croyons devoir adresser la présente réponse officielle à votre Excellence, en la priant d'en prendre note.

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Depuis la 5° lune (fin mai), les Boxeurs ont soulevé des troubles dans la capitale et ont ouvert les hostilités contre des pays amis. Yi-K'ouang et Li Hong-tchang négocient la paix à Pékin avec les Représentants des Puissances, et tout un arrangement préliminaire a déjà été signé.

(Si) Nous nous reportons au début de ces événements (nous trouvons qu'ils sont dûs) à plusieurs Princes et Ministres stupides, fous, complètements ignorants, turbulents, qui ont foulé aux pieds les lois. Ils ont eu la

plus grande confiance dans les moyens pervers et ont entraîné la Cour. Non seulement ils ont refusé d'obéir à nos ordres pour anéantir les Boxeurs, mais ils ont été jusqu'à les croire et, sottement, ils se sont mis à attaquer (les Légations). Aussi ce mauvais feu prit une grande extension, et les circonstances ne permirent pas de l'arrêter, plusieurs dizaines de millions de malfaiteurs s'étant rassemblés au bas du coude et de l'aisselle (c'est-à-dire un point très important). De plus, les meneurs forcèrent des Généraux et des soldats ignorants à attaquer les Légations, et c'est ainsi que des maux incroyables ont sévi durant plusieurs mois.

Les dieux tutélaires de l'Empire ont été en danger, les tombes impériales et les temples des ancêtres ont tremblé, le pays a été dévasté, les habitants sont plongés dans la misère. Aucune parole ne saurait exprimer les dangers que nous et Sa Majesté l'Impératrice Douairière avons courus. Notre cœur et notre tête en souffrent encore maintenant; nos pleurs et nos ressentiments se confondent. C'est vous, Princes et Ministres qui, en ajoutant foi aux paroles perverses et en laissant agir les malfaiteurs, avez mis en danger, au ciel, nos ancêtres et nos dieux, et qui, ici-bas, avez fait endurer au peuple ces calamités. Demandez-vous quel est le châtiment que vous méritez?

Nous avons déjà rendu deux décrets. Mais, comprenant que des peines si légères pour des fautes si grandes ne pouvaient suffire à vous faire expier vos crimes, nous devons vous infliger de nouveaux châtiments plus sévères, selon votre degré de culpabilité.

Tsai-Hiun, Prince Tchouang, déjà dégradé, a laissé les Boxeurs attaquer les Légations. Il a, de sa propre autorité, publié des proclamations contraires aux traités ; il a ajouté foi légèrement aux dires des malfaiteurs ; il a fait décapiter illégalement un grand nombre de personnes; il s'est montré, en vérité, grossier et inintelligent. Nous l'invitons, par faveur, à se suicider. Nous chargeons Ko pao-houa, Président par intérim de la Cour des Censeurs, d'aller constater (le suicide).

Tsai-Yi, Prince Touan, déjà dégradé, a entraîné avec lui plusieurs Princes et Peilo (Princes du troisième rang). Il a écouté légèrement les Boxcurs et, sottement, il a conseillé de se battre. C'est ainsi que tous ces troubles ont éclaté ses fautes, en vérité, ne peuvent être écartées. TsaiLan, Duc Fou-Kouo, rétrogradé, a, de concert avec Tsai-Hiun, sottement publié des proclamations contraires aux traités. Il doit également être puni pour ses fautes. Nous les privons de leurs titres de noblesse, mais, considérant qu'ils font partie de notre famille, nous ordonnons, par une faveur spéciale que nous leur accordons, qu'ils soient envoyés dans le SinKiang (lli), où ils seront condamnés à perpétuité à la prison. On enverra d'abord des délégués pour les surveiller.

Yu-hien, Gouverneur dégradé, a cru sottement, lorsqu'il exerçait précédemment les fonctions de Gouverneur au Chantong, aux philtres des Boxeurs. Arrivé à Pékin, il en a vanté les louanges, si bien que plusieurs Princes et Ministres ont subi sa mauvaise influence. Etant Gouverneur du Chansi, il a massacré un grand nombre de missionnaires et de chrétiens. C'est plus qu'un imbécile, qu'un fou, qu'un assassin, c'est le plus grand coupable et l'auteur de toutes ces calamités. Il a déjà été envoyé au Sin-Kiang, et, pensant qu'il est arrivé au Kan-sou, nous ordonnons que, sur l'ordre que nous envoyons, il soit immédiatement décapité. Nous chargeons le juge provincial Ho Fou-koueun de constater l'application de la peine.

Kang-Yi, Sous-Grand Secrétaire d'Etat, Président au Ministère de l'Intérieur, ayant prêté son appui aux Boxeurs, des troubles graves éclatèrent. Il contribua à publier des proclamations contraires aux traités. Un châtiment sévère devait à l'origine lui être infligé, mais il est mort de maladie. Nous ordonnons que les grades qu'il possédait primitivement lui soient retirés et qu'il soit aussitôt dégradé.

Tong Fou-siang, Général au Kan-sou, dégradé et laissé en fonctions, est entré (dans Pékin) pour défendre (la ville) avec les troupes placées sous ses ordres ; il n'a pas su exercer une discipline sévère. Ignorant de plus les questions internationales, il suivait ses idées et agissait d'une façon inconsidérée. Bien que les attaques contre les Légations lui fussent ordonnées par les susdits Princes dégradés, il est difficile cependant de l'absoudre de toutes fautes. Nous devions d'abord le punir sévèrement, mais, songeant aux services signalés qu'il a rendus au Kan-sou et aux sympathies qu'il a acquises parmi les Musulmans et les Chinois, par un acte de clémence extraordinaire, nous ordonnons qu'il soit immédiatement dégradé.

Ying-Nien, Président de la Cour des Censeurs, rétrogradé et déplacé, s'est opposé à ce que Tsai-Hiun publie, de sa propre autorité, des proclamations contraires aux traités. Nous pouvons tenir compte de cette circonstance, mais comme il n'a pas su vaincre (cette résistance) par la force, il est en somme difficile de l'absoudre de ses fautes. Nous ordonnons, par une marque de grande bienveillance, qu'il soit dégradé. Nous le condamnons à mort, et il attendra en prison qu'il soit statué sur

son cas.

Tchao Chou-kiao, Président au Ministère de la Justice, dégradé et laissé en fonctions, n'avait jamais montré jusqu'alors aucun sentiment d'animosité dans les relations avec les Puissances étrangères. Ayant fait une enquête sur les Boxeurs, il ne tint aucun propos en leur faveur, mais par sa négligence des fautes furent commises. Nous ordonnons, par une marque de grande bienveillance, qu'il soit dégradé. Nous le condamnons à mort, et il attendra en prison qu'il soit statué sur son cas.

Nous ordonnons qu'Ying-Nien et Tchao Chou-kiao soient d'abord enfermés dans la prison de la capitale du Chen Si.

Siu tong, Grand Secrétaire d'Etat, et Li Ping-heng, ancien Gouverneur Général du Szet-chouen, rétrogradé et déplacé, sont morts pour la patrie, mais tout le monde reconnaît leurs fautes. Nous ordonnons de les dégrader et nous leur retirons les honneurs posthumes que nous leur avions conférés.

Après la promulgation de ce Décret, tous nos pays amis devront considérer que les événements causés par les Boxeurs ne sont dûs en vérité qu'aux principaux fauteurs de désordre et nullement aux désirs de la Cour.

Nous, Empereur, ne punissant pas à la légère plusieurs des principaux fauteurs de désordre, les mandarins et les populations de l'Empire comprendront aussitôt que les conséquences de telles affaires sont des plus graves.

Respect à ceci !

Pour copie conforme : (Signé): A. D'ANTHOUARD.

B. KROUPENSKY.
REGINALD TOWER.
V. BOHLEN HALBACH.

(Traduction)

ANNEXE N° 5

Edit impérial du 13 février 1901

K'i-Sieou, Président au Ministère des Rites, et Siu Tch'eng-yu, précédemment Directeur de Gauche au Ministère de la Justice, seront d'abord dégradés.

Nous ordonnons à Yi-K'ouang et à Li Hong-tchang de rechercher les preuves exactes de leur culpabilité et de nous adresser aussitôt un rapport. Ils seront punis avec la plus grande sévérité. Respect à ceci !

Pour copie conforme: (Signé):

A. D'ANTHOÜARD.

B. KROUPENSKY.
REGINALD TOWER.

V. BOHLEN HALBACH.

(Traduction)

ANNEXE N° 6

Edit impérial du 21 février 1901

re

Edit rendu et transmis télégraphiquement le 3 jour de la 1o lune (21 février, 1901), et reçu le 4 par la Grande Chancellerie.

Par un Edit antérieur, nous avions déjà sévèrement puni, suivant leur cas, tous les hauts fonctionnaires auteurs principaux des maux présents. Mais nous avons reçu, il y a quelques temps, un rapport télégraphique de Yi-K'ouang et de Li Hong-tchang, nous disant que, d'après une dépêche officielle des Ministres Plénipotentiaires des diverses Puissances, de nouvelles aggravations de peines étaient nécessaires, et nous suppliant de prendre une décision.

Outre Tsai-Hiun, auquel il a été prescrit de se suicider, et Yu-Hien, contre lequel la peine de la décapitation immédiate a été prononcée et pour chacun desquels des délégués seront chargés d'aller vérifier (l'exécution des sentences, nous décidons que la peine applicable à Tsai-Yi (Prince Touan) et à Tsai-Lan (Duc Lan) est la décapitation avec sursis; toutefois, en considération des liens de parenté qui les unissent à nous, nous leur faisons la faveur toute spéciale de les envoyer sur les confins de l'Empire, au Turkestan, où ils seront emprisonnés à perpétuité. Un délégué chargé de les conduire sous escorte sera désigné et partira au premier jour.

Pour Kang-Yi, dont les crimes étaient plus graves, la peine à appliquer aurait été la décapitation sans délai; mais comme il est déjà mort de maladie, il lui sera fait grâce d'un nouvel examen de son cas.

Pour Ying-Nien et Tchao Chou-K'iao, dont la peine, suivant nos précédentes décisions, devait être la décapitation avec sursis. Nous ordonnons qu'ils soient invités à se suicider, et nous chargeons Ts'en-Tch'oun-Hiuan Gouverneur du Chan-si, d'aller contrôler (leur mort).

Pour K'i-Sieou et Siu Tc'heng-Yu, que les Puissances désignent comme

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