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NOTES.

(1) MALGRÉ que la Russie eût promis de seconder puissamment l'armée française, elle n'envoya dans cette campagne que 15,000 hommes, lesquels ne dépassèrent ses frontières qu'après que le sort de la guerre eut été décidé. Certes, c'est bien le cas de dire que la récompense étoit bien au-dessus du

service.

Cette conduite, aussi singulière qu'équivoque qu'elle tînt alors, sembleroit justifier le bruit généralement répandu en Autriche, que la Russie avoit promis clandestinement son secours à la cour de Vienne, ou du moins son inactivité, à condition qu'elle fourniroit des vivres aux troupes moscovites cantonnées sur les frontières de la Gallicie: on a même assuré que ces fournitures avoient eu lieu ; mais comme un tel exemple de duplicité seroit inoui dans l'histoire des peuples, il faut le regarder comme une supposition peu fondée.

(2) Colosse boréal. On a dit que cette expression étoit impropre; que la Russie devoit plutôt être comparée à cette espèce d'araignées connues sous le nom de faucheurs, dont le corps, extrêmement petit, est

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supporté par de longues pattes, lesquelles se détachent au moindré obstacle que cet insecte rencontré dans sa marche gigantesque. On sera tenté de préférer cette dernière comparaison, surtout si l'on fait attention aux craintes que le grand-duché de Varsovie inspire au Goliath du nord. Une autre observation, attestée par tous les voyageurs, peut encore contribuer à nous éclairer sur la prétendue force de cet empire. On regarde à Moskwa, comme un fait certain, qu'un porte-faix étranger porte le double de la charge d'un porte-faix russe, et qu'un Russe fait autant de travail à lui seul que trois ou quatre Asiatiques.

(3) C'est bien ici qu'on peut relever l'inconséquence des hommes exagérés par l'intérêt. Les partisans de l'Angleterre applaudissent au moyen employé par Cromwel pour encourager l'industrie nationale; mais quand un état de nos jours prend de pareilles mesures pour réprimer le commerce des Anglais infiniment plus étendu que ne l'a jamais été celui de la Hollande dans sa plus grande prospérité, mêmes hommes se récrient et s'apitoient sur les entraves qu'on met sur le commerce. Cependant il ne peut y avoir de doute que les commissionnaires hollandais perdirent alors en Angleterre, proportion gardée, autant que les commissionnaires anglais perdent aujourd'hui sur le continent.

Le budjet de 1812, présenté à la chambre des

communes le 18 juin de la même année, fait monter le total des dépenses à 62,376,318 liv. st.

Voici l'emploi des dépenses :

Armée de terre.

(y compris les dépenses extraordinaires).

Marine (sans l'artillerie)

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25,257,299 1. st.

Intérêts des billets de l'échiquier,

19,702,399

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On voit dans ce bordereau qu'il n'est pas question des intérêts de la dette publique, qu'il est nécessaire de comprendre ici, et qui montent

62,376,318 (a)

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Ces intérêts ne paroissent pas dans le budjet du chancelier, parce qu'ils sont acquittés par la banque, qui reçoit à cet effet le produit de la landtax et le revenu du fonds consolidé, évalués ensemble (d'après le produit de 1811) à 34 millions 504,000 liv. st., et dont le surplus est employé, conjointement avec le produit des autres taxes (voyez la note a) et avec l'emprunt, à faire face aux dépenses consignées dans le budjet.

Il faut encore ajouter la taxe des pauvres, celle des barrières, enfin les octrois destinés aux dépenses

93,302,318 1. st.

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particulières des villes, environ de 12,000,000
En outre le chancelier a de-
mandé le 14 juillet un nouveau
crédit, probablement destiné pour
les subsides à la Russie.

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3,000,000

108,302,318 1. st.

(5) Le 8e article du traité portoit : « Que les sujets << des deux puissances devoient jouir dans tous les << pays sujets à l'une ou à l'autre des mêmes libertés << et priviléges dont jouit présentement ou pourra << jouir à l'avenir la nation étrangère la plus favo

<< risée. »>

Le 18 article est ainsi conçu : « Les sujets des deux << puissances pourront naviguer en toute liberté et « sûreté, sans qu'on puisse faire distinction des pro«< priétaires des marchandises dont les navires seront «< chargés, de quelque port que ce soit, vers les places << des souverains, qui sont déjà ou sont prêts d'entrer << en guerre avec l'Angleterre ou la France.

<< Il sera pareillement permis aux susdits sujets de << naviguer et de négocier avec les mêmes vaisseaux << et marchandises, dans la même liberté et sûreté, « des places, ports et rades de ceux qui sont enne<< mis de l'une ou l'autre des parties, sans la moindre << contradiction ou empêchement; non seulement des << places ennemies ci-dessus mentionnées à quelques << places neutres, mais même d'une place ennemie à <«< une autre place ennemie, soit qu'elles soient si«< tuées dans la jurisdiction d'un même ou de plu<«<sieurs souverains: et comme il a déjà été stipulé, « à l'égard des navires et des marchandises, que « liberté des navires emporte celle des marchan« dises, et que tout ce qui se trouvera dans les na«< vires des sujets de l'un et de l'autre allié doit être «< censé franc et libre, quand même toute la charge

la

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