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du Canal les offices de regrattiers de sel, créés soit en Languedoc, soit en Roussillon,

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par des édits antérieurs. Il avoit destiné au même objet le droit de septain levé sur les salines de Pécais, et une taxe de cinq sous sur chaque minot de sel vendu en Languedoc. Ces divers droits, déjà aliénés par engagement, furent cédés à Riquet; et il devoit en tenir compte sur le prix de son entreprise.

Deux nouveaux édits du mois de décembre 1666 établirent dans chaque ville du Languedoc deux offices de collecteurs des tailles, et trois offices d'auditeurs des comptes auprès des adininistrations municipales. La vente de ces offices fut ordonnée; et le produit en fut spécialement destiné aux dépenses du Canal.

Nouvelle création en 1668 de trois offices de prudhommes et experts-jurés-auditeurs des comptes de tutelle et de curatelle, dans chaque ville du ressort du parlement de Toulouse. Création d'un office de greffier consulaire avec attribution des fonctions de notaire ; établissement d'un droit annuel sur chaque cabaretier dans les trois généralités de Toulouse, Montauban et Montpellier.

Riquet jouit de ces offices et de ces droits jusqu'au 26 juillet 1671, époque à laquelle ils furent supprimés moyennant deux millions

ΙΟ

payés au trésor royal par les Etats de Languedoc, six cent mille livres levées sur la généralité de Montauban, et cent quatrevingt-dix mille livres imposées sur le pays de Foix, le Nebouzan et le Bigorre.

Un arrêt du conseil du 25 novembre affecta cette somme aux dépenses du Canal, et régla qu'elle seroit remise successivement à Riquet sur les ordonnances du ministre.

Lorsque Riquet offrit de terminer sa première entreprise en quatre ans au lieu de huit, le Roi demanda aux Etats de Languedoc de lui avancer cinq cent mille livres sur le reste de leur don gratuit; il leur emprunta en même temps deux cent mille livres. Le Roi restitua aussi à Riquet le prix des offices de regrattier de sel, et des droits perçus sur les salines ce fut par un emprunt de seize cent mille livres fait aux Etats de Languedoc; et le remboursement en fut assigné sur les impositions. Enfin le Roi fit aux Etats un dernier emprunt de quatre cent mille livres.

RECAPITULATION GÉNÉRALE.

1. s. d.

Le Roi a fourni.... 7484051 >> >>
La Province a fourni 5807831 16 6
M. de Riquet a tenu

en compte..... 1957517 »».

1. 8. J.

15249399 16 6

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Il sembleroit que la construction entière du Canal n'eût coûté que 14169399 liv. 16 s. 6 den.; mais on doit y ajouter une somme de 2110000 liv. qui fut rejetée de l'état des travaux extraordinaires faits par Riquet au-delà de ses engagemens ; il faut y comprendre le prix des magasins construits pour l'entrepôt des marchandises; celui des maisons destinées à servir d'hôtelleries; celui des moulins, et enfin celui des barques.

De plus, les fonds assignés à Riquet pour le paiement de ses entreprises, avoient été constamment retardés: il fut toujours en avances. Suivant le compte de 1670, il lui étoit dû 815,000 liv., et suivant celui de 1671 apostillé par M. de la Feuille, ses avances passoient un million. Dans chacune

des trois années suivantes, il fut encore créancier de sommes aussi fortes.

Riquet, pour suppléer aux fonds qu'on lui promettoit, étoit forcé de recourir à des emprunts; lorsque cette ressource lui manquoit, il tiroit des lettres-de-change sur les intéressés à la ferme des gabelles, et sur les autres trésoriers, qui consentoient à lui prêter leur nom et leur crédit. Ces lettres-dechange étoient ensuite négociées, et la perte sur ces effets étoit souvent considérable.

En cumulant ces divers objets de dépense, l'exactitude du calcul exige une addition de trois millions au prix total du Canal, tel qu'il est fixé ci-dessus. On doit le porter à dix-sept millions; et il faut observer que le marc d'argent étoit alors à vingt-six livres.

Telle est la somme totale qu'a coûté ce grand et bel ouvrage, qui a depuis enrichi une province entière. La fortune de Paul de Riquet y fut entièrement épuisée; il laissa à ses enfans des dettes qui excédoient une somme de deux millions quatre-vingt-dix mille liv. (1). Pour les acquitter, ses héri

(1) Archives du Canal. L'indication des créanciers de Riquet, et le montant de leurs créances y sont consignés dans plusieurs inventaires.

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