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jets, ce qui seul en pouvoit rendre l'exécution praticable, c'étoit d'amener l'eau en quantité suffisante au point de point de partage ; c'est ce que Riquet prétendit avoir découvert ; et il le déclara en présence des commissaires, des experts et des hommes d'art, parmi lesquels étoit M. François Andréossy lui-même. << Les experts, est-il dit dans le procès-verbal » de 1664, ont représenté aux commissaires, » qu'à moins d'amener d'autres eaux au point » de partage, il n'y avoit pas moyen de faire » un Canal de navigation. Alors M. Riquet » a dit, que par son dessin on a pu yoir » qu'il avoit découvert, dans la montagne » Noire, des eaux qu'on pouvoit conduire à » la fontaine de la Grave; que tous ceux qui depuis tant de siècles avoient proposé la >> construction d'un Canal, ne s'en étoient jamais apperçu, attendu qu'elles étoient fort >> cachées, et presque hors de vraisemblance » de pouvoir être amenées à la fontaine de la >> Grave; que néanmoins, il y avoit fait passer >> le niveau, et croyoit que la chose étoit » possible

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».

Ce fut une heureuse conception, que celle d'emprunter à la montagne Noire les eaux qu'il falloit rassembler à Naurouse. C'est

un tel secours eût été utile? Et quel autre projet eût pu l'occuper que celui de la jonc

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>>

(sur l'Aude) dans l'intérieur des terres, en laissant Fresquel sur la gauche.

>> Tous ces moyens donnoient occasion de changer en >> tout ou en partie les différens points de la première adju>> dication de M. de Riquet; ce qui occasionna le change» ment de la route du Canal auprès de Castelnaudary, » au lieu de suivre le cours de la rivière de Fresquel, » porté sur le devis, la construction du bassin de Saint» Fériol, au lieu de douze ou quinze réservoirs portés >> dans le devis, &c. Ce projet prévalut, et M. de Cler» ville ne fut point consulté cette fois, parce que M. de Riquet offrit à M. de Colbert d'exécuter cette idée de préférence à celle portée dans le devis, aux mêmes prix » et conditions, pourvu qu'on le laissât maître de tra>> vailler selon ses connoissances, et qu'il ne fût détourné » dans ses opérations par aucun commissaire qui pût » l'obliger à tenir la route du premier projet. M. de Col» bert acquiesça à toutes les demandes faites par M. de Riquet, et dès-lors le ministre ne connut que lui seul >> pendant l'exécution de cette partie du Canal.

>>

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>>

» En 1668, M. de Riquet sollicita, avec instance, >> M. de Colbert pour faire procéder au second devis du >> Canal qui restoit à exécuter, depuis trois cent cinquante » toises au-dessus du pont de Trèbes jusqu'à l'étang de » Thau, sans rendre navigable la rivière d'Aude, laquelle » se trouvant sujette à de grandes inondations, risquoit » de rendre le Canal impraticable la plus grande partie

tion des mers? Ce n'eût donc point été par occasion que M. Andréossy eût présenté à Riquet un plan de canal; ou il faudroit supposer que d'autres fonctions l'avoient attiré en Languedoc.

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Quoi qu'il en soit, il est difficile de concilier les diverses circonstances de son récit avec les époques constantes dans l'Histoire du Canal. Ainsi, c'est en 1662 que Riquet fit à M. Colbert ses premières propositions; c'est en 1663 qu'un arrêt du Conseil ordonna l'examen de son projet. L'art étoit déjà assez avancé en France pour qu'on pût

» de l'année, et sujet à un entretien trop considérable. » M. le chevalier de Clerville se rendit en conséquencè » à Trèbes, et parcourut les endroits par où le Canal » devoit passer; il désigna la route qu'il devoit tenir, » dans un devis contenant vingt-huit articles. Le Canal devoit 1°. traverser la rivière d'Aude par le moyen » d'une chaussée, à trois cent cinquante toises au-dessus » du pont de Trèbes ; 2o. le Canal repassoit cette même >> rivière avec de semblables moyens, auprès du village » de Puicherie.

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» Il étoit aussi essentiel pour moi que pour M. de Riquet, que M. de Clerville s'en tînt à cette idée, et

qu'il formât son devis en conséquence, parce qu'il » étoit très-aisé, en combattant ce projet, d'en présenter » un meilleur et beaucoup moins dispendieux; mais

un tel secours eût été utile ? Et quel autre projet eût pu l'occuper que celui de la jonc

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>>> (sur l'Aude) dans l'intérieur des terres en laissant Fresquel sur la gauche.

>>

» Tous ces moyens donnoient occasion de changer en >> tout ou en partie les différens points de la première adju>> dication de M. de Riquet; ce qui occasionna le change» ment de la route du Canal auprès de Castelnaudary, » au lieu de suivre le cours de la rivière de Fresquel, » porté sur le devis, la construction du bassin de Saint» Fériol, au lieu de douze ou quinze réservoirs portés » dans le devis, &c. Ce projet prévalut, et M. de Cler» ville ne fut point consulté cette fois, parce que M. de Riquet offrit à M. de Colbert d'exécuter cette idée de >> préférence à celle portée dans le devis, aux mêmes prix >> et conditions, pourvu qu'on le laissât maître de tra» vailler selon ses connoissances, et qu'il ne fût détourné » dans ses opérations par aucun commissaire qui pût » l'obliger à tenir la route du premier projet. M. de Col>> bert acquiesça à toutes les demandes faites par M. de » Riquet, et dès-lors le ministre ne connut que lui seul >> pendant l'exécution de cette partie du Canal.

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» En 1668, M. de Riquet sollicita, avec instance, >> M. de Colbert pour faire procéder au second devis du » Canal qui restoit à exécuter, depuis trois cent cinquante >> toises au-dessus du pont de Trèbes jusqu'à l'étang de > Thau, sans rendre navigable la rivière d'Aude, laquelle » se trouvant sujette à de grandes inondations, risquoit >> de rendre le Canal impraticable la plus grande partie

par

tion des mers? Ce n'eût donc point été occasion que M. Andréossy eût présenté à Riquet un plan de canal; ou il faudroit supposer que d'autres fonctions l'avoient attiré en Languedoc.

Quoi qu'il en soit, il est difficile de concilier les diverses circonstances de son récit avec les époques constantes dans l'Histoire du Canal. Ainsi, c'est en 1662 que Riquet fit à M. Colbert ses premières propositions ; c'est en 1663 qu'un arrêt du Conseil ordonna l'examen de son projet. L'art étoit déjà assez avancé en France pour qu'on pût

» de l'année, et sujet à un entretien trop considérable. » M. le chevalier de Clerville se rendit en conséquence » à Trèbes, et parcourut les endroits par où le Canal >> devoit passer; il désigna la route qu'il devoit tenir, » dans un devis contenant vingt-huit articles. Le Canal » devoit 1°. traverser la rivière d'Aude par le moyen » d'une chaussée, à trois cent cinquante toises au-dessus >> du pont de Trèbes; 2o. le Canal repassoit cette même » rivière avec de semblables moyens, auprès du village » de Puicherie.

» Il étoit aussi essentiel pour moi que pour M. de » Riquet, que M. de Clerville s'en tînt à cette idée, et » qu'il formât son devis en conséquence, parce qu'il » étoit très-aisé, en combattant ce projet, d'en présenter » un meilleur et beaucoup moins dispendieux; mais

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