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cinquante-neuf toises de longueur sur trente-quatre toises de pente.

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Notre commission étant ainsi achevée, et le jour finissant, nous allâmes coucher à Alzonne.

Le dimanche vingt-unième dudit mois de déeembre 1664, nous allâmes dîner à Carcassonne ; et parce que l'un de nous étoit incommodé, y couchậmes.

Le lundi vingt-deuxième dudit mois couchâmes à Pousols.

Le mardi vingt-troisième dudit mois de décembre 1664, arrivâmes à Béziers.

Le mercredi vingt-quatrième dudit mois, en l'assemblée desdits seigneurs commissaires tenue à Béziers, nous experts susdits, fimes rapport de ce que nous avions fait et vu depuis Narbonne jusqu'à la fontaine de la Grave; et pour plus grand éclaircissement, ajoutâmes qu'étant montés à ladite fontaine de la Grave par le vallon de la Bastide, et descendus de là à Villepinte par celui du MasSainte-Espuelles, nous estimions qu'il valoit mieux conduire le Canal par ce dernier, parce que depuis la Bastide jusqu'à la prairie, il y avoit trois gorges de collines si étroites, qu'on auroit peine à placer la terre de la fouille, et qu'il y faudroit plus d'écluses pour adoucir les pentes, ou par ledit vallon du Mas-Sainte-Espuelles, le chemin étoit plus aisé, et la pente moins rude.

Et que ledit sieur Riquet, dans son dessein, auroit

plutôt pris le vallon de la Bastide croyant rencontrer plus d'eau de ce côté là ; mais que cette raisou cessoit, vu que l'on coupoit Fresquel au-dessous de Saint-Félix, en faisant la rigole ou canal de dérivation des eaux de la montagne Noire, et qu'au contraire nous prenions Tréboul dans l'autre vallon, et pourrions y mener le ruisseau de la Bas

tide.

Que le Canal de navigation pouvoit être aisément conduit de Villepinte à Pesens ; que de Pesens à Pennautier le chemin étoit un peu plus rude, et de Pennautier jusqu'à l'embouchure d'Aude audessus du pont de Trèbes encore plus mal-aisé, puisqu'il faut passer sur des montagnes et traverser Aude; mais que moyennant les ouvrages et travaux spécifiés dans le devis, que nous estimions le tout possible.

Que traversant Aude au-dessus du pont de Trèbes, l'on pourroit conduire les eaux jusqu'au-dessous du moulin de Fériol, partie par des montagnes et rochers, et partie par des plaines assez faciles; mais que construisant les digues, écluses et autres ouvrages aussi portés par le devis, nous n'estimions. pas la chose impossible.

Enfin, que de tout ce que nous avions dit et de tout le contenu au procès-verbal, l'on peut inférer, comme nous experts susdits le croyons véritable, qu'on tirera assez d'eau de la montagne Noire par la jonction de la rivière d'Alzau, Vernassonne,

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cinquante-neuf toises de longueur sur trente-quatre toises de pente.

Notre commission étant ainsi achevée, et le jour finissant, nous allâmes coucher à Alzonne.

Le dimanche vingt-unième dudit mois de déeembre 1664, nous allâmes dîner à Carcassonne ; et parce que l'un de nous étoit incommodé, y couchâmes.

Le lundi vingt-deuxième dudit mois couchâmes à Pousols.

Le mardi vingt-troisième dudit mois de décembre 1664, arrivâmes à Béziers.

Le mercredi vingt-quatrième dudit mois, en l'assemblée desdits seigneurs commissaires tenue à Béziers, nous experts susdits, fìmes rapport de ce que nous avions fait et vu depuis Narbonne jusqu'à la fontaine de la Grave; et pour plus grand éclaircissement, ajoutâmes qu'étant montés à ladite fontaine de la Grave par le vallon de la Bastide, et descendus de là à Villepinte par celui du MasSainte-Espuelles, nous estimions qu'il valoit mieux conduire le Canal par ce dernier, parce que depuis la Bastide jusqu'à la prairie, il y avoit trois gorges de collines si étroites, qu'on auroit peine à placer la 'terre de la fouille, et qu'il y faudroit plus d'écluses pour adoucir les pentes, ou par ledit vallon du Mas-Sainte-Espuelles, le chemin étoit plus aisé, et la pente moins rude.

Et que ledit sieur Riquet, dans son dessein, auroit

plutôt pris le vallon de la Bastide croyant rencontrer plus d'eau de ce côté là; mais que cette raisou cessoit, vu que l'on coupoit Fresquel au-dessous de Saint-Félix, en faisant la rigole ou canal de dérivation des eaux de la montagne Noire, et qu'au contraire nous prenions Tréboul dans l'autre vallon, et pourrions y mener le ruisseau de la Bas

tide.

Que le Canal de navigation pouvoit être aisément conduit de Villepinte à Pesens ; que de Pesens à Pennautier le chemin étoit un peu plus rude, et de Pennautier jusqu'à l'embouchure d'Aude audessus du pont de Trèbes encore plus mal-aisé, puisqu'il faut passer sur des montagnes et traverser Aude; mais que moyennant les ouvrages et travaux spécifiés dans le devis, que nous estimions le tout possible.

Que traversant Aude au-dessus du pont de Trèbes, l'on pourroit conduire les eaux jusqu'au-dessous du moulin de Fériol, partie par des montagnes et rochers, et partie par des plaines assez faciles; mais que construisant les digues, écluses et autres ouvrages aussi portés par le devis, nous n'estimions pas la chose impossible.

Enfin, que de tout ce que nous avions dit et de tout le contenu au procès-verbal, l'on peut inférer, comme nous experts susdits le croyons véritable, qu'on tirera assez d'eau de la montagne Noire par la jonction de la rivière d'Alzau, Vernassonne,

Lampillon, Lampy, Rieutort et Sor, pour remplir et entretenir en tout temps le Canal de communication des mers, avec les eaux du Petit-Lers et des fontaines et ruisseaux qui y aboutissent jusqu'à la Garonne.

Qu'on peut en divers endroits, peadant l'hiver, ou lors des débordemens, faire des réservoirs et magasins d'eau fort considérables.

Que lesdites premières eaux, avec celles de Tréboul, Fresquel et autres ruisseaux qui s'y jettent, pourront fournir aussi ledit Canal jusqu'à Aude.

Qu'on pourra conduire, quoique par divers contours et sinuosités très-fréquens, lesdits cinq premières rivières dans celle du Sor, et le tout ensemble à la fontaine de la Grave, point de partage.

Que dudit point de partage l'on pourra construire ledit Canal de communication des mers jusqu'à la Garonne, puisque la pente y est assez raisonnable et que le terrain est bon.

Que du côté de Narbonne l'on en pourra faire autant jusqu'à Aude; mais avec plus de difficulté, à cause du terroir graveleux et des rochers jusqu'audessous du pont de Trèbes.

Que dans le cours dudit Canal, l'on construira des digues et écluses, suivant la nécessité, pour adoucir les pentes, descendre et remonter les barques, encore que lesdites écluses soient d'une prodigieuse grandeur, et que les portes doivent soutenir dix-huit à vingt pieds d'eau.

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