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On voit que la fontaine ne forme ici que l'accessoire, bien qu'imposée à l'architecte par une impérieuse exigence de localité. On s'est efforcé de rendre le monument aussi spécial qu'il pouvait l'être; et le but qu'on se proposait se trouve atteint, puisque l'image de Molière frappe d'abord l'attention et domine tout dans l'ensemble de l'édifice.

L'inscription suivante a été gravée sur le piédestal :

A

MOLIÈRE,

NÉ A PARIS,

LE XV JANVIER MDCXXII.

MORT A PARIS,

LE XVII FÉVRIER

MDCLXXIII.

SOUSCRIPTION NATIONALE.

Le samedi 15 janvier 1844, en présence du corps municipal;

Des cinq académies de l'Institut;

Des sociétaires de l'Académie française;

De la commission de souscription;

De MM. les députés de la Seine;

De la commission des auteurs dramatiques;

De la commission de la Société des gens de lettres;

De la commission des artistes dramatiques;

De beaucoup d'autres personnes encore fonctionnaires et artistes, invitées pour cette cérémonie par M. le préfet de la Seine, il fut procédé à l'inauguration du monument.

Une enceinte avait été disposée pour recevoir le cortége, et une estrade circulaire, réservée aux orateurs, s'élevait en avant du monument. La maison où mourut Molière, et qui porte le n° 34, rue Richelieu, avait été tendue en velours cramoisi, rehaussé de glands et de crépines d'or. L'inscription suivante, gravée sur une tablette de marbre, était entourée de couronnes de laurier :

MOLIÈRE EST MORT DANS CETTE MAISON,

LE 17 FÉVRIER 1673, A L'AGE DE 51 ANS.

De distance en distance avaient été placées des bannières rehaussées

d'or et couronnées de lauriers, sur lesquelles on lisait les titres des ouvrages de Molière.

A midi, le cortége, parti du Théâtre-Français, arriva devant le monument, qui fut découvert aussitôt au bruit des acclamations et au son de la musique militaire.

Divers discours furent prononcés. Le préfet de la Seine procéda ensuite au dépôt dans le monument d'une boîte en métal contenant : 1o La médaille d'inauguration, d'un module de 56 millimètres, ouvrage de M. Caunois, et représentant, d'un côté, la tête de Molière, d'après la statue du monument, avec cet exergue: MOLIÈRE, 16221673, et, de l'autre, la façade géométrale du monument, avec ces mots : INAUGURÉ EN 1844, SOUSCRIPTION NATIONALE;

2o Le livret historique publié par la commission de souscription; 3o Les œuvres de Molière en un volume;

4o L'histoire de la vie et des ouvrages de Molière.

Des couronnes furent déposées sur la tête de la statue par les diverses députations, et le cortége revint dans le même ordre au Théâtre-Français.

Voici la récapitulation des dépenses du monument :

Acquisition de la maison no 43, rue Richelieu, foncier, locatif et frais. 87,060 fr. 89 c.

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Acquisition de la maison no 11, rue Richelieu. 164,285 96

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Marbres fournis pour l'Etat, les deux statues accessoires

18.000

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FONTAINE DU MARCHÉ SAINT-JEAN. A la fin de février 1852, on démolit la fontaine du marché Saint-Jean, qui se trouvait placée dans l'axe de la rue de Rivoli, prolongée jusqu'à la rue Saint-Antoine. Comme celle des Innocents, cette fontaine avait été élevée au milieu d'un marché public, qui servit longtemps de cimetière à l'une des

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paroisses les plus populeuses de Paris. C'était celui de l'église SaintJean-en-Grève, démoli à la fin du siècle dernier. Le terrain sur lequel il était établi fut occupé, dans le quatorzième siècle, par les bâtiments de l'hôtel de Pierre de Craon, l'un des descendants des anciens ducs de Nevers, qui fut condamné à mort par contumace, pour avoir, dans la soirée du 13 juin 1391, à la tête de quelques scélérats, assassiné traitreusement Olivier de Clisson, connétable de France. Par suite de cette condamnation, tous les biens de Pierre de Craon, qui se réfugia auprès du duc de Bretagne, furent confisqués, et l'on fit raser l'hôtel qu'il possédait à Paris.

La fontaine du marché Saint-Jean fut érigée vers l'année 1717 : elle figure dans le plan perspectif de Paris, gravé par Lucas, en 1734. Elle formait un massif carré, élevé au milieu de la place, et ses trois façades étaient ornées de la même manière, c'est-à-dire que les écussons étaient ornés de refends, et le milieu des tables en saillies, couronnées d'un fronton triangulaire. Un attique terminait à plateforme cette fontaine, qui était fort délabrée, et qui présentait peu d'importance sous le rapport de l'art. L'eau qui, dans ces dernières années, ne coulait plus que par un seul robinet, était conduite dans cette fontaine par la pompe à feu de Chaillot et par celle du PontNotre-Dame. Cette fontaine, nécessaire dans ce quartier populeux, devait être remplacée par une autre,. d'un style plus monumental, qui serait érigée sur la place qui se développe devant le portail principal de l'église Saint-Gervais.

HOTEL DES INVALIDES.-TOMBEau de l'empereuR NAPOLÉON. Le 23 décembre 1848, fut nommé le vingt-cinquième gouverneur de l'hôtel des Invalides, depuis sa fondation, le général Jérôme Bonaparte. Le premier gouverneur fut François le Maçon, seigneur d'Ormoy, prévôt général, chef des bandes et du régiment des gardes françaises, nommé en 1670, et mort en 1678.

Sous la Restauration, le premier appelé à cette dignité fut le maréchal duc de Goigny, nommé en 1816, en remplacement du maréchal Serrurier, destitué.

Après 1830, le maréchal comte Jourdan fut le premier investi du gouvernement de l'hôtel. Le prédécesseur de Jérôme Bonaparte était le maréchal Molitor.

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