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Les recettes des théâtres, comme celles de tous les établissements publics, sont frappées d'un impôt particulier, perçu au profit des hospices, et qui est connu sous le nom de droit des indigents. Ce droit, qui n'était dans l'origine qu'une aumône, a été rendu obligatoire par une ordonnance de Louis XIV, en date du 25 février 1699. Fixée à des taux différents, de 1699 jusqu'au Consulat, cette taxe fut uniformément réglée par la loi du 7 frimaire an v, qui ordonna la perception d'un décime par franc en sus du prix de chaque place. Cette perception a toujours été faite par l'administration des hospices, aujourd'hui administration de l'assistance publique. Plusieurs spectacles secondaires, dans lesquels le contrôle de la recette serait trop onéreux, paient, par exception, chaque année, à titre d'abonnement, une somme con

venue.

Le droit des indigents étant perçu très-régulièrement, son produit fait connaître les recettes de chaque théâtre; mais ce droit ayant été diminué en 1848 et 1849, les recettes pour ces deux années ne peuvent être déterminées que par approximation.

Les recettes de tous les divertissements publics à Paris, les guinguettes exceptées, sont pour :

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De 1807 à 1850, les recettes des théâtres, comprises dans ces totaux,

se sont élevées, par année, aux sommes suivantes :

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Le nombre des comédiens en France était, vers 1845, d'environ 3,000. Maintenant 2,033 personnes prennent part, à Paris seulement, à la représentation des pièces de théâtre. 1,335 sont artistes, et 698 choristes et comparses. Ce personnel est divisé à peu près ainsi qu'il suit.

Dans la première catégorie, comprenant les cinq théâtres subventionnés :

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Pour la deuxième catégorie, comprenant le Théatre-Historique et

les quatre théâtres de vaudeville :

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Dans la troisième catégorie, comprenant les cinq théâtres de drame,

les six petits théâtres et les quatre autres spectacles:

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Les appointements de ces 2,033 personnes s'élèvent à 3,512,000 fr. Les 791 acteurs ou actrices, y compris 41 écuyers et écuyères, reçoivent 2,992,000 francs, ainsi divisés

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Les 944 choristes et élèves reçoivent 365,000 fr.

Les 618 comparses, 155,000.fr.

Les orchestres des 25 théâtres se composent, les chefs d'orchestre compris, de 636 musiciens, dont les appointements annuels montent à 588,000 fr. environ.

Les personnes employées au service intérieur des théâtres sont au nombre de 570, 520 hommes et 50 femmes. Leurs appointements réunis montent à près de 335,000 fr.

Le personnel attaché à l'administration des théâtres se compose de 120 employés de la direction, régisseurs, inspecteurs, caissiers, etc., et de 40 souffleurs, copistes de musique ou de manuscrits. Les appointements de ces 160 personnes s'élèvent à 345,000 fr.

Le personnel industriel attaché directement aux exploitations théâtrales comprend environ 630 ouvriers, dont 470 hommes et 160 femmes, que l'on peut classer à peu près ainsi :

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Dans dix à douze théâtres les plus importants, la peinture des décors est faite en dehors et par des peintres entrepreneurs : elle occupe environ 80 ouvriers ou aides.

Les salaires des 630 ouvriers mcntent ensemble à 588,300 fr. par an. La moyenne de ce salaire est de 2 fr. par jour; celle des appointe-ments des 193 acteurs de la première catégorie est de 22 fr. par jour.

Les nécessités théâtrales donnent de l'occupation à une autre classe de travailleurs, les coiffeurs. 48,000 fr. par an, tant pour coiffures que pour fournitures de perruques de théâtre, sont touchés par 50 coiffeurs.

En examinant les sommes payées pour les diverses fournitures nécessaires à la confection et à l'entretien des costumes, on trouve pour l'Opéra, par exemple, les soieries, velours et rubans, représentant 18 pour 100 de la dépense totale;

Les chaussures, 15 pour 100;

La bonneterie, 11 pour 100;

Les étoffes de laine et de coton, 9 pour 100;

Les armures et les armes, 7 pour 100.

Ce qui suit achèvera de faire connaître l'histoire des principaux théâtres de Paris, et donnera l'importance des recettes de chacun d'eux à diverses époques.

ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MUSIQUE (Opéra). — L'Académie de Musique a été fondée en 1669, par l'abbé Perrin, en vertu d'un édit du 26 juin. Elle a été ouverte, en mars 1671, dans le jeu de paume de la rue Mazarine. Lulli, investi de la direction par lettres patentes de mars 1672, installa son théâtre, en novembre de cette année, dans le jeu de paume du Bel-Air, rue de Vaugirard, et le transféra, en juillet 1673 dans la salle du Palais-Royal, après la mort de Molière.

L'Académie de Musique occupa successivement:

De 1673 à 1763 cette salle du Palais-Royal;

De 1764 à 1769, le théâtre des Machines, au palais des Tuileries; De 1770 à 1781, la nouvelle salle du Palais-Royal, détruite alors par un nouvel incendie;

De 1781 à 1794, la salle provisoire du boulevard Saint-Martin (aujoud'hui le théâtre de la Porte-Saint-Martin);

De 1794 à 1820, la salle de la Montansier, rue Richelieu;

En 1820, la salle Favart;

Enfin, en 1821, l'Opéra a été installé dans la salle construite, à titre provisoire, rue Le Pelletier, sur l'emplacement des jardins de l'hôtel de Choiseul.

L'Opéra est géré, sous la surveillance d'une commission du gouvernement, par un directeur, auquel on accorde une subvention. Cette subvention a été :

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Voici la recette quinquennale moyenne de ce théâtre pendant près

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COMEDIE-FRANÇAISE. - Il y avait à Paris, en 1673, à la mort de Molière, trois théâtres de comédie et de tragédie : l'Hôtel de Bourgogne, l'Hôtel du Marais et le Théâtre Molière. Louis XIV fit fermer le théâtre du Marais et en incorpora les meilleurs comédiens dans la troupe de Molière. En 1680, il fit fermer l'hôtel de Bourgogne et réunit les deux troupes dans la salle Mazarine. Telle est l'origine de la ComédieFrançaise.

T. VIII.

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