Page images
PDF
EPUB

aucun peut-être ne lui eût survécu, si l'ouverture de rues nouvelles dans ce quartier n'en avait nécessité la démolition vers 1845.

-

PARC DE MONCEAUX OU FOLIE DE CHARTREs. Le parc de Monceaux fut ouvert au public en 1797. C'est là que cette même année, le 22 octobre, l'aéronaute Garnerin fit la première ascension et descente en parachute : elle fut répétée deux fois cette même année. Les fêtes que l'on donnait au parc de Monceaux étaient à l'instar de celles de Tivoli; mais les frais étaient si considérables et le public si peu nombreux, que l'existence du parc de Monceaux, comme jardin public, ne dura que jusqu'en 1804 ou 1805.

Avec la Restauration, le duc d'Orléans, depuis Louis-Philippe Ier. recouvra la propriété de ce jardin, qui avait été un bien patrimonial. En 1848, après la révolution de février, on y avait installé l'état-major des ateliers nationaux, sous la direction de l'ingénieur Emile Thomas. JARDIN BIRON. Dans ce jardin, rendu public en 1797, le 22 juillet de cette année, l'aéronaute Garnerin tenta son expérience d'ascension et descente en parachute; mais la faiblesse des cordages, la trop grande précipitation des apprêts, firent échouer cet intéressant spectacle, dont la nouveauté avait attiré un grand nombre d'étrangers à Paris et qui ne devait s'exécuter avec succès que trois mois après, dans le parc de Monceaux, comme on l'a déjà vu.

Le jour de cette première expérience fut le dernier de l'existence de ce jardin, où l'on donnait de très-belles illuminations, des danses, des feux d'artifice. La recette de ce jour s'éleva à 36,000 franes: ce fut la plus forte qu'eût réalisé aucun jardin à divertissements. Le jardin Biron ne s'est plus rouvert depuis cette époque.

ELYSÉE OU JARDIN BOURBON. En 1797, sous les auspices de trois directeurs, s'ouvrit un établissement du même genre à l'Elysée ou jardin Bourbon, faubourg Saint-Honoré : les vicissitudes de ce palais et de ce jardin sont des plus étranges.

Bâti, en 1718, par le comte d'Evreux, il avait porté le nom d'hôtel d'Evreux. Acheté par une des maîtresses de Louis XV, madame de Pompadour, et conservé par elle jusqu'à sa mort, en 1664, il passa au financier Beaujon, qui le vendit à Louis XVI. Il fut alors nommé Élysée-Bourbon. Devenu, sous la République, propriété nationale, il

[graphic][subsumed][merged small][merged small][subsumed]

fut mis à ferme par un entrepreneur de divertissements publics; et, en 1797, on y vit des danses champêtres, des jeux de bague, des feux d'artifice et tous les éléments de ces sortes d'établissements. Peu après, ce jardin passa sous la direction du glacier Velloni, qui l'exploita pendant plusieurs années, sous le nom de Hameau de Chantilly. Il était alors si bien tenu, que le public le fréquenta jusqu'à sa clôture, qui eut lieu en 1805. A cette époque, le roi de Naples, Murat, en fit l'acquisition.

Sous la deuxième Restauration, et en vertu de la loi de spoliation du 12 janvier 1816, le domaine de l'Etat s'en empara, sans tenir compte des droits de la famille Murat qui l'avait acquis à titre onéreux. Louis XVIII en fit don à la duchesse du Berri. Après la révolution de 1830, la loi qui fixa la liste civile de Louis-Philippe l'affecta à la résidence de la reine Marie-Amélie, dans le cas où elle survivrait au roi son époux,

Ce palais, qui avait repris le nom d'Elysée-Bourbon, devint alors un lieu de généreuse hospitalité pour les voyageurs princiers. Mais la plus remarquable de ses vicissitudes, c'est que ce fut dans ce palais que, le 24 juin 1815, après Waterloo, descendit Napoléon Ier : ce fut sa dernière demeure, avant de partir pour le lieu d'exil oû devaient le clouer les ombrages des rois, et ce fut la première habitation de celui de ses héritiers que les suffrages du peuple devaient appeler à la présidence de la République, en 1848, et qui fut peu après Napoléon III.

[ocr errors]

PAPHOS. Cette même année, 1797, où l'Elysée-Bourbon était de venu jardin de divertissements, Paris, sorti de la Terreur, et qui, trois ans durant, avait été plongé dans la tristesse et le deuil, ne songeait qu'à se livrer à la joie. Aussi de nouveaux jardins de plaisir et de danse s'ouvraient de toutes parts. Paphos fut du nombre. En 1797, un restaurateur ouvrit, sous ce nom, le jardin de l'hôtel de l'Hôpital, et mit un droit d'entrée de 1 fr. 50 cent., que l'on put consommer dans le jardin, soit en cachets de danse, soit en consommation de rafraîchissements. Cette innovation valut à cet établissement une vogue assez soutenue jusqu'en 1818, où l'on y établit un jeu de montagnes russes, sous le nom de Montagnes lilliputiennes. Ce jeu eut peu de succès, et le jardin fut fermé peu après.

[ocr errors]

LA VAUPALIÈRE.

JARDIN DE HOTEL DE RICHELIEU ET PAVILLON D'HANOVRE. IDALIE. -Ces trois jardins à divertissements furent aussi ouverts en 1797. Les deux premiers eurent peu de succès. Le jardin de la Vaupalière, situé aux Champs-Elysées, près la rue Matignon, essaya de donner des fêtes champêtres, des feux d'artifice, et cessa d'exister sans avoir à peine été connu. L'hôlel Richelieu et le Pavillon d'Hanovre ne vécurent qu'une année chacun. Ils étaient situés où est aujourd'hui la rue de Hanovre. On tira des feux d'artifice dans le jardin; on y donna des fêtes et des bals, sous la direction d'un célèbre prestidigitateur, Val; mais le Pavillon d'Hanovre succéda seul, jusqu'en 1799, pour les bals d'hiver seulement.

Il n'en fut pas de même d'Idalie, dont le jardin était celui de l'ancien hôtel de Marbeuf, au bout des Champs-Elysées, près l'ancienne grille de Chaillot.

Ce jardin est célèbre par l'essai malheureux du vol à tire d'aile, que voulut y faire un nommé Calais, qui prétendit s'élever dans les airs au moyen d'ailes en taffetas. Pour que son ascension eût lieu à la vue de tout le monde, il se fit hisser au bout d'un mât; mais dès qu'on le livra à la seule puissance de ses ailes, il tomba perpendiculairement, et en fut quitte, heureusement pour lui, pour de légères blessures.

Ce fut à Idalie aussi qu'on représenta, en 1798, la Chute de Phaéton. Cette scène pyrotechnique, pour laquelle on avait fait de grandes dépenses, ne réussit pas. La recette de ce jour atteignit 35,000 fr. A part la recette faite au jardin Biron, lors de la première expérience de Garnerin pour la descente en parachute, elle dépassa de 10,000 fr les recettes les plus fortes faites dans les autres jardins, dont le chiffre n'avait jamais excédé 25,000 fr.

FRASCATI. Un glacier italien, nommé Garchi, ouvrit, en 1800, le jardin de Frascati, dans la rue Richelieu, et dont la terrasse s'étend sur le boulevard Montmartre. On y donnait des concerts, des feux d'artifice; on n'y dansait pas : le prix d'entrée était de 5 et 6 francs; aussi, pendant plusieurs étés, ce jardin eut assez de vogue et fut le rendez-vous de la riche société de Paris. Ce jardin ferma en 1807 et fut transformé en maison de jeu, où, jusqu'en 1835, luttèrent d'atours et d'intrigues les plus élégantes coquettes de Paris.

« PreviousContinue »