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Les chapeliers marchaient sous la bannière de saint Michel; leur bureau était rue Saint-Denis.

CHARPENTIERS. Les statuts des charpentiers remontent à l origine du compagnonage, c'est-à-dire à la plus haute antiquité; ils étaient connus avant le quinzième siècle sous le nom de jurés du roi ès-œuvres de charpenterie. D'après leurs anciens règlements, confirmés en 1454 par lettrespatentes de Charles VI, leurs jurés étaient électifs. Leurs règlements furent modifiés par Louis XI, François Ier et Henri III. Mais comme les charges de jurés avaient été érigées en titre d'offices en 1574, et que cette création avait été autorisée par arrêt du parlement, jusqu'en 1644, la communauté fit dresser de nouveaux statuts et en demanda la confirmation à Louis XIV en 1649, sous la régence d'Anne d'Autriche. D'après ces statuts, l'ancien des jurés du roi était nommé doyen de la compagnie. On lui assignait le premier rang dans les assemblées qui devaient se tenir tous les ans dans sa maison et non ailleurs. Le syndic des charpentiers était élu tous les ans le lendemain de la Saint-Joseph, leur patron, dont ils célébraient la fête aux Carmes de la place Maubert; ce syndic devait être choisi parmi les jurés. On ne pouvait être reçu juré du roi si on n'avait fait connaître sa capacité en ouvrages de charpenterie, si on n'avait subi toutes les formalités ordonnées pour les aspirants à la maîtrise, et si on n'avait été réélu maître Hasanvant.

Les jurés et les maîtres ne pouvaient avoir qu'un apprenti à la fois; ce dernier s'engageait au moins pour six ans. Les fils de maîtres n'étaient pas dispensés du chef-d'œuvre. Le brevet coûtait vingt-quatre livres et la maîtrise quatorze à quinze cents livres.

Les charpentiers marchaient sous la bannière de saint Joseph; leur bureau était rue Galande.

CHARRONS. Ils furent érigés en corps de jurande par Louis XII, qui leur donna leurs premiers statuts le 15 octobre 1498. On fut obligé de les renouveler en 1623 à cause de la diversité des ouvrages. On avait confondu les charrons et les carrossiers, qui ne faisaient plus qu'un seul et même corps. En 1667, le parlement ordonna que les maîtres charrons auraient à se pourvoir devant le roi pour obtenir de nouveaux statuts, qui leur furent accordés le 20 novembre 1668.

La corporation des charrons était régie par quatre jurés; pour être élu, il fallait être domicilié dans Paris, avoir été bâtonnier et administrateur

de la confrérie de saint Éloi, dont la fête se célébrait dans l'église de Sainte-Catherine-la-Culture.

L'apprentissage durait quatre ans et le compagnonage quatre autres années. L'apprenti payait cinq livres pour le droit de la confrérie, le jour où il obtenait son brevet. Le chef-d'œuvre était de rigueur excepté pour les fils de maîtres.

Le brevet coûtait soixante livres et la maîtrise douze cents. Le bureau des charrons était à la place de Grève.

CHAUDRONNIERS. Leurs statuts figurent au Registre du Livre des Métiers d'Étienne Boileau. Sous le règne de Charles VI, cette communauté demanda et obtint la réformation des anciens règlements, par ordonnance du 12 octobre 1426. Ces statuts furent augmentés par Charles VIII en 1484, et par Louis XII en 1514.

La corporation avait quatre jurés. Les maîtres pouvaient avoir deux apprentis qui s'engageaient au moins pour dix ans. Le brevet coûtait cinquante livres et la maîtrise sept cents.

Les chaudronniers-dinandiers marchaient sous la bannière de saint Fiacre et de saint Maur. Leur bureau était rue Saint-Denis.

CHIRURGIENS. Lss priviléges des anciens chirurgiens ou mires remontent au règne de saint Louis; ils formaient antérieurement une confrérie sous le patronage de saint Côme et saint Damien. Les premiers statuts des chirurgiens furent rédigés en 1278 par Jean Pitard, chirurgien du roi, et son chirurgien juré au Châtelet; ils règlent l'ordre, la discipline, la police du corps et les conditions pour y être admis, soit en qualité d'élève, soit en qualité de maître. Philippe le Bel, par un édit de novembre 1311, défendit l'exercice de la chirurgie à toute personne qui n'aurait pas été examinée par Jean Pitard. Le roi Jean et plus tard François Ier, renouvelèrent ces prohibitions; ce dernier prince fonda le collége des chirurgiens en 1544, et leur accorda les mêmes priviléges dont jouissaient les membres de l'Université. La chirurgie cessa dès lors d'être une corporation et devint un corps savant. Cependant, en 1655, la faculté de chirurgie reçut les barbiers et les admit à partager ses fonctions. Les médecins réclamèrent; il y eut de longues disputes qui se terminèrent par un arrêt solennel du 7 février 1660, défendant aux chirurgiens-barbiers de prendre la qualité de bacheliers, de licenciés, s'ils n'étaient reçus maîtres-ès-arts. Sous Louis XIV et Louis XV, la chirurgie conquit un rang des plus ho

norables dans le domaine de la science, et depuis elle n'a cessé d'honorer le pays par ses utiles découvertes.

Avant 1789, l'Académie royale de chirurgie tenait ses séances dans la rue des Cordeliers, aujourd'hui École-de-Médecine, près de l'église Saint-Côme.

CLOUTIERS. Leurs statuts remontent au temps de saint Louis; cette corporation avait quatre maîtres gardes-jurés. Chaque maître ne pouvait avoir que deux apprentis, qui devaient faire cinq ans d'apprentissage et deux de compagnonage avant d'être admis à la maîtrise. Le chef-d'œuvre était de rigueur. Le brevet coûtait dix-huit livres et la maîtrise trois cent vingt. Les cloutiers avaient pour patron saint Cloud; leur bureau était rue Saint-Jacques-la-Boucherie.

COFFRETIERS-MALLETIERS. Leurs statuts sont de 1596; ils n'avaient que deux gardes-jurés; chaque maître ne pouvait avoir qu'un apprenti obligé pour cinq ans, et qui devait en outre servir pendant cinq autres années chez les maîtres comme compagnon; le chef-d'œuvre était de rigueur. Le brevet coûtait cinquante livres et la maîtrise sept cents. Les coffretiers marchaient sous la bannière de saint Jean-Porte-Latine. Leur bureau se tenait chez le juré en charge.

CORDIERS. Leurs statuts datent du règne de saint Louis; ils furent confirmés en 1394 par Charles VI, par Louis XII, en 1497, François Ier, en 1519, par Henri IV, en 1601, par Louis XIII, en janvier 1624. Louis XI leur accorda le droit d'élire deux jurés. Ces statuts ne reçurent par la suite que des modifications sans importance.

L'apprentissage était de quatre ans. Le brevet coûtait quinze livres et la maîtrise deux cents. Leur bureau était rue des Grands-Augustins; ils célébraient leur fête patronale le jour de la Conversion de saint Paul.

CORDONNIERS. Nous avons déjà parlé de cette célèbre corporation an temps de saint Louis qui lui donna des statuts, et sous les Valois jusqu'à la fin du quinzième siècle : ils présentèrent leurs règlements aux États généraux assemblés sous Charles IX, qui les approuva par lettres-patentes données à Fontainebleau en 1573; ils furent plus tard confirmés par Henri IV, en 1601 et par Louis XIII, en 1624, et maintenus sans autres changements jusqu'en 1699, époque où Louis XIV érigea en titre d'offices les charges des jurés. De toutes les corporations parisiennes celle des cordonniers avait le plus grand nombre d'officiers et de maîtres en

charge. Elle avait un doyen, un syndic, deux maîtres visiteurs, des visiteurs, deux jurés de cuir tanné qu'on appellait jurés du marteau, deux jurés de la chambre; quatre jurés de la visitation royale et douze petitsjurés; trois lotisseurs, trois gardes de la halle et un clerc.

Les élections de ces dignitaires ne pouvaient se faire que dans la halle aux cuirs, le lendemain de la Saint-Louis, en présence du procureur du roi ou de son substitut. L'apprentissage était de six ans; le chef-d'œuvre était de rigueur, à moins qu'on ne fût fils de maître. Le nombre des compagnons était libre (1). Les cordonniers avaient le droit de jouissance de dix piliers, rue de la Tonnellerie, pour vendre des souliers les jours de marché.

Le brevet coûtait trente livres et la maîtrise cinq cent soixante-quinze; ils marchaient sous la bannière de saint Crépin et saint Crépinien, dont ils célébraient la fête à Notre-Dame. Leur bureau était à la Grève.

CORROYEURS. Du temps de Louis IX, il y avait dans Paris quatre communautés d'artisans qui travaillaient les cuirs : les corroyeurs qui faisaient les cuirs blancs; les baudroyeurs qui travaillaient aux cuirs de couleurs; les cordouaniers qui corroyaient le cuir cordouan ou maroquin; les sueurs qui donnaient aux cuirs le suif et la graisse. Les statuts de ces quatre communautés figurent au Livre des Métiers d'Étienne Boileau. Elles se réunirent pour ne former qu'une seule et même corporation, en 1345, et Philippe de Valois donna les premiers statuts.

La corporation des corroyeurs avait huit jurés dont quatre appelés jurés de la conservation et quatre autres jurés de la visitation royale. L'élection avait lieu tous les ans.

Aucun maître ne pouvait faire partie de la jurande, s'il n'avait été receveur pendant un an. Il y avait aussi deux jurés de cuir tanné ou jurės du marteau.

L'apprentissage était de cinq ans. Le brevet coûtait trente livres et la maîtrise six cent cinquante. Les corroyeurs marchaient sous la bannière de saint Thibaut; leur bureau était quai Pelletier.

COUTELIERS. Ils formaient primitivement plusieurs corporations qui se reunirent vers la fin du quinzième siècle. Leurs statuts datent de 1505; ils

(1) Voir pour plus amples détails le recueil des statuts des cordonniers, 4752 in-4°, chez Montalan.

furent confirmés par Charles IX, 1566, par Henri III, 1586, par Henri IV, en 1608. Dans ces statuts ils sont qualifiés de fèvres-couteliers, graveurs et doreurs sur fer, et acier trempé et non trempé. La corporation des couteliers avait quatre jurés qui présidaient aux assemblées, recevaient les apprentis, les maîtres, et ordonnaient le chef-d'œuvre. Chaque maître ne pouvait avoir qu'un seul apprenti qui s'engageait pour cinq ans. Le brevet coûtait trente livres et la maîtrise huit cents. Les couteliers célébraient leur fête patronale le jour de la Décollation de saint Jean-Baptiste, dans l'église des Grands Augustins; leur bureau était à la place de Grève. COUTURIÈRES. Dans le Livre d'Étienne Boileau, il est fait mention de plusieurs métiers qui ont beaucoup d'analogie avec l'état de couturières; mais les statuts de cette corporation de femmes ne remontent pas au delà de 1675; ils contiennent douze articles qui fixent les diverses espèces de robes qu'il leur était permis de faire; règlent l'apprentissage, qui devait être de trois ans, et le chef-d'œuvre, que désignaient les maîtresses-jurées. Les filles de maîtresses en étaient exemptes. Les maîtresses-jurées étaient au nobre de six, nommées et renouvelées par trois tous les ans, à la pluralité des voix, dans une assemblée générale. Le brevet coûtait vingt livres dix sous, et la maîtrise cent soixante-quatorze livres.

Les couturières avaient pour patron saint Louis; leur bureau était rue de la Verrerie.

COUVREURS. Leurs statuts paraissent antérieurs au règne de PhilippeAuguste; ils furent inscrits plus tard au Livre des Métiers d'Étienne Boileau. En 1566, Charles IX les renouvela et les confirma par lettrespatentes. La corporation des couvreurs avait quatre jurés et gardes. Chaque maître ne pouvait avoir qu'un apprenti engagé pour six ans ; après trois ans de service, l'apprenti, si son maître voulait le faire jouir de son travail, gagnait vingt sous par jour, pourvu toutefois qu'il eût fait expérience devant les jurés et gardes du métier. Le brevet coûtait cinquante-cinq livres et la maîtrise douze cents. Les couvreurs avaient pour patron saint Julien-le-Pauvre; leur bureau était rue Galande.

MARCHANDS DE FERRAILLES. Ils ne furent érigés en corps de jurande qu'en 1693, moyennant trois cents livres qu'ils payèrent au roi pour l'union et l'incorporation des charges de jurés créées en titre d'office pour tous les corps et communautés de la ville de Paris.

La corporation des ferrailleurs se composait de vingt-quatre maîtres

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