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statuts des maréchaux remontent aux rois de la seconde race. En 1473, on y ajouta dix nouveaux articles qui furent confirmés à diverses époques, et pour la dernière fois, par Louis XIV, en 1651. La communauté était régie par quatre prud'hommes choisis entre les bacheliers, les bâtonniers et les confrères de saint Éloi. Un maître ne pouvait avoir qu'un apprenti qui s'engageait pour trois ans : chaque maître avait son poinçon pour marquer ses ouvrages. Le chef-d'œuvre était de rigueur pour les aspirants à la maitrise. Aucun maître ne pouvait être juré qu'après avoir tenu boutique pendant douze ans.

Le brevet coûtait cent vingt livres et la maîtrise dix-huit cents. Leur bureau était rue des Grands-Augustins.

FILASSIÈRES. Le commerce de cette corporation de femmes consistait en filasse et lin. On n'y recevait point d'hommes. L'apprentissage était de six ans. Le brevet se délivrait gratis; la maîtrise coûtait cent cinquante livres. Les filassières avaient pour patrone sainte Marguerite. Leur bureau était à la Halle au Blé.

FONDEURS. Les statuts de cette corporation, antérieurs à saint Louis, turent publiés, pour la première fois, en 1281. Charles IX les augmenta et approuva en 1573; en 1691 les charges des jurés íurent créées au titre d'offices par Louis XIV. Cette communauté était régie par quatre jurés qui marquaient les ouvrages avec leurs poinçons. Chaque maître ne pouvait avoir qu'une seule boutique et un seul apprenti engagé au moins pour cinq ans. Les fils des maîtres étaient obligés à un apprentissage de cinq ans chez leurs pères.

Les fondeurs fabricants d'instruments de mathématiques avaient les mêmes statuts, mais il y avait une différence dans le prix du brevet et de la maîtrise. Pour les premiers, le brevet coûtait trente livres et la maîtrise douze cents; pour les seconds, vingt-sept livres et cinq cent onze livres. Ils avaient pour patrons communs saint Hubert et saint Éloi. Le bureau des fabricants d'instruments était rue de la Vannerie, celui des fondeurs proprement dits, chez le juré en charge.

FOULONS. La corporation des foulons ou pareurs de draps existait déjà sous Philippe-Auguste; Louis XII leur donna des statuts, ou plutôt renouvela leurs anciens règlements, le 24 juin 1457. Henri IV les confirma en 1606. Les foulons étaient régis par quatre gardes-jurés. Chaque maître pouvait avoir deux apprentis qui s'engageaient pour trois ans.

FOURBISSEURS. Les statuts de cette communauté figurent au Livre des Métiers d'Étienne Boileau : ils remontent même à une époque plus reculée. Sous Charles IX, ils furent rédigés en style plus intelligible, et confirmés en 1566. En 1694, 1702, 1704, 1707, on créa diverses charges d'office que les fourbisseurs furent obligés d'acheter à chers deniers.

Cette communauté avait quatre jurés. L'apprentissage durait six ans, et le compagnonage trois; il y avait des maîtres fourbisseurs qui dépen daient du grand prévôt de France. Le brevet coûtait quarante-trois livres et la maîtrise cinq cents. Les fourbisseurs marchaient sous la bannière de saint Jean-Baptiste; leur bureau était rue de la Pelleterie.

FRIPIERS. Du temps de saint Louis, les fripiers formaient déjà une corporation riche et nombreuse, François Ier approuva et renouvela leurs anciens statuts en 1544; Henri II, en 1556; Charles IX, en 1561; Louis XIII, en 1612, et Louis XIV, en 1665.

Quatre jurés étaient à la tête de cette communauté. L'apprentissage durait trois ans et le compagnonage trois autres années. Le brevet coûtait quarante-huit livres et la maîtrise six cent cinquante. Ils fêtaient la Trinité et Sainte-Croix dans l'église des Innocents; leur bureau était rue Montmartre.

FRUITIERS. Dans notre récit historique, nous avons donné de longs dé, tails sur le commerce des subsistances dans Paris; nous n'avons donc que très-peu de documents à ajouter concernant les fruitiers, dont les statuts figurent au Registre d'Étienne Boileau, Ces règlements, forent approuvés et confirmés en 1412, sous Charles VI, plus tard, en 1499, par Henri IV, en 1608, par Louis XIII, en 1612.

Les fruitiers étaient régis par cinq maîtres jurés. Chaque maître ne pouvait avoir qu'un apprenti ou une apprentie à la fois: on ne pouvait être reçu maître ou maîtresse, sans avoir fait un apprentissage de six ans. Par une ordonnance du 28 mai 1698, il était défendu aux maîtres fruitiers d'être facteurs des marchauds forains. Le brevet coûtait cinquantecinq livres et la maîtrise huit cent cinquante livres. Les fruitiers avaient pour patron saint Léonard; leur bureau était près du pilori, aux Halles.

GAINIERS. La corporation des gainiers-fourreliers était une des plus anciennes de Paris; elle fut érigée en corps de jurande, en 1323. François II confirma ses priviléges en 1560. L'apprentissage était de six ans, Chaque maître devait avoir sa marque, Le brevet coûtait quarante et une

livres et la maîtrise six cents. Ils avaient pour patron saint Marcel. Leur bureau était dans le carré de Saint-Landri.

GANTIERS. La communauté des gantiers-parfumeurs était déjà riche et puissante sous le règne de Philippe-Auguste, qui lui donna des statuts en 1190. Ces règlements furent confirmés par le roi Jean, en 1357, par Henri III, en 1482, enfin par Louis XIV, en mars 1656.

Cette corporation était régie par quatre maîtres et gardes-jurés. L'ap prentissage était de quatre ans et le compagnonage de trois. Le brevet coûtait cinquante livres et la maîtrise cinq cent cinquante. Ils marchaient sous la bannière de sainte Anne et Madeleine; leur bureau était rue de la Pelleterie.

GRAINETIERS-FLEURISTES. Dans leurs anciens statuts, qui remontent au treizième siècle, ils sont qualifiés de grainiers, parce qu'alors le nom de grainetiers était affecté à ceux qui vendaient du sel.

Les règlements de cette corporation furent confirmés et approuvés par Henri IV, en 1604. Elle était régie par deux jurés et autant de jurées, qui devaient également veiller à la conservation des statuts. L'apprentissage durait six ans et le compagnonage deux. Le brevet coûtait trente livres et la maîtrise quatre cent cinquante. Cette communauté avait pour patron saint Nicolas; son bureau était rue de la Cordonnerie.

HORLOGERS. Nous avons déjà parlé des horloges à roues dont on se servait au quatorzième siècle. Mais les premiers statuts de la corporation des horlogers ne remontent pas au delà de la seconde moitié du quinzième siècle; ils lui furent donnés en 1483 par Louis XI; François Ier les confirma en 1544, Henri II, en 1554, Charles IX, en 1572 et Henri IV, en 1600.

Louis XIV les renouvela en 1646, et astreignit les maîtres gardes de l'horlogerie à faire célébrer tous les premiers dimanches du mois une messe pour la prospérité de Sa Majesté royale.

Le nombre des maîtres-gardes fut fixé à trois. L'apprentissage était de huit ans. Les apprentis pouvaient changer de maître avec le consentement de celui qui les avait engagés le premier. Le chef-d'œuvre était de rigueur. Le nombre des maîtres se trouvait limité à soixante. Le brevet coûtait cinquante-quatre livres et la maîtrise neuf cents. Les horlogers marchaient sous la bannière de saint Éloi. Leur bureau était au parvis Notre-Dame.

JARDINIERS-MARAICHERS. Les plus anciens statuts de cette corporation sont de 1473; mais elle avait des règlements particuliers, qui datent du douz ème siècle, et l'ordonnance de 1473 parlc des maîtres-jurés-jardiniers comme d'une communauté depuis longtemps établie. Ces statuts furent publiés, à son de trompe, en 1545; Henri III les confirma en 1576, Henri IV, en 1599 et Louis XIV, en 1655. Les jardiniers - maraîcherspréoliers étaient régis par quatre jurés. L'apprentissage durait quatre ans, et le compagnonage deux. Le brevet coûtait quinze livres et la maîtrise cent livres. Ils avaient pour patron saint Fiacre; leur bureau était rue des Rosiers.

IMPRIMEURS (en taille-douce). Avant l'année 1684, les imprimeurs d'estampes et d'images n'étaient que de simples compagnons que les graveurs et imagiers de Paris faisaient travailler dans leurs imprimeries. Ils furent érigés en corps de jurande le 17 février 1692. Leur communauté avait deux jurés. L'apprentissage durait quatre ans, et le compagnonage deux. Les maîtres ne pouvaient demeurer ailleurs que dans l'Université. Le brevet coûtait trente-trois livres et la maîtrise six cents. Ils marchaient, comme les imprimeurs-libraires, sous la bannière de saint Jean-PorteLatine. Leur bureau était rue du Plâtre.

LAPIDAIRES. La corporation des lapidaires-tailleurs et graveurs en pierres fines est aussi ancienne que celle des boulangers, des merciers el des marchands de l'eau. Les premiers statuts lui furent donnés par saint Louis, 1290; les maîtres y sont appelés estailliers et pierriers de pierres naturelles. Philippe de Valois appprouva et confirma ces priviléges. Les maîtres-jurés et gardes de l'orfévrerie de Paris avaient, de temps immémorial, le droit de visiter les boutiques des lapidaires : ils furent maintenus dans ce droit par Henri II, en 1589; les maîtres estailliers-pierriers reçurent d'Henri III de nouveaux statuts et une dénomination nouvelle : mais ce ne fut qu'en 1613 qu'on les érigea en corps de jurande, et qu'on leur accorda le droit d'élire deux jurés ou gardes-maîtres.

L'apprentissage était de sept ans, le compagnonage de deux.

En 1691, Louis XIV érigea en charges d'offices les quatre places de jurés-maîtres.

Le brevet coûtait trente-six livres et la maîtrise trois cents. LIBRAIRES-IMPRIMEURS. Les libraires et imprimeurs ne formaient qu'un seul et même corps, sous le nom de communauté des libraires et irpmi

meurs jurés de la ville de Paris, à laquelle furent réunis les graveurs et fondeurs de caractères d'imprimerie, par l'édit de Louis XIV, du mois d'aoû! 1686. Ce même édit en sépara les relieurs doreurs de livres, qui formèrent une jurande particulière. Plusieurs chartes, déclarations et lettres-patentes des rois de France, démontrent clairement qu'à dater du treizième siècle, le gouvernement ne perdit jamais de vue le corps de la librairie, placé sous la défense de l'Université (1). Les principaux règlements concernant les imprimeurs-libraires sont de 1531 à 1539, sous François Ier, qui entrava beaucoup le commerce des livres et les progrès de l'imprimerie: de 1551, sous Henri II, 1571, sous Charles IX, 1586, sous Henri III, 1618, sous Louis XIV. Tous ces statuts sont prohibitifs. Louis XIV publia aussi plusieurs ordonnances concernant le corps de la librairie, en 1650, 1663, 1670, 1672, 1686, 1703, 1704 et 1713. En 1723, sous le règne de Louis XV, il parut un règlement en centvingt-trois articles, et plusieurs arrêts du conseil d'État.

La communauté des libraires, en sa qualité de sujette de l'Université, fut toujours exempte de contributions, prêts, taxes, services, subsides et impositions que payaient les autres corporations de Paris. Elle était administrée par quatre adjoints-jurés, dont deux impimeurs et deux libraires, et un syndic; ces cinq officiers formaient la ehambre syndicale.

Pour être admis à l'apprentissage en librairie et en imprimerie, il fallait pouvoir traduire un livre latin, lire le grec et avoir un certificat du recteur de l'Université. L'apprentissage était de quatre ans; les gens mariés ne pouvaient pas être apprentis. Les fils des maîtres libraires et imprimeurs étaient exempts d'apprentissage et de compagnonage. Les apprentis imprimeurs-compositeurs, qui voulaient seulement devenir compagnons ou ouvriers, et non parvenir à la maîtrise, devaient savoir lire, écrire et s'engager pour quatre ans à la chambre syndicale, sous le titre d'alloués.

Pour être reçu maître libraire ou imprimeur, il fallait avoir vingt ans accomplis, savoir le latin, lire le grec, être autorisé par le recteur de l'Université, professer la religion catholique, justifier de son brevet d'apprentissage et de compagnonage; avoir subi un examen devant les li

() Voir le savant ouvrage intitulé: Dissertation historique et critique sur l'origine de l'imprimerie de Paris, par André Chevillier, 4745.

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