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même métal, au chef d'azur, semé de fleurs de lis avec cette légende :

In sacra inque coronas,

Ce qui signifie que l'orfévrerie fabriquait des vases sacrés pour les églises et des couronnes pour les rois. D'après les statuts des orfévres, on ne pouvait être reçu maître qu'après un apprentissage de huit ans, deux années de compagnonage, avoir fait chef-d'œuvre et donné caution de mille livres. Le nombre des maîtres était fixé à trois cents, en 1766. Chaque maître ne pouvait avoir qu'un seul apprenti.

Ce corps, qui occupait le dernier rang parmi les six corps marchands. de Paris, était gouverné comme les autres par six gardes et maîtres.

Le brevet coûtait cent trente livres et la maîtrise douze cents livres, avec qualité; le bureau et la chapelle étaient rue des Orfévres. Ils marchaient sous la bannière de saint Éloi (1).

PAPETIERS. Il est fait mention de cette corporation dans l'histoire du règne de Charlemagne; en 791, ce prince, dit Hincmar, tira de ce corps quatre jurés pour servir auprès de l'Université qu'il venait de fonder. On les appela papetiers de l'Université; leur profession consistait très-probablement à réunir, classer, coudre et relier les manuscrits. En 1383, Charles VI les exempta de toute imposition.

Henri IV leur donna des statuts ou plutôt renouvela les anciens, en 1599; Louis XIV les confirma en 1659. Ce corps n'avait que deux jurés. L'apprentissage était de quatre ans et le compagnonage de deux; le brevet coûtait cinquante livres et la maîtrise huit cents. Ils marchaient, comme les imprimeurs-libraires, sous la bannière de saint Jean-PorteLatine; leur bureau était rue Saint-Julien-le-Pauvre.

PARCHEMINIERS. Leurs statuts, déjà fort anciens, furent renouvelés par François Ier, en 1545, et augmentés par Louis XIV, en 1654. D'après ces règlements, l'apprentissage était de quatre ans, et le compagnonage de trois. La communauté était régie par deux jurés élus tous les ans. Le brevet coûtait quinze livres, et la maîtrise onze cents. Ils avaient pour patron saint Jean-Baptiste. Leur bureau était rue Poulletier, île SaintLouis.

PASSEMENTIERS-BOUTONNIERS. Leurs statuts furent renouvelés et aug

(4) Voir les statuts des orfévres, imprimés à Paris chez Paul Dumesnil en 4734.

mentés de plusieurs articles en 1653. L'apprentissage était de quatre
ans; le
compagnonage de quatre autres années.

La corporation était régie par quatre jurés. Le brevet coûtait trentesix livres et la maîtrise trois cents. Les passementiers avaient pour patron saint Louis; leur bureau était rue Aumaire.

PATENOTRIERS. Cette corporation, très-nombreuse et très-riche, et dont nous avons déjà parlé, fut érigée en corps de jurande, par Charles IX, en 1569; mais le métier se trouva réduit à de si minces proportions, en 1718, qu'on réunit les patenôtriers en ambre, jais et corail à la corporation des émailleurs-faïenciers.

PATISSIERS-OUBLAYBURS. Celte corporation, dont nous avons déjà longuement parlé, existait déjà sous Philippe Ier; Louis IX lui donna des statuts que confirmèrent Charles V, Charles VI, Charles VII et Charles VIII Charles IX en fit dresser une nouvelle rédaction, en trente-quatre articles, le 10 février 1567. Louis XIV et Louis XV lui accordèrent de plus amples priviléges. Elle était régie par quatre jurés et un syndicreceveur, qui remplissait les fonctions de comptable. En 1766, on comptait environ deux cents maîtres établis dans Paris.

L'apprentissage était de cinq ans; le brevet coûtait vingt-cinq livres et la maîtrise douze cents; les pâtissiers avaient pour patron saint Michel; eur bureau était rue de la Pelleterie.

PAVEURS. Les premiers essais de pavage furent faits, dit-on, sous Philippe-Auguste. Quoi qu'il en soit, la corporation des paveurs reçut ses statuts en 1501 sous le règne de Louis XII. D'après ces règlements, approuvés sous les règnes suivants, la corporation des paveurs était régie par quatre jurés.

L'apprentissage était de trois ans. Le brevet coûtait vingt-quatre livres et la maîtrise huit cents. Les paveurs avaient pour patron saint Roch; leur bureau était rue de la Pelleterie.

PAUMIERS-RAQUETTIERS. On jouait beaucoup à la paume depuis le quinzième siècle, et les artisans paumiers furent érigés en corps de jurande en 1610; leurs statuts, renouvelés depuis en quatorze articles, furent confirmés par Louis XV, en 1727. Cette corporation nommait tous les ans un nouveau syndic et un nouveau juré. Les paumiers furent autorisés à tenir jeu de billard.

Les apprentis s'engageaient pour trois ans ; le compagnonage était de

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deux années. Le brevet coûtait trente livres et la maîtrise six cents. Les paumiers marchaient sous la bannière de sainte Barbe; leur bureau était rue de Seine.

PEAUSSIERS. Les peaussiers-teinturiers-falconiers furent érigés en corps de jurande vers le milieu du quatorzième siècle; quant à leurs statuts, ils leur furent donnés par le roi Jean en 1357. Ces règlements ne subirent aucune modification jusqu'au règne de Louis XIV, qui les renouvela par lettres-patentes du mois de novembre 1664. Ils se composent de trente-sept articles; ils avaient le droit de vendre toutes sortes de cuir, camisoles, chaussons de chamois ou d'autres sortes de peaux. Ils nommaient tous les ans deux grands-jurés, deux maîtres de confrérie, deux petits-jurés, qui régissaient la communauté avec le doyen des maîtres. L'apprentissage était de cinq ans et le compagnonage de deux. Le brevet coûtait soixante livres et la maîtrise huit cents. Les peaussiers marchaient sous la bannière de saint Jean-Baptiste; leur bureau était place de Grève.

PEIGNIERS-TABLETIERS. Leurs règlements ou statuts, antérieurs au règne de Louis IX, furent renouvelés, en 1507, par le prévôt de Paris, Robert d'Estouteville; Henri III les confirma en 1578, Henri IV, en 1600, Louis XIV, en 1691, et Louis XV, en 1741. Cette corporation nommait tous les ans quatre jurés. Tout apprenti devait s'engager pour six ans, et devant notaire; le compagnonage était de deux années; le brevet coûtait trente livres et la maîtrise six cents. Le patron des tabletiers était saint Hildebert; ils avaient leur bureau place de Grève.

PEINTRES. Dans les anciens statuts, ils sont qualifiés d'imagiers et pourtraiteurs. Les premiers règlements écrits de cette communauté sont de 1391. Mais les huit articles dont se composaient les statuts primitifs, et qui se trouvent reproduits dans l'ordonnance de 1391, sont empreints d'une telle simplicité et naïveté, qu'il est permis de croire qu'ils remontent aux rois de la seconde race. En 1430, Charles VII exempta cette corporation de tailles, subsides, guets, garde, etc. Louis XIV et Louis XV confirmèrent tous ces priviléges.

En 1613, les peintres et sculpteurs, qui avaient formé jusqu'alors deux corporations distinctes, furent réunis en une seule. Leurs derniers statuts enregistrés en 1738 ne contiennent pas moins de soixante-douze articles. La communauté prit le titre d'Académie de Saint-Luc, en 1730; Louis XIV avait déjà fondé l'Académie royale de peinture et de sculpture,

et l'École française rivalisait avec les grands maîtres de l'antiquité.

PELLETIERS. Ils occupaient le quatrième rang parmi les six corps marchands de la ville de Paris. Leurs statuts remontaient au règne de PhilippeAuguste; Étienne Boileau les transcrivit dans son Livre des Métiers, en 1260. En 1586, la corporation des fourreurs fut réunie à celle des pelletiers. Ses règlements furent confirmés par Louis XIII, en 1616, par Louis XIV, en 1648; ils portent que l'apprentissage devait durer quatre ans, et le compagnonage, le même laps de temps. Le corps des pelletiers était gouverné par six maîtres-gardes. Dans leurs statuts, ils étaient appelés maîtres marchands pelletiers-haubaniers-fourreurs.

Ce corps avait pour armoiries un agneau pascal d'argent au champ d'azur, à la bannière de gueules, ornée d'une croix d'or, pour support deux hermines, et sur l'écu une couronne ducale; les pelletiers faisaient remonter la concession de cette couronne à un duc de Bourbon, comte de Clermont, grand chambellan de France, qui vivait en 1368, sous Charles V, et ils prétendaient que ce grand personnage avait été le chef et le protecteur de leur communauté.

Le brevet coûtait soixante livres et la maîtrise mille. Les pelletiers marchaient sous la bannière de la Vierge. Leur bureau était rue des Lavandières.

PERRUQUIERS. Ils ne furent érigés en corps de jurande qu'en 1620; Louis XIV, en 1665, créa une communauté de deux cents barbiers-perruquiers-baigneurs-étuvistes pour la ville et faubourg de Paris. Les statuts, enregistrés au parlement, en 1674, se composaient de trente-six articles; ils furent renouvelés en soixante articles, en 1718. Cette profession prit un très-grand développement sous les règnes de Louis XIV et de Louis XV. Le bureau de la communauté se composait du premier chirurgien du roi, de son lieutenant et greffier, de six prévôts syndics et gardes, du doyen et de tous les maîtres. Les anciens assistaient aux réceptions des aspirants pour l'Hôtel-de-Ville et la banlieue.

Tous les ans on nommait trois prévôts syndics-gardes, à la pluralité des voix, Le suffrage du premier chirurgien du roi, de son lieutenant, des six prévôts synoics complait pour deux. Il y avait huit cent cinq maîtres perruquiers à Paris, sans compter ceux qui avaient droit de travailler par leurs places de valets de chambre perruquiers chez les rois ou chez les princes.

L'apprentissage durait quatre ans. Le brevet coûtait quarante livres et la maîtrise et charge trois mille trois cents livres. Les perruquiers avaient choisi saint Louis pour patron. Leur bureau était rue Saint-Germainl'Auxerrois.

PLUMASSIERS. On les appelait aussi panachiers, bouquetiers, enjoliveurs. Leurs premiers statuts furent publiés, en 1579, par Henri III, confirmés, en 1612, par Henri IV et par Louis XIV, en 1644. En 1692, on leur donna de nouveaux règlements, et on créa des charges de jurés à titre d'office. Les plumassiers n'avaient que deux jurés-gardes du métier. Chaque maître ne pouvait avoir à la fois qu'un apprenti, qui devait s'engager pour six ans ; il devait, en outre, servir quatre ans chez les maîtres, en qualité de compagnon. Le brevet coûtait quarante livres et la maîtrise cinq cents. Les plumassiers avaient pour patron saint Georges. Leur bureau était chez le doyen en charge.

PLOMBIERS-FONTAINIERS. Les architectes, qui construisirent nos vieilles cathédrales, eurent certainement recours à l'art du plombier. Les toitures des édifices publics en font foi. Mais ce ne fut que sous le règne de François Ier que cette industrie prit un grand développement. Les statuts des plombiers furent publiés en 1648; ils ne se composent que de quatre articles.

La communauté était régie par trois chefs; le premier portait le nom de principal et les deux autres étaient appelés jurés. L'apprentissage durait quatre ans, et le compagnonage deux. Le brevet coûtait soixante livres et la maîtrise quinze cents. Ils marchaient sous la bannière de la Trinité. Leur bureau était au Sépulcre, rue Saint-Denis.

POTIERS D'ÉTAIN. Leurs statuts, antérieurs au quinzième siècle, furent renouvelés en 1613. Les potiers d'étain ne pouvaient travailler avec le marteau, avant cinq heures du matin et après huit heures du soir. Chaque maître devait avoir son poinçon ou marque particulière, dont l'empreinte était déposée au Châtelet et dans le bureau du métier.

L'apprentissage était de six années, et le compagnonage de trois. Les potiers d'étain marchaient sous la bannière de saint Fiacre. Leur bureau était rue des Prêcheurs. Le brevet coûtait trente-six livres, et la maîtrise neuf cents.

POTIERS DE TERRE. Leurs règlements étaient déjà fort anciens, lorsque Charles VII les érigea en corps de jurande. En 1456, ce même prince, sur le rapport de Robert d'Estouteville, prévôt de Paris, modifia ces sla

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