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deffus d'un rechaud plein de charbou allumé, & que vous les pinciez auffitôt, vous remarquerez infailliblement qu'elles ne font plus d'accord; elles s'y remettront en se refroidissant, à moins qu'elles n'aient fouffert une trop grande chaleur.

Troifieme Expérience.

XIV.

9, 10, 11,

SUIVEZ exactement ce qui eft marqué dans la préparation de cette expé- LEÇON rience; lifez de plus les Avis que j'ai III. Section. ajoutés dans une note qui commence Pl. III, Fig, au bas de la page 376, du Tome IV, 12, 13 & 14 des Leçons de Phyfique, à laquelle j'ajoute ici, qu'au lieu d'étalonner un feul verre pour y éprouver fucceffivement la dilatabilité du mercure & celle des trois autres liqueurs, vous ferez mieux d'en préparer quatre, & de laiffer dans chacun d'eux la liqueur dont il aura d'abord été rempli; l'expérience alors fe pourra faire aifément & en peu de temps, puifqu'il ne s'agira plus que de tenir pendant un bon quart d'heu re les quatre verres dans de la glace pilée, & de les plonger l'un après l'au tre dans l'eau bouillante.

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En parlant par occafion des thermometres comparables, j'ai infifté davantage fur celui de M. de Reaumur parce que c'eft celui dont on fait le plus d'ufage aujourd'hui; mais je me fuis contenté d'en indiquer les principes, en renvoyant pour la conftruction au Mémoire de l'Auteur, qu'on trouve dans le volume de l'Académie Royale des Sciences, pour l'année 1730; je renvoie encore à la même fource le lecteur qui voudra s'inftruire bien complétement fur ce fujet; il y trouvera des détails curieux & fort inf tructifs pour un homme qui s'applique à la Phylique expérimentale, mais que je ne puis faire entrer ici; je me bornerai à quelques remarques dont on pourra s'aider; fi l'on n'eft point à portée de confulter l'ouvrage de M. de Reaumur ; je les offre même à ceux qui l'auront lu, parce qu'elles contiennent quelques changemens utiles & quelques abréviations dans les procédés auxquels l'expérience nous a conduits.

M. de Reaumur a choifi le degré de froid par lequel l'eau commune commence à fe geler,comme un point fixe,

au-deffus duquel il compte les degrés de dilatation de la liqueur dont le thermometre eft rempli, & au-deffous, ceux de la condensation de cette même liqueur. Nous avons reconnu depuis, lui & moi, qu'il étoit plus commode & plus fûr de prendre ce degré dans de la glace pilée qui commence à fe fondre; car quand on fait geler l'eau dans un laboratoire, il faut employer un froid artificiel produit par un mêlange de glace & de quelque matiere faline: cette opération demande du temps & des foins; le vase qui contient l'eau, étant faifi alors par un froid plus grand que celui de la fimple congélation, il eft à craindre que les couches de glace, qui fe forment aux parois intérieures, ne se reffentent de cet excès, & que le refroidiffement ne foit point uniforme dans toutes les parties du bain dans lequel on tient le thermometre plongé : on fait que quand l'eau eft devenue glace; elle eft encore fufceptible de fe refroidir beaucoup au-delà; & l'expérience nous a fait connoître que la glace pilée, qu'on tient dans

un baquet en fuffifante quantité, retient la liqueur du thermometre au même point, jufqu'à ce qu'il y en ait une grande quantité, comme le tiers ou même la moitié tournée en eau.

Si l'on fe fert de glace de neige, ou de grêle ramaffée dans un jardin ou dans la rue, pendant qu'il gele fortement, il faut lui donner le temps de perdre fon excès de froid & de revenir au degré de la fimple congélation; ce qui fera fort prompt dans un lieu où il ne gele pas, & ce qu'on appercevra aifément par un commencement de liquéfaction.

Si l'on fait un vaiffeau exprès pour tenir des thermometres à la glace, il eit à propos qu'il y ait près du fond un robinet, ou quelque chofe d'équivalent pour faire couler l'eau, quand on s'apperçoit qu'elle devient trop abondante.

Quand on met un thermometre à la glace pour y marquer le terme que M. de Reaumur appelle la congélation de l'eau, il faut lier fur le tube un fil très-fin que l'on fait gliffer à l'endroit où fe fixe la liqueur, & qu'on y arrête

un quart-d'heure après, &, avant de l'ôter de la glace, en paffant deffus un peu de colle de poiffon ou de vernis avec un petit pinceau.

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Dans le Mémoire cité ci-deffus M. de Reaumur a expliqué comment,, en fuivant fes principes, on peut conftruire des thermometres comparables avec toute autre liqueur que celle qu'il a employée, pourvu qu'on ait foin de déterminer & de faire connoître fon degré de dilatabilité ; ceux qui en voudront faire avec du mercure ou de l'huile de lin, pour les plonger dans des matieres pius chaudes que l'eau bouillante, trouveront dans cet ouvrage les inftructions néceffaires fur cet article: je ne parlerai ici que de l'efprit-de-vin teint en rouge, qui est la liqueur ordinaire de ces thermome

tres.

On peut y employer l'efprit-devin le plus rectifié ; mais comme il ne s'en trouve point partout, il vaut mieux fe fervir de celui qui eft plus commun. En fuivant M. de Reaumur, nous affoibliffons encore celui - ci avec un quart-d'eau, c'est-à-dire, que nous mêlons une partie d'eau que

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