& les couleurs de fon tiffu; enfin on peut avec un peu de foin & d'adreffe, féparer celle-ci de la felérotique.

POUR prouver que le croifement des axes optiques fur un objet, nous aide à juger de fa distance, quand elle n'eft pas bien grande, on peut faire l'expérience que voici. Sufpendez au milieu d'une chambre, un anneau de neuf à dix lignes de diamètre, de maniere qu'il foit bien isolé, & qu'il ne tourne point. Fermez un œil, & venez à lui de côté pour l'enfiler avec une baguette de deux pieds ou environ de longueur, au bout de laquelle foit un fil de fer plié d'équerre; c'eft bien hazard, fi vous en venez à bout, fi ce n'eft après plufieurs tentatives fans fuccès.

Lunettes dont on fe fert pour lire.

XVII.

LEÇON. IV. Section.

MARQUEZ par une ligne à l'encre ou au crayon fur le tuyau coulant de l'oeil artificiel décrit ci- def fus, de combien il doit être enfon- Art. II. cé, pour qu'une vue ordinaire apperçoive diftinctement l'image des objets extérieurs fur le papier huilé

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qui repréfente la rétine, ou le fond de l'œil; & écrivez à côté de cette ligne vue commune; faites tourner enfuite la lunette, de façon que le verre convexe couvre la lentille objecti ve, & avancez le tuyau coulant jufqu'à ce que l'image des objets vous paroiffe diftincte fur le papier huilé, (je fuppofe que vous n'êtes ni myope, ni presbyte;) & vous tracerez fur le tuyau une feconde ligne circulaire, à côté de laquelle vous écrirez vue presbyte: enfin faites defcendre le verre concave de la double lunette, vis-à-vis la lentille objective, & tirez le tuyau coulant, jufqu'à ce que vous voyiez encore les images bien diftinctes; tracez une troifieme ligne fur le tuyau, & écrivez à côté

yue myope.

L'œil artificiel étant ainfi préparé, vous ferez remarquer à ceux qui ont la vue ordinaire , que les images font confufes fur le papier huilé, quand le tuyau eft pouffe jufqu'à la derniere ligne, ou tiré jufqu'à la premiere, & que dans le premier cas, l'interpofition du verre convexe, & dans le fecond celle du concave les

éclaircit; ce qui montre comment ces efpèces de verres font voir diftinctement les myopes & les presbytes.

Chambres obfcures, & Polémofcopes.

XVII. LEÇON.

IL ne s'agit ici que des chambres obfcures portatives; car j'ai dit à la fin des Avis fur la quinzieme Leçon, IV. Section. comment on fait paroître l'image Art. II. P. des objets extérieurs dans une cham- V. Fig. 5.& Pl. VI.Fig. bre bien fermée, en faifant un trou 6 & 7. au volet de la fenêtre, & en y plaçant un verre objectif; ou bien en mettant à la place de la caiffe optique, une planche percée d'un trou quarré au milieu, pour recevoir une Planche de même figure qui porte ce verre, & qu'on attache avec des tourniquets, page 210.

Plus la machine dont il s'agit eft petite, plus les objets s'y représentent diftinctement; parce que les verres de court foyer raffemblent davantage les faifceaux de lumiere, qui viennent des différents points vifibles de l'objet; mais ordinairement on facrifie quelque chofe de

geur,

cet avantage, pour avoir une image plus grande: elle le fera fucceffivement fi vous donnez à la boîte neuf à dix pouces de hauteur, autant de lar& treize à quatorze pouces de longueur vous pourrez rendre cette derniere dimension moins apparente, en donnant aux quatre ou cinq derniers pouces du côté de l'objet, la forme d'une pyramide tronquée, & fermée par une piece quarrée, dans laquelle vous fixerez le tuyau extérieur, Fig. 2.

Le Menuifier affemblera à queues & à colle, toutes les parties de cette boîte; & il rapportera une moulure tout autour par en-bas. Le fond oppofé au tuyau, s'ouvrira à charnieres de côté, ou defcendra à couliffe par en haut pour laiffer à découvert, quand vous le voudrez, une glace dépolie ou doucie, qui fera prife dans une feuillure, & retenue avec deux petits tourniquets de cuivre bien mince.

Il rendra de même le deffus D, mobile par le moyen de deux charnieres placées fur le devant de la boîte ; & il pratiquera immédiatement audeffous, une autre feuillure, pour re

cevoir la même glace doucie, ou une femblable: ce couvercle en s'élevant doit porter avec foi deux joues angulaires comme E,qui empêchent le grand jour d'éclairer la glace, quand on s'en fert avec le miroir pour voir les objets droits. Et afin qu'il ne retombe pas de lui-même quand on l'a élevé, il faut garnir les deux joues en dedans avec du drap, afin qu'elles aient un frottement doux contre les deux côtés de la boîte qu'elles embraffent, ou bien faire paffer le bord qui eft taillé en arc de cercle, fous une petite lame de métal e, faifant reffort & attachée au côté de la boîte. Enfin le Menuifier mettra fur les deux côtés de la boîte en dedans, deux taffeaux fur lefquels vous placerez le miroir qui doit être incliné de quarante-cinq degrés, comme ef, & que vous pourrez toujours ôter, pour voir les objets renverfés, dans le fond oppofé au verre objectif.

Il faut que ce verre ait quinze à dix-huit lignes de diamètre, & que fon foyer puiffe atteindre au fond de la caiffe. Encadrez-le dans un petit cercle tourné, & joignez-le à un