POLEMOSCOPE.

AU LIEU d'un fimple tuyau de deux pouces de diamètre joint à la boite qui porte le miroir incliné on fera mieux de former avec quatre planches minces, une pyramide quarrée dont le fommet foit ouvert, pour y placer l'œil, & de peindre le dedans

en noir.

Curiofités, Perfpectives, ou Optiques.

XVII. LEÇON. ' IV. Section.

Art. II. Pl. VI. Fig. 8.

XVII.

LEÇON.

IV. Section.

& 10.

TOUTES les fois que vous préfenterez un tableau devant un miroir concave pour voir fon image entre le miroir & vous, n'oubliez pas que Art. II. PL. cette image ne paroît droite & dans VII Fig.9 fa fituation naturelle, que quand le tableau qu'on préfente, eft renverfé. Il y a une faute à corriger, à l'occafion de cette machine, Leçons de Phyfique, Tome V. page 539. Ce n'est pas le foyer du miroir qui doit être au point F, mais l'image de l'objet qui fe forme en-deçà du foyer; il faut donc avoir foin de choifir un miroir, qui ait le foyer des rayons Tome III. Cc

parallèles, plus près de lui que le point F.

Si vous exécutez la perspective en tour quarrée qui eft représentée par la Fig. 10, citée en marge, faites-en auparavant fur le papier, un projet comme il fuit. Soit D HIK, Fig. 4, une coupe de cette tour fuivant fa hauteur; D H le devant; IK le derriere D d le miroir incliné à quarante-cinq degrés; E la place de l'œil. Tracez la ligne Ce qui paffe par le centre du miroir; placez la pointe du compas en L, & faites le quart de cercle E C; fi A, B, F, G repréfentent les parties faillantes des objets fur les faces intérieures de la tour, les lignes m C, nC, oC, pC, &c. réfléchies fuivant les régles, vers E par le miroir, vous apprendront, 1.° comment la fuite des objets placés dans la machine, fuivant la direction Cc, eft apperçue par l'oeil dans la direction horizontale Ee; 2.° que ce qui eft compris dans les efpaces mA,nB,o F,pG, ne fera point vu; que par conféquent tout ce qui doit faire représentation, il faut le placer, dans les espaces m F, n G, & fembla

bles. Et vous vous réglerez sur cela, pour efpacer les tableaux, & déterminer la largeur des parties faillantes.

Ces tableaux feront en tel nombre qu'il vous plaira fuivant la hauteur que vous donnerez à la tour: s'il y en a cinq ou fix à demi pied de diftance l'un de l'autre, ce fera bien affez; les parties faillantes pourront être des pilaftres & des portiques garnis de guirlandes, comme R, & les parties appliquées aux parois, des payfages ou autres décorations équivalentes; on pourra même diftribuer entre les pilaftres, des perfonnages & des animaux en découpures ou en relief.

Si l'on veut faire paroître la perfpective encore plus longue, on mettra à plat fur la bafe de la tour, un miroir qui répétera les images des ob jets, vus par derriere; mais, pour cette raifon, il faut que les découpures foient peintes des deux côtés.

Si l'on met en E un verre lenticulaire, il faut que la longueur de fon foyer, égale à-peu-près la moitié de la hauteur de la tour, à compter du point C.

XVN.

LEFON

VII. Fig. 11 12. & 13.

Télescopes, & Lunettes d'appr

Il n'y a qu'une perfonae longuement exercée à travailler des verres IV. Section, & des miroirs de métal, qui puiffe Art. II. P. entreprendre de conftruire une lu nette, un télescope de réflexion, ou un microscope, en faifant le tout: je confeille aux autres de s'adreffer à quelque bon Lunettier de profeffion, pour fe procurer ces inftruments dans leur état de perfection, & reconnus pour tels par des épreuves; ou fi l'on fe fent affez d'induftrie & d'adreffe pour faire foi-même les montures, on pourra fe contenter d'avoir recours aux ouvriers de ce genre pour les objectifs, les oculaires, les miroirs & les lentilles, qui font les parties effentielles & les plus difficiles à préparer au reste j'ai dit en général dans la premiere Partie de cet Ouvrage, comment on donne la figure & le poli au verre & au métal qui s'emploient dans les inftruments d'optique.

Les tuyaux des grandes lunettes d'approche peuvent le faire avec du fer-blanc, d'une feule piece ou de plu

fleurs qui s'emboîtent bout-à-bout, ou bien avec du copeau, comme je l'ai enfeigné ci-devant, page 215 & fuiv. On fait les tuyaux de cette derniere façon, quand on veut rendre la lunette plus portative, parce qu'on les fait rentrer les uns dans les autres ; alors il faut les rendre bien unis endehors, & les couvrir avec du vélin, (qui eft ordinairement teint en vert,) afin qu'ils coulent mieux les uns dans les autres.

L'oculaire d'une lunette à deux verres, s'ajufte au bout d'un coulant, qui peut s'avancer & fe reculer, fuivant que les objets qu'on veut voir font plus loin ou plus près; & pour les lunettes qui en ont plufieurs, on les fixe aux diftances refpectives qui leur conviennent, dans un même coulant avec des diaphragmes entre deux dont l'ouverture eft moins large que le verre, pour empêcher les iris; on fait pour cela le tuyau de plufieurs bouts avec des pieces de jonction tournées en buis ou en quelqu'autre bois dur, qui fe viffent les unes aux autres; la derniere piece qui est tournée du côté de l'œil, a fon ouverture