Page images
PDF
EPUB

de deux à trois lignes, & un peu plus près du verre que fon foyer.

Aux lunettes ordinaires dont l'objectif eft d'un feul verre, on eft obligé de le rétrécir par un anneau plat de carton qu'on met deffous ou deffus pour rendre l'image plus nette & mieux terminée on n'eft point obligé de prendre cette précaution aux nouvelles lunettes qu'on nomme achromatiques, & dont l'objectif eft fait de deux ou trois verres de denfités différentes; cela donne le moyen d'employer des oculaires qui forcent davantage, d'où il arrive, qu'avec une moindre longueur, ces inftrumens groffiffent bien plus que les autres.

On ne fait prefque plus d'ufage du télescope Newtonien, on lui préfere celui de Grégori, parce qu'il eft bien moins embarraffant & plus facile à manier: il faut toujours faire le tuyau de métal, afin que les verres & les miroirs une fois bien placés, ne fe dérangent point, comme il arriveroit, fi on les montoit avec du bois, qui eft toujours fujet à fe tourmenter.

Il faut tenir cet inftrument dans un lieu fec, & nè le laiffer jamais

ouvert de crainte que les miroirs ne fe terniffent; quand cela arrive, on peut les ôter de leurs places, & les frotter légèrement avec un morceau de mouffeline ou de linge fin imbibé d'efprit-de-vin, & les effuyer de fuite avec un pareil linge bien fec; mais cette réparation ne doit fe faire que quand on s'apperçoit bien fenfiblement que le miroir eft terni.

S'il prend envie à quelqu'un de mes Lecteurs de conftruire des lunettes d'approche, ou des télescopes, il fera bien de confulter le troifieme Livre du cours d'Optique de Smith; cet Ouvrage n'eft point difficile à trouver depuis les traductions qui en ont été faites & publiées, l'une, par le P. Pezenas, ci-devant Profeffeur d'Hydrographie à Marseille, & l'autre par M. le Roi, Profeffeur actuel d'Hydrographie à Breft: il pourra s'aider encore d'un Traité de la conftruction des Télescopes, publié par M. Paffement, qui enfeigne dans cet Ouvrage ce qu'il pratique depuis longtemps avec fuccès (a).

(a) L'Ouvrage de M. Paffement a été imprimé in-4.° à Paris, en 1738, chez PhilippeNicolas Lottin.

XVII.

LEÇON.

19 & 20.

Microfcopes fimples & compofés:

LES microscopes fimples, qu'on nomme auffi angifcopes, apparemIV. Section. ment, parce qu'on s'en fert affez comArt. II. P. munément pour voir les anguilles ou IX. Fig. 18, petits ferpents dans le vinaigre, & dans la colle de farine aigrie, n'ont qu'une feule lentille, qui eft pour l'ordinaire d'un foyer fort court. Je n'aurois jamais fait, fi je voulois rapporter ici toutes les inventions dont on a fait ufage jufqu'à préfent pour préfenter ce verre à l'oeil, & pour le mettre à portée des objets qu'il doit amplifier; je me contenterai d'en rapporter deux ou trois qui m'ont paru les plus commodes & les plus fimples.

AB, Fig. 5, eft un cylindre creux d'ivoire, d'ébene ou de métal, d'un pouce de longueur & de fept à huit lignes de diamètre, tourné en vis par dedans d'un bout à l'autre. En B, est une petite piece tournée qu'on nomme le porte-lentille, & qui fe viffe au cylindre la partie qui refte en dehors & à laquelle on applique l'oeil, eft un peu concave avec un petit

trou

trou large d'une ligne au milieu; par l'autre côté, il y a une cavité cylindrique au fond de laquelle eft placée une lentille d'une ligne ou d'une ligne & demie de foyer, & par-deffus une petite feuille de métal percée au milieu d'un trou gros comme celui d'une épingle & bien ébarbé, le tout étant retenu avec un petit anneau à reffort enfoncé dans la même cavité; il faut que cet anneau foit mince, & que la cavité n'ait de profondeur, qu'autant qu'il en faut pour le recevoir, lui & la lentille, fur la circonférence de laquelle il eft appliqué, & que le trou du porte- lentille du côté de l'œil ait auffi très peu d'épaiffeur.

D, eft un autre cylindre creux de la même matière que le précédent tourné en vis extérieurement fur toute fa longueur, & ajufté au premier cylindre dans lequel il doit entrer; le bout d a une feuillure, dans laquelle eft collé un petit verre plan fort mince, fur lequel on place l'objet qu'on veut voir; &, pour cette raifon, cette derniere piece s'appelle le porte-objet.

Tome III.

Dd

Quand l'objet eft une pouffiere, il s'attache de lui-même au verre, & ne s'en sépare point, dans quelque fituation qu'on tienne l'inftrument; une très-petite goutte de liqueur ne coule point non plus, quoique le verre du porte-objet foit tenu dans une fituation verticale: on prend donc d'une main le corps du microscope A B, pour le préfenter à l'œil, en fe tournant du côté du jour, & avec l'autre main on fait avancer doucement l'objet du côté de la lentille en faisant tourner la piece D, jufqu'à ce que l'on apperçoive trèsdiftinctement ce que l'on cherche

à voir.

Quand on craint que l'objet ne fe fépare du verre, au lieu de tenir le microscope dans une fituation horizontale, pour regarder vers le grand jour, on peut le tenir fort incliné vers un miroir placé en bas & de maniere à réfléchir la lumiere en haut: une feuille de papier blanç au lieu de miroir, fuffiroit même, quand il fait un beau jour.

Au lieu de faire le porte - objet à vis, on aime mieux quelquefois le

« PreviousContinue »