cond dans un baffin de deux pieds de rayon.

Comme les ouvriers, en travaillant les verres, n'arrivent qu'à-peu-près aux foyers qu'on leur demande, vous ferez bien de rendre ces deux verres mobiles entr'eux, en mettant l'un des deux, celui du milieu I, par exemple, dans un bout de coulant, ainfi que le diaphrame, afin d'éprouver avant de les fixer, la diftance refpective qui leur convient le mieux. Le bout antérieur du tuyau qui porte ces deux verdoit être orné d'un cadre ou lunette que vous tournerez, & dont vous tiendrez l'ouverture auffi grande qu'elle puiffe être.

Les bandes de verre qui portent les objets, comme T, V, font plus parfaites & plus folides, quand elles font peintes avec des émaux transparens, & recuites après ; mais il eft assez rare de trouver des ouvriers qui fachent faire ces fortes d'ouvrages. Pour l'ordinaire, on fe contente de deffiner ces figures grotefques avec des couleurs les moins opaques, détrempées avec quelque verni; celui qui eft fait avec la fandaraque &

un peu de gomme- élémi, peut s'employer avec fuccès; un vernis gras bien blanc, feroit encore meilleur. Voyez ce que j'ai enfeigné touchant les Vernis, Tome I, 2. Partie, Chapitre III.

Pour peindre les bandes de verre; ayez un deffein original tracé fur du papier, attachez deffus, avec quelques boulettes de cire molle, une bande de verre de Bohême, bien droite ; fuivez le trait avec un petit pinceau & du noir de fumée détrempé au vernis; quand cela fera fec, vous enluminerez vos figures, avec les couleurs les plus tranchantes, mais les plus tranfparentes que vous pourrez employer, en les ombrant enfuite avec du noir, mais légèrement.

Si vous êtes curieux de préparer les figures à mouvements dont j'ai fait mention Leçons de Phyfique, Tome V, page 572, vous vous y prendrez de la maniere fuivante.

Ayez des bandes de bois bien dreffées, de neuf à dix pouces de longueur, & de trois pouces de largeur, fur quatre lignes d'épaiffeur, comme LI. Mettez les fur le tour en l'air

pour y faire un trou rond de deux pouces & demi de diamètre avec une feuillure de trois lignes de profondeur: creufez encore une couliffe comme lm, de la même profondeur que la feuillure du trou circulaire ; & que cette couliffe ait aufli par enhaut une petite feuillure taillée en queue-d'aronde, afin qu'on puiffe la recouvrir avec une lame de bois mince qui gliffe dedans d'un bout à l'autre.

Votre bois étant ainfi préparé, attachez avec un peu de colle de poiffon, au fond du trou circulaire, un verre arrondi, qui porte une figure peinte, à laquelle il manque une partie, qui puiffe fe mouvoir fur un point pris au centre du verre : vous deffinerez cette partie mobile fur un autre verre N, obfervant de placer au centre le point fur lequel elle doit tourner; collez ce dernier verre dans un petit cercle de cuivre plat & à feuillure; joignez-y une Îame de laiton n attachée avec un petit clou rivé, de maniere qu'elle puiffe tourner aifément deffus; placez enfuite ce dernier verre fur l'autre, &

le lame n dans fa couliffe, que vous recouvrirez avec une lame de bois, & mettez trois petites pointes dans la circonférence du trou circulaire, pour empêcher le fecond verre de fortir: alors en pouffant & en tirant la lamen, la partie mobile de la figure peinte, tournera avec le verre fur lequel elle eft placée; par ce moyen-là, un homme ôtera fon chapeau & le remettra; une figure grotesque branlera la mâchoire, un Forgeron frappera fur un enclu

Si vous voulez exécuter un mouvement de rotation, repréfenter, par exemple, celui d'un moulin à vent; vous placerez dans le fond du trou circulaire, un verre fur lequel vous aurez peint le corps du moulin, ayant attention, que l'endroit où doit être l'arbre tournant fe trouve au centre; & l'autre verre que vous mettrez pardeffus portera les quatre ailes. Mais il faudra que le cercle de cuivre dans lequel il fera collé, foit creufé en forme de poulie fur la circonférence extérieure; vous creuferez au bout de la planche, la place d'une poulie de bois garni d'un axe auquel fe

joigne une manivelle, & de plus, celle d'une corde fans fin croifée, qui communique de la poulie q au cercle de cuivre p; vous recouvrirez cette partie de la planche jufqu'au bord du trou circulaire, avec une piece de bois mince, qui entre dans une feuillure, & vous vifferez la manivelle au bout de l'axe de la poulie; il eft aifé de voir que par ce moyen, vous ferez paroître le moulin en mouvement, & vous rendrez ce mouvement très-ailé, fi vous faites porter le cercle p contre trois rouleaux, comme a, a, a. Vous aurez les mouvemens de haut en bas ou de bas en haut, fi vous faites gliffer le verre mobile dans une couliffe par le moyen d'un levier R qui tourne fur un point pris dans fa longueur comme s & qui foit contre-tenu par un reffort; 'P'un & l'autre, cachés dans l'épaiffeur du bois comme aux bandes précédentes. La figure d'une femme, par exemple, paroîtra faire la révérence, fi le verre mobile porte tout le corps & le verre fixe, les pieds & une partie des jambes.

Enfin le mouvement de droite à gauche ou de gauche à droite, s'exé