chere; voici ce que vous pouvez praquer pour n'en faire entrer qu'une petite quantité dans la conftruction d'un gâteau de grandeur convenable; ne faites qu'en revêtir les autres matieres, pour les contenir, & empêcher que la chaleur de l'été ne les faffe couler, ou qu'un choc léger ne les brife.

Faites vous préparer par le Menuifier, une planche de chêne qui ait neuf à dix pouces de longueur fur fept à huit de largeur, & qui foit épaisse d'un bon pouce; qu'il faffe tout autour un quart de rond, & au-deffus un quarré un peu fort; qu'il ajufte autour de ce quarré quatre ais de fix pouces de hauteur; qui fe joignent bien, & qui s'attachent enfemble par des chevilles qu'on puiffe ôter. Vous appliquerez fur les parois intérieurs de cette efpèce de boîte, des feuilles de papier blanc que vous ne collerez ensemble que par les bords; & vous n'en mettrez point fur la planche du fond, dans l'épaiffeur de laquelle vous ferez plufieurs cavités afin que la cire fondue que vous y verserez s'y attache à demeure, tandis

que le papier appliqué à fec l'empêchera de s'attacher aux parois : tout étant ainfi difpofé, vous verferez dans le fond de ce moule une couche de cire de trois ou quatre lignes d'épaiffeur, & lorfqu'elle fera prife, mais encore molle, vous placerez deffus une maffe compofée de poix noire & de réfine fondue ensemble, dans un moule de carton plus petit que celui du gâteau que vous voulez faire ; de forte que cette maffe placée comme je viens de le dire, laiffe entre elle & les parois du moule de bois un efpace d'un pouce tout autour, & vous l'y affujettirez avec quelque appui que vous ferez agir par-deffus; alors vous remplirez les vuides avec de la cire fondue, & vous continuerez d'en verfer jufqu'à ce qu'il y en ait l'épaiffeur d'un pouce pardeffus la maffe de poix & de réfine: vous emploierez pour cela de la cire de frotteur, ou des vieilles cires à bon marché.

Quand tout cela fera bien refroidi, vous ôterez les quatre ais qui ne doivent point tenir au gâteau, à caufe du papier interpofé, s'il y en

a quelque lambeau attaché à la cire, vous le mouillerez pour l'enlever entièrement; vous couperez les bavures s'il y en a; vous arrondirez un peu les bords d'en-haut & les quatre angles, afin qu'ils ne s'écornent point lorfqu'on marchera deffus; appliquez fur le tout deux ou trois couches de noir de fumée détrempé au vernis d'efprit-de-vin, mettez-en même fous la planche qui fert de bafe au gâteau, & peignez en rouge de vermillon, le quart de rond qui eft

autour.

Vous ferez bien d'avoir une couple de ces gâteaux, & de les tenir renfermés dans leurs moules, quand vous ferez long-temps fans en faire ufage, fur-tout fi c'eft pendant les grandes

chaleurs.

Au lieu de ces gâteaux, on peut très-bien fe fervir de fellettes, avec les pieds de verre, afin qu'elles foient ftables par-tout où on les met, il faut que la tablette foit une planche triangulaire d'un bon pouce d'épaiffeur, dont les angles foient arrondis avec une moulure autour fi l'on veut : fi l'on eft à portée d'une Verrerie,

quaud on n'y feroit que des bouteilles à mettre du vin, on y fera faire des pieds en forme de pilons creux, mais épais, & d'environ dix pouces de hauteur, & on les maîtiquera dans des trous faits aux angles & en-deffous de la planche; & pour avoir ces trous plus profonds, on peut augmenter l'épaiffeur du bois en cet endroit avec des rondelles tournées & collées ; au défaut de pieds faits exprès, on fe fervira avec le même fuccès de trois bouteilles de pinte, qu'on aura foin de bien fécher en dedans avec du fable un peu chaud, avant de les maftiquer; il eft à propos de vernir auffi le bois des fellettes, comme les gâteaux dont j'ai parlé auparavant.

Les tabourets de bois féchés au four & abreuvés d'huile bouillante que l'on effuie fortement après, réuffiffent auffi; mais au bout d'un certain temps, il faut les fécher & les frotter de nouveau; cette fujétion fait que je donne la préférence aux gâteaux de cire, & aux fellettes à pieds de verre.

On ifole encore des corps pefants avec une planche qui a deux em

X X.

boîtures qui excèdent de quelques pouces fa largeur, avec quatre pitons à vis, par lefquels on la fufpend avec de gros cordons de foie ; on chantourne cette planche comme l'on veut, & on la peint au vernis, en telle couleur que l'on juge à propos.

Premiere, feconde & troisieme Expé

riences.

Si le baffin dont vous vous fervirez pour la premiere Expérience, eft LECON de verre ou de porcelaine,

1. Section.

Art.III.

Vous

pouvez vous difpenfer de l'ifoler; vous n'aurez qu'à faire defcendre du Conducteur un bout de chaîne, ou un gros fil de fer qui plonge dans l'eau; mais comme ce corps électrique plongé dans le baffin ne manqueroit pas de repouffer les petits corps flottants fur lefquels vous voudriez faire votre épreuve, s'ils étoient à fa portée, vous ferez mieux de prendre un vaiffeau de métal, de l'ifoler fur un gâteau ou fur une fellette, & de l'électrifer par le moyen d'un bout de chaîne attachée par

un