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palais, des médecins, chirurgiens, etc., etc. La maison militaire du roi consiste en un état-major général, un corps d'artillerie à cheval, deux compagnies de gardes -du- corps, trois escadrons de chevau-légers, et un régiment d'infanterie ( grenadiers ), fort de cinq bataillons.

Le cinquième chapitre renferme une liste du grand-conseil d'Etat et du conseil privé. Le grand-conseil d'Etat forme aussi la haute-cour de justice pour le jugement des délinquants nobles ou royaux, et des fonctionnaires publics accusés de malversation dans leur emploi. Il poursuit aussi les conspirateurs, et il forme, en outre, une cour d'appel de tribunaux inférieurs. Le sixieme chapitre rend compte de l'ordre royal et militaire de Saint-Henry.

Le septième chapitre contient le détail des différents départements d'Etat, de l'emploi de secrétaire d'Etat, de la chancellerie, du département de la guerre et marine, de celui des finances ct de l'intérieur, de la justice et de celui de grand-amiral.

Le huitième chapitre est intitulé: « Le clergé. » La religion catholique romaine est la seule reconnue, et pratiquée publiquement dans Hayti. L'archevêque, qui a été consacré par cclui de Palerme, a un chapitre, un séminaire et un college attachés à son siége métropolitain; trois palais archiepiscopaux lui sont aussi assignés. Les évêques, au nombre de trois, ont chacun un chapitre et un séminaire dotés de revenus considérables. « L'église royale et paroissiale de Sans-Souci, » comme on l'appelle, est d'une architecture majestueuse, bâtie par le roi, et est un monument de sa piété et de sa munificence royales. On a supplié le pape de confirmer les réglements ecclésiastiques.

Le neuvième chapitre est intitulé : « Organisation militaire du royaume, et remplit cinquante-sept pages. Il contient une liste de l'armée de terre et de mer: la première, composée de cinquante bataillons; la seconde de deux vice-amiraux, deux chefs de division, deux capitaines de vaisseau, quatre capitaines de frégate, etc., etc.

Le dixième chapitre donne une liste des intendants et em

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ployés des finances, des inspecteurs des jardins, des caux, forêts et bâtiments; des directeurs de la monnaie, des surintendants des poids et mesures,

etc.

Le onzième chapitre contient l'organisation judiciaire, une liste de la cour suprême, et des avocats et postulants des cours supérieures, des juges et des officiers de l'amirauté, et de la juridiction paroissiale; des notaires, des inspecteurs et des crieurs à l'enchère.

Le douzième chapitre détaille les réglements de la poste.

Le treizième chapitre est intitulé: Instruction publique, et donne l'état des écoles établies par le roi, qui` rétribue les professeurs et instituteurs, et donne des prix annuels aux élèves les plus distingués.

< Beaux-Arts, » et Le quatorzième chapitre est intitulé : contient une liste de l'académie royale de musique, et des peintres du roi.

Le quinzième chapitre donne la liste des acteurs du théâtre royal; et le seizième, la liste des personnes chargées de la direction des haras, et des troupeaux de moutons.

la céréLe tout finit par le détail de l'étiquette de la cour, monie des présentations et audiences, des jours de lever, etc.

LIVRE NEUVIÈME.

TANT

ANT qu'avait subsisté le régime impérial, la France avait été forcée de nourrir en vain l'espérance de reconquérir Saint-Domingue. Des intérêts plus puissants, et l'impossibilité de confier des flottes à l'Océan, tant que durerait la guerre entre les Anglais et Napoléon, avaient fait différer de jour en jour le projet non abandonné d'une invasion nouvelle.

Quand Bonaparte eut cessé de régner une première fois, les anciens colons pensèrent que la paix qui suivait la restauration allait leur rendre aussi ce qu'ils avaient perdu : une pétition fut adressée à la Chambre des députés; et mille plans divers sur les moyens de recouvrer Saint-Domingue, soit par les négociations, soit par la conquête; mille projets d'administration, dont la plupart portaient la marque originelle des vieux préjugés qui avaient déjà perdu le pouvoir de la France dans la colonie, vinrent à éclore de toutes parts. La pétition portée

aux Chambres fut renvoyée par elles à l'examen d'une commission, dont le général Desfourneaux, qui avait fait presque toutes les guerres contre les noirs, depuis 1791 jusqu'en 1803, fut nommé rapporteur. Le travail de la commission ne tarda pas à être rendu public. L'état des avantages commerciaux que la France avait retirés de la possession de Saint-Domingue y était exagéré, et l'on ne trouvait guère plus de justesse dans les vues proposées pour remettre la colonie sous l'autorité de la France. Aucune information authentique n'avait pu être prise par le gouvernement, relativement aux dispositions des chefs qui se partageaient l'île; mais le rapporteur tirait de la connaissance qu'il avait de leur caractère, la persuasion qu'ils reconnaîtraient, sans difficulté, la souveraineté du roi de France; et, le cas échéant, il priait ce monarque de vouloir bien leur garantir, à eux et aux autres chefs noirs nommés dans le rapport, toutes les marques d'honneur et tous les avantages de fortune que les circonstances leur avaient donnés; enfin, comme il était possible que tout ne réussît pas ainsi qu'on l'espérait, on suppliait le gouvernement d'envoyer en même temps un nombre suffisant de forces de terre et de mer pour occuper la colonie. Le rapporteur concluait en proposant à la Chambre de prier l'autorité de présenter des lois l'administration intérieure de Saint-Domingue,

pour

ainsi qu'une règle de conduite pour les noirs qui s'y trouvaient, et pour ceux qui, à l'avenir, y seraient introduits, et de fixer les droits civils et politiques des hommes de toutes couleurs qui possédaient des propriétés dans la colonie.

On pense quels cris de joie la publication de ce rapport fit jeter aux anciens colons, qui croyaient avoir déjà retrouvé non seulement leurs propriétés foncières, mais encore le mobilier humain qui les garnissait. Il était, à la vérité, peu raisonnable de penser que les propositions énoncées dans le rapport eussent quelque suite, quand la GrandeBretagne, qui se trouvait en droit de demander beaucoup au gouvernement français, en exigeait la cessation immédiate de l'odieuse traite d'Afrique; mais, par malheur, l'humanité ayant composé avec la politique, on venait de remettre à cinq ans l'exécution de cette disposition. On espérait que ce terme suffirait pour compléter, avec quelques cargaisons d'Africains, le personnel des anciennes plantations d'Hayti.

Malheureusement il fallut bientôt déchoir de l'espérance chimérique caressée par les opinions du rapport, que les chefs du gouvernement de SaintDomingue reconnaîtraient avec plaisir la souveraineté de la France, et qu'ils s'y soumettraient; que la courageuse population de cette île, encore armée du glaive qui avait détruit en partie la plus belle armée qu'eût jamais portée l'Océan sur le sol qui

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