nération des fidéles. C'eft de cette tranflation que nous faifons tous les ans la mémoire, dans l'efpérance qu'étant foutenus par le bras tout-puiffant de Dieu, nous aurons affés de courage pour imiter les vertus de notre bienheureux Patron, dont nous nous faifons un devoir d'honorer les reliques vénérables. lemni pompa Sacri ficio, venerationi fidelium exibuit. Hujus Translationis memoriam quotan nis celebramus fperantes fore ut, protegente nos divi ni brachii potentiâ, ficut beatiffimi Patroni noftri reliquias colere juvat, ita & virtutes non pigeat imitari. Sermon de S. Auguftin Sermo S. Auguftini C Evêque. Epifcopi. Sermon 9. fur les Saints. LEÇON Vj. Eux qui ont rendu témoignage au Seigneur en reçoivent pareillement de lui un très éclatant, lorsqu'il n'abandonne point après la mort les corps de ceux dont il a embrafé les cœurs dans les combats qu'ils ont foutenu pendant la vie. La mort des faints du Seigneur eft MAgnum Do minus tefti monium prabet teftibus fuis, cùm ille qui rexit corda certantium, nec corpoma deferit mortuorum. Verè pretiofa in confpectu Domini mors fan&torum ejus, quando nec terra, carnis vitâ deferente, contemnitur, & invifibili anima de domo vifibili difcedente habitaculum fervi curâ Domini cuftoditur,& in gloriam Domini à confervis fidelibus honoratur. Quid enim agit Deus mira opera faciendo circa fan&torum corpora defunctorum, nifi tef timonium perhibet fibi non perire quod moritur, & ut hinc intelligatur in quali honore fecum habeat animas occiforum, quando caro exanimis tanto affectu divinitatis honoratur? vraiment précieuse à ses yeux, puifqu'il ne permet pas que leur corps, qui n'eft plus par lui-même qu'une poufliére vile & méprifable étant privé de la vie,devienne un objet de mépris, qu'il prend un foin particulier de ce qui avoit fervi de demeure vifible à l'ame de fon ferviteur, laquelle eft invifible & trouve fa gloire dans l'honneur que les fidéles rendent à cette habitation. Car Dieu opérant des miracles à l'occafion des Reliques des Saints, ne témoigne - t'il pas que ce qui meurt aux yeux des hommes ne meurt point devant lui, & ne nous fait-il pas connoître combien grande eft la gloire dont jouiffent auprès de lui les ames de fes ferviteurs, puifque la divinité s'intérefle fi fort à l'honneur qu'on rend à un corps qui n'a ni vie ni fentiment ? AU III. NOCTURNE. L'Abfol. & les Bénéd. ci-devant, pag. 41. Lecture du faint Evan gile felon faint Mat- vangelii fecundùm thieu. E LEÇON vij. N ce tems-là; Pierre prenant la parole dit à Jelus: Vous voiez H Lectio fancti E Matthaum. Cap. 19. que nous avons tout quitté & que nous Vous avons fuivi; quelle fera donc notre récompenfe? Et le refte. Homélie de faint Paulin Évêque. Epitre à Sulpice Eureux celui qui fuit de près Jefus-Chrift, en forte qu'il puiffe dire: Mon ame s'attache à vous par un ardent amour; or ces paroles ne peuvent être proferées avec vérité que par une charité, qui étant née d'un cœur pur, d'une & bonne confcience I N illo tempore; Dixit Petrus ad Jefum: Ecce nos reliquimus omnia, & fecuti fumus te; quid ergo erit nobis ? Et reliqua. Homilia fancti Paulini Epifcopi. Sévére. B Eatus qui tam proxi mo interval lo fequitur Chriftum, ut dicat: Adhafit anima mea poft te; quod illa tantum caritas di cere poteft qua de corde puro, & bona confcientia,& fide non ficta, fe ita inferit & affigit Deo, ut nihil extra Deй amans dicat Et ego femper tecum. Quare totus labor & plenum opus nobis in obfervantia expoliatione cordis noftri cujus tenebras vel abftrufas in eo inimici la tebras videre non poffumus nifi defacato ab externarum rerum curis animo, & intus ad femetipfum converfo. Sed quia non agricultura tantùm, fed adificatio Dei fumus, qui gratiâ & Spiritm ejus ac verbo colimus & ftruimur; adificaturus nos itinere quo poft fe vocat, ifto opere preparat, quo venditis rebus abfolvi priùs fuadet. Quarum cura vel amor quoniam mentis ipfius perftringit aciem > tache & s'unit tellement à Dieu, que n'aimant rien que lui, elle dit avec confiance: Je demeure toujours attachée à vous. C'eftpourquoi l'unique fin de notre travail, & la perfection de nos œuvres confifte à veiller fur notre cœur, & à le tenir dans un entier dégagement; & il nous eft abfolument impoffible d'en percer les ténébres, & d'y décou vrir les piéges fecrets de l'ennemi, fi nous ne fommes débarraffés des foins extérieurs, & fi nous ne rentrons férieusement en nous-mêmes. Et parce que nous fommes nonfeulement le champ que Diet cultive, mais auffi l'édifice qu'il éleve en nous fanctifiant par grace, en nous animant par fon Efprit, & nous nouriffant par fa parole; lorsqu'il nous marque le par où nous de chemin Ly fa vons le fuivre, il nous & animam ab interioribus fuis abductam, ad exte riora follicitat, di.. cit etiam nobis per Prophetam : Vacate & videte, quoniam ego fum Deus. prépare à devenir un édifice digne de lui, en nous prefcrivant d'abord de vendre & de quitter tout. Et parceque le foin ou la recherche des chofes temporelles émouffe la pointe de l'efprit, & détournant l'ame de l'application intérieure l'entraîne vers les chofes extérieures, il ajoute, & nous dir par le Prophéte: Soiez dans un faint repos, & voiez que c'eft moi qui fuis le vrai Dieu. N LEÇON viij. Onne & hic E femble-t'il pas videtur dice- auffi dans cette occafion nous dire : Vous ne pouvez fervir deux maîtres? Car ne croions pas que par l'expreffion dont il fe fert, il nous permette l'oifiveté, lui qui nous recommande fi fouvent de prier fans celfe & de veiller, de peur que nous n'entrions en tentation; mais reconnoiffons que par cette parole il nous avertit de nous dégager des chofes re: Non poteftis duobus dominis fervire. Non enim o tium nobis fuader hoc verbo, qui inftanter orare & vigilare nos monet, ne intremus in tentationem ; fed vacare à faculo “ occupemur fibi ; vacare ab his negotiis quibus implicati otiamur Deo. Itaque |