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leur volume d'acide carbonique et du fer en petite quantité. La source Didier, à 8 kilomètres de Fort-de-France, est d'un accès moins facile que la précédente; sa témpérature est de 3 au-dessous de celle d'Absalon; elle est à peu près de même

nature.

La source du Prêcheur est située sur le versant de la montagne Pelée, dans le nord de Saint-Pierre. La température est de 34° à 35o centigrades. Un litre d'eau a donné à l'évaporation un résidu de 51 centigrammes qui contient; carbonate de soude, 0,09; muriate de soude, 0,19; carbonate de chaux, 0,06; carbonate de magnésie, 0,14; silice, 0,10; matière animale, 0,03.

FORÊTS. Les forêts qui couvrent la plupart des montagnes de l'île occupent le quart environ de sa superficie totale (1).

COURS D'EAU. Dans les profondes vallées qui séparent les montagnes de l'ile on trouve un nombre prodigieux de cours d'eau. Soixante-quinze rivières principales traversent successivement, dans leur cours accidenté, la région des forêts comme celle des cultures et vont se jeter dans la mer. Ces rivières sont, pendant la saison du renouveau et surtout pendant la phase estivale de mars et d'avril, de paisibles ruisseaux qui peuvent être traversés à gué et même à pied sec, en passant sur les quartiers de lave dont leur lit est parsemé : leur profondeur n'est alors que de 75 centimètres à 1 mètre à peine. Mais lorsque viennent les pluies de l'hivernage, ces rivières, presque desséchées, deviennent des torrents impétueux qui détruisent et emportent tout sur leur pasaage et s'élèvent quelquefois jusqu'au niveau de leurs rives escarpées.

Parini ces nombreux cours d'eau, on peut citer principalement; au vent de l'ile, le Lorrain qui se jette à la mer en deux

(1) Elles sont malheureusement l'objet de coupes inconsidérées qui risquent de troubler la climatologie de l'ile et de compromettre l'avenir de l'agriculture. Une mission speciale est actuellement chargée de délimiter les forêts domaniales et d'étudier le régime forestier le plus propre à les préserver de la destruction.

bras, le Lorrain et le Masse, le Galion, la Capote, la Falaise, les rivières du Macouba, de la Grand'Anse et de SainteMarie; sous le vent, la rivière Pilote, la rivière Salée, la Lézarde, la Jambette, la rivière Monsieur, la rivière Madame qui passe à Fort-de-France, la rivière du Carbet, la Roxelane et la rivière de Schoelcher,

L'étendue du cours de ces rivières n'est le plus souvent que de 4 kilomètres et ne dépasse jamais 28 kilomètres. Les seules navigables sont la rivière Pilote et la rivière Salée.

CONFIGURATION DES CÔTES. La forme irrégulièrement quadrilatère du littoral permet d'y considérer quatre côtés bien distincts.

Le côté sud s'étend de la pointe d'Enfer à l'est, au morne Diamant à l'ouest et mesure en ligne droite environ 30 kilomètres. Cette partie de la côte affecte la forme d'un arc dont les deux extrémités s'avancent dans la mer. Celle de l'est détermine une profonde échancrure, la baie du Marin, Aux environs de cette baie s'élève le piton Crève-Cœur, d'une altitude de 202 mètres Tout ce côté sud-est est constitué par des pentes abruptes, couvertes d'une riche végétation qui, de prime abord, les fait paraitre moins escarpées qu'elles ne le sont en réalité.

Le côté ouest comprend toute l'étendue de côté qui court nord et sud depuis le morne du Diamant jusqu'à l'embouchure de la rivière du Prêcheur.

Aussitôt après avoir doublé le cap du Diamant, on rencontre la petite anse de ce nom, puis une pointe abrupte et escarpée qui domine l'Anse d'Arlet. Après la pointe Bourgos et le cap Salomon commence la grande baie de Fort-de-France bornée au sud par l'ilot à Ramiers et au nord par le sommet basaltique de la pointe des Nègres.

Tout le littoral de cette baie est bas, essentiellement marécageux, constitué par des terres vaseuses, tantôt submergées et tantôt découvertes, présentant un mélange incessant d'eau douce et d'eau salée. Ces terres, plantées de palétuviers,

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peuvent être considérées comme le type du marais fébrigene tropical.

A partir de la pointe des Nègres, la côte décrit une légère concavité dont le centre est occupé par le bourg de Schælehër, puis une seconde, plus petite encore, où se trouve Case-Pilote. Le littoral suit vers le nord une ligne à peu près droite jusqu'àu bourg du Carbet; puis elle s'infléchit pour former la baie peu profonde au centre de laquelle est la ville de Saint-Pierre.'

Cette vaste dépression du littoral se termine à l'embouchure de la rivière la Mare,

Le côté nord s'étend sous forme d'une ligne convexe de cette rivière à l'embouchure de la rivière Capot. Le sommet de cette courbe correspond au cap Saint-Martin.

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Le côté est, côté du vent, a pour limites, au nord karivière Capote, au sud le cap Ferré. Cette partie de la côte differe al solument d'aspect avec celle de l'ouest; c'est une terre abrup'e incessamment assaillie par la mer que poussent contre elle les grandes brises de nord-est. Vers sa partie moyenne s'en détache une presqu'ile aux bords échancrés, la presqu'ile de la Caravelle, entourée de rochers, d'écueils et de dangers sousmarins. Elle forme au nord la baie de la Trinité et au sud elle du Galion.

A partir de cette presq'ile, la côte est extrêmement découpée. C'est d'abord le havre da Robert, et ensuite la baie du Vauclin. Ju-qu'au cap Ferré, là còte presente toujours le même 'caractère et est très dangereuse pour le navigateur,

Telle est la physionomie génerale du littoral de la Martinique. ROUTES. Le réseau principal des voies de communication de la colonie compread 31 routes coloniales entretenues, présentant une longueur totale de 617 kilomètres 536 mètres.

Ces routes forment deux réseaux distin ts aboutissant l'un à Saint-Pierre, l'autre à Fort-de-France.

Voici l'indication sommaire des principales voies reliant entre eux les centres de l'ile: la route de Fort-de-France à SaintPierre par l'intérieur a 36 kilometres de longueur. Celle de

Fort-de-France à la Trinité par le Gros-Morne a 30 kilomètres. Celle qui va de Saint-Pierre par le Morne-Rouge et AjoupaBouillon à la route de la Trinité à la Basse-Pointe comprend 21 kilomètres.

Cette dernière, de la Trinité à la Basse-Pointe par SainteMarie, le Marigot et la Grand' Anse, est une des plus longues. 33 kilomètres.

On trouve ensuite les routes du Petit-Bourg au Marin par la Rivière-Pilote avec 21 kilomètres; de Fort-de-France à SaintPierre par Schoelcher, Case Pilote et Carbet avec 29 kilomètres ; de Saint-Pierre à la Grand'Rivière par le Précheur avec 31 kilomètres, et de la Rivière-Pilote aux Anses-d'Arlets par Sainte-Luce avec 35 kilomètres.

Malgré les dépenses que la colonie a consacrées à cet objet, le réseau général des routes, quoique très étendu en apparence, est encore défectueux et insuffisant, et ne peut pas permettre d'assurer des communications faciles et rapides en un très grand nombre de points.

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CANAUX. Il y a dans la colonie deux canaux principaux, celui du Lamentin et celui de la Rivière-Salee. C'est par ces canaux que les communes du même nom communiquent avec la mer; ils sont navigables en toute saison; leur profondeur moyenne est de 2 mètres et leur largeur de 6 mètres.

L'ensemble du reseau de voles navigables présente actuellement une longueur de 14 kilomètres.

CHEMINS DE FER. Il n'y a pas de voies ferrées à la Martinique. L'étude d'un réseau de chemin de fer a souvent été faite, notamment en 1881; et plus tard, en 1884-1885, par une mission dirigée par M. l'ingénieur Jourjon dont les plans, levers et devis seront très utiles à consulter quand les projets seront repris un jour.

A la suite de ces études, des pourparlers au sujet de la création d'un réseau de lignes furent engagés entre la colonie et un entrepreneur français, M. Duparchy. Jusqu'à présent, ils n'ont pas abouti. Divers autres projets de voies ferrées entre

certaines localités, de tramways à vapeur ou à troley, de services d'automobiles, sont à l'étude. Il est à espérer que d'ici quelques années la colonie sera dotée de moyens de transports plus rapides et mieux appropriés à ses besoins.

Actuellement, le transport de la poste et des voyageurs est assuré par des services de voitures particulières subventionnés par le budget local.

Seuls des chemins de fer industriels et agricoles à voie étroite ont été jusqu'ici établis pour l'exploitation des usines centrales à sucre: ces lignes ont atteint un développement total de 182 kilomètres.

CLIMATOLOGIE. -Le climat de la Martinique, comme celui des Antilles en général, est chaud et bumide. L'année se divise en trois saisons bien distinctes et de durée irrégulière: la saison fraiche, la saison chaude et sèche, enfin la saison chaude et pluvieuse.

La saison fraiche ou carême commence en décembre et finit en mars; le thermomètre marque de 21° minimui à 21°,7 maximum; la température moyenne est de 24°,5, et il tombe 475 millimètres d'eau. C'est le printemps, la plus belle saison, celle pendan laquelle les Européens se portent le mieux.

La saison chu le et sèche commence en avril et finit en juillet; le thermomètre oscile entre 22o et 31°,8; la température moyenne est de 26'; il tombe 140 millimètres d'eau. C'est l'été.

Vers la mi-juillet commence la saison chaude et pluvieuse qui se prolong jusqu'en novembre, c'est l'hivernage, l'époque des grandes chaleurs, des tempêtes, des ouragins, des pluies abondantes, parfois torrentielles. Pendant cette saison, la mer s'élève fréquemment et forme des raz de mirze redoutables aux navires et aux côtes. Le thermomètre marque de 25°, 4 à 31°,4, la température moyenne est de 27,4, et il tombe 1,121 milli

mètres d'eau.

Une grande humidité, résultant de la situation même de l'île au milieu de l'Océan, et une température élevée presque cons

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