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de gratitude nationale; et dès-lors le premier Consul put prévoir combien le germe d'émulation qu'il venait de jeter dans le peuple serait fécond en brillans résultats pour l'illustration et la prospérité de la France. Le trône, qu'il relevait déjà dans sa pensée, allait trouver un puissant soutien dans l'institution nouvelle, qui lui promettait le concours de tous les dévouemens, excités par l'espoir d'une glorieuse récompense: aussi s'empressa-t-il de régler l'organisation de la Légion-d'Honneur.

L'arrêté consulaire qui la fixait fut publié le 13 messidor an X (3 juin 1802). On reconnaît dans ses principales dispositions la pensée de l'homme qui, au mérite de concevoir, joignait le secret d'exécuter. On avait pressenti beaucoup d'obstacles; on avait élevé des doutes relativement à l'exécution de la loi. L'arrêté consulaire est un nouvel argument en faveur de l'institution, pour laquelle il est un gage de splendeur et de durée. Une haute prévoyance en a dicté les principaux articles.

La division du territoire de la République est établie par la circonscription des seize cohortes, en y comprenant la vingt-septième division militaire, qui formera la seizième cohorte.

Indépendamment des assemblées ordinaires du grand-conseil, lesquelles doivent avoir lieu une fois par mois, une séance extraordinaire est fixée au semestre d'été : on y proclamera les nouvelles promotions, et on y recevra solennellement le serment des nouveaux légionnaires.

Mais la sollicitude du législateur suit encore au-delà du tombeau le citoyen qui a fait partie de la Légion-d'Honneur; elle veut que sa mémoire soit honorée d'un éloge public, qui consacre le souvenir de la vertu ou des belles actions. C'est dans la séance extraordinaire du semestre d'été que sera prononcé l'éloge, en forme de notice historique, des membres de la Légion qui seront morts dans l'année.

Les noms des individus formant la cohorte seront inscrits sur des tables de marbre placées

dans le chef-lieu de chaque cohorte; ceux de tous les légionnaires seront inscrits également sur des tables de marbre placées dans le dôme des Invalides.

Véritable conseil de famille, le grand-conseil de l'ordre dirige et surveille l'administration des biens nationaux affectés à la Légion. Sa conduite est tracée par le sénatus-consulte, pour

que cette surveillance s'étende à tous les détails qui peuvent assurer le bien-être des légionnaires. Ainsi des hospices seront formés dans la résidence des chefs-lieux des cohortes, à l'instar des succursales de l'hôtel des Invalides. Aucun militaire autre que les légionnaires ne sera admis dans ces hospices, que sur l'autorisation du grand-conseil. La comptabilité générale de l'administration, soumise à des examens spéciaux, est réglée par des dispositions qui garantissent les intérêts de la Légion.

Le sort des militaires qui ont obtenu des armes d'honneur est fixé par un sénatus-consulte du 27 messidor an X (17 juin 1802). Ils

seront répartis dans les seize cohortes de la Légion. Le même sénatus-consulte arrête que la première opération du grand-conseil d'administration sera la nomination du grand-chancelier et du trésorier-général. Le sénateur Lacépède et le général Dejean réunissent la majorité des suffrages. Le grand-chancelier porte un nom illustre dans les sciences et dans les lettres; c'est l'éloquent continuateur de Buffon. Le trésorier-général unit au mérite des talens militaires celui d'une haute capacité administrative : la Légion-d'Honneur ne pouvait que se féliciter d'un pareil choix.

Mais voici le temps où son fondateur pourra déployer dans sa protection plus de magnificence, et faire servir la puissance suprême à la perfection de son immortel ouvrage. Il ne sera plus entravé, gêné dans son zèle pour les heureux développemens de l'institution qu'il a créée. Au sein même de l'assemblée où la Légiond'Honneur a rencontré ses plus violens adversaires, s'élèvent des voix qui appellent Napo

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