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vie. Chacune des quinze cohortes est composée de sept grands-officiers jouissant d'un traitement de 5,000 francs; de vingt commandans, avec un traitement de 2,000 francs; de trente officiers, avec un traitement de 1,000 francs, et de trois cent cinquante légionnaires, avec un traitement de 250 francs..

Chaque individu admis dans la Légiond'Honneur doit jurer de se dévouer au service de la République, à la conservation de son territoire, à la défense de son gouvernement, de ses lois, et des propriétés qu'elle a consacrées; de combattre par tous les moyens que la justice, la raison et les lois autorisent, toute entreprise tendante à rétablir le régime féodal, à reproduire les titres et les qualités qui en étaient l'attribut; enfin, concourir de tout son pouvoir. au maintien de la liberté et de l'égalité.

Dans le chef-lieu de chaque cohorte, des hospices spéciaux sont établis pour offrir un asile à ceux des légionnaires que leurs blessures,

leur vieillesse ou leur indigence, mettent dans la nécessité d'implorer les secours du gou

vernement..

La Légion-d'Honneur se compose de tous les militaires qui ont reçu des armes d'hon

neur.

Des citoyens qui; par leur savoir, leurs talens, leurs vertus, ont contribué à établir ou à défendre les principes de la République, ou fait aimer et respecter la justice ou l'administration publique.

Le grand Conseil d'administration nommera les membres, de la Légion.

Durant les dix années de paix qui pourront suivre la première formation, les places qui viendront à vaquer demeureront vacantes jusqu'à concurrence du dixième de la Légion, et, par suite, jusqu'à concurrence du cinquième. Ces places ne seront remplies qu'à la fin de la première campagne.

guerre, il ne sera nommé

En temps de guerre,

aux places vacantes qu'à la fin de chaque cam

pagne. En temps de guerre, les actions d'éclat feront titre pour tous les grades.

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En temps de paix, il faudra avoir vingtcinq années de service militaire pour pouvoir être nommé membre de la Légion. Les années de service en temps de guerre compteront double, et chaque campagne de la guerre dernière comptera pour quatre années.

Les grands services rendus à l'Etat dans les fonctions législatives, la diplomatie, l'administration, la justice ou les sciences, seront aussi des titres d'admission, pourvu que la personne qui les aura rendus ait fait partie de la garde nationale du lieu de son domicile.

La première organisation faite, nul ne sera admis dans la Légion, qu'il n'ait exercé pendant vingt-cinq ans avec la distinction requise.

La première organisation faite, nul ne pourra parvenir à un grade supérieur qu'après avoir passé par le plus simple grade.

Les détails de l'organisation seront déter

minés par

des réglemens d'administration publique : elle devra être faite au 1er vendémiaire an XII, et, passé ce temps, il ne pourra y être rien changé que par des lois.

Le conseiller d'état Roederer fit suivre la lecture de ce projet de l'exposé des motifs de la loi, éloquent résumé des avantages et des brillans résultats que promettait l'institution. M. Roederer s'exprima en ces termes :

« CITOYENS LÉGISLATEURS

» La Légion-d'Honneur qui vous est proposée doit être une institution auxiliaire de toutes nos lois républicaines, et servir à l'affermissement de la révolution. Elle paie aux services militaires comme aux services civils le prix du courage qu'ils ont tous mérité; elle les confond dans la même gloire, comme la nation les confond dans sa reconnaissance.

» Elle unit par une distinction commune des hommes déjà unis par d'honorables souvenirs; elle convie à de douces affections des hommes

qu'une estime réciproque disposait à s'aimer.

>> Elle met sous l'abri de leur considération et de leur serment nos lois conservatrices de l'égalité, de la liberté, de la propriété.

» Elle efface les distinctions nobiliaires qui plaçaient la gloire héritée avant la gloire acquise, et les descendans des grands-hommes avant les grands-hommes.

>> C'est une institution morale quiajoute de la force et de l'activité à ce ressort de l'honneur qui meut si puissamment la nation française.

>>> C'est une institution politique qui place dans la société des intermédiaires par lesquels les actes du pouvoir sont traduits à l'opinion avec fidélité et bienveillance, et par lesquels l'opinion peut remonter jusqu'au pouvoir.

>>> C'est une institution militaire qui attirera dans nos armées cette portion de la jeunesse française qu'il faudrait peut-être disputer, sans elle, à la mollesse, compagne de la grande aisance.

>> Enfin, c'est la création d'une nouvelle mon

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