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médicastres, espèces de médecins ignorants et avides qui suivaient les troupes pour débiter leurs baumes. Des femmes se mêlaient aussi dans les camps pour panser les blessures; elles suçaient les plaies faites avec les flè ches, les dards et les lances.

Lorsque saint Louis partit pour la croisade, Jean Pitard, son premier chirurgien, se fit accompagner de plusieurs myres ou maîtres myres, qui étaient les chirurgiens de cette époque. La plupart étaient des moines, des clercs ou chapelains, qui joignaient à l'exercice de la médecine celui du sacerdoce. Les successeurs de Pitard se contentèrent d'accompagner les rois à la guerre, et n'instituèrent point un corps de chirurgie pour l'armée. Les riches et puissants seigneurs, qui conduisaient et commandaient des bandes aux armées, avaient avec eux des myres, et, dans la suite, des chirurgiens qui étaient attachés à leur personne. Čes hommes donnaient bien des soins aux officiers et aux soldats, mais ils en recevaient un salaire, ou du moins ils les soignaient sans y être obligés.

L'invention de la poudre à canon devait nécessairement amener une révolution dans la chirurgie qui s'occupait des blessures faites à la guerre. Les plaies produites par les projectiles lancés par la poudre sont bien plus graves, bien plus dangereuses que les blessures faites avec l'épée, les flèches ou la lance; elles réclamaient des soins beaucoup plus importants. Cependant, ce ne fut que sous Henri IV que naquit la chirurgie militaire. Le grand Ambroise Paré n'avait pourtant aucun grade dans l'armée; il y accompagna M. de Montejean, commandant les hommes d'armes, et ensuite M. de Rohan. Il dut toute l'autorité qu'il eut sur ses confrères à l'ascendant de son génie; chacun voulait être secouru par lui. Ce fut lui qui, le premier, connut le traitement qui convenait aux plaies d'armes à feu; il abolit les coutumes empiriques qui, loin de les guérir, ne faisaient souvent que les aggraver; il dilata les plaies, et supprima l'usage barbare d'y appliquer de l'huile

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bouillante, qu'il remplaça par les digestifs dont maintenant encore l'on fait usage. Ses succès, dans ces temps d'ignorance, paraissaient autant de prodiges; et sa réputation devint si grande dans les camps, que le soldat ne connaissait plus de danger quand ce grand chirurgien était présent. Metz était assiégé; les blessés périssaient privés de secours, Pare vole dans la ville pour y porter les bienfaits de son art; les soldats, instruits de son arrivée, s'écrient : « Nous ne craignons plus rien, notre Ambroise « est avec nous. » Les grands seigneurs renfermés dans la place le recurent comme le secours le plus précieux qu'on pût leur envoyer; et, par leurs soins, l'abondance régna dans sa maison, tandis que tous les assiégés étaient réduits aux plus rudes privations. Le célèbre Pigray, disciple de Paré, lui succéda aux armées; mais, comme lui, Pigray appartenait à un grand seigneur; il accompagnait M. de la Vauguyon. C'est sous Henri IV que les premiers hôpitaux militaires furent établis. Sous Louis XIII, on créa un chirurgien - major dans chaque régiment; dès lors la chirurgie militaire commença à s'organiser; il y eut des hôpitaux militaires, des ambulances, dirigés par un chirurgien en chef, qui eut le titre de chirurgien-major des camps et armées.

Les guerres que Louis XIV eut à soutenir nécessitèrent l'établissement d'un grand nombre d'hôpitaux militaires et ambulants. Sous ce règne, l'organisation du service de santé militaire se perfectionna; le chirurgienmajor de l'armée eut pour le seconder, outre les chirurgiens-majors et aidesmajors attachés à chaque régiment, un plus grand nombre de chirurgiens de tous les grades attachés à chaque ambulance. Les chirurgiens - majors des hôpitaux et des régiments étaient choisis parmi les praticiens les plus instruits du royaume. « En ce temps, dit M. Percy (Eloge de Sabatier), i n'y avait guère de chirurgiens habiles et en réputation qui n'eussent servi aux armées et dans les régiments.▾

Jean-Louis Petit avait fait huit campagnes comme chirurgien aide-major, et ensuite comme chirurgien-major; son fils en avait déjà fait quatre, tout jeune qu'il était, lorsqu'il mourut. Le Dran, Arnaud, Beissier, s'étaient toujours honorés du titre de chirur gien militaire, et l'on n'obtenait alors que difficilement les emplois civils, si l'on n'était allé les gagner à la guerre. Outre les chirurgiens-majors des armées, il y eut aussi des chirurgiensconsultants qui dirigeaient principalement l'administration du service de santé et avaient la suprématie sur les chirurgiens majors; mais ils furent supprimés vers 1795.

L'éclat dont avait brillé la chirurgie militaire, sous le règne de Louis XIV, augmenta encore sous ceux de Louis XV et de Louis XVI. Des chirurgiens doués du génie de l'observation, riches des découvertes faites par Ambroise Paré et Pigray, et plus tard par Quesnay, étudièrent avec plus d'attention les phénomènes que présentent les plaies faites par les armes à feu, et ils fixèrent, dans leurs écrits ou dans leurs leçons, le véritable traitement qui convient à ces redoutables blessures. Parmi ces grands praticiens se distinguent alors le Dran, JeanLouis Petit, Desport, Loubet, Ravaton, Garengeot, Lafaye, Lapeyronie, Bagien, Faure, Dufouart, Robillard, Lombard, Percy, Noël, Saucerotte et Thomassin. Des écoles d'instruction, pour former des chirurgiens d'armée, peuplaient les hôpitaux et les régiments de sujets déjà rapables de faire le service; Vacher, a Besançon; Chassenet, à Lille; Desoteux, à Nancy; à Strasbourg, Lombard et le Riche; à Metz, Robillard et Laumonier, étaient les instituteurs de cette jeunesse studieuse, qui, depuis, a donné tant d'éclat à la chirurgie militaire.

Tel était l'état des choses quand les guerres de la révolution éclatèrent. Quatorze armées s'opposaient alors à l'invasion étrangère, et tenaient tête à l'Europe coalisée. Il fallut lever un

nombre considérable de chirurgiens, et, malgré les crises nombreuses qui entravèrent souvent les autres branches de l'administration, la chirurgie militaire, dirigée par Percy, Noël, Saucerotte, Thomassin, Lombard, Larrey, Dupont et quelques-uns de leurs disciples, mérita la reconnaissance du pays et l'admiration de l'Europe. Napoléon se déclara le protecteur de la chirurgie militaire; il l'honora par ses éloges et la récompensa par d'éclatants bienfaits. Stimulée par les encouragements du grand capitaine, la chirurgie alla au delà de ce qu'on pouvait espérer; elle se créa de nouveaux devoirs et de nouveaux dangers. Auparavant les chirurgiens se tenaient derrière la ligne de bataille et attendaient qu'on leur apportât les soldats blessés; on les vit alors partout au plus fort du danger, parcourir les lignes de bataille pour prodiguer, au milieu des boulets et des balles, les premiers soins aux blessés. L'histoire doit une belle page aux services que rendit la chirurgie militaire à l'armée d'Orient, sous la direction de M. Larrey; elle redira les services non moins importants rendus par cette belle institution à l'armée du Rhin, à Ulm, à Austerlitz, à Iéna, à Eylau, à Pultusck, à Friedland et en Espagne, sous les ordres de Percy.

Les limites de cet article ne nous permettent pas de traiter ici en détail de la belle institution de la chirurgie de bataille due à Percy; qu'il nous suffise de dire que, par elle, les chirurgiens transportés, avec les appareils nécessaires aux pansements, d'un bout du champ de bataille à l'autre, comme l'artillerie légère, apportent aux malheureux blesses des secours à tous les instants, les pansent, les opèrent, même au milieu des lignes de bataille, et arrachent à la mort bien des malheureux que des secours trop tardifs auraient laissés mourir.

Mais l'institution de la chirurgie militaire n'est pas le seul titre de gloire que le dix-neuvième siècle ait à présenter aux siècles à venir. Depuis le com

mencement de ce siècle, la France voit surgir de tous côtés des hommes distingués dans l'art chirurgical, et si les travaux pénibles des camps font naître de grands chirurgiens et amènent des découvertes importantes sur le traitement des blessures par les armes de guerre, la pratique dans les grands hôpitaux civils, les travaux qui résultent de cette observation plus calme et plus constante, font surgir des hommes non moins distingués et jettent de nouvelles lumières sur un grand nombre d'autres points de la pathologie chirurgicale. Les progrès de la chirurgie ne sont pas moins nombreux, depuis le rétablissement de la paix ; et dans l'échange de découvertes ou de perfectionnements qui s'est établi entre les nations, on voit la France conserver au milieu de l'Europe, et à leur étonnement, la suprématie que n'avaient pu lui faire perdre ni ses dissensions intestines, ni ses efforts surnaturels pour repousser l'invasion étrangère.

Nous n'entreprendrons pas, dans le cadre resserré de cet article, d'énumérer les découvertes, les améliorations et les perfectionnements sans nombre qui appartiennent à la période de quarante années qui vient de s'écouler; il faudrait en quelque sorte reprendre une à une toutes les parties de la chirurgie et en faire une histoire particulière. Les progrès récents de l'art chirurgical trouveront naturellement leur place dans les articles que nous consacrerons aux hommes auxquels ils sont dus.

CHIUSA (affaire de la).-Le général Guyeux, commandant une division de l'armée qui, sous les ordres de Bonaparte, envahissait, au mois de mars 1797, les provinces impériales de la haute Italie, rencontra la colonne du général Bayalitsch, retranchée à Pufero, lui prit deux pièces de canon, et la refoula dans les gorges de Caporetto, à la Chiusa autrichienne. Arrivée au fort de la Chiusa-di-Pletz, la division victorieuse trouva de nouveaux ennemis à combattre. Ces obstacles furent bientôt surmontés. La

Chiusa, emportée d'assaut, et les 500 bommes qui la défendaient faits prisonniers, rien ne s'opposait plus à la poursuite de la colonne autrichienne, qui marchait en toute hâte sur Tarvis, et allait être atteinte par Guyeux, lorsqu'elle tomba au milieu de la division du général Masséna. Prise alors en tête et en queue, elle mit bas les armes et se rendit prisonnière. 30 pièces de canon, 400 chariots, des bagages, 4,000 hommes et 4 généraux tombèrent ainsi en notre pouvoir.

Le 1er janvier 1801, lors des dernières opérations qui précédèrent en Italie la conclusion de la paix con quise à Marengo et à Hohenlinden, le général Moncey se présenta de nouveau devant la Chiusa autrichienne, et la fit tourner par sa réserve, qui parvint avec beaucoup de peine à gravir les rochers les plus escarpés. En même temps le général Boudet fit avancer une pièce de huit devant la principale porte du fort, qui bientôt fut enfoncée. Les Autrichiens, ébranlés par la vigueur des assaillants, étonnés de se voir foudroyés par le feu des Français en position sur des cimes qu'ils avaient crues inaccessibles, se retirèrent à la hâte, laissant une centaine de prisonniers et un grand nombre de blessés.

CHIUSELLA (Combat de la).-Après l'admirable passage du Saint-Bernard, l'avant-garde de l'armée française, commandée par Lannes, avait emporté Ivrée, la clef des plaines de l'Italie, puis elle s'était élancée sur la route de Turin. Le 26 mai 1800, elle se heurta contre un corps de 10,000 Autrichiens rassemblés à la hâte pour couvrir la capitale du Piémont, et retranché à Romano derrière la Chiusella, dont le pont était défendu par une batterie. La victoire fut décidée par un mouvement d'audace. Deux ba taillons d'infanterie, au milieu d'une grêle de balles et de mitraille, tournèrent le pont et déblayèrent le défilé où la colonne d'attaque se présenta en masse et culbuta les Autrichiens. Alors la cavalerie ennemie essaya de rétablir le combat par une charge vi

goureuse; mais trois fois elle vint se briser contre les baïonnettes de notre brave infanterie. Les Impériaux rompus s'enfuirent alors à Chivasso (voyez ce mot), d'où ils se replièrent sur Turin.

CHIVASSO (prisede).-Aussitôt après le combat de la Chiusella, le général Lannes s'avança sur le Pô, et occupa, le 28 avril 1800, le bourg de Chivasso. Un grand nombre de barques chargées de riz et de blé vinrent alors porter l'abondance dans le camp français. Le premier consul Bonaparte y passa la revue de son avant-garde, et distribua aux braves les récompenses et les éloges que méritait leur valeur.

CHIVERNY OU CHEVERNY, ancienne seigneurie du Blésois, aujourd'hui département de Loir-et-Cher, à 12 kil. de Blois, érigée en comté en 1577, en faveur de Philippe Hurault, chancelier de France, qui prit depuis le nom de cette seigneurie.

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« tirons tous les jours; mais ils frappent « bien plus fort et de plus loin, et le « sais par expérience par les coups que j'ai reçus.» Ce fut Chiverny qui fit tous les préparatifs pour le sacre et le couronnement du monarque. Il fut ensuite chargé de rétablir le parlement de Paris, ainsi que les autres cours souveraines du royaume. Après avoir joui constamment de la confiance du roi, Chiverny mourut en 1599. De Thou, Scévole de Sainte-Marthe et Nicolas Rapin ont loué la prudence et la dextérité de ce magistrat, qui n'était pas inaccessible à la corrup tion, s'il faut en croire le Journal de l'Étoile. Les Amours du grand Alcandre, attribués à Louise de Lorraine, princesse de Conti, nous ont laissé de curieux détails sur les longues amours du vieux chancelier avec la marquise de Sourdis, tante de la belle Gabrielle. On a imprimé à Paris, en 1636, les Mémoires d'Estat de messire Phil. Hurault, comte de Chiverny, etc., avec deux Instructions à ses enfants, et la Généalogie de la maison des Hurault. Ces mémoires commencent à l'an 1567, et finissent à 1599.

CHIVERNY (Philippe Hurault, comte de), chancelier garde des sceaux de France, né à Chiverny en Bretagne. Son père, Raoul de Chiverny, était mort en 1527 au siége de Naples. Deux de ses ancêtres avaient péri à la bataille d'Auray, à côté de Charles de Blois. Dès l'année 1562, la protection du cardinal de Lorraine et la faveur de Catherine de Médicis l'avaient admis à prendre part aux affaires publiques. Il parvint aux premières dignités de la magistrature, après avoir épousé la fille du président de Thou. Nommé chancelier du duc d'Anjou, depuis Henri III, il suivit ce prince expéditions militaires; mais il ne l'accompagna point à Varsovie, la reine mère et le roi jugeant sa présence à Paris plus utile à leurs intérêts. Les sceaux lui furent confiés en 1578. Toutefois, ses liaisons avec les ligueurs le firent disgracier après la journée des barricades; il fut rappelé par Henri IV, qui lui rendit les sceaux en disant à ceux qui l'entouraient : « Messieurs, ces deux pistolets que j'ai baillés à M. le chancelier ne font pas tant de bruit que ceux de quoi nous

dans ses

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CHIZEY (bataille de).-Au commencement de 1373, il ne restait aux Anglais qu'une très-petite partie du Poitou. Charles V, pour les chasser complétement de cette province, donna à du Guesclin l'ordre d'entrer en campagne dès le commencement du printemps, longtemps avant l'époque où les Anglais avaient coutume de passer la mer. Au mois de mars 1373, le connétable, à la tête d'une troupe de 1,400 combattants, vint assiéger la ville de Chizey. Les Anglais qui étaient

encore dans le Poitou se réunirent alors à Niort, au nombre de 700 hommes d'armes, et se dirigèrent sur l'armée française. Les assiégés ayant appris l'approche de ce secours, firent une sortie contre les assiégeants; mais, dit Froissard, « ils ne purent porter le grand faix des François, et furent tout de premier cils là déconfits morts et pris; oncques nul des leurs ne rentra au châtel. » Peu de temps

après arriva l'avant-garde ennemie, composée de 300 pillards bretons et poitevins, qui passèrent à l'instant du côté des Français. Aussi les Anglais furent-ils complétement défaits, malgré le courage avec lequel ils se battirent. Cette victoire, qui fit capituler Chizey, Niort et Lusignan, compléta la conquête du Poitou.

CHLOPICKI (Jos.), général de division au service de la France, naquit à Varsovie en 1772. Après le dernier partage de la Pologne, il s'enrôla dans les braves légions polonaises auxiliaires de la république française, et prit une part glorieuse aux campagnes d'Italie. Commandant du 1er régiment de la Vistule en 1807, il entra en Espagne l'année suivante, et se distingua particulièrement au siége meurtrier de Saragosse, aux combats de Maxia et de Béchila, devant Lérida et Tortose, contre le fameux Mina, et sous les murs de Sagonte. Général et commandant d'une brigade à la suite de la garde impériale en 1812, il fut blessé à Smolensk. En 1814, Chlopicki ramena en Pologne les débris de ses légions, et fut nommé général de division. Mais, révolté de la brutalité du grand-duc Constantin, il donna sa démission en 1818, et vécut dans la retraite jusqu'au moment où, appelé par la révolution de 1830 à diriger les affaires de son pays, il commença un rôle nouveau dont l'exposition ét l'appréciation ne nous appartiennent plus. Disons cependant qu'il n'a pas su comprendre le noble élan de sa patrie, qu'il l'a compromise, perdue même par sa faiblesse, et que, si on lui accorde unanimement la gloire d'avoir été un bon général, on lui refuse celle d'avoir été un bon dictateur.

CHOCOLAT. C'est aux Espagnols que nous devons le chocolat. Quel est le premier qui en fit usage en France? Ce point a été controversé. Selon les Mélanges d'histoire et de littérature publiés par d'Argonne sous le nom de Vigneul de Marville, ce fut le cardinal Alphonse de Richelieu, mort en 1653, frère du célèbre ministre, qui en tenait le secret de quelques moines espagnols. Suivant les Mémoires de mademoiselle

de Montpensier, ce serait l'infante Marie-Thérèse, femme de Louis XIV, qui aurait apporté de son pays le goût de cet aliment, qu'elle faisait préparer en secret chez une de ses femmes, et qu'elle prenait en cachette. Si cette dernière version est la véritable, le goût de la reine finit par être connu, les courtisans l'adoptèrent, et Paris imita les courtisans. Le 11 février, madame de Sévigné recommandait à sa fille l'usage du chocolat pour se remettre, ce qui indique qu'on lui attribuait alors des vertus curatives, ou au moins hygiéniques. Cependant, quelque temps après, cet aliment, qui n'avait point opéré les miracles que l'on en attendait, tomba dans le décri, et fut chargé de malédiction. La même madame de Sévigné, revenue de son premier engouement, écrivait à madame de Grignan que le chocolat était la source de vapeurs et de palpitations, qu'il flattait pour un temps, puis allumait tout à coup une fièvre continue qui conduisait à la mort; enfin, qu'il n'était plus à la mode du bel air de le soutenir. La spirituelle marquise ne fut pas plus heureuse dans ses déclamations contre la boisson nouvelle qu'elle ne l'avait été dans ses prédictions sur Racine et sur le café. On lit en effet dans le Mercure galant, qu'en 1682, le chocolat était une des choses que l'on servait aux collations que Louis XIV donnait à Versailles en certains jours de divertissement. Le 25 mars 1684, un médecin de Paris nommé Bachot fit soutenir à la Faculté, pendant sa présidence, une thèse où il était dit que le chocolat bien fait est une invention si noble, qu'il devrait étre la nourriture des dieux plutôt que le nectar et l'ambroisie. Depuis, la consommation du chocolat est devenue de plus en plus considérable, et elle a donné naissance à un commerce important.

CHODRON, capitaine à la 25o demibrigade d'infanterie légère. Pendant le siége de Gênes, le 23 avril 1800, cet officier, se trouvant au pouvoir de l'ennemi, persuada au colonel autrichien que le chemin le plus court pour rega.

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