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cinq ans de service, pendant lesquels il avait commandé neuf armées, assiégé et pris cinquante-trois villes, assisté à quarante-sept batailles, et reçu vingt-deux blessures. Roger, son fils, fut maréchal de camp et lieutenant du roi en Champagne; il se trouva à toutes les expéditions militaires du règne de Louis XIII, et fut tué à la bataille de la Marfée, en combattant dans l'armée du roi. — François, son fils, lui succéda dans ses titres et dignités, et mourut en 1690.

César-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin, né à Paris en 1712, remplaça son cousin, le duc de Choiseul-Stainville, dans l'ambassade de Vienne, lorsque celui-ci fut appelé au ministère, en 1758; en 1760, il devint ministre des affaires étrangères, et signa le traité de 1763. Créé à cette époque duc et pair, il rendit au duc de Choiseul le portefeuille des affaires étrangères, et reçut en échange celui de la marine. D'immenses travaux furent entrepris sous son administration; il agrandit et fortifia le port de Brest, réorganisa l'artillerie de la marine, répandit parmi les officiers un vif désir d'instruction, soumit les élèves à des examens sévères, et conçut le projet d'un nouveau voyage autour du monde, dont il chargea Bougainville. Lorsqu'il dut partager la disgrâce de son cousin, il laissa dans nos ports soixante et dix vaisseaux de ligne, cinquante frégates, et, dans les magasins, les bois et tous les matériaux nécessaires pour accélérer les nouvelles constructions que le duc de Choiseul avait jugées nécessaires pour commencer la guerre à laquelle il se préparait. Il avait encouragé les ingé nieurs de la marine, et, par ses soins, l'art des constructions navales avait fait chez nous d'immenses progrès; enfin il s'était occupé d'une législation coloniale destinée à abolir graduelle ment l'esclavage des noirs. Le duc de Praslin mourut en 1785.

Marie-Gabriel-Auguste-Florent, comte de Choiseul, connu sous le nom de Choiseul-Gouffier, depuis le mariage qu'il contracta fort jeune avec l'héritière de la maison de Gouffier,

naquit à Paris en 1752. Il s'adonna de bonne heure à la culture des arts du dessin, et montra dès l'enfance une prédilection marquée pour tout ce qui se rattachait à la Grèce. Il mit enfin à exécution, en 1776, un projet qu'il meditait depuis longtemps: c'était de visiter cette contrée. Guidé par les conseils de l'abbé Barthélemy, il s'entoura d'artistes et d'hommes capables de le seconder dans cette entreprise, et s'embarqua, au mois de mars, sur l'Atalante, commandée par le mar quis de Chabert, membre de l'Académie des sciences, qui était chargé de lever une carte de la Méditerranée. M. de Choiseul visita toute la Grèce, en étudia tous les monuments, fit dessiner les costumes et les sites qui rappe laient quelque souvenir, et décrivit les usages, les cérémonies, les jeux, qui lui parurent avoir été conservés des temps antiques, par les Grecs modernes. I observa tout avec discernement, et n'oublia rien de ce qui pouvait présenter quelque intérêt. De retour en France, il mit en ordre les nombreux matériaux qu'il avait amas. sés, et fit paraître, en 1782, le premier volume in folio, avec atlas, de son Voyage pittoresque en Grèce, qui obtint un succès d'enthousiasme. Avant la publication de cet ouvrage, et sur la seule réputation de son importance, l'Académie des inscriptions et belles-lettres admit l'auteur au nombre de ses membres; et, en 1784, l'Académie française le donna pour successeur à d'Alembert. Peu de temps après, le comte de Choiseul fut nommé ambassadeur à Constantinople. Il fit tous ses efforts pour introduire dans la Turquie la civilisation européenne; par ses conseils, le grand vizir, HalilPacha, fit venir à Constantinople des officiers du génie, d'artillerie, et des ingénieurs de marine français qui reparèrent les places fortes de l'empire, créèrent des fonderies, perfectionnerent l'artillerie turque, et donnèrent une nouvelle organisation à l'armée ottomane. De jeunes Turcs furent envoyés à Paris pour y étudier les sciences et les arts, et les répandre ensuite dans leur pays. Mais ces pro

jets furent anéantis par la mort d'Halil-Pacha, et son fanatique successeur arrêta ces efforts de régénération, qui devaient être repris plus tard par le sultan Mahmoud.

Le comte de Choiseul se montra, dès le principe, hostile à la révolution. Nommé, en 1791, à l'ambassade d'Angleterre, il refusa de se rendre à son poste, resta à Constantinople, et envoya sa correspondance politique aux princes émigrés. Décrété alors d'arrestation, il se rendit auprès de Catherine II, qui l'accueillit d'une manière flatteuse. Sous Paul Ier, il devint le directeur de l'académie des arts et des

bibliothèques impériales. Cependant il revint en France aussitôt qu'il le put, et reprit, en 1802, sa place à l'AcadéAmie des inscriptions et belles lettres. En 1809, il fit paraître la première partie du second volume de son Voyage en Grèce. La seconde partie n'a été publiée qu'en 1820, après la mort de l'auteur. Sous la restauration, le comte de Choiseul fut nommé ministre d'État, membre du conseil privé et pair de France. Il mourut en 1817. Le recueil de l'Académie des inscriptions et belleslettres contient de lui plusieurs mémoires, parmi lesquels nous citerons sa Dissertation sur Homère, son Mémoire sur l'hippodrome d'Olympie, et ses Recherches sur l'origine du Bosphore de Thrace. La collection des monuments antiques de divers genres, qu'il avait recueillie en Grèce, a été acquise en grande partie par le gouvernement, qui l'a placée au

Louvre.

Branche des comtes du Plessis, ducs

de Choiseul, pairs de France. Ferry II de Choiseul, troisième fils de Ferry Jer de Praslin, auteur de cette branche, eut pour fils César de Choiseul, duc de Choiseul, pair et maréchal de France, comte du PlessisPraslin. Celui-ci naquit à Paris, en 1598; il commença à se distinguer au siége de la Rochelle, où il comman. dait un régiment. Il défendit ensuite les îles d'Oleron et de Ré contre les Anglais. Plus tard, il contribua à la prise de Pignerol, et gagna la confiance du cardinal de Richelieu, qui l'em

ploya à diverses négociations, où il eut Ï'habileté de détacher de l'alliance des Espagnols les ducs de Savoie, de Parme et de Mantoue. Depuis 1636 jusqu'en 1645, il servit dans le Piémont, et commanda plus d'une fois en chef l'armée française. Il conquit toutes les places de ce pays, et vainquit constamment les Espagnols; en 1645, il alla assiéger, en Catalogne, la forteresse de Roses, dont la prise lui valut le bâton de maréchal. Il retourna ensuite en Italie, où, tour à tour général et négociateur, il vainquit le pape Innocent X et le força à traiter. En 1648, il remporta sur les Espagnols la victoire de Trancheron, qui lui assura la conquête du Milanais; mais manquant de tout et ayant dépensé 450,000 fr. de sa fortune, il ne put pousser plus avant ses succès. Les troubles de la Fronde avaient éclaté; la cour rappela Choiseul, lui donna des éloges, et le chargea de défendre, avec 4,000 hommes, Saint-Denis et le pays qui s'étend depuis cette ville jusqu'à Charenton. Le maréchal s'acquitta de cette mission avec succès, battit les Parisiens, et força les Espagnols qui venaient à leur secours à battre en retraite; puis il soumit Bordeaux; et lorsque Turenne leva, à Stenay, l'étendard de la révolte, Mazarin le chargea d'aller réduire le grand capitaine. Choiseul arrêta Turenne, l'empêcha de venir délivrer les princes détenus à Vincennes, et le vainquit à Rethel. Choiseul fut ensuite le maître de Louis XIV dans l'art de la guerre, et il le suivit dans plusieurs siéges; plus tard, il dirigea la construction des fortifications de Perpignan, et donna ainsi à la France un de ses plus redoutables boulevards. En 1663, il fut créé duc et pair, employé à diverses négociations, et il ménagea le traité d'alliance qui fut conclu entre Charles II et Louis XIV contre la Hollande. Enfin il acheva sa glorieuse carrière en 1675, à l'âge de 78 ans.

Alexandre de Choiseul, comte du Plessis - Praslin, maréchal de camp, fut tué au siége d'Arnheim, en 1672. César-Auguste, duc de Choiseul, pair de France, comte du Plessis-Pras

lin, frère du précédent, succéda au maréchal de Choiseul, et fut tué au siége de Luxembourg, en 1684. Auguste, duc de Choiseul, pair de France, comte du Plessis-Praslin, frère du précédent, servit en 1669 sur le Rhin, puis à Candie et dans les PaysBas; il se couvrit de gloire à Fleurus, à Steinkerque, et mourut en 1705, sans postérité.

Branche des comtes d'Hostel.

Le personnage le plus célèbre de cette branche, qui commence à Ferry III de Choiseul, troisième fils de Ferry du Plessis, est Jean-FrançoisGaston de Choiseul, qui fut lieutenant général des armées du roi, se distingua aux batailles de Cassel, Fleurus, Steinkerque et Nerwinde; alla, en 1701, servir en Italie, où il sauva Erémone; fut ensuite gouverneur de Mantoue, et mourut en 1705, des suites des blessures qu'il avait reçues à la bataille de Cassano.

La branche des seigneurs de Traves n'a produit aucun personnage remarquable.

CHOISNIN (Jean), secrétaire de Henri III, né à Châtellerault dans les premières années du seizieme siècle, fut chargé par la reine Catherine de Médicis de préparer auprès de la diete polonaise, et avant même que le roi Sigismond-Auguste eût expiré, l'élection du duc d'Anjou. Il commença et seconda l'œuvre achevée plus tard par J. de Montluc, évêque de Valence, auprès duquel il fut ensuite employé. Il a laissé un ouvrage fort curieux, contenant les détails de toutes ces intrigues, et intitulé Discours au vray de tout ce qui s'est faict et passé pour l'entiére négociation de l'élection du roi de Pologne, Paris, 1574, in-8°.

CHOISY OU SOISY, ancienne seigneurie du Gâtinais orléanais (aujourd'hui département de Seine-et-Marne), érigée en comté en 1564, et en marquisat en 1599.

CHOISY (François-Timoléon, abbé de), membre de l'Académie française, né à Paris en 1644. On raconte que, doué d'une très-jolie figure, il fut, dès le berceau, gâté par sa mère, qui se plaisait à l'habiller en femme, peut

être pour singer la manière dont on élevait, ou plutôt dont on énervait le frère de Louis XIV, et faire ainsi sa cour à Mazarin; ce qu'il y a de certain, c'est que ce déguisement, sous lequel il se montra presque continuellement jusqu'à l'âge de trente-deux ans, à la cour, au théâtre, et même à l'église, favorisa plusieurs aventures galantes et scandaleuses racontées par luimême dans l'œuvre anonyme publiée en 1736 sous ce titre : Histoire de madame la comtesse des Barres, nom qu'il avait pris pour compléter son travestissement. Atteint d'une maladie dangereuse à son retour de Rome, où il avait accompagné le cardinal de Bouillon, il résolut de se convertir; et, pour effacer le souvenir de sa conduite passée, il publia, de moitié avec Dangeau, quatre dialogues sur l'immortalité de l'âme, la providence, l'existence de Dieu et la religion, Pa ris, 1684, in-12. L'année suivante, il obtint de faire partie de l'ambassade envoyée au roi de Siam pour le convertir à la religion catholique. C'est pendant ce voyage, dont il a publié la relation (Paris, 1687), que l'abbé de Choisy se fit ordonner prêtre, après avoir pris tous les degrés en quatre jours. Le reste de sa vie se ressentit de ses antécédents. Malgré sa conver sion, il fut toujours homme de plaisirs, et mourut à Paris en 1724, doyen de l'Académie francaise. Ses ouvrages sont légèrement écrits, encore plus légèrement pensés. Les principaux sont: 1" une lie de David, et une lie de Salomon, panégyriques du roi de France, qui lui assurèrent la faveur royale et lui ouvrirent les portes de l'Académie; 2o l'Histoire de l'Église, en onze volumes in-4°.

CHOISY AU BAC, Cauciacum, vil. lage de l'Ile de France, aujourd'hui département de l'Oise, à 4 kil. de Compiègne, où les rois des deux premieres races possédaient un château qui leur servit souvent de résidence. Auprès de ce château se trouvait une abbaye, dans l'église de laquelle furent enterrés les rois Clovis III, Childebert II et Dagobert III. Berthe, femme de Pepin, et mère de Charlemagne,

CHO

FRANCE.

morte au château de Choisy en 783, fut aussi inhumée dans cette église; mais son corps fut plus tard transféré à Saint-Denis. Il ne reste plus aujourd'hui de traces du château ni de l'abbave de Choisy.

CHOISY-LE-ROI, petite ville de l'ancienne île de France, auj. dép. de la Seine, où mademoiselle de Montpensier fit bâtir par Mansard, en 1682, un magnifique château, qui, habité successivement par Louvois, par le Dauphin fils de Louis XIV, et par la princesse de Conti, fut acheté à la mort de cette dernière, et reconstruit, par ordre de Louis XV, pour madame de Pompadour. Ce château, en partie démoli, est aujourd'hui converti en fabrique. La ville de Choisy compte 3,075 hab.

CHOLERA ÉPIDÉMIQUE.

Quoique nous devions traiter dans un article spécial des principales épidémies (voy. ce mot) qui ont sévi sur la France, nous croyons utile d'exposer rapidement l'histoire du choléra épidémique, dont le triste passage est encore présent à tous les esprits. Les ravages affreux qu'il a exercés dans toute l'Europe, les nombreuses victimes qu'il a faites, sa marche singulière des régions les plus éloignées jusqu'à nous, et en dépit de toutes les barrières qui ont pu lui être opposées, lui méritent une place particulière dans l'histoire des épidémies.

Tous les témoignages s'accordent pour établir que l'épidémie commença en août 1817 à Jessore, ville du Bengale située dans le Delta du Gange, à 100 milles de Calcutta. Depuis cette époque, elle s'est toujours avancée de l'est à l'ouest, sans rien perdre de sa force et de sa nature primitive. De Jessore, elle parvient en quelques mois Jusqu'à Dacca, Dinapore et Calcutta. L'année suivante, elle gagne Bombay et Madras, et en 1819 elle atteint Ceylan, l'ile de France et Bourbon. En 1820 et 1821, les côtes et les principales villes du golfe Persique sont envahies par le fléau, qui frappe successivement Schiraz, Mascate, Ispahan et toute l'Arménie. Pendant 1822, il remonte le long du Tigre

et de l'Euphrate, et se montre à Alep. En 1823, il touche la Russie dans les gouvernements de la NouvelleGéorgie et du Caucase. Mais à cette époque, par suite de circonstances insaisissables, il n'étend pas plus loin ses progrès vers l'Europe. Pendant plusieurs années, il s'arrête, et ce n'est qu'en 1829 qu'il est observé à Tiflis et ensuite à Astrakan. A dater de cette époque, sa marche semble, pour avoir été suspendue pendant quelque temps, n'en être que plus rapide. Il éclate à Orenbourg et à Moscou. En 1831, il frappe Saint-Pétersbourg, la Pologne, la Gallicie, l'Autriche, la Bohême, la Hongrie, la Prusse, et, continuant ses effrayants progrès, il traverse la mer, se montre en Angleterre, d'où, franchissant le détroit, il passe en France, éclate à Calais le 15 mars 1832, et bientôt après à Paris.

A la première annonce de l'apparition du choléra dans Londres, il fut facile de prévoir son invasion dans Paris. Dès lors, l'administration crut devoir prendre à l'avance toutes les précautions que réclamaient les circonstances. Dès le 20 juillet 1831, M. de Bondy, alors préfet du département, écrivit au conseil général des hospices une lettre qui renfermait plusieurs questions pour la solution desquelles ce conseil crut devoir former deux commissions, l'une administrative, composée de MM. le comte Chaptal, le baron Camet de la Bonardière et Cochin, auxquels on adjoignit MM. Desportes et Jourdan, administrateurs des hôpitaux; l'autre, sanitaire, dont MM. Portal, Antoine Dubois, Lisfranc, Chomel, Cruveilhier, Parent du Châtelet et Guénau de Mussy furent nommés membres.

Cette dernière commission proposa d'établir, dans les quartiers les plus éloignés du centre de Paris, trois ou quatre hôpitaux exclusivement destinés au traitement des cholériques; elle désignait pour le service spécial ceux de Beaujon, de Saint-Louis, de Saint-Antoine et de Cochin, et elle en demandait surtout la séquestration. Elle indiquait en même temps la formation d'hospices à Montmartre ou

au mont Valérien, pour recevoir les convalescents. Elle conseillait en même temps de défendre, pendant toute la durée de l'épidémie, les grandes réunions d'hommes, la vente de la friperie et des hardes; de transporter les marchés sur les boulevards extérieurs, non loin des barrières; de placer à toutes les maisons où il y aurait des cholériques, un signe particulier et reconnaissable qui serait maintenu huit jours encore après la cessation de la maladie. Du reste, elle ajoutait à ses conseils des mesures pleines de sagesse et de charité pour les pauvres et les indigents, auxquels elle proposait de distribuer des vêtements, et chaque jour un peu de vin, de bière, et même d'eau-de-vie.

Persuadée qu'elle ne pouvait tout faire et tout voir par elle-même, l'administration résolut d'appeler auprès d'elle un certain nombre de citoyens habitués, par état ou par goût, à s'occuper d'objets d'utilité publique. Du reste, on sentit que cette espèce de conseil devait se composer d'hommes instruits et assez connus de leurs concitoyens pour en être écoutés; qu'ils devaient être investis d'un certain pouvoir pour être obéis; enfin, qu'ils devaient être assez nombreux pour suffire à tous les besoins. Dans le désir d'atteindre ce triple but, le préfet de police, de concert avec le préfet du département, prit, le 20 août 1831, un arrêté qui créait tout à la fois une commission centrale de salubrité composée de 43 membres; douze commissions d'arrondissement chargées de correspondre avec elle, et qui devaient elles-mêmes s'entendre avec d'autres commissions nommées dans chacun des 48 quartiers de la ville et des deux arrondissements ruraux du département. Des médecins, des chimistes, des pharmaciens connus, des citoyens honorables, présentés par les maires, furent désignés pour faire partie de ces commissions; et afin qu'elles ne manquassent d'aucun renseignement utile, on leur adjoignit des commissaires voyers et des commissaires de police. Les commissions de quartier furent plus spécia

lement chargées de visiter les maisons particulières, de constater l'état des fosses d'aisance, des plombs, des puits, des puisards; de surveiller les institutions, les écoles, les maisons habitées par des nourrisseurs de chevaux, de porcs, de lapins, de chiens, de pigeons. Elles durent encore porter leur attention sur tous les établissements qui pouvaient devenir nuisibles par une mauvaise tenue ou par l'odeur qu'ils exhalent. Les commissions centrales intermédiaires entre la commission centrale et les commissions de quartier eurent pour attributions de recevoir les rapports de ces dernières, de les examiner, d'en vérifier l'exactitude, d'en faire ensuite un extrait destiné à être envoyé à la commission centrale. Enfin, la commission centrale, joignant à ses propres lumières la

connaissance de tous les faits ainsi acquis, devait à son tour éclairer l'administration, et lui proposer les mesures qu'elle croirait nécessaires.

On établit dans chaque quartier, en même temps que l'on prenait toutes ces mesures de salubrité, des bureaux de secours ou postes médicaux, dans lesquels un médecin, un pharmacien et un certain nombre d'élèves en médecine, d'infirmiers et de gardes-malades, devaient se tenir prêts jour et nuit à porter secours aux malades pour lesquels on les réclamerait.

Enfin la commission centrale fit publier une instruction (15 novembre 1831) sur le régime à suivre pour se préserver du choléra et sur la conduite qu'il faudrait tenir si l'on s'en trouvait atteint.

De son côté, l'administration des hôpitaux ne restait pas oisive: elle préparait des salles nouvelles, faisait purifier les anciennes, augmentait le personnel des élèves et des infirmiers; enfin, ne voulant négliger aucune des précautions que la prudence semblait indiquer, elle ordonna de suspendre les cours d'anatomie.

Tout avait donc été prévu autant que possible par l'autorité pour rendre l'épidémie moins meurtrière à Paris que dans les villes qu'elle avait traversées, lorsque, le 13 février 1832, le

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