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faut attribuer le violent pamphlet intitulé de Bonaparte et des Bourbons, où le plus grand homme des temps modernes est traité avec une sévérité portée souvent jusqu'à l'outrage. La seconde restauration lança M. de Châteaubriand dans la sphère de la politique active. Ici le publiciste et l'homme d'État remplacent chez lui le littérateur et le poëte. Il serait fort long de raconter toutes les vicissitudes par lesquelles il passa dans cette vie nouvelle. Qu'il suffise de dire que, voué à un système mixte dans lequel les idées libérales se conciliaient avec les principes de l'antique monarchie et du droit divin, il dut se trouver en lutte avec le pouvoir de la restauration, et lorsque ce pouvoir tenta de restreindre les libertés fondamentales qu'il avait jurées, et lorsque, essayant, par moments, d'une marche tout opposée, il chercha, par des concessions plus grandes que ne le voulaient ses partisans, à se retremper dans la faveur populaire. C'est ce qui explique comment M. de Châteaubriand, tombé du ministère en 1816 pour n'avoir pas été assez libéral, en fut exclu en 1824 comme coupable de l'être trop; et pourquoi, rédacteur du journal royaliste le Conservateur, de 1816 à 1820, il fournit, dans les dernières années de la restauration, l'appui de son éloquence à un organe de l'opposition, au journal des Débats. Ce n'est pas, du reste, que nous nous chargions d'expliquer tous les actes de la carrière politique de M. de Châteaubriand. L'histoire impartiale de sa vie fera une part aux mouvements de la passion, à la susceptibilité d'un esprit noble, fier, et plein du juste sentiment de sa force, à ces contradictions enfin où il est si facile de tomber dans la lutte compliquée des partis, et dont si peu d'hommes politiques savent se garantir. En définitive, ce qu'il est impossible de nier, et ce qu'aucune opinion ne conteste aujourd'hui, c'est que dans l'ensemble de sa carrière politique, M. de Châteaubriand parut animé d'une généreuse sympathie pour la plupart des idées de liberté et d'amé

lioration sociale dont la France réclamait l'accomplissement; c'est que tout en restant fidèle à son vieux drapeau, il marcha dans les voies du progrès pour le bien du pays. Il n'y a de même qu'une voix pour reconnaître dans les écrits et les discours nombreux que lui inspirèrent les circonstances, le talent de l'orateur et du publiciste, au plus haut degré de sagacité, de précision et d'eclat. Dans les dernières années de la restauration, M. de Châteaubriand, tout à fait séparé d'une cour qui le confondait avec ses ennemis, ne cessait de signaler, par ses reproches suppliants ou ses menaces prophétiques, le précipice vers lequel la monarchie aveuglée s'avançait à grands pas. Le jour de la catastrophe arriva, et M. de Châteaubriand vit la famille des Bourbons repartir pour un troisième et dernier exil. Ni le souvenir de ses propres disgrâces, ni ses sentiments de patriotisme ne purent le rendre infidèle au malheur : il abdiqua ses fonctions de législateur, et se retira de la scène politique où il eût été inévitablement placé entre deux défections. Ce refus et cette retraite étaient une sage résolution dont tout le monde apprécia la convenance et la noblesse. En effet, le silence et le repos étaient ce qui convenait le mieux désormais à M. de Châteaubriand; cette résolution, en lui permettant de concilier secrètement ses affections pour les personnes avec ses sympathies pour le pays, résolvait heureusement les difficultés de sa position. Pourquoi seulement ne s'est-elle pas soutenue? pourquoi, plus tard, avonsnous vu M. de Châteaubriand rompre le silence pour protester contre la France au nom des droits de ces princes déchus qu'il sait bien ne pouvoir rentrer en grâce avec une nation dont ils ont à jamais perdu la confiance? Pourquoi, dans la chevaleresque émotion de ses regrets, a-t-il été jusqu'à calomnier un moment cette révolution qui s'accorde si bien avec ses généreux instincts, dont il a luimême préparé l'accomplissement, et à laquelle il avait applaudi lui-même,

dans le premier instant, avec un entraînement politique? Ça été, un moment, un triste spectacle de voir le grand citoyen, qui avait si noblement combattu pour nos libertés, se faire le champion d'un parti qui ne remonterait au pouvoir que pour conspirer leur ruine. Depuis quelques années, M. de Châteaubriand, éclairé sans doute par la réflexion, s'est renfermé dans un repos qui sied si bien à sa vieillesse et à son caractère; il n'est plus occupé qu'à jouir des douceurs de la retraite où l'accompagnent de fidèles amitiés, et qu'il charme encore par la culture des lettres auxquelles il doit sa plus belle gloire. Depuis 1830 il a donné au public les Études historiques, brillante ébauche d'une histoire universelle, tableau éloquent et inspiré des révolutions et des mœurs de l'humanité, mais souvent revêtu de couleurs ambitieuses et trop chargé d'ornements poétiques; l'Essai sur la littérature anglaise, la traduction de Milton, l'intéressante Histoire du congrès de Vérone; enfin nous ne de désespérons pas de posséder, Avant la tombe, au moins une partie des Mémoires dans lesquels l'illustre vieillard retrace pour nous, avec sa prole pre histoire, l'histoire du siècle qu'il a traversé, et dont il est, par ses inimitables écrits, par sa vie errante de poëte, par l'éclat de ses luttes politiques, par son beau génie et son généreux caractère, un des noms les plus grands, un des représentants les plus glorieux.

CHATEAUBRIANT. Petite ville fort ancienne de la Bretagne, aujourd'hui chef-lieu d'arrondissement du département de la Loire-Inférieure.

L'origine de Châteaubriant paraît remonter au temps de la domination romaine. Mais son nom, devenu si célebre dans l'histoire du règne de François 1er et dans nos annales contemporaines, lui vient de Briant, comte de Penthièvre, qui, en 1015, y fit bâtir un château.

La Trémouille vint former en 1488 le siége de ce château, qui tint bon pendant quelque temps, et qui ne capi

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La terre et seigneurie de Châteaubriant était un des plus anciens fiefs du duché de Bretagne. On la trouve citée dans Guillaume le Breton, sous le nom de Castrum Briani, et dans la liste des bannerets de Bretagne, du temps de Philippe-Auguste, sous celui de Castrum Briencii.

Après avoir appartenu à la maison de Laval, elle passa au connétable de Montmorency qui, d'après les Mémoires de Vieilleville, se la fit donner par le mari de la célèbre maîtresse de François Ier, en lui faisant peur de sa sévérité au sujet des prévarications commises par le comte dans son gouvernement de Bretagne. Plus tard, elle appartint à la maison de BourbonCondé. Châteaubriant, situé à treize lieues de Nantes, compte aujourd'hui trois mille sept cent neuf habitants. CHATEAUBRIANT (comtesse de). Voyez Foix.

CHATEAUBRIANT (édit de). Henri II s'était toujours montré fidèle à la politique de François Ier qui faisait brûler les protestants à Paris, tandis qu'il les soutenait en Allemagne ; « afin, dit << Théodore de Bèze, d'ôter tout soup« con qu'il pût favoriser ceux de la

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religion. Ce fut dans cette intention qu'il publia, le 27 juin 1551, à Châteaubriant, un édit en quarantesix articles pour renouveler les persécutions. Il commençait par rappeler les diverses tentatives faites par lui et par son père pour extirper l'hérésie : « Et n'y voyons, dit-il, aucun amendement, ni espérance d'y pouvoir remédier, sinon par un extrême soin << et diligence, et avec toutes les ri« goureuses procédures dont on doit « user pour repousser vivement l'in

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« jure et obstination d'une telle mal« heureuse secte, et en purger et net«toyer notre royaume.» La sévérité de ce préambule fait prévoir les mesures rigoureuses qui vont suivre; en effet, la connaissance et la correction des hérétiques était attribuée par cet édit tant aux cours souveraines qu'aux juges présidiaux, sous la condition toutefois qu'à ceux-ci se joindraient dix conseillers ou dix avocats du ressort pour signer les sentences définitives, car les jugements portés contre les hérétiques étaient sans appel. Puis viennent les prescriptions les plus sévères et les plus minutieuses contre la liberté de la presse, cette puissance qui commençait dès lors à grandir et à effrayer le pouvoir. Déjà, en 1535, François Ier avait voulu l'anéantir tout d'un coup, en ordonnant la suppression des imprimeries sous peine de la hart; mais les réclamations du parlement l'avaient obligé, la même année, de révoquer cette ordonnance. Des précautions, que rappellent celles que prend aujourd'hui le saint-siége à l'égard des livres français, sont ordonnées, dans l'édit de Châteaubriant, contre l'introduction de livres venant de lieux suspects, surtout de Genève, cet éternel foyer de la réforme. Tous les livres imprimés devaient être soumis à la censure de la Sorbonne. Les imprimeries clandestines étaient interdites, et la copie signée d'un manuscrit destiné à l'impression devait être laissée entre les maius du censeur, dont l'autorisation était même nécessaire pour qu'on pût mettre en vente les livres provenant d'un héritage. A l'arrivée d'un ballot de livres, le censeur devait être requis et présider lui-même à l'ouverture du paquet. Les imprimeries et les magasins des libraires et des imprimeurs de Paris étaient soumis annuellement à deux visites du censeur, qui devait aussi inspecter trois fois par an la ville de Lyon. Enfin les libraires étaient obligés de tenir exposés dans leur boutique un catalogue des livres prohibés et un autre des livres qu'ils avaient en étalage. De plus, il était defendu d'admettre qui

que ce fût dans les écoles ou dans les tribunaux, s'il ne pouvait produire un certificat d'orthodoxie. Vient ensuite l'énumération des peines portées contre les partisans des hérétiques, contre ceux qui les défendaient devant les tribunaux, contre ceux qui leur envoyaient des secours d'argent ou qui adressaient des lettres aux protestants réfugiés, soit à Genève, soit dans d'autres pays séparés de l'Église. Tous les biens de ces réfugiés devaient être, par le fait même de leur fuite, confisqués au profit du roi; enfin, une clause assurait aux délateurs le tiers des meubles ou immeubles des condamnés et des proscrits.

CHATEAUBRIANT (famille de). Voy.

LAVAL.

CHATEAUBRIANT (traité de ). Ce traité est peu important par lui-même; mais comme il servit de prétexte à Anne de Beaujeu, régente de France, pendant la minorité de Charles VIII, pour envahir une partie de la Bretagne, il est nécessaire d'en dire ici quelques mots.

Les divisions qui avaient éclaté en Bretagne pendant l'administration de Lannois, ministre et favori du duc François II, prirent un caractère particulier, lorsque le duc d'Orléans, brouillé avec Anne de Beaujeu, vint chercher un refuge à la cour de ce prince. La régente vit dans cette circonstance une excellente occasion pour intervenir dans les affaires de Bretagne; aussi le procès et le supplice de Lannois ne purent ils apaiser les troubles. Le duc d'Orléans, qui devait plus tard devenir roi de France, sous le nom de Louis XII, et recevoir le titre de père du peuple, se mit alors à la tête des seigneurs bretons les plus opposés aux projets de la régente. Il fit plus,il ne craignit pas de s'entendre avec l'étranger, pour résister à la cour. Le 13 décembre 1486, une ligue fut signée dans ce but entre Maximilien, roi des Romains, le roi et la reine de Navarre, le duc de Bretagne François II, le duc de Lorraine, le duc et le cardinal de Foix, frères de la duchesse de Bretagne, les comtes d'Angoulême, de

Nevers et de Dunois, le sire d'Albret, les seigneurs de Lautrec, de Pons et d'Orval, beaucoup de seigneurs bretons, le prince d'Orange, Lescure, comte de Comminges, le maréchal de Rieux et la comtesse de Laval. Cette ligue fut tenue secrète pendant quel que temps; mais bientôt un assez grand nombre de seigneurs bretons, peu satisfaits de voir le gouvernement de leur pays passer dans les mains du duc d'Orléans et d'autres seigneurs français, songèrent à prendre des mesures de précaution. Le duc François II, ayant eu l'imprudence de laisser croire que les ennemis du ministre Lannois allaient être recherchés pour les actes qui avaient entraîné sa condamnation, le mécontentement éclata, et, sur l'invitation du vicomte de Rohan, du maréchal de Rieux et du comte de Laval, presque toute la noblesse bretonne se réunit à Châteaubriant. On jura d'expulser le duc d'Orléans, le comte de Dunois, le prince d'Orange et le comte de Comminges, qui, aux yeux des Bre. tons, n'étaient que des étrangers. Anne de Beaujeu avait trop d'habileté pour ne pas entrer dans cette nouvelle ligue qui pouvait aisément contre-balancer celle qui avait été conclue le 13 décembre 1486. Elle prodigua les promesses aux conjurés et parvint à leur faire signer avec la France, vers le milieu de l'année 1487, une convention qui reçut le nom de Châteaubriant. On stipula que Charles VIII ne ferait entrer en Bretagne que quatre mille hommes de pied et quatre cents homines d'armes. La régente déclara en son nom qu'il ne venait que pour punir la rébellion du duc d'Orléans, s'engagea à n'attaquer aucune place que concert avec le maréchal de Rieux, et à faire acquitter religieusement le prix de tout ce que ses troupes consommeraient. Mais la digne fille de Louis XI, peu soucieuse de ses promesses, avait deja mis en campagne une armée de douze mille hommes, qui s'empara d'un grand nombre de places importantes, sans toutefois avoir pu se rendre maîtresse de Nantes. Malgré la résistance de cette ville, les positions

de

que prirent alors les troupes aidèrent considérablement aux avantages qu'el les remportèrent plus tard, et au succès de la bataille de Saint - Aubin du Cormier, livrée le 28 juillet 1488.

Cette bataille, dans laquelle le duc d'Orléans fut fait prisonnier, porta un coup terrible à l'indépendance de la Bretagne, qui cependant ne fut réunie à la France que sous le règne de Fran. çois Ier.

Ainsi le traité de Châteaubriant ne fut qu'une ruse adroite dont se servit Anne de Beaujeu pour commencer l'invasion de la Bretagne.

CHATEAUBRUN (Jean-Baptiste Vivien de), auteur dramatique, naquit à Angoulême en 1686. Pour ne point déplaire au duc d'Orléans, prince dévot, auquel il était attaché comme maître-d'hôtel, et aussi pour qu'on ne lui reprochât pas de consacrer aux lettres un temps qu'il devait à ses occupations administratives auprès du ministre de la guerre d'Argenson, il s'abstint courageusement, pendant quarante ans, de mettre au théâtre les pièces qu'il avait faites en secret. Ce ne fut qu'à soixante-huit ans qu'il produisit ses œuvres sur la scène. Il débuta par la tragédie des Troyennes qui réussit et s'est soutenue assez longtemps au théâtre. Cette tragédie offre des situations touchantes; le style, faible en genéral, est quelquefois plein de sentiment, de naturel et de pureté. Mademoiselle Clairon dans le rôle de Cassandre, et mademoiselle Gaussin dans celui d'Andromaque, contribuèrent beaucoup au succès. Châteaubrun allait chercher tous ses sujets dans la tragédie grecque; il en imitait les modèles autant que possible, mais sans comprendre au fond le génie grec, et sans voir par où cette imitation pouvait être originale. Après les Troyennes, parurent Philoctète et Astyanax qui eurent peu de succès. Châteaubrun avait encore composé deux autres tragédies; mais les ayant laissées dans un tiroir qui ne fermait pas, un jour il ne les retrouva plus; son valet en avait enveloppé des côtelettes: on assure qu'il supporta cette

mésaventure avec beaucoup de philosophie. Il mourut dans un age avancé en 1775. Il avait été reçu à l'Académie

en 1753.

CHATEAU-CHINON, Castrum ou Castellum caninum, petite et fort ancienne ville avec titre de comté, dans le département de la Nièvre. Jadis capitale du Morvant et siége d'un bailliage seigneurial, cette ville occupe, à ce que l'on croit, l'emplacement d'une forteresse romaine : c'est ce que du moins tendraient à prouver de nombreux restes de monuments et de larges voies pavées. C'était autrefois une place importante, défendue par des fortifications considérables et par un vaste château, sous les murs duquel Louis XI défit en 1475 l'armée du duc de Bourgogne. Les royalistes se rendirent maîtres de la place après un long siége, et passèrent au fil de l'épée la garnison ainsi qu'une grande partie des habitants.

CHATEAU-DAUPHIN (prise de). Le prince de Conti, joint à don Philippe, commandant l'armée espagnole, avait passé le Var, emporté Nice et Villefranche, et pénétré jusqu'à ChâteauDauphin à l'entrée de la vallée de Stura. Le 19 juillet 1744, le bailli de Chivri et Chevert escaladèrent ce roc sur lequel deux mille Piémontais étaient retranchés. Malgré l'artillerie qui les foudroyait, et la présence du roi de Sardaigne, ils en atteignirent le sommet, et restèrent vainqueurs après un combat sanglant et acharné, où l'on avait vu des grenadiers français profiter du recul des pièces pour se jeter dans les embrasures des retranchements. Du côté des alliés, il périt deux mille hommes; mais il n'échappa aucun Piémontais; le roi de Sardaigne, au désespoir, voulait se jeter parmi les assaillants.

Le prince de Conti écrivit à Louis XV: « C'est une des plus brillantes et <«< des plus vives actions qui se soient « passées. Les troupes y ont montré a une valeur au-dessus de l'humanité. « La bravoure et la présence d'esprit « de M. Chevert ont principalement « décidé l'avantage. >>

CHATEAU-DU-LOIR, Castrum ad Lædum, Castrum Lidi, ancien cheflieu du Vaux du Loir, petit canton de Touraine, aujourd'hui compris dans le département de la Sarthe. Vers le milieu du XIe siècle, Château-du-Loir soutint un siége fort long, pendant sept ans, contre Geoffroy Martel, comte d'Anjou, qui en retint le seigneur prisonnier, et ne lui donna la liberté que lorsqu'il lui put céder cette place avec d'autres qui étaient à sa convenance. Le seigneur de Châteaudu-Loir était Gervais, évêque du Mans. Vers l'an 1090, Mathilde de Château-du-Loir apporta cette terre à Élie de la Flèche, qui se mit en possession du comté du Maine, non sans avoir été obligé de le disputer vivement à Guillaume le Roux, roi d'Angleterre (voyez MAINE). Château-du-Loir était alors la meilleure forteresse du pays, et ce fut là qu'Élie se retrancha pendant que les Normands ravageaient son comté. Depuis, ce château suivit la fortune des successeurs d'Élie, qui devinrent comtes d'Anjou, ducs de Normandie et rois d'Angleterre. Richard Coeur de Lion assigna sur cette terre le douaire de la reine Bérengère sa femme. Après la réunion des provinces démembrées, Philippe-Auguste en fit don à Guillaume des Roches, sénéchal du Maine, de l'Anjou et de la Touraine. Château-du-Loir passa ensuite aux comtes de Dreux, desquels Philippe de Valois la racheta en 1387 pour la somme de 31,000 livres. Puis elle fut donnée en apanage avec le Maine à Louis, premier duc d'Anjou, et réunie à la couronne par Louis XI. En 1496, Charles VIII la donna au maréchal Trivulce sous le titre de baronnie. Louis XII la lui conserva en 1499, mais à la charge de rachat perpétuel. Cédée par le maréchal de Trivulce à P. de Rohan, maréchal de Gié, elle fut retirée aux héritiers de ce der nier, puis donnée par engagement à la maison de Soissons qui la posséda à ce titre jusqu'au commencement du dix-huitième siècle.

Outre le siége dont nous avons déjà parlé, le château, construit sur un ro

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