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pages où il montre les causes et les formes de la grande révolution qui éclata dans les villes du nord et du midi de la France vers la fin du onzième siècle. Sur presque tous les points, nous reproduirons à peu près textuellement les paroles de M. Augustin Thierry, de peur d'affaiblir, en changeant la forme si claire et si belle de sa dissertation, la force de ses pensées et de ses arguments.

« Il reste à déterminer toutes les causes et toutes les formes de la lutte tantôt sourde, tantôt violente qui éclata dans les villes pour le rétablissement de la liberté civile, qui n'était plus qu'un souvenir; à rechercher d'où vint le principe d'une nouvelle vie dans l'organisation municipale; pourquoi, aux approches du onzième siècle, la population urbaine, selon les paroles d'un contemporain, s'agite et machine la guerre; pourquoi tous les troubles du temps servent la cause de la bourgeoisie, soit qu'elle les excite ou qu'elle s'y mêle, soit qu'elle se soulève pour son propre compte, ou qu'elle prenne parti dans les combats que se livrent les pouvoirs féodaux. Pour toutes les cités qui, une à une, depuis la fin du dixième siècle, réagirent contre leurs évêques, ou d'accord avec ceux-ci contre la seigneurie laïque, les moyens furent divers, mais le but fut le même; il y eut tendance à ramener tout au corps de la cité, et à rendre de nouveau publics et électifs les offices devenus seigneuriaux. Cette tendance fut l'âme de la révolution communale du douzième siècle, révolution préparée de loin, qu'annoncèrent çà et là, durant plus de cent ans,des tentatives isolées, et dont l'explosion générale fut causée par des événements d'un ordre supérieur, et en apparence étrangers aux vicissitudes du régime municipal.

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Il est difficile de mesurer aujourd'hui l'étendue et la profondeur de l'ébranlement social que produisirent, dans la dernière moitié du onzième siècle, la querelle des investitures et la lutte de la papauté contre l'Empire. Tout ce qu'avait fondé la conquête

germanique dans le monde romain se trouva mis en question par cette lutte, la légitimité du pouvoir né de la force matérielle, la domination des armes sur l'esprit, l'invasion des mœurs et de la hiérarchie militaire dans la société civile et dans l'ordre ecclésiastique. Non-seulement les prérogatives de la couronne impériale et sa souveraineté sur l'Italie, mais le principe violent et personnel de la seigneurie féodale partout où elle existait, mais la puissance temporelle des évêques transformés en feudataires, et menant, à ce titre, la vie mondaine avec tous ses excès, se trouvèrent en butte au courant d'opinions et de passions nouvelles soulevé par les prétentions et les réformes de Grégoire VII. Pour soutenir cette grande lutte à la fois religieuse et politique, la papauté mit en œuvre, avec une audace et une habileté prodigieuses, tous les germes de révolution qui existaient alors, soit en deçà, soit au delà des Alpes. Dans l'Italie supérieure, où la dernière des conquêtes barbares avait enraciné les mœurs germaniques, et où la domina tion des Franks avait ensuite déve loppé, d'une manière systématique, les institutions féodales, la seigneurie des évêques était complète, et là, comme au nord et au centre de la Gaule, il y avait guerre entre cette seigneurie et les restes des constitutions munici pales, restes plus puissants que nulle part ailleurs, à cause de la richesse des villes. La suspension des évêques du parti impérial, et les condamnations portées contre ceux qui ne renonçaient pas aux habitudes et aux déréglements des laïques, désorganisèrent plus ou moins le gouvernement de ces grandes cités, et ouvrirent une large voie à l'esprit révolutionnaire qui déjà y fermentait. Il semble qu'au milieu de ce travail de destruction et de renouvellement, les villes de la Lombardie et de la Toscane aient jeté les yeux sur celles de l'État pontifical, l'ancien exarchat de Ravennes, pour y chercher des exemples, soit par affection pour tout ce qui tenait au parti de la papauté, soit parce qu'on se souvenait

que les villes du patrimoine de SaintPierre n'avaient pas subi l'influence de la conquête et de la barbarie lombardes. Depuis qu'elles avaient été détachées de l'empire grec, ces villes étaient régies par la même constitution municipale; dans toutes, il y avait des dignitaires nommés consuls. Ce titre, adopté par les villes qui se reconstituaient, devint le signe et en quelque sorte le drapeau de la réforme municipale; mais en inaugurant ce titre nouveau pour elles, les cités de la haute Italie lui firent signifier autre chose que ce qu'il avait exprimé jusque-là dans les villes de l'Etat romain. Là les consuls étaient de simples conseillers municipaux, non de véritables magistrats ayant puissance et juridiction. Ils devinrent à Pise, à Florence, à Milan, à Gênes, le pouvoir exécutif, dont toutes les attributions leur furent confiées, jusqu'au droit de guerre et de paix; ils eurent le droit de convoquer l'assemblée des citoyens, de rendre des décrets sur toutes les choses d'administration, d'instituer des juges au civil et au criminel et d'être juges eux-mêmes; en un mot, ils furent les représentants d'une sorte de souveraineté urbaine qui se personnifiait en eux. Ayant ainsi trouvé sa forme politique, la réorganisation municipale se poursuivit d'elle même et pour elle-même; elle ne resta pas bornée aux seules villes d'Italie, dont l'évêque était du parti de l'empire, et le clergé rebelle aux réformes ecclésiastiques. Dans toutes les autres, le consulat électif fut établi de concert par l'évêque et les citoyens. Bien plus, le mouvement ne s'arrêta pas en Italie, il passa les Alpes et se propagea dans la Gaule; il gagna même au bord du Rhin et du Danube les anciennes cités de la Germanie. Comme je l'ai dit plus haut, de nombreuses tentatives avaient eu lieu isolément depuis un siècle pour briser ou modifier, dans les villes, le pouvoir seigneurial, soit des évêques, soit des comtes; l'impulsion partie des cités italiennes vint donc à propos; elle fut l'étincelle qui alluma, de proche en proche, l'incendie dont les matériaux étaient accumulés; elle donna

une direction à la force spontanée de renaissance qui agissait partout sur les vieux débris de la municipalité romaine; en un mot, elle fit, de ce qui n'aurait été sans elle qu'une succession lente et désordonnée d'actes et d'efforts purement locaux, une révolution générale.

« Ici, je me hâte de le dire, il faut distinguer deux choses, la révolution et sa forme. Quant au fond, le mouvement révolutionnaire fut partout identique; en marchant du midi au nord, il ne perdit rien de son énergie, et acquit même, çà et là, un nouveau degré de fougue et d'audace; quant à la forme, cette identité n'eut pas lieu, et, au delà d'une certaine limite, la constitution des villes italiennes ne trouva plus les conditions morales ou matérielles nécessaires à son établissement. Le consulat, dans toute l'éner gie de sa nouvelle institution, prit racine sur le tiers méridional de la Gaule, et, partout où il s'établit, il fit disparaître ou rabaissa les titres d'offices municipaux d'une date antérieure. Une ligne tirée de l'ouest à l'est, et passant au sud du Poitou, au nord du Limousin, de l'Auvergne et du Lyonnais, marque en France les bornes où s'arrêta ce qu'on peut nommer la réforme consulaire. Sur les terres de l'Empire, le nom de consuls pénétra plus loin, peut-être à cause de la querelle flagrante entre le pape et l'empereur; il parut le long du Rhin, en Lorraine, dans le Hainaut; mais là ce fut une formule seulement, et non la pleine réalité du régime municipal des villes d'Italie et des villes gauloises du midi. Ce régime était quelque chose de trop raffiné, de trop savant pour les munícipes dégradés du nord, et même pour ceux du centre de la Gaule; entre le Rhin, la Vienne et le Rhône, l'instrument de régénération politique créé sur les rives de l'Arno n'avait plus de prise, ou demeurait sans efficacité. Aussi, sur les deux tiers septentrionaux de la France actuelle, le mouvement donné pour la renaissance des villes, pour la formation de leurs habitants en corporations régies par elles-mêmes,

eut-il besoin d'un autre ressort que l'imitation des cités italiennes. Il fallut qu'un mobile plus simple, plus élémentaire, en quelque sorte, qu'une force indigène, vînt se joindre à l'impulsion communiquée de par delà des Alpes. Ce second mouvement de la révolution communale eut pour principe les traditions les plus étrangères au premier; pour expliquer sa nature et distinguer les résultats qui lui sont propres, je suis contraint de faire une digression, et de passer brusquement de la tradition romaine à la tradition germanique. »

Ici, M. Aug. Thierry parle de la ghilde, et de l'influence de cette ancienne institution germanique sur la régénération des villes du nord de la France. Nous exposerons brièvement sa théorie.

« Dans l'ancienne Scandinavie, ceux qui se réunissaient aux époques solennelles pour sacrifier ensemble, terminaient la cérémonie par un festin religieux. Assis autour du feu et de la chaudière du sacrifice, ils buvaient à la ronde, et vidaient successivement trois cornes remplies de bière, l'une pour les dieux, l'autre pour les braves du vieux temps, la troisième pour les parents et les amis dont les tombes, marquées par des monticules de gazon, se voyaient çà et là dans la plaine; on appelait celle-ci la coupe de l'amitié. Le nom d'amitié, minne, se donnait aussi quelquefois à la réunion de ceux qui offraient en commun le sacrifice, et, d'ordinaire, cette réunion était appelée ghilde, c'est-à-dire, banquet à frais communs; mot qui signifiait aussi association ou confrérie, parce que tous les cosacrifiants promettaient, par serment, de se défendre l'un l'autre et de s'entr'aider comme des frères. Cette promesse de secours et d'appui comprenait tous les périls, tous les grands accidents de la vie; il y avait assurance mutuelle contre les voies de fait et les injures, contre l'incendie et le naufrage, et aussi contre les poursuites légales encourues pour des crimes et des délits même avérés. »

Après avoir ainsi parlé du caractère

général des ghildes scandinaves et germaniques, M. Augustin Thierry suit les transformations qu'elles subírent, sous l'influence du christianisme, par exemple, sans rien perdre toutefois de leur caractère originel. Suivant lui, les Germains les apportèrent avec eux dans tous les pays où ils s'établirent. « On peut croire, dit-il, qu'elles figurèrent parmi les causes, ignorées aujourd'hui, de l'anarchie mérovingienne, de cette ère d'indiscipline qui précéda l'établissement de la seconde race. » Il voit des ghildes dans toutes les associations qui sont prohibées par les Capitulaires. C'est là que, pour montrer le véritable caractère des anciennes associations germaniques modifiées sous l'empire des idées chrétiennes, il donne quelques articles de la ghilde du roi Eric, dont les statuts furent rédigés au treizième siècle. Ces réunions traditionnelles, venues de la Scandinavie et de la Germanie, se continuèrent pendant le moyen âge, et M. Augustin Thierry reconnaît une ghilde dans la grande confédération des paysans de la Normandie contre les seigneurs et les chevaliers. « Ce ne fut pas sans doute pour la première fois, dit-il, qu'au commencement du onzième siècle, l'instinct de liberté se fit une arme de la pratique des associations sous le serment; et, dans le cours de ce siè cle de crise sociale, l'instinct de l'ordre, qui, non plus que l'autre, ne périt jamais, tenta de créer, à l'aide de cette pratique, une grande institution de paix et de sécurité. La fameuse trêve de Dieu, selon ses derniers règlements, promulgués en 1095, fut une véritable ghilde; et, dans les premières années du douzième siècle, Louis le Gros, cet infatigable mainte neur de la paix publique, établit dans son royaume, par l'autorité des évêques, et avec le concours des prêtres de paroisse, une fédération de défense intérieure contre le brigandage des seigneurs de châteaux et de defense extérieure contre les hostilités des Normands. Le seul historien qui mentionne cet établissement le dési

COM

FRANCE.

gne par le nom de communauté populaire. C'étaient là de nobles applications du principe actif et sérieux de la vieille ghilde germanique ; mais elles n'eurent qu'une existence et une action passagères; elles s'étendaient à de trop elles grands espaces de territoire, avaient besoin de la réunion d'un trop grand nombre de volontés diverses, et dépendaient trop du plus ou moins d'enthousiasme inspiré par la prédication religieuse. A côté d'elles, une autre application de la ghilde, toute locale et toute politique, produisit quelque chose de bien plus durable et de bien plus efficace pour la renaissance de notre civilisation, la commune jurée. Née au sein des villes de la Gaule septentrionale, la commune jurée, institution de paix au dedans et de lutte au dehors, eut pour ces villes la même vertu régénératrice que le consulat pour les villes du Midi. Elle fut le second instrument, la secoude forme de la révolution du douzième siècle.... La ville qui s'avisa la première de former une association de garantie mutuelle, restreinte à ses habitants seuls et obligatoire pour eux tous, fut la créatrice d'un nouveau type de liberté et de communauté municipales. La ghilde, non plus mobile au gré des chances de l'affiliation volontaire, mais fixée invariablement sur une base et dans des limites territoriales, mais bornée à la protection des droits civils et des intérêts publics, tel était l'élément de cette forme de constitution urbaine, aussi originale dans son genre que la municipalité consulaire l'était dans le sien, aussi puissante pour rallier une société asservie et à demi dissoute que le consulat pouvait l'être pour retremper et fortifier une société encore unie et compacte dans l'enceinte des mêmes murailles. »

Nous savons maintenant sous l'influence de quel principe s'accomplit, dans le nord de la France, d'après M. Aug. Thierry, ce qu'on est convenu d'appeler la révolution communale. Ce principe, ce fut l'ancienne ghilde germanique. Il est inutile de

suivre plus loin M. Aug. Thierry dans
ses développements. Nous ne citerons
plus qu'un court passage où il signale
la persistance du principe de la ghilde
même après l'établissement des com-
munes. « La révolution, dit-il, d'où
sortirent les communes jurées, n'é-
puisa pas tout ce qu'il y avait de vie
et de puissance, pour le bien comme
pour le mal, dans la pratique des as-
sociations sous le serment. Trois sor-
tes de confréries subsistèrent depuis
le douzième siècle, à côté des commu-
nes ou dans leur sein: la confrérie de
bornée
faction, usitée principalement chez la
noblesse; la confrérie pieuse,
aux œuvres de religion et de pure cha-
rité; enfin la confrérie de commerce
ou d'arts et métiers. Ce dernier genre
d'association, d'une grande impor-
tance historique par sa durée et ses
résultats sociaux, eut cela de remar-
quable, qu'il naquit, de même que la
commune urbaine, d'une application
de la ghilde à quelque chose de pré-
existant, aux corporations ou collèges
d'ouvriers qui étaient d'origine ro-
maine. »

Telle est la plus récente des théories qui ont été émises sur l'origine et l'établissement des communes françaises. Ceux qui liront le cinquième chapitre des Considérations qui précèdent les Récits des temps mérovingiens, trouveront un si grand enchaînement dans les idées, tant de force dans les raisonnements, et tant de clarté dans l'exposition, qu'ils seront tentés d'admettre, sans examen et sans restriction, les opinions de M. Aug. Thierry. Nous croyons, nous, que ce chapitre a fait faire un grand pas à la science; et cependant nous ne pensons pas que tout soit également vrai dans les assertions de l'illustre historien; nous ne pensons pas que l'influence des révolutions de l'Italie, au midi, celle des associations germaniques, au nord, dans les limites qu'il leur assigne, aient été aussi marquées, aussi puissantes et aussi décisives qu'il le prétend. Mais notre intention n'est pas de nous engager dans une discussion où nous aurions contre nous un grand nom,

et

peut-être la vérité. Il est plus sage de elore cet article par une des plus belles et des plus ingénieuses théories historiques qui aient jamais été données. Nos lecteurs sauront bien apprécier la valeur de tous les systèmes que nous avons exposés, démêler, au milieu des controverses, le vrai du faux, et se faire eux aussi, sans que nous la leur indiquions, une opinion arrêtée et sûre sur cette grande question des

communes.

COMMUNIERS. (Voyez PARSON

NIERS.)

COMMUTATION DE PEINE. L'on trouve chez presque tous les peuples une autorité supérieure, ayant pouvoir de tempérer les rigueurs de la justice, et de donner accès à la miséricorde après que la loi a prononcé. L'histoire de France contient beaucoup d'exemples de commutations de peine. Jean de Poitiers, seigneur de Saint-Valier, condamné en 1523 à perdre la tête, allait se mettre à genoux pour recevoir le coup de la mort, quand on lui apporta des lettres de commutation en une prison perpétuelle. Le comte d'Auvergne et le seigneur d'Entragues, condamnés à mort au parlement, reçurent de Henri IV, le 5 avril 1605, des lettres de commutation en un emprisonnement perpétuel.

En droit, selon tous les auteurs qui ont écrit sur le droit public, le pouvoir de commuer les peines n'appartient qu'au souverain. En fait, les rois de France en ont été investis sans contestation jusqu'à la promulgation du code pénal du 25 septembre 1791, qui abolit la commutation de peine. Mais la raison publique fit rétablir ce droit dans l'art 86 du sénatus-consulte du 16 thermidor an x; et la charte (art. 38) en a investi le roi, comme représentant la souveraineté de la nation. Les lettres de commutation sont expédiées du ministère de la justice, et contre-signées par le garde des sceaux; elles doivent être entérinées par la cour royale dans le ressort de laquelle le coupable a été condamné. (Voyez GRACE.)

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COMONTOR, chef gaulois. Les Tectosages, échappés au désastre de Delphes (279 ans avant J. C.), s'etaient divisés en deux colonnes, dont l'une était retournée dans la Gaule avec son butin, tandis que l'autre, réunie à une horde de Galls et de Tolistoboies, avait pris le chemin de la Thrace. sous la conduite de Comontor. Là, ils rencontrèrent Léonor et Lutar, qui, avec leurs bandes, allaient franchir le Bosphore pour s'établir en Asie (voyez GALATES). Une grande partie des nouveaux venus s'enrôla dans l'expédition de ces deux chefs; et Comontor, conservant avec lui les Galls, resta seul maitre de presque toute la Thrace. Étabii au pied de l'Hémus, dans la ville de Thyle, dont il fit le siége de son royaume, ce chef força les villes indépendantes à lui payer un tribut; By zance, entre autres, fut taxée annuellement à dix mille pièces d'or (environ 200,000 fr.); et, sous les successeurs de Comontor, elle paya même la somme de 80 talents (environ 345,000 fr.). Après avoir ainsi tyrannisé la Thrace pendant plus d'un siècle, les Gaulois furent exterminés, à la suite d'un soulèvement général.

COMPAGNIES DE COMMERCE, nom que l'on donne aux associations de marchands ou de capitalistes, qui se forment pour exploiter un grand commerce, une grande manufacture, une vaste entreprise industrielle et financière. Nous avons fait, à l'article BANQUE, l'histoire de plusieurs associations semblables. Nous ne traiterons ici que de celles qui ont eu pour objet le commerce des pays d'outremer, et la mise en rapport des colonies fondées par la France dans les differentes parties du monde.

Compagnie d'Afrique. - Deux né gociants de Marseille, qui, en 1560, avaient obtenu du dey d'Alger, moyennant une redevance, la permission de former un établissement pour la pêche du corail dans une île voisine de la côte d'Afrique, furent les créateurs de notre commerce avec l'Afrique.

Ce premier établissement, consistant en magasins fortifiés, connus sous

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