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tes les injections qui ont fervi à faire nos deffins, font encore exactement confervées dans notre cabinet. Les mêmes vaiffeaux ne font jamais repréfentés deux fois fur le même membre ou fur le même vifcère, & il n'y a pas eu plus de deux ou trois deffins différens combinés dans une partie quelconque. Le foie, par exemple, paraît ici rempli de vaiffeaux lymphatiques plus qu'aucun autre vifcère. Cette apparence cependant est le résultat de deux feules prépa- · rations, dans lesquelles nous avions injecté ces vaiffeaux avec du mercure, & qui alors fervirent de modèle au deffinateur. Nous n'avons tracé aucuns vaiffeaux que nous ne les ayons injectés avec le mercure. Nous avons vu le pied couvert devaiffeaux lymphatiques; mais nous n'en avons repréfenté aucun, finon ceux que nous avons injectés.

Nous prévoyons bien, les objections qu'on va faire fur cette figure: Eustache, Vieuffens & nombre d'autres Anatomiftes célèbres ont employé, avant nous, cette méthode; mais Haller la taxe de faire

voyager l'œil par un inane album, comme
il l'appelle, d'artères, de veines ou de nerfs.
Cependant, nous dirons que quoiqu'il
foit vrai que les vaiffeaux & les nerfs ainfi
représentés ne donnent pas une idée auffi
jufte que quand on les voit précisément
dans leur fituation refpective, concur-
remment avec les parties déjà plus con-
nues, néanmoins on peut en avoir une idée
générale affez exacte. D'ailleurs nous avons
exprimé la furface du corps, comme celle
des vifcères, de manière qu'on en puiffe re-
tirer de plus grands avantages que
des figu-
res dont Haller fe plaint. Comme dans la
publication de nos découvertes fur le fyf-
tême des vaiffeaux actuels, nous trouvons
chaque jour précédés par ceux qui nous doi-
vent originairement tout en ce genre, nous
avons obtenu le confentement des Exécu-
teurs - teftamentaires du D. Hunter que cet
Ouvrage paraîtrait tel qu'il eft, pour répon-
dre à fes intentions & établir ainsi quelles
ont été nos découvertes.

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De l'abforption en général.

On entend par absorption dans l'Économie Ani

male, une propriété de certains vaiffeaux du corps, par laquelle ils prennent les fluides où leurs orifices font plongés, pour enfuite les porter plus loin dans les vaisseaux fanguins. Cette fonction, confidérée relativement à ces vaiffeaux, leur a fait donner le nom d'absorbans. La faculté que ces vaiffeaux possèdent de prendre ainfi les fluides,

peut être considérée comme étant de même nature que la faculté attractive des tubes capillaires dans les corps privés de vie. Il n'en eft pas de même de la puiffance qui pouffe en qui pouffe en avant les fluides absorbés, car l'on ne fçaurait la dériver d'autres fources que de la vie même. Plufieurs fubftances étant d'une nature poreufe, peuvent recevoir en elles différens fluides, & leur livrer par-tout un paffage facile de toutes parts: auffi plufieurs Auteurs, n'ayant égard qu'à cette propriété, n'ont point héfité à regarder le corps des animaux vivans comme étant d'une nature femblable à ces fubftances, ce qui les a portés à nommer cette imbibition continuelle tranfudation; Boyle l'appelait porofité animale.

Le D. Hunter lui-même crut que certains fluides, chez les animaux vivans, s'échappaient des vaiffeaux de cette manière, & que l'humeur qu'on obfervait fur les furfaces des différens vifcères & dans toutes les cavités intérieures, était le résultat de la tranfudation des fluides les plus fubtils qui fortaient par les pores des tuniques artérielles. Il avait obfervé en effet, dans les cadavres, que les artères injectées d'eau jufqu'à ce qu'elles foient entièrement gonflées, devenaient flafques très-peu de temps après, ayant permis au fluide, comme il le difait, de fuinter à travers leurs parois, dans la membrane cellulaire.

Albinus femble avoir eu la même opinion, &

avoir foupçonné que les fluides fuintaient fur la peau par les tuniques des vaiffeaux. » Pourquoi, en

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effet, ne pénétreraient-ils pas, dit-il, la texture » molle & humide de nos parties, puifque la » vapeur de l'eau chaude pénètre de la même » manière un cuir fec & dur »? Le Profeffeur Mekel, dans les Mémoires de l'Académie Royale de Berlin, foutient également cette doctrine de la tranfudation à travers l'épiderme. » Quoiqu'i» nacceffible aux vaiffeaux, felon fes termes, fa » nature eft pourtant telle, qu'elle tranfmet le liquide dont elle eft imbue, à peu-près comme pourrait le faire un cuir mince & humecté «. Haller, dans nombre d'endroits de fa grande Phyfiologie, admet une femblable tranfudation de fluides; & il dit que l'huile paffe à travers le péritoine , par exemple, ou la plèvre, & qu'elle contribue à former le fluide qui en lubréfie les furfaces. Il croit même que la vapeur qui s'élève des matières contenues dans le rectum, pénètre à travers les véhicules féminales voifines, & qu'elle donne à la femence l'odeur qui lui eft particulière.

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Nous nous voyons avec peine forcés de contredire à des autorités fi refpectables, l'opinion que nous avons fur cette matière étant entièrement différente de celle de ces Auteurs. Nous penfons avec le D. Fordyce, qu'il n'eft aucune partie du corps humain qui foit perméable, fi ce

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