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par la découverte de ces vaiffeaux dans les animaux amphibies, les oiseaux & les poiffons, eft la preuve de la fimplicité & de l'uniformité de la Nature, en établiffant le même ordre de parties, & de la même manière dans les différentes claffes d'ani

maux.

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M. Jean Hunter découvrit d'abord les vaiffeaut abforbans fur le crocodile & fur l'oie, M. Hew fon les apperçut également le premier fur la tortue, il crut auffi être le premier qui les eût vus fur les poiffons. Cependant Thomas Bartholin a droit a la priorité quant à ces derniers, ayant vu, si fi nous l'en croyons, ces vaiffeaux fur le poiffon orbe. » Ne m'accordez plus dorénavant votre con» fiance, difait-il, mon cher Horftius, s'ils ne " trouvent point dans tous les animaux, grands » comme petits, & même dans les poiffons, » comme je l'ai démontré fur l'orbe «.

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Haller fait auffi mention de ce paffage, & en parlant de Bartholin, il dit, » qu'il a décrit fur » l'orbe des vaiffeaux lactés qui allaient au foie «. En un autre endroit il préfente fes doutes fur Pexistence de ces vaiffeaux dans d'autre parties du corps que celles où on les avait vus, & il crut que ces derniers, même admis, étaien trop pèu confidérables pour remplir feuls une fonction auffi importante que celle de l'abforption. » Nous répondrons en attendant, dit-il, que la re

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forption s'opère où l'on a jamais vu de science » certaine, de pareils vaiffeaux, comme dans le » cerveau, la plévre, le péritoine & la peau, plus bas : « les vaiffeaux lymphatiques des yeux, » dans mes dernières expériences ou dans celle de

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l'illuftre Zinn, n'en ont point impofé. Les » vaiffeaux aqueux de la moëlle épiniaire ne font » point encore confirmés par des expériences

» fuffifamment réitérées «.

» Ils font en petit nombre, à la tête & aux ex» trémités «<.

→ On n'en a décrit prefqu'aucuns, fur le dos du » pied, à la paume de la main, fur le dos » & fur les feffes «; & enfin, » il faut avouer, » qu'après tant de travaux faits par des hommes » habiles, nous n'avons encore que des fragmens, » fur tout ce que nous favons relativement aux » vaiffeaux lymphatiques; en forte que la descrip» tion de ces vaiffeaux ne faurait nullement être » comparée à l'hiftoire que nous avons des ara tères, des veines & des nerfs «.

Des Auteurs plus récens que Haller, ont auffi parlé des vaiffeaux lymphatiques & lactés, mais comme autant de dépendances peu intéreffantes deş veines fanguines.

CHAPITRE VII.

Les vaiffeaux lactés ont été vus par les Anciens; mais ils n'ont point été appréciés.

E N parcourant l'Hiftoire des vaisseaux lymphatiques, nous obferverons qu'on trouve quelques vestiges chez les Anciens, qui prouvent qu'ils ont auffi vu les vaiffeaux lactés. Il y a en effet y a en effet, quelques paffages dans Hippocrate, ou dans les Livres qu'on lui attribue, d'où l'on foupçonne qu'il connut quelque chofe relativement aux vaiffeaux lactés, car après avoir décrit les grandes veines du corps : il dit, εισὶ δὲ καί ἀπὸ τῆς κοιλίας φλεβὲς ἀνὰ τὸ σῶμα πάμπολλαι τὲ καὶ παντοῖαι, δί ὧν ἥ τροφὴ ἐν τῷ σώματι ἔρχεται, » il y a encore dans le corps des veines qui naif» fent de l'eftomac en grande quantité, & de » toute espèces, par le moyen defquelles la nour» riture vient dans le corps «.

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Nous obferverons ici, qu'Hippocrate, ou celui qui a écrit ce paffage, ne pouvait pas défigner les véritables vaiffeaux absorbans, car il n'eft pas facile de voir là, des vaiffeaux différens des artères ou des veines. On ne trouve qu'avec la plus grande difficulté, les vaiffeaux lymphatiques de l'estomac,

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vu qu'ils ne charrient jamais, comme les lactés, un

Auide opaque.

Galien prétendant que les artères contiennent quelqu'autre chofe que de l'air, dit que l'opinion d'Erafiftrate était, que ce genre de vaiffeaux renfermait également de l'air & du fang, mais qu'il fe vuidait d'abord de l'air, avant de prendre le fang. Relativement à cet objet, il cite l'expérience fuivante, comme tirée des Ouvrages d'Erafiftrate. Ἐν γὰρ τῷ διαιρεῖσθαι τὸ ἐπιγάτριον, ἅμα τῷ περιτοναίω, κατὰ τὸ μεσεντέριον αρτηρίας ιδεῖν, σαφῶς, ἐπὶ μὲν τῶν σέωθηλων ἐρίφων γάλακτος πλήρεις, 3 car en divifant l'é

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pigastre, & avec lui le péritoine, on peut claire » ment voir les artères pleines de lait, fur le mé» fentère des chevaux qui têtent encore «

Afelli parait avoir connu parfaitement ce paffage, car il dit dans fon Livre fur les lactés : » enfin, ce » que j'ai ajouté n'en eft pas moins vrai : favoir, » que ces vaiffeaux ont déjà été vus par quelques» uns, mais cependant pas connus. Je veux parler » d'Erafiftrate & de fes Sectateurs, que deux paffages de Galien me manifeftent avoir connu » nos veines, & même les avoir montrées. Il » confte de l'un & l'autre, qu'il eut recours à l'expérience suivante, pour prouver que l'air feul eft » contenu dans les artères, & que le fang ou tel autre fluide d'une nature différente y afflue en

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fuite. Savoir: fi l'on ouvre le ventre inférieur » qu'on incife la membrane interne, chez les che»vaux encore à la mamelle, dès le commencement, le méfentère aura été découvert, on que apperçoit les artères depoedeis, c'est-à-dire, d'a»bord pleines d'air, & bientôt après pleines de lait. Il vit donc réellement ces vaiffeaux, quoi» qu'il n'en connût pas la nature, & il les prit » pour des artères, trompé par une fauffe appa»rence de la vérité. D'où il réfulte fuffifamment, » à ce que nous croyons, que les vaiffeaux dont il s'agit, ont été jufqu'ici ignorés.

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Galien dit auffi, qu'Erophile fait mention de veines qui s'élevent des inteftins pour aller non point au foie, mais à certaines glandes du méfentère, & qu'elles font les veines nourricières de ces glandes. Πρῶτον μὲν γὰρ παντὶ τῷ μεσεντερίῳ φλέβες έποίησεν ίδιας ανακειμενας αυτῷ τε θρέψει των εντερῶν μη περαιουμένας εις τὸ παρ. ὡς γὰρ καὶ Ἔροφιλος ἔλεγειν, εἰς ἀδενώδη τινὰ σώματα. τελευτῶσιν αὗτας αι φλέβεις, τῶν αλλῶν ἁπασῶν ἐπὶ τὰς πόλεις vapepoμevov. » Car d'abord (la Nature) a formé dans » tout le méfentère des veines particulières deftinées à la nourriture des inteftins, & qui ne

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paffent pas jufqu'au foie, car comme dit Hé

rophile, ces veines fe terminent dans certains » corps glanduleux, pendant que tout le reste eft porté en haut, aux portes du foie «.

D'après ces paffages que nous avons pris de

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