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Bibliothèque d'Économie sociale

Collection publiée sous la direction de M. HENRI JOLY VICE-PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ D'ÉCONOMIE SOCIALE

VOLUMES PARUS:

Cartells et trusts, par M. Et. MARTIN SAINT-LÉON.
Les Grèves, par M. LÉON DE SEILHAC.

Mendiants et Vagabonds, par M. LOUIS RIVIÈRE. Deuxième édition.

La Population, par M. DES CILLEULS, membre du Comité des travaux historiques et scientifiques.

La Petite Industrie contemporaine, par M. BRANTS, de l'Académie royale de Belgique, professeur à l'Université de Louvain. Deuxième édition.

Chaque volume in-12. Prix : 2 fr.

EN PRÉPARATION:

Les Habitations à bon marché, par M. CHEYSSON, de l'Institut, professeur d'économie industrielle à l'École des mines. L'Alcool et l'Alcoolisme, par M. JACQUES BERTILLON, chef de la statistique de la ville de Paris.

Corporations et Syndicats, par M. FAGNIEZ, de l'Institut. La Réglementation du travail, par M. BÉCHAUX, correspondant de l'Institut.

L'Enseignement populaire, par M. A. DELAIRE, secrétaire général de la Société d'économie sociale.

L'Apprentissage et l'Enseignement professionnel, par M. MAX TURMANN, professeur au Collège libre des Sciences sociales.

La Vie communale, par M. ETCHEVERRY, ancien député.
La Paroisse et ses œuvres, par M. l'abbé LESÊTRE, curé de
Saint-Étienne du Mont.

L'Assurance sur la Vie, par M. ÉT. ISABELLE, ancien élève de l'Ecole polytechnique.

Les Assurances industrielles, par M. ALBERT GIGOT, ancien préfet de police, fondateur du syndicat des Maîtres de forges. La Réforme administrative, par M. AUBURTIN, maître des requêtes honoraire au Conseil d'Etat.

La Famille, par M. A. MASCAREL, ancien magistrat. L'Héritage et le régime des successions, par M. A. SALEILLES, professeur à la Faculté de droit de Paris. L'Enfance coupable, par M. HENRI JOLY.

Les Populations rurales, par M. G. BLONDEL, professeur à l'Ecole des Hautes Etudes commerciales.

Le Salaire, par M. M. DUFOURMANTELLE, maître de conférences à la Faculté de droit de Paris.

Les Caisses d'épargne, par M. LEPELLETIER, professeur à l'Institut catholique de Paris.

La Coopération, par M. HUBERT VALLERoux.

La Police, par M. PUIBARAUD, inspecteur général des services administratifs.

La Vie nationale, par M. CHARLES BENOIST.

L'Armée, par M. le colonel LYAUTEY.

La Vie internationale, par M. VAN DER SMISSEN, président de la Société belge d'Economie sociale.

TYPOGRAPHIE FIRMIN-DIDOT ET Cie. MESNIL (EURE),

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SEP 13 1928

AVANT-PROPOS

Il est impossible, dès aujourd'hui, de traiter à fond ce vaste et compliqué problème, il est impossible d'en examiner tous les côtés et d'en donner toutes les solutions. Les statistiques sont, le plus souvent, faussées par l'ignorance où l'on se trouve des véritables causes de la grève et par l'impossibilité où l'on est d'en déterminer les résultats. Souvent le gain obtenu par les ouvriers sera annihilé dans la suite et le patron trouvera le moyen ou tombera dans la nécessité d'en atténuer la valeur. Souvent une grève inconsidérée fera disparaître les avantages obtenus par une première grève victorieuse.

Le plus fréquemment, les réelles causes des grèves restent ignorées et inappréciables. La grève éclate pour des causes tout autres que les motifs indiqués. Ce motif futile est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et jaillir le mécontentement longtemps contenu des salariés. Cependant les vraies causes resteront ignorées et le motif futile semblera, à tous les esprits non avertis, la déterminante du conflit.

Une autre question qu'il est difficile de résoudre, d'après l'insuffisance actuelle des données, c'est le gain

réel des grèves pour les ouvriers, ce qu'elles leur coûtent et ce qu'elles leur rapportent. Nous avons, dans un chapitre spécial, donné des approximations sur le coût de la grève; mais nous avons montré combien il était malaisé d'indiquer les incidences d'une grève et à quel prix on peut les évaluer.

Les grèves augmentent-elles? Autre question d'une solution difficile. On peut dire que, si elles diminuent en nombre, elles augmentent en intensité. On peut surtout affirmer que leur nombre correspond à des périodes prospères. Aux approches des expositions, par exemple, elles sont plus fréquentes que dans les périodes de marasme. Et ceci n'a pas besoin d'explications.

Dans quelles professions sont-elles le plus fréquentes? Ici, il est permis de contrôler des faits certains. Les grèves sont plus fréquentes dans les corporations les plus stables. On a souvent écrit que les ouvriers mineurs sont liés à la mine, comme les anciens serfs à la glèbe. Ils y sont attachés par les maisons ouvrières, mises à leur disposition par les Compagnies, et ils se trouvent, en face d'elles, à peu près dans la situation de locataires vis-à-vis de propriétaires. Mais on a omis de faire également remarquer que, par compensation, les Compagnies houillères se trouvent attachées à leur personnel par des liens étroits.

Jouissant d'un « chez soi» et d'un jardin qui rapporte les produits les plus essentiels à la nourriture, le mineur peut attendre, pendant de longues périodes de grève, que la Compagnie dont il dépend, capitule. Et cette Compagnie, pendant ce temps, doit dépenser des sommes considérables, entretenir des installations. coûteuses, un machinisme compliqué, et continuer à payer tout son personnel dirigeant.

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