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fur fon Auteur, & fur tous ceux entre les mains de qui il tombera & qui s'en ferviront.

Cette nouvelle Edition a été revûe, corrigée, & mife en meilleur ordre.

LA

RELIGION

CHRÉTIENNE,

MÉDITÉE DANS LE VÉRITABLE

ESPRIT DE SES MAXIMES.

PREMIERE SEMAINE

DE L'AVENT.

Epitre de Saint Paul aux Romains. chap. 13.

M

Es freres, l'heure eft venue de nous réveiller de notre affoupiffement, puifque nous fommes plus proches de notre falut

que lorfque nous avons reçû la foi. La nuit eft déja fort avancée, & le jour s'approche: quittons donc les œuvres de ténébres, & revêtons. nous des armes de lumieres. Marchons avec bienféance & avec honnêteté, comme on marche durant le jour. Ne vous laiffez point aller aux débau-ches ni aux yvrogneries, aux impudicités ni aux diffolutions, aux querelles ni aux envies; mais Tome I.

A

revêtez-vous de notre Seigneur Jefus Chrift, & ne cherchez pas à contenter les defirs de la chair.

&

EN

Evangile felon S. Luc. chap 21.

N ce tems-là Jefus dit à fes Difciples: il y aura des prodiges dans le foleil, dans la lune & dans les étoiles ; &, fur la terre, les peuples feront dans la confternation par le trouble que caufera le bruit de la mer & des flots. Les hommes fécheront de frayeur dans l'attente des maux dont tout le mon de fera menacé, car les vertus des Cieux feront ébranlées. Et alors ils verront le Fils de l'Homme, qui viendra fur une nuée avec une grande puiffance & une grande majefté. Or, quand ces chofes commenceront d'arriver, levez la tête, & regardez parce que votre délivrance eft proche. Il leur propofa enfuite cette comparaifon : Confiderez, dit-il, le Figuier & les autres arbres : lorfque vous voyez qu'ils commencent à pouffer, vous reconnoiffez que l'Eté eft proche. Ainfi, lorfque vous verrez arriver ces chofes, fachez que le Royaume de Dieu eft proche. Je vous dis en vérité qué cette généra tion d'hommes ne finira point que tout cela ne foit accompli. Le ciel & la terre pafferont, mais mes paroles ne pafferont point. Prenez donc garde de peur que vos cœurs ne s'appéfantiffent par l'excès des viandes & du vin, & par les inquiétudes de cette vie, & que ce jour ne vous vienne tout d'un coup furprendre : car il enveloppera comme un filet tous ceux qui habitent fur la face de la terre. Veillez donc en priant toujours, afin que Vous foyiez trouvés dignes d'éviter tous ces maux qui arriveront, & de paroître avec confiance devant le Fils de l'Homme.

à vous,

REFLEXIONS POUR LE DIMANCHE.

DE L'EPITRE.

Déja l'heure eft venue de nous réveiller. Rom.

L

chap. 13.

:

Es hommes ne s'endorment guéres fur leurs intérêts préfens : & on n'a pas befoin de les avertir qu'il eft temps de fe réveiller le fentiment des befoins ou l'impatience des defirs leur en fait prévenir l'heure les objets de leur affection font fous leurs yeux, & la vue d'une prompte jouiffance les empêche de fe rallentir dans leurs pourfuites. Mais pour notre malheur, les biens de l'efpérance font trop loin de nos fens, &, par notre faute, trop loin de notre efprit pour faire fur nous de fortes impreffions: nous n'en avons ici-bas que des idées foibles, & femblables à ces images effacées qui fe confondent dans l'esprit quand on commencé à fommeiller. Si la foi ceffe de fe les retracer par de fréquentes attentions, elles difparoiffent; l'ame s'endort; le fentiment de la ferveur s'affoiblit; le dégoût conduit au découragement: nous négligeons nos devoirs, ou nous ne les rempliffons plus qu'avec tiédeur; toute notre piété n'eft alors que comme un fommeil on pen'e, on veut, on agit, mais fi foiblement, qu'il femble qu'on ne ferve Dieu qu'en fonge.

Or, certainement, ce n'eft pas ainfi que

fon oeuvre s'accomplit en nous, & que nous pouvons espérer d'y réuffir. Le temps eft court, ne nous flattons pas, & le travail en eft long & pénible. La vertu demande de nous des violences & des efforts qui ne fe font pas en dormant. Il nous importé donc infiniment d'ouvrir nos oreilles à cette parole vive de l'Apôtre, & de nous dire, après lui, qu'il n'eft pas de foin plus preffant pour nous, que de nous réveiller l'heure en eft toujours venue, parce que tout nous fait retomber dans l'affoupiffement. Les néceffités de la vie nous occupent; les engagemens de la fociété nous partagent; les entretiens nous diffipent ; les objets nous amufent ; le travail même le plus légitime, eft fouvent pour nous un prétexte de diverfion: notre coeur, en un mot, toujours ennemi de la contrainte, ne cherche qu'à perdre de vue des obligations qui le gênent. C'eft, dans un fens trop véritable, l'ouvrier pareffeux, dont il eft parlé quelque part dans les livres faints, qui regarde voler les Oifeaux & les Papillons, qui s'entretient avec tous ceux qui paffent, & qui faifit toutes les Occafions d'interrompre fon ouvrage, parce qu'il ne lui tient par fort au coeur. Nous voilà nous-mêmes au naturel. Nous nous livrons à l'attrait de quelque plai ou nous cédons à l'amour d'un certain repos. Il faut nous réveiller fans ceffe ; & rien ne peut nous défendre de cette léthargie, qu'une fidélité conti

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