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Rom. c. S

nous glorifions, dit l'Apôtre, dans les tribulations, fachant que les tribula- v. 3. tions produifent la patience. Eh! plût à Dieu que chacun de nous pût en dire autant, & se réjouir lorsqu'il eft dans le cas de fouffrir, c'eft-à-dire avoir toujours l'intention de fouffrir pour l'amour de Dieu, ainfi qu'ont fait & font tous les jours les Saints. Nous avons un chef qui marche devant nous, & qui, par fes fouffrances & fes douleurs, nous a appris à porter notre croix. Il a fouffert pour nous, Ep. Ire (dit S. Pierre) en nous laiffant l'exem ple, afin que nous marchions fur fes traces. Prenons donc courage dans toutes les infirmités & les tribulations: dont eft femée notre vie. Plus il fe trouvera d'occafions de fouffrir pour l'amour de Dieu, & plus nous devons nous attendre à en être dédommagés. Bienheureux ceux qui pleurent, parce: Mathe qu'ils feront confolés. Telles font less

2. V. 214.

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paroles avec lesquelles notre divin Sarr veur encourageoit ceux qui étoient dans la peine. Nous ferions les premiers à nous offrir aux tribulations, fi la vivacité de notre foi nous faifoit fen

tir le prix de la récompenfe, & que c'eft la voie la plus fure de l'obremir; enfin, il n'eft pas de chagrin, & jufqu'à la mort même, qu'un véritable amour de Dieu ne puiffe adoucir & rendre léger. Le dernier motif de notre confolation, eft de penser que Dieu fait mieux que nous ce dont nous avons befoin fuivre la ver

pour

tu & fauver nos ames, & que c'eft une folie de notre part de murmurer contre fa Providence. En effet, l'expérience ne nous fait-elle pas connoître que la profpérité eft pour nous une fource de prévarications; au lieu que Paffliction, en nous humiliant & nous détrompant des faux biens, nous ramène fouvent à un Dieu, que nous

n'avons que trop oublié dans la profpérité; mais la nature eft fi corrompue, que l'on voudroit que le che min de la vie ne fût femé que de fleurs. Nous difons tous les jours l'Oraifon Dominicale; nous demandons à Dieu que fa volonté se fasse; mais dans le fait, c'est l'accompliffement de la nôtre que nous defirons, & non de la fienne. Heureux celui dont le cœur accepte avec foumiffion tout te que Dieu lui impofe! En voilà affez fur le Sacrement de Pénitence & fur la patience paffons maintenant au Sacrement de l'Euchariftie, & traitons en même-temps le Sacrifice de la fainte Meffe.

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CHAPITRE XIV..

De la fainte Messe..

IL N'EST L N'EST aucun Chrétien catholique: qui, avec la teinture la plus légère de la Religion, & un peu de crainte de Dieu, ne foit plein de respect pour le Sacrifice de la Meffe: fur cet article, la façon de penfer eft la même: pour le favant & l'ignorant. Quoique l'obligation d'y affifter n'ait lieu que les jours de Fêtes, bien des perfonnes. ne manquent pas de l'entendre tous. les autres jours de la femaine. C'eft affurément pour un Chrétien l'action la plus fanctifiante & lá plus méritoire;. nous y fommes accoutumés dès l'enfance, mais fans nous douter de l'importance d'une pareille fonction.. Les Miniftres de la Religion ont.cou-. tume, dans leurs inftructions, d'ex

pliquer un fujer auffi intéressant; mais leurs difcours ne s'adreffant ordinairement qu'à des enfans, il arrive que le grain qui tombe dans une terre aride, fe defféche & ne rapporte point de fruit. Il n'en. eft pas de même de: ceux qui confacrent quelques-uns de leurs fermons à traiter en détail ce: fujet. On voit ordinairement l'audi-toire plein du plaifir que lui donne l'explication d'une auffi fainte inftruc-tion, de fon objet, du fruit qu'on en geut retirer, enfuite de tout ce que la liturgie de la Meffe renferme d'admi-rable. Le peuple fait bien en gros que là Meffe eft une dévotion du plus grand prix; mais il s'en faut bien qu'il la connoiffe en entier. auffi quand il acquiert fur ce fujet des connoiffances qu'il n'avoit pas, it eft enchan té d'avoir pratiqué, fans s'en douter, la plus fublime des dévotions. Il recon-noît alors que le Chrétien n'a pas de:

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